Chapitre 6

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Le lendemain après-midi, je finis de mettre au propre ma chanson. Il ne manque plus que la mélodie. Je m'apprête à prendre ma guitare quand la voix de mon oncle retentit dans le couloir.

- Dipper, tu as de la visite ! Dit-il.

Je sors donc de ma chambre et descends l'escalier puis arrive dans l'entrée. Là attendait Andy.

- Oh, salut ! Souris-je.

- Je vais vous laisser, j'ai du travail, affirme mon oncle Ford avant de repartir dans son laboratoire.

- Qu'est-ce que tu fais ici ? Demandais-je à Andy.

- Je me suis dit qu'on pourrait mieux faire connaissance, propose-t-il.

- Oui, j'ai pas grand-chose à faire de toute façon, répondis-je.

Nous sortons alors et marchons longtemps en discutant.

- Et donc, tu n'étudies pas ? Demande-t-il.

- Les cours sont une torture, déjà que j'y vais, je vais pas non plus travailler chez moi, expliquais-je.

- Et ça fais combien de temps que tu résonne comme ça ?

- Presque 3 ans, informais-je.

- Tu sais que tu ressemble à un délinquant ? Commente-t-il.

- On me le dit souvent, bizarrement, blaguais-je.

- Tu reprends les cours demain ? Continue le blond.

- Malheureusement... Si seulement ce supplice pouvait disparaître !

- Genre la mort ? Ironse-t-il.

- Bonne proposition, suivis-je.

Après une ou deux heures, on arrive devant une partie de la forêt. Je soupire.

- Si seulement tout pouvait brûler..., lançais-je sans réfléchir.

Je sors un briquet de ma poche et le fixe. Andy se tourne vers moi.

- La destruction peut faire du bien parfois, argumente-t-il, Qu'est-ce qui t'énerve ? Les réprimandes de ton oncle ?

Je serre les poings.

- Le comportement des gens à ton égard ?

Je souffle de colère.

- Ou...l'accident ? Sourit le blond.

Une douleur se déclenche au niveau de ma poitrine. J'allume le briquet, les larmes aux yeux et le jette entre les arbres en criant. Après quelques secondes, Andy pose sa main sur mon épaule.

- Maintenant observe.

Je fixe les arbres qui prennent feu peu à peu, les flammes consommant l'écorce et l'herbe. J'avais déclenché un incendie.
Nous partons avant d'être bloqués par les flammes et je rentre au Mystery Shack.

Quelques heures plus tard, j'apprends que les pompiers ont pris en charge l'incendie.

Le lendemain, je suis convoqué chez la proviseur avec mon oncle. Nous entrons dans le bureau et je m'assieds sur la première chaise tandis que Ford s'assied sur la deuxième.

- Bonjour à vous, salue-t-elle, Dipper, tu nous cause d'énormes problèmes.

- Je crois que j'étais au courant, merci, crachais-je.

- Ne parle pas comme ça, me réprimande Ford.

Je roule des yeux et soupire.

- Non seulement tu ne fais aucun effort de comportement, mais en plus ton niveau scolaire dégringole. Et maintenant, tu déclenche un incendie, s'exclame-t-elle.

Super, il y a un témoin, pensais-je.

- Tu es décevant, tu étais un élève exemplaire avant, argumente-t-elle.

- Avant, répétais-je.

Elle soupire et pose ses coudes sur la table, puis me fixe.

- Je n'ai pas d'autre choix que de te renvoyer du lycée jusqu'à la fin de l'année scolaire, annonce-t-elle.

Stanford me jeta un regard de déception pendant je soupire une énième fois.

- Honnêtement, vous m'arrangez plus qu'autre chose, informais-je.

- Tu es pathétique Dipper ! S'écrie mon oncle. J'ai accepté tes déviances et maintenant tu fous en l'air ton avenir !

- Si l'avenir dont tu parles est de rester enfermé dans un bureau toute la journée à classer des papiers, non merci ! Lâchais-je.

- Tu es la déception de la famille ! Crie-t-il.

Je me fige à cette phrase puis serre les poings. Je me lève soudainement et me dirige vers la sortie.

- T'étonnes pas si un jour tu me trouve mort ! Lui criais-je en sortant.

Là attendait le concierge venu pour me surveiller pendant que je récupère les affaires laissées dans mon casier.

- Tu sais que c'était mon jour de congé ? Remarque-t-il.

- Désolé Finn, m'excusais-je.

Puis je marche jusqu'à mon casier, lui derrière moi. Il n'y avait seulement que quelques livres. Je les attrape un par un et les laisse tomber dans la poubelle à côté, jusqu'à ce qu'il n'y ai plus rien.
Puis je me retourne vers Finn.

- Je peux aller aux toilettes, deux secondes ? Demandais-je.

- Dépêche toi, Pines, dit-il.

Je lui sourit et me précipite aux toilettes. Les cabines sur ma gauche et les miroirs et lavabos à droite. Je sors un feutre indélébile que j'ai volé à Gideon commence à taguer les murs. Des yeux, des doigts d'honneur, des insultes et d'autres choses, puis je sors des toilettes et salue Finn avant de rejoindre mes oncles sur le parking. Ils sont deux à m'attendre avec la vieille voiture rouillée.
J'arrive finalement à leur hauteur.

- Dipper, j'aimerais que tu vides tes poches sur le capot maintenant, pour être sûr que tu ne caches rien de dangereux, ordonna Ford.

- Attends, tu penses sérieusement que je me drogue là ?! M'exclamais-je.

- Je préfère m'en assurer, vu ton attitude ! Affirme-t-il.

Je me retourne vers le capot et dépose ce que je possède dessus pour montrer que je n'ai finalement que les clés du Mystery Shack, un feutre, une pièce de cinq centimes et un mouchoir. Puis je me tourne vers Stanford, fais semblant de chercher un truc dans ma poche puis releva ma main et lui fit un doigt.
Il roule des yeux.

- Dipper, on essaye juste de retrouver une ambiance seine de famille soudée, explique Stan.

- Famille soudée, mon cul..., soufflais-je.

Stanley soupire puis ouvre la portière arrière, attendant que j'entre dans le véhicule.
J'hésite plusieurs secondes puis la referme avec mon pied.

- Dipper ! S'écrie Ford.

Je regarde Stanley avant de lui adresser quelques mots.

- On sera jamais une famille "soudée" si il est comme ça avec moi, affirmais-je froidement avant de faire demi-tour et de sortir à pied de l'enceinte du lycée.

Ford voulut le rattraper mais son frère le stoppa.

- Il reviendra quand il sera calmé, lui assure Stan.

Puis les deux oncles entrent dans la voiture et repartent en direction du Mystery Shack.

"Life is Bullshit"Où les histoires vivent. Découvrez maintenant