In sanguine verita (Les liens du sang)

La chambre des secrets

La nouvelle de l'attentat avait plongé l'école dans le désarroi. Le discours du directeur n'était pas pour rassurer quelqu'un. Lockart qui jusqu'à lors se vantait d'avoir fait fui le Monstre-Héritier par sa seule présence était assez silencieux – pour une fois.

- A compter d'aujourd'hui, les élèves devront se rendre en cours sans détour, accompagnés d'un professeur. Le couvre feu est à six heures et les professeurs vous raccompagneront dans votre dortoir. Les matchs de Quidditch sont reportés et aucune activité ne sera faisable en dehors des cours jusqu'à nouvel ordre.

Le tout fut prononcé d'une voix lasse, dans un silence religieux. Elle sortit après leur avoir demandé de leur confier toute information susceptible de retrouver le coupable.
- Le coupable, le coupable ! Pourquoi ils ne virent pas tous les Serpentard ! maugréa Lee Jordan.

Harry ne répondit pas. Il était certain que le journal de Tom Riddle était la clef de tous les mystères. Quelqu'un d'autre en était apparemment persuadé. Le véritable Héritier ? Non. Harry en doutait vraiment. Un seul psychopathe à Gryffondor suffisait – lui en l'occurrence. Cela serait trop étrange si les deux héritiers étaient dans la maison des lions. Alors pourquoi ? Bonne question. En attendant..

- Harry ?
- Je crois que ce soir, on va rendre une petite visite à Hagrid.
Toute piste n'était pas négligeable. Peut être trouverait-il le moyen de le faire parler de Tom Riddle. Même si Hagrid ignorait probablement que le Préfet qui l'avait – entre gigantesques guillemets – confondu était devenu par la suite Lord Voldemort.

Ils discutèrent quelques instants avec Hagrid. Harry eut alors la confirmation de ce qu'il pensait. Il n'avait pas pensé à un seul moment que Riddle était le véritable Héritier. Pour le demi-géant, c'était un surdoué de la Magie, préfet en chef des Serpentard qui avait mystérieusement disparu.
Le garde-chasse était maladroit, un peu idiot mais très bon bougre. Il était incapable de faire du mal à une mouche. Le coup monté de Tom Riddle avait bien marché car la silhouette de Rubéus Hagrid ne parlait pas pour lui.

Quiconque le connaissait ou prenait le temps de l'observait ne pouvait que s'apercevoir qu'il était d'une gentillesse presque maladive qui plaisait bizarrement à Harry. Cela devait être le seul adulte de Poudlard que Harry aimait bien.

Du bruit à l'extérieur, interrompant leur discussion – qui se révélait en fait trèèèès vide – les firent plonger – à temps – sous la cape d'invisibilité de Harry. Alors Dumbledore et Cornélius Fudge entrèrent alors.
- Bonsoir Hagrid.
- C'est le patron de mon père, chuchota Ron. Inutilement bien sûr. Mais Harry se souvint qu'il devait ignorer qui était cet incapable.
- Tais toi.., souffla-t-il.
- Sale affaire, Hagrid ! Il fallait que j'intervienne. Très sale affaire. Quatre agressions.. C'est allé suffisamment loin comme ça.. Le Ministère doit agir, déclara Fudge.
- Je n'ai jamais..., dit Hagrid, implorant. Professeur, vous savez que je n'ai jamais...

Bien sûr qu'il n'avait jamais souhaité le moindre mal à quiconque. Mais Fudge avait besoin d'un coupable pour rassurer l'opinion publique paniquée par les agressions. Et la fermeture de l'école serait sûrement dans les prochaines étapes si les attentats continuaient.
- Cornélius, je voudrai qu'il soit bien clair que Hagrid a mon entière confiance.

'Quirell était censé l'avoir aussi, non puisqu'il était prof l'année dernière et c'était le corps d'emprunt de mon père ? Alors votre jugement divin je crois que vous pouvez vous le garder.'

- Ecoutez Albus. Les antécédents d'Hagrid ne jouent pas en sa faveur..., commença le petit homme en regardant nerveusement les alentours de la cabane.
'Et après on me critique parce que je n'aime pas les Moldus.'
- ... Le Ministère doit faire quelque chose. Les membres du conseil d'administration de l'école se sont consultés..., continua le Ministre.
- Encore une fois Cornélius, je vous répète que éloigner Hagrid ne changera strictement rien, dit le Directeur, ses yeux bleus flamboyant dangereusement.