Oublietts Imperium

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Harry ne bougea pas. Etendu sur le sol les yeux grands ouverts, il n'aurait pas su dire combien de temps il resta ainsi quand les derniers méandres colorés de la Spirale du Temps disparurent.

Il savait où il était.

L'endroit sentait la poussière, à tel point qu'il avait envie de tousser, lui retournant le cœur. Il n'avait jamais aimé cette odeur.
Le sol ne le trompait pas. Il ne pouvait pas le tromper. Il le connaissait par cœur, ce sol. Il avait eu tout le temps de l'étudier. Il était glacé, légèrement rocailleux sous son dos.
Le garçon secoua la tête pour chassez ces pensées et se releva. Déjà, ces yeux commençaient à s'habituer à la pénombre et il put distinguer un petit jais de lumière provenant du rez-de-chaussée. Il parvenait à voir l'emplacement de l'escalier.

Son regard se posa automatiquement sur l'endroit où était jadis son petit lit et où il tremblait de peur et de froid, craignant sans cesse de voir la silhouette imposante de son oncle surgir en haut des escaliers pour lui infliger encore de la douleur.
A cette pensée, sa main se referma sur sa baguette, comme pour se rappeler qu'il l'avait toujours sur lui et qu'il pouvait se défendre.
Il n'y avait plus de lit. Aucune trace du matelas souillé de sang, couvert de poussière. Aucune trace de la couverture miteuse où il s'emmitouflait comme il pouvait. Une cave vide, sans intérêt où l'on pouvait apercevoir quelques objets encombrants cassés comme des vélos ou de vieux fauteuils.
Tout avait changé.
Harry leva les yeux vers la porte de la cave d'où filtrait un mince faisceau de lumière.
Son regard se durcit.
Déterminé, il grimpa lentement les escaliers.

Il n'était plus un enfant. Il était capable de se défendre.
Ce n'étaient que des Moldus.
Des ignobles et repoussants Moldus.
Sans pouvoir.
Sans importance.
Sans existence.
De simple cafards tout juste bon à se faire écraser sous l'une de ses bottes.
Lentement, Harry approcha la main de la poignée de la porte, le cœur battant. Il appuya dessus.
...
Fermée.
Gagné par l'agacement, il grimaça.
Okayyyyyy.
Ca commençait bien.
Le garçon aux yeux verts sortit sa baguette et la pointa vers la serrure.

- Alohomora, murmura-t-il.
Un léger déclic se fit entendre et la porte s'ouvrit dans un claquement sec. Cela faisait des années qu'elle n'avait pas été ouverte.
Un Harry Potter Riddle âgé de plus de dix ans et demi couvert de poussière, vêtu d'une luxueuse robe émeraude brodée de fils d'argent sortit de la cave et entra à proprement parler dans la Maison de la Normalité, située au 4, Privet Drive.
Un sourire orna les lèvres du garçon tandis qu'il redécouvrait la maison qu'il haïssait cinq ans après l'avoir quittée.
...
Et il se retrouva soudainement nez à nez ou plutôt nez à groin avec son cousin qui décidément ressemblait de plus en plus au cochon-épouvantard ridiculisé de Voldemort.

Sa chère tante se trouvait juste derrière son brave rejeton.
- Bonjour Dudley. Bonjour Tante Pétunia, dit Harry avec un sourire enfantin comme si tout était parfaitement normal.
- T-Toi ?
Un rictus horrifié se dessina sur les lèvres fines de sa tante quand cette dernière reconnut le garçon.
- Oui, moi.
Les yeux écarquillés, elle poussa le cri suprême qui faisait autrefois tremblé les Harry Potter de ce bas monde...
- V-Vernoooooooooooooooooooon !
... Et qu'aujourd'hui il trouvait ridicule pour ne pas dire grotesque.
Son mari accourut avec la grasse, euh pardon, la grâce et l'élégance d'un troupeau de rhinocéros en furie.
- Qu'y a-t-il Pétunia ?
Puis le regard du Moldu tomba sur son neveu.
- T-TOI ?
- Oui, moi, répéta Harry, toujours de son air innocent.
Vernon semblait sur le point de s'étrangler. C'était très rigolo, découvrit le pré-adolescent avec ravissement.
- Où étais-tu passé, sale gamin ? siffla le Moldu, menaçant.

Enfin. Il tenta de se montrer menaçant. Mais avouons que pour impressionner le fils de Lord Voldemort il fallait faire mieux que ça. Une voix dans son esprit lui rappela que le Moldu avait été pendant des années son pire cauchemar. Harry ricana intérieurement. Le contraire allait devenir d'actualité.
- Après que tu ais tenté de me tuer ? Pas grand chose. Je suis juste allé faire un tour dans le passé pour apprendre des sorts de magie noir très intéressant auprès du Mage le plus maléfique de ce siècle, pourquoi ?

La tête que fit son oncle était impayable. S'il n'avait pas été aussi furieux, Harry aurait probablement éclaté de rire.
- Vous saviez parfaitement que j'étais un sorcier ! siffla haineusement Harry.

Duddley, lui, regardait tour à tour ses parents horrifiés et son cousin dont il se souvenait à peine. C'était quoi cette histoire ?
- Ne t'approche pas ! grinça Harry en le menaçant de sa baguette, ce serait vraiment une très mauvaise idée.
- Tu ne peux pas jeter de sort ! fit Pétunia d'une voix qui montait dans les aigus, ces stupides barrières détectent toute forme de magie !
- Oh, vraiment ? Ca m'étonnerait qu'elles aient détecté mon arrivée, comme tu dis. De plus ma baguette est intraçable.
Vernon s'avança faisant barrière de son corps devant sa femme et son fils. Comme si ça pouvait servir à quelque chose.
- Ne t'approche pas petit monstre ! Sors de chez moi ou...
- Ou quoi ? Tu me postillonneras au visage ? demanda suavement le petit brun.
Son oncle s'empourpra.
- Sale petit–
- La FERME ! J'en ai plus que marre de tes insultes stupide, sale Moldu ! Endoloris !
Vernon Dursley s'effondra à terre en se convulsant de douleur sous le regard ravi de Harry. Un petit détail cependant...
- Tu es vraiment trop bruyant. Silencio. Chacun son tour de souffrir mon cher oncle.
Au bout de quelques instants, il leva sa baguette annulant le sort.
- Je crois que la leçon a suffi.
Et il partit s'installer sur un fauteuil dans le salon pour réfléchir à la suite des événements. Logiquement, personne ne devait avoir remarqué sa disparition. Et si quelqu'un pouvait soulever la question, il fallait une bonne excuse pour expliquer cela.
Trouver l'excuse.
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- Le sort que je t'apprends aujourd'hui est un dérivé de l'Imperium. Un sortilège d'Oubli inaltérable. Il s'appelle le 'Oubliett Imperium'. C'est un dérivé de l'Imperium, une sorte de mélange avec l'Oubliett. Bien que cela soit très complexe. Peu de personnes peuvent lancer ce sort.
- A quoi sert-il ?
- Tu entres dans l'esprit de ta victime. Tu sélectionnes ce que tu veux comme souvenir et tu le remplaces par d'autres souvenirs que tu fabriques, et ce juste en parlant si ton sort est correctement lancé.
- Pourquoi ne le lance-t-on pas plus souvent alors ?
Bien que ce sort soit indécelable – va dire à quelqu'un que des souvenirs pour lui réels sont faux – et inaltérable, il est très complexe et exige un haut potentiel de magie. C'est de la Magie noire de niveau supérieur. Je suis persuadé que tu peux réussir à lancer ce sort..
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Et Lord Voldemort avait eu raison. Le jeune garçon après près d'un an de durs efforts avait finalement réussi à faire oublier plusieurs mois d'existence à un sorcier.
Le jeune garçon secoua la tête et se reprit en main. Il avait un sort complexe à lancer et sur trois personnes.
Quelques minutes plus tard, le fils de Voldemort, habillé d'un coup de baguette en jean Moldu, copie conforme des vêtements de son cousin – en bien moins grand – pointait sa baguette sur la famille Dursley et lançait le puissant sortilège.
- Oublietts Imperium !

Il sentit la magie se fondre en lui tandis qu'il effaçait cinq années de l'existence des Dursley.
- °Il y a cinq ans, ne pouvant plus me supporter, vous m'avez amené un soir en pension, à Saint Brutus. Puis vous avez décidé de me reprendre parce qu'ils se passaient de drôles de choses autour de moi. Je n'ai jamais disparu. Je ne vous ai jamais lancé le moindre sort. Je ne sais rien de mes origines. A trois, tous vos souvenirs seront remplacés. Un... Deux... Trois...°

- Bonjour mon oncle ! dit Harry souriant, ou presque, veux tu que je fasse le déjeuner ?

Vernon cligna des yeux, regarda son neveu d'un œil méprisant, observant ses yeux verts émeraudes, ses cheveux noirs parfaitement coiffés, son visage anguleux comportant encore des traces d'enfance. Le garçon était vêtu d'un tee-shirt noir, d'un large jean, d'une paire de vieille basket. Un sweet noir était noué à sa taille.
Vernon, encore dans les nuages acquiesça lentement, l'air d'émerger d'un air tandis que son neveu vertueux et angélique allait préparer le déjeuner à grand renfort de sa baguette magique, habilement dissimulée sous son tee-shirt, tenue par une ceinture noire.
Une nouvelle vie, dans le présent commençait.

Merci encore à Stéphanie qui me l'a envoyé. Petit extra ce soir!

In sanguine verita (Les liens du sang)Where stories live. Discover now