-Qu'est ce qu'il y a dans ce putain de sous-sol ?Jura Victor.

Thomas sentit son estomac se serrer. Il aurait dû écouter Solange des semaines auparavant et se débarrasser de ses peintures.

-Une très mauvaise idée de ma part... marmonna t-il en descendant à la hâte les escaliers étroits.

Des éclats de voix leur parvinrent et ils ralentirent pour s'approcher prudemment de la porte laissée ouverte. Il n'y avait plus de doute possible. Johann était là, avec Florian. 

Ils s'approchèrent et se figèrent sur le pas de la porte. Johann leur tournait le dos et enlaçait fermement Florian en lui murmurant à l'oreille des paroles qu'ils n'entendaient pas mais dont mots, à voir le visage blême et terrifié de l'assistant, étaient d'une violence rare.

-Lâchez-le.

Victor s'avanca dans la pièce sans hésitation, tous ses muscles raidis. Il supportait difficilement de voir Johann au contact de son amant. Le barman jeta rapidement un coup d'œil autour de lui et grimaça en voyant le portrait de Florian. Il se retourna ensuite vers Thomas dont la culpabilité se lisait sur son visage. 

Johann s'était immobilisé en l'entendant. Victor le vit se retourner plus rapidement que ce à quoi il s'était attendu et porter la main à sa ceinture pour dégainer un pistolet qu'il pointa sans hésitation dans sa direction. Son cœur se mit à battre plus fort sous le coup de l'adrénaline et de la peur.

Florian cria quelque chose qu'il ne comprit pas mais il sentit Thomas se poster à ses côtés.

-Monsieur Haas... Thomas... Je suis ravi de vous voir ici. Nous étions justement en train de parler de vous, n'est ce pas Florian ?

L'assistant hocha la tête lentement, le regard braqué sur l'arme du ministre, terrifié à l'idée que celui-ci s'en serve contre Thomas ou Victor.

-J'étais en train de réconforter mon assistant. Ce pauvre homme dont vous avez tous les deux abusé avec vos vices éhontés et votre sexualité dégradante.

Thomas voulut répondre mais il ne parvenait plus à mettre de l'ordre dans ses pensées. Il jeta un regard incrédule à Johann qui rit d'un air féroce en désignant de sa main libre le tableau que le jeune homme avait peint quelques semaines plus tôt. Thomas se mordit l'intérieur de la joue pour ne pas crier.

-Père...

-NE M'APELLE PAS COMME CA ! TU AS PERDU CE DROIT LEJOUR OU TU AS OSE METTRE LA MAIN SUR CE QUI M'APPARTENAIT !Rugit le cinquantenaire en franchissant la distance qui les séparait.

Thomas se couvrit le visage d'instinct mais il sentit une ombre s'interposer entre lui et le ministre. Victor s'était placé de façon à le protéger, les poings serrés et prêts à frapper, faisant fi de l'arme toujours pointé dans sa direction. Le ministre s'immobilisa à quelques mètres et éclata d'un rire presque fou.

-Monsieur Haas... Soyez un bon citoyen et ne vous interposez pas. Comprenez bien que parfois, un père doit faire ce qu'il faut pour corriger son fils. Même si c'est sûrement un concept difficile à comprendre pour une putain des bas quartiers.

Le fils du ministre pâlit. Il eut tout juste le temps de retenir Victor en l'enserrant par la taille. L'autre homme avait perdu sa façade de calme et le jeune homme craignait un autre épisode comme celui devant le bar quelques jours plus tôt. Sauf que cette fois leur ennemi avait une arme. Il sentit l'autre homme se tendre contre lui et il se hissa sur la pointe des pieds pour murmurer hâtivement à son oreille.

-Calme-toi... Il n'attends que ça pour nous tirer dessus... Il faut qu'on gagne du temps et qu'on réussisse à le maîtriser... S'il te plaît ne laisse pas la rage t'aveugler...

Devoirs et Manipulation ~  Keskastel vol 2. [BxB]Where stories live. Discover now