Chapitre 24: Démasqués

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Bonjour à tous! Il ne reste plus que trois chapitres à ce volume, et dans un souci d'harmonie, je me vois dans l'obligation de vous proposer aujourd'hui un chapitre un poil plus long que d'habitude! Mais je pense que vous ne m'en voudrez pas pour avoir mis la coupure ici... Je crois... Peut-être...

Bonne lecture!

***

Florian avait l'impression tenace de ne pas être dans la réalité. Tout lui paraissait si surréaliste depuis sa conversation avec Thomas et Victor qu'il avait du mal à se convaincre que, bientôt, toutes ses peurs et tous ses vieux fonctionnements ne seraient qu'un souvenir. 

Bientôt il ne devrait plus obéir à Johann. Il serait libre. Il mettrait ses amis à l'abri. 

Si tout se déroulait comme ils l'avaient prévu. 

Des spasmes nerveux agitaient ses mains alors qu'il s'efforçait d'effectuer ses tâches de fin de journée. Le ministre ne l'avait pas appelé aujourd'hui, et l'assistant en était venu à espérer que c'était un bon présage. La peur se disputait à l'espoir dans son esprit torturé. Il ne prenait que peu de risque, il avait vérifié l'emploi du temps du ministre, Thomas se chargeait d'organiser son départ et celui de sa sœur du manoir, et Victor devait s'occuper de leur trouver un hébergement pour la nuit. Il déposerait les documents le lendemain aux opposants politiques de Johann dont faisait parti l'ancien premier ministre. 
Florian savait que le vieil homme ne réfléchirait pas à deux fois avant de saisir l'occasion de se venger de celui qui l'avait évincé.

Toutes les chances étaient de leur côté. 

S'il ne le faisait pas maintenant, qui savait quand il trouverait le courage à nouveau ? 

Quel mal le cinquantenaire pourrait encore faire ?

Non c'était le bon moment. 

Florian jeta un regard vers la grande horloge en bois qui surplombait la salle des assistants et commença à rassembler ses affaires. Si tout se déroulait comme prévu, il risquait de ne pas revenir de sitôt au ministère. Il serait appelé à témoigner contre Johann et perdrait peut-être son droit d'exercer du fait de son rôle dans l'histoire. 

C'était un moindre mal. 

Même s'il avait toujours voulu travailler en politique, ses expériences passées commençaient à remettre en cause ses rêves d'enfant. Il ne pouvait pas changer le monde. Il était un homme détesté qui avait commis des infamies. Des crimes. Il ne pourrait pas se regarder dans le miroir alors qu'il prenait la place de quelqu'un de plus intègre.

Quand 19 heure sonnèrent, il rangea rapidement ses affaires et quitta la pièce en saluant ses collègues. Comme à l'habitude, aucun ne lui répondit. Certains d'entre eux avaient fréquenté l'université plus longtemps que lui et avaient du mal à avaler le fait qu'il les surpasse. Rien n'avait changé depuis cette époque. 

Sauf lui. Il avait changé. 

Il se demanda distraitement s'il n'aurait pas mieux valu pour le bien de tous qu'il tombe dans les escaliers le jour où on l'y avait poussé. Ou s'il avait eu le cran d'abandonner plus tôt, avant sa rencontre funeste avec Goldberg. Mais c'était inutile de ressasser tout ça maintenant. Il avait passé trop d'années à regretter sans agir.

En sortant du bâtiment il repéra rapidement la voiture affrétée par le fils Goldberg. Il s'y engouffra après avoir vérifié autour de lui que personne ne prêtait attention au fait qu'il partait avec Thomas. Solange était déjà dans le véhicule, assise à côté de son frère. Elle le salua dans un souffle. Elle n'avait pas dû avoir le temps de vraiment réaliser ce qui se passait, et ses yeux gonflés témoignaient d'une récente crise de larme. Pourtant, elle se tenait droite et fière, le regard décidé. Thomas à ses côtés offrait presque le même tableau, bien que les mouvements nerveux de ses jambes témoignaient de son appréhension.

Devoirs et Manipulation ~  Keskastel vol 2. [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant