a p r i c i t y |60|

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TW : pensées suicidaires

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TW : pensées suicidaires

Jusqu'à aujourd'hui, j'ai embrassé beaucoup de personnes. La plupart du temps, je ne sais pas grand-chose sur eux. Je préfère ne pas savoir. Mais il y a bien une chose qui me marque. Le parfum de leur lèvres.

L'acidité d'une tequila trop forte. L'amertume d'un amant trop pressé. Le sucré d'un rouge à lèvres de supermarché.

Nos lèvres entrent en contact et je peux deviner, ou ne serait-ce qu'imaginer leur vie. Une addiction à la tequila ? Un amant qui veut oublier un cœur brisé ? Une cleptomane obsédée par les rouge à lèvres bon marché ?

C'est facile de deviner le contenu d'un cœur vulnérable. Peut-être est-ce pour ça qu'Ethan peut lire si facilement en moi, comme dans un livre ouvert. Il dit qu'il faudrait créer un mode d'emploi pour me comprendre, la vérité est qu'il n'en a pas besoin.

Ethan m'a vue vulnérable tant de fois, a si souvent pris mes descentes infernales et foulé mes montées escarpées qu'il connait bien les reliefs de mon esprit.

Et ça a commencé quand on s'est embrassés, un jeudi matin, pressés contre un tableau poudré de craie blanche. Ce jour-là, j'ai découvert le goût d'Ethan. Une saveur de cigarettes fraichement allumées, de musc blanc, et quelque chose d'autre. Quelque chose d'inédit. Mais je ne sais toujours pas ce que c'est. Je ne le saurai jamais.

De toute façon, je ne veux pas y penser. Ethan a raison. Je ne devrais pas lui loucher dessus. Je ne devrais pas lorgner ce qui appartient à une autre.

Alors je vais fermer les yeux et faire ce que je fais de mieux. Pour m'aider, je termine la troisième bouteille au goulot. Grisée, les paupières closes, un goût nouveau brime mes lèvres. Pas seulement celui de l'alcool, mais celui d'Aspen. Il a une flaveur de pastèque.

Alors que sa langue danse avec la mienne, je me rappelle l'avoir vu fumer une cigarette électrique la seconde fois qu'on s'est rencontrés. C'était chez Aguir.

L'américain se détache de moi, le souffle court.

-Wow... Pourquoi ? demande Aspen, hagard.

Parce que je veux faire ce qui est juste.

-J'en avais envie, Aspénis.

Il était sur le point de monter sur le kissing booth quand je l'ai enlevé pour qu'on ne se retrouve plus qu'à deux. Je lui ai dit de m'emmener dans un endroit où on ne serait pas dérangés. Nous sommes sur la banquette arrière de sa voiture, sous la fenêtre de toit grande ouverte.

-Atona, ça n'a pas l'air d'aller, tu veux quelque chose pour... te cheer up ?

Un sachet de poudre blanche repose sagement dans le creux de sa main.

-Trust me, dit-il en l'approchant de mon visage.

D'un doigt, j'effleure le sachet et il me lèche en retour. Pétasse. Je claque dans la main d'Aspen et tout tombe au sol.

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