Chapitre 18 : Ethan

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Une coupe de champagne Dom Pérignon à la main, je déambule entre les gens dispersés dans la maison de Madeleine et Charles.

Apparemment, nous n'avons pas la même définition de l'expression "en petit comité". C'est pourtant ce qu'a assuré Maddy à ma mère mais peu importe où je pose mon regard, je ne vois que des visages souriants, riants, plongés en pleine conversation. Bref, la maison est pleine !

Distraitement, j'observe ma mère, mon beau-père et mon père avoir une discussion, semble-t-il très drôle, puisqu'ils éclatent de rire à tout bout de champ. Peut-être le champagne a-t-il déjà fait des siennes.

Décidemment, je ne comprendrai jamais la relation qu'entretiennent mes parents même après le divorce. Cela dit, je suis heureux de ne pas avoir été un de ces enfants ballotés entre son père et sa mère, ne sachant pas lequel des deux méritaient qu'il prenne sa défense en cas de disputes. Mes parents n'ont jamais eu un mot plus haut que l'autre, ou en tout cas, pas devant moi et pour ça, je leur en suis totalement reconnaissant, comme le fait de ne jamais m'avoir forcé à choisir entre eux deux. Je ne les comprends pas toujours mais je les aime plus que n'importe qui d'autre sur cette Terre.

A cette pensée, mes yeux cherchent mon frère. En vain. Pas étonnant avec tout le monde qu'il y a. Il doit encore être en train de draguer ouvertement un mâle qui lui plaît. Un sourire étire mes lèvres. Encore une autre personne de ma famille que je ne comprends pas toujours mais que j'aime plus que ma vie.

- Ethan, je suis si contente que tu ais pu venir !

La voix de Maddy me sort de mes pensées et je vois l'épouse de Charles en robe de soirée bleu nuit, splendide, me faire un grand sourire alors qu'elle se tortille les mains. Je hausse les sourcils face à son signe de stress évident et lui sourit.

- Je ne manquerai l'anniversaire de Charles pour rien, je lui réponds en lui faisant la bise.

- Je suis désolée de ne pas t'avoir accueilli moi-même mais...

Elle s'interrompt, soupire et désigne la foule de la main.

- Je comprends, Maddy, ne t'en fais pas.

Elle me sourit alors que Charles s'approche de nous, tout joyeux. Il me donne une accolade avant d'enlacer sa femme par la taille.

- Je peux sentir ton stress depuis l'autre bout de la maison. Tout se passe à merveilles, Maddy, détends-toi.

Le son doux de la voix de Charles me fait sourire discrètement. Malgré la pudeur évidente que j'ai déjà perçu chez les parents d'Auriane, leur amour saute aux yeux de celui qui y est attentif.

- Tu diras merci à ta fille pour mon état de nervosité, dit Madeleine en baissant un peu la voix mais pas assez pour que je ne l'entende pas.

- Maddy,... soupire son mari.

- Elle est arrivée à dix heures passées alors que je lui avais demandé d'être ici à huit heures tapantes. Ensuite, elle a contesté toutes mes idées, n'a pas levé le petit doigt pour m'aider et en plus, maintenant, elle prend tout son temps pour se préparer afin d'être en retard pour me narguer ! C'est la dernière fois que je lui demande un service !

Pourquoi le fait qu'Auriane fasse exactement le contraire de ce qu'on lui dit ne m'étonne pas le moins du monde ?

- Je le sais, tu m'as déjà dit ça au moins cent fois aujourd'hui mais tu connais notre fille, elle a un caractère compliqué. Tout comme toi.

- Moi ? s'exclame la femme de mon patron, outrée. Je n'ai absolument pas mauvais caractère et ta fille n'est pas compliqué avec toi ! Elle ne fait ce genre de caprices et de gamineries qu'avec moi. Allez savoir pourquoi !

A Taste Of EternityWhere stories live. Discover now