Chapitre 27 : Auriane

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Depuis une bonne dizaine de minutes, je fixe mon écran d'ordinateur sans savoir ce qui y est affiché. Perdue dans mes pensées, je me repasse en boucle ma soirée de samedi...

Un coup frappé à la porte de mon bureau me fait sursauter avant que n'entre Zoé. Son sourire enfantin toujours vissé à ses lèvres, elle s'avance de sa démarche fluide, un dossier à la main.

- Le dossier que tu avais demandé à l'équipe de publicité, chantonne-t-elle en me le tendant.

Je lui rends son sourire, bien que plus réservé que le sien et attrape ce qu'elle me tend. Je le feuillette, étonnée qu'ils aient été aussi rapides.

- Ethan fait du bon boulot, n'est-ce pas ?

Je lève les yeux vers elle, me demandant si je suis devenue si transparente à propos de ce que je pense pour qu'elle devine aussi facilement mon ressenti.

- C'est vrai, mais dans ce cas-ci c'est son équipe qui a fait un très bon travail et très rapidement.

Elle hoche la tête, comme si mon commentaire était une évidence.

- Avec un chef comme Ethan, aussi motivant, ils ne peuvent que se donner à fond.

D'habitude, j'apprécie cette fille. Vraiment. Elle est pétillante, solaire, sympathique. Mais à cet instant précis, j'ai juste envie de lui jeter une phrase assassine au visage. Qui est-elle pour parler d'Ethan avec autant de familiarité, comme s'ils étaient des amis intimes... ou bien plus que ça.

A l'intérieur de moi, je hurle de frustration et de colère. D'une part, je ne peux pas lui dire d'ôter toute idée romantique qu'elle aurait avec Ethan puisque c'est moi-même qui ait tenu à ce que notre relation reste secrète et d'autre part, je suis énervée de me rendre compte que ce que je ressens envers leur potentielle relation est purement et simplement de la jalousie.

Jalouse... Bordel mais ce mec est en train de changer la vision que j'ai de moi-même. Moi qui pensais si bien me connaître !

- Merci, Zoé, je dis d'un ton plus cassant que prévu.

Avec un haussement de sourcils discret mais surpris, elle quitte mon bureau sans un mot de plus.

Je soupire, me replongeant à nouveau dans le dossier que j'ai gardé en mains. Hier, alors qu'Ethan et Kacendra avaient passés toute leur journée à l'extérieur, devant rencontrer certains fournisseurs de matières premières nécessaires à leur campagne de lingerie, j'avais demandé à leurs équipes un compte rendu des visites et de leurs choix afin de faire une estimation du coût de ces mêmes matières premières. Et voilà que, un peu plus de vingt-quatre heures plus tard, j'ai le dossier demandé devant mes yeux. Cela veut dire que l'équipe a travaillé vite mais cela veut aussi dire que Kass et Ethan n'ont pas hésité quant aux tissus choisis.

Après avoir parcouru les pages, je repose le dossier sur un coin de mon bureau et décide de reprendre mon travail, sérieusement cette fois. Je me concentre donc sur le mail que je dois écrire en cessant de rêvasser.

Alors que je viens de commencer à taper mon mail, je suis de nouveau interrompue par un coup sur ma porte. Je ferme les yeux, espérant que ce n'est pas encore Zoé, venant me vanter les qualités de mon petit-ami.

Quand je vois apparaître le dit petit ami, un sourire s'épanouit sur mes lèvres sans que je ne puisse rien y faire.

- Waouh, je pense que c'est la première fois que tu m'accueilles avec un sourire aussi large, ma taquine-t-il en refermant la porte derrière lui.

Je lève les yeux au ciel, quitte ma chaise et viens à sa rencontre. Depuis qu'il m'a déposé chez moi après notre promenade en mer, nous n'avons échangé que par sms. On n'a pas eu l'occasion de se voir dimanche, moi accaparée par Kacendra et lui occupé à bosser et hier il était absent toute la journée.

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