paint me ° moonsun

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à l'aide de mes mots simples, doux comme des pinceaux nouvellement acquis, j'ai peint sur tes joues rondes une magnifique couleur rouge brillant, nuancée de vieux rose, semblable à un coucher de soleil, un soir d'été, à vingt-et-une heure trente. et lorsque je vis cela, je n'eut qu'une envie. celle de prendre d'autres pinceaux et de peindre et repeindre encore et encore cette magnifique et grande toile vierge qu'est ton esprit et ton corps. laisses moi graver ma signature sur le coin de ce grand rectangle blanc.

tu m'as laissée user de mon imagination débordante. tu me l'as dis de tes lèvres peintes négligemment par ce pinceaux de basse qualité qu'est ton rouge à lèvres. je me suis mise directement à l'œuvre. et donc, avec mon sourire, dévoilant une dentition aussi blanche que la toile qui était en face de moi, je me suis mise à l'œuvre, minutieusement. je t'ai colorée petit à petit avec un rouge vif, semblable à celui de mon cœur ne battant que pour toi.

rapidement, je n'ai plus limité mon talent à tes joues. cela serait idiot de commencer une œuvre, où l'on ne peindrait qu'un unique coin. j'ai donc osé venir poser mes lèvres sur les tiennes, étalant cette fine couche d'aquarelle. ensuite, tu m'as offert un sourire timide comme tu sais si bien les faire. et sans vraiment le remarquer, toi aussi tu avais sûrement dû saisir quelques pinceaux et avoir pris deux ou trois tubes de peinture, tout simplement car moi aussi, je gagnais cette magnifique teinte de rouge.

peu après, je suis venue décorer cette toile. j'ai mélangé du blanc ainsi que du gris. et c'est ainsi que je peux désormais voir dans tes yeux, de magnifiques étoiles, ressemblant à une nuit calme, dégagée et étoilée. une nuit que j'aimerais bien, un jour, voir avec toi. cette voie lactée uniquement pour moi me fait comprendre que je n'ai pas besoin de lever la tête pour voir un magnifique univers. elle me fait comprendre que la lune que je cherchais atteindre est en réalité juste sous mes yeux, en train de me sourire.

par la suite, j'ai continué à explorer ta toile, ajoutant de différentes et nombreuses teintes de rouge et de rose. il fallait avouer que ces couleurs t'allaient tellement bien. les couleurs représentant l'amour, la douceur ainsi que la passion étaient faites pour toi. tout simplement parce que tu était amoureuse, douce et passionnée. une chose était sûre, c'était qu'elles m'allaient, à moi aussi.

petit à petit, après m'être assurée que le haut de la toile était parfaitement peint et sans défauts, j'ai commencé à promener mon pinceaux vers le bas. cela me faisait plaisir de voir a quel point tu appréciais la manière dont je te décorais. je me servais désormais de toutes mes connaissances sur cet art bien large et évasif qu'est de donner et recevoir de l'amour. ce magnifique sentiment nous a unies toutes deux, aussi bien mentalement que charnellement. à cet instant, c'était sûrement la première que j'appréciais autant l'une de mes œuvres. après tout, on ne peut que faire des merveilles sur une toile d'aussi belle qualité.

le temps passait, et de jour en jour, nous devenions de plus en plus colorées. cependant, ce jour là, j'ai momentanément rangé mes pots et tubes de peinture. je n'aurais jamais cru dire cela un jour, mais la pureté du blanc t'allais parfaitement bien. tu rayonnais tout comme le soleil ce jour là. j'avais cette impression qu'une toute nouvelle toile était face à moi. et c'était presque le cas. tu m'as dit que tu voyais ce jour comme une occasion de recommencer pour aller encore plus loin. mais il y avait toujours ce doux rose qui se distinguait parfaitement de ton accoutrement blanc. et ce "oui" que tu as prononcé distinctement à fait renaître pour la énième fois une teinte rougeâtre sur mon visage. je suis sûre que même de loin, on aurait pu voir cet amas de magnifiques couleurs émanant de nos deux personnes, faisant ainsi de nous deux, à mes yeux, les plus belles œuvres d'art qui soient.

blanc. tout était d'un blanc épuré, presque maladif. et là, je ne pouvait rien peindre. tout semblait sans vie. et c'était presque le cas. les murs, le plafond, les draps, ta peau. moi qui aimait tant cette absence si pure et parfaite de toutes teintes depuis ce magnifique jour, je le détestait aujourd'hui. celui là est différent. il est froid et désagréable. tout comme cette pièce en général. grande, mais si opressante. silencieuse, mais si assourdissante. tétanisée, je te regarde dormir paisiblement. même si je sais que tu ne dors pas vraiment. tes joues ont perdues leur teinte que je m'étais tuée à faire apparaître. moi qui avait transmit tout mes sentiments, toute mon âme, tout mon cœur dans cette œuvre, je me sentais mourir à petit feu avec toi. et je su qu'après cet évènement, je n'aurais sûrement plus le courage, ni la volonté de peindre.

j'étais là, sous le ciel couvert de nuages gris. j'aurais au moins aimé que le temps nous sois un peu plus favorable. tu aimais les jours de printemps ensoleillés, avec une légère brise caressant ton beau visage. aujourd'hui, c'était tout autre. peut-être était-ce pour ne pas me faire rappeler ces précieux souvenirs des beaux jours. cependant, ça ne marchait pas. tout s'entrechoquait dans mon esprit. du blanc épuré jusqu'à l'arc-en-ciel, et de l'arc-en-ciel jusqu'au noir total. le noir était la couleur de la plaque de marbre qui te recouvrait désormais. le noir était la couleur de mes vêtements. les seules choses pouvant attirer l'œil étaient les multiples fleurs déposées sur cette pierre tombale, les gravures indiquant ton nom ainsi que tes dates de naissance et décès, montrant que tu n'as vécu que vingt-neuf courtes années, et enfin, les épitaphes. je me penchais vers l'une d'entre elles, celle que j'avais faite gravée. je pris une profonde inspiration, et à travers mes larmes tombant abondamment sur mes joues désormais bien pales, je me mis à lire à voix haute malgré ma voix cassée les mots déchirants et brisant mon cœur.

"YoongSun, tu a été la seule œuvre que j'ai réellement aimé peindre et entretenir. tu étais si rayonnante, bien plus que le soleil, donnant ainsi vie jusqu'à la couleur la plus insignifiante. à toi, ma plus belle expérience, ma toile préférée, celle qui m'a, sans le savoir, peinte dans toutes les teintes possible et inimaginables, celle qui m'a faite renaître, je te souhaite de reposer en paix. je t'aime, plus que tout en ce monde. on se reverra, je te le promet.

- ByulYi"

quelques jours plus tard, une nouvelle tombe avait pris place aux côtés de celles de la défunte YoongSun. ByulYi, ne pouvant supporter d'être loin de son amour, s'était abandonnée dans les bras froid de la mort. la famille de l'ancienne artiste pleuraient et étaient tristes, mais se dirent tout de même que ceci était mieux que la souffrance de perdre un être aimé et cher. ils se doutaient que les deux jeunes femmes étaient désormais heureuses. le soleil brillant de manière aveuglante pouvait en témoigner. c'était comme si elles étaient derrière cela, cherchant à diffuser un sentiment de sérénité. finalement, c'est avec un sourire triste que la mère de la peintre s'avança avec une épitaphe et la déposa sur la pierre de marbre grise. son mari se pencha et y jeta un œil. et avec le même sourire que sa femme, il hocha la tête, laissant échapper une larme.

" à ByulYi, celle qui peignait les cœurs et les âmes comme personne, repose en paix. Nous t'aimons."

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j'ai pas la motivation d'écrire, mais je veux quand même poster, alors je reposte ce vieux texte dont je suis très fière ! c'était à l'origine une fanfiction en 10 parties avec des chapitres très courts.

bon, j'ai pas grand chose à dire d'autre, alors je vous laisse là en espérant que ça vous ai plu !

os kpopWhere stories live. Discover now