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Après avoir dansé sur la plage, nous quittâmes le Grand lac. Louca rentra chez lui et je fis de même. Nous devions préparer notre valise, et dans une heure nous retrouver à la gare, direction Reims : c'est là-bas que se déroulaient les championnats cette année. Maxence nous exigea de ne prendre que le minimum, il nous expliqua également qu'il payerait tous les frais, c'est-à-dire l'hôtel pour les trois jours et le TGV aller-retour. Nous nous apprêtions à refuser, mais il insista. Je me pressai de rentrer chez moi, je devais vite prendre mes affaires, je ne voulais absolument pas louper le train. J'expliquai immédiatement la situation à mes parents et ma mère m'aida à faire ma valise. En dix minutes, tout fut prêt.

- Vérifions que nous n'ayons rien oublié, dit-elle pour la énième fois. Trousse de toilette, trousse de maquillage, deux tenues de sport pour les entraînements, tes trois costumes pour la compétition, une robe, tes bottines....Je crois que tout y est. Je n'arrive pas à y croire. Tout va si vite. Dis-moi, tu es toujours sûre de vouloir suivre Maxence à Montréal, si vous gagnez ?

- Oui, maman, j'en suis absolument certaine. C'est une chance qui ne se représente pas deux fois dans une vie.

- Oh ! Je suis à deux doigts de souhaiter que vous perdiez, sanglota-t-elle.

- Nous avons des concurrents très talentueux, qui patinent en couple depuis des années, nous n'avons pas encore la médaille d'or, crois-moi.

Nous retournâmes dans le salon, valise et sac de sport remplis, où mon père avait déjà préparé le dîner, autant vous dire que ce repas fut succulent, je l'ai dévoré.

- Vous allez vous battre et vous monterez sur la plus haute marche du podium, j'en suis persuadé ! s'exclama soudainement mon père. Mais partir à votre âge, c'est pas un peu tôt tout de même ? Vous n'avez que seize ans !

- On n'en est pas encore là papa, répondis-je. Mais si ça devait arriver, ne vous inquiétez pas, Maxence s'occupera de nous et nous fera devenir des athlètes de haut niveau.

- Et pour les cours ? s'inquiéta ma mère. Je sais que tu ne veux pas faire d'études, que ta vie tu veux la passer sur la glace, mais j'aimerai quand même que tu aies ton BAC, l'un n'empêche pas l'autre, pas vrai ? Comment allez-vous faire là-bas ? Vous ne connaissez personne !

- Maman ! Nous n'y sommes pas encore, nous ne savons même pas si nous y serons un jour ! lui rappelai-je. Mais nous avons déjà tout prévu si ça devait arriver, Maxence a l'habitude. Nous aurons un emploi du temps aménagé, nous suivrons les cours le plus souvent par internet, en visio avec nos professeurs. Tout ira bien. Mais d'abord, les championnats.

- Oui. Tu as raison. Mais je me fais tellement de soucis ! continua ma mère.

- Ne t'en fais pas, la rassurai-je. Je sais ce que je fais.

Nous quittâmes la maison. Mon père ouvrit le garage et sortit la voiture.

- Bon, papa et moi te rejoindrons demain pour la compétition, ce soir il vous faut vous reposer. Une bonne nuit de sommeil avant le jour J, et après tous ces entraînements, ce ne sera pas démérité. Amuse-toi bien surtout, profite, c'est tout ce qui compte.

- Promis. A demain, maman.

Je serrai ma mère dans mes bras et rejoignis mon père dans la voiture. Quelques minutes plus tard, nous étions déjà arrivés à la gare. Maxence et Louca étaient déjà là. J'embrassai mon père sur la joue et les retrouvèrent. Le TGV fut un peu en retard, mais rien de grave. Nous montâmes, nous nous installâmes, sans un mot. Je m'endormis rapidement, j'étais épuisée par ces trois jours d'entraînements intensifs. Nous changeâmes deux fois de train, nous répétâmes le même manège.

Un vent glacialWhere stories live. Discover now