Tous pour Elona

Chapitre 1: Commencement

Tout d'abord, je tenais à dire une chose "Bonjour !". Cela fait trop longtemps que je n'ai pus saluer quelqu'un. Non que je sois seule, bien au contraire, je vois des dizaines de personnes par demi-journées. Les infirmières, les médecins, le chirurgien, les femmes de ménages ... Non. C'est que je ne peux plus parler, prononcer le moindre mot. Et c'est un grand miracle si je peux taper sur le clavier d'un ordinateur ses mêmes mots que vous lisez, ce même livre que vous tenez entre les mains.

J'ai immergé du coma il n'y a que quatre jours et je suis loin de pouvoir sortir de l'hôpital. Je m'ennuiiiiiiiie. Un ennuie à en mourir ! Alors j'écris. J'écris mon histoire ... qui a commencé un vendredi matin alors que j'attendais tranquillement qu'un surveillant ouvre le portail du collège.

Elona, ​​une de mes amies, me rejoignit d'un pas mal assuré, et je remarquais que ses yeux étaient rouges et boursouflés, comme lorsqu'on vient de pleurer.

- Ça va ? s'enquis-je en la prenant par les épaules.

- Oui !

C'était un "oui" bien trop précipité, forcé. Je le voyais dans ses yeux, ça n'allait pas.

- Elona, ​​qu'est-ce qui ce passe ? insistais-je.

- Rien.

Sa voix était brisée. A l'évidence, elle me cachait quelque chose.

- Elona, ​​regarde-moi dans les yeux. Que ce passe-t-il ?

- Rien, répéta-t-elle en détournant le regard.

- Tu ne m'as pas regardé dans les yeux !

Et là, elle s'effondra en larmes.

- Je vois bien que ça ne va pas. Dis-moi ce qui se passe.

Elle secoua la tête.

- C'est par apport à ton grand-père ? demandais-je.

Ce dernier était décédé il y a quelques semaines, achevé par le Covid-19.

Mon amie secoua de nouveau la tête. Elle ne voulait rien dire.

- Expliques-moi ce qu'il se passe, ou alors dis-moi au moins avec qui cela à un rapport, l'implorais-je, folle d'inquiétude. Elle pleurait rarement, il s'était donc passé quelque chose de grave.

- Mes parents, murmura-t-elle.

Et là, elle se lâcha.

- Ils ne veulent pas que je sois en couple. Ils m'ont vu traîner avec Antoine, et en vérifiant mon téléphone, mon père a vu qu'on s'envoyait des "je t'aime" et tout le tintouin. Alors je suis privée d'écran pendant toute la semaine, et je ne mangerai plus au self tant que je n'aurai pas "remis les points sur les" i "avec Antoine", comme m'a dit ma mère.

A cet instant, un surveillant vint ouvrir le portail et Elona ne développa pas plus. Je savais qu'elle ne m'avait pas tout dit, mais je ne la relançais pas. Elle m'en reparlerait si elle le désirait.

De toute l'heure de français, je ne pensais qu'à ça. Je n'arrivais pas à décrocher mes idées d'Elona, assise juste devant moi. Même Ulysse ne réussit pas à me distraire. Elle pleurait rarement, alors des choses bien plus grave s'étaient produites, la-dessus, aucun doute.

Mais quoi ?

Je n'en avais aucune idée !