Chapitre 19

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Il était tard lorsqu'Hermione se réveilla de sa sieste. Elle s'étira longuement, encore fatiguée. Sans faire exprès, elle heurta une lourde masse sur son lit, assez proche d'elle. Surprise, elle se redressa, et vit avec étonnement le professeur Rogue, assoupi. Que faisait-il là ?

Elle se leva doucement de son matelas afin d'en faire le tour et de s'approcher du maître des potions. Il avait l'air si calme endormi, rien à voir avec le comportement qu'il aborde une fois éveillé !

Alors qu'elle lui rabattait la couette sur le dos pour qu'il n'attrape pas froid (la chaleur n'est pas le point fort des cachots), les yeux du professeur s'ouvrirent doucement, se posant instantanément sur la jeune fille qui se tenait devant lui. Celle-ci ne l'ayant pas vu, il ne savait que faire : d'un côté, il voulait se lever, savoir l'heure qu'il était, manger... D'un autre, il aimait étrangement la manière dont Hermione s'occupait de lui, et voulait que cela continue...

Elle aurait pu le réveiller, le jeter dehors, s'énerver par rapport au fait qu'il n'avait pas à être là. Non, à la place, elle avait préféré le réchauffer et le laisser tranquille.

Il entendit alors ses pas s'éloigner de la chambre, puis une musique retentir. Rogue ne la reconnut pas, et pensa alors que cela devait être une chanson Moldue. Elle était assez calme, triste aussi. Quand le refrain arriva, Hermione se mit à le chanter doucement, pour ne pas réveiller son professeur. Sa voix était tellement douce et apaisante qu'elle redonna, au contraire, l'envie de se rendormir au maître des potions.

Il lutta pendant de nombreuses minutes, puis décida enfin de se lever. Lorsqu'il arriva dans le salon, il vit l'heure sur l'horloge : 23h17. Rassuré, il poussa un soupir de soulagement : il n'avait pas pu louper de cours. Il se demanda alors où était passée Hermione.

Elle n'était ni dans la chambre, ni dans le salon. Il alla jeter un oeil dans la cuisine : personne. Peut-être était-elle dans l'atelier ? Il s'y dirigea mais encore une fois, la salle était vide.

Il retourna alors dans la chambre, quand il entendit de l'eau couler : il n'avait pas pensé à la salle de bains.

Se voyant mal entrer dans la pièce pour expliquer sa présence, il décida de laisser un mot sur le lit de la jeune fille, lui disant de le retrouver chez lui, si elle le souhaitait.

Lorsqu'Hermione sortit de la douche, déjà habillée, au cas où Rogue se serait réveillé, elle tomba sur son mot :

"Miss Granger,
Pardonnez ma présence chez vous, elle n'était pas voulue.
Néanmoins, je souhaiterais m'expliquer là-dessus, afin qu'il n'y ait pas de quiproquo, et je vous serais donc gré de venir dans mes appartements pour en parler...
Je pense que vous devez également avoir faim, j'ai donc prévu un léger repas.

A tout à l'heure,
Professeur Rogue."

Il avait raison, la sorcière mourait de faim. Cependant, elle ne comprenait pas pourquoi elle devait se rendre chez lui pour des explications : il était venu la voir par rapport aux événements du matin et il s'était endormi. C'était tout, non ?

Elle se rendit tout de même chez son professeur, n'ayant pas le choix.

Lorsqu'elle arriva, une douce odeur de poulet se fit sentir. Elle sut immédiatement que le plat avait été préparé et qu'il n'était pas apparu par magie. En effet, même si les aliments magiques sont délicieux, aucun n'arrive à la cheville de ceux que l'on cuisine pour de vrai. Ayant vécu dans une famille Moldue, Hermione le savait mieux que personne. 

L'entendant entrer, Rogue se précipita vers l'entrée de l'atelier et vit sa jeune élève. Il la pria de s'asseoir, avant d'annoncer que le plat allait arriver. 

Hermione éprouvait un sentiment étrange : il faut avouer que manger à vingt-trois heures chez son professeur de potins, "l'horrible" Rogue, n'était pas habituel. En plus de cela, même si rien n'était ambiguë au sujet de la fatigue qu'avait ressenti le maître des cachots, elle brûlait d'envie de savoir ce qu'il voulait lui dire.

Rogue ne la fit pas patienter davantage et arriva, un tablier de cuisinier taché autour de la taille et des gants aux mains. La sorcière tenta de réprimer un rire, en vain. A sa grande surprise, le professeur ne se vexa pas et eu un sourire tout en disant :

"Malheureusement, je ne peux pas cuisiner autrement...

- Jamais vous ne prendriez le risque de tâcher vos sublimes ensembles noirs, continua Hermione, toujours en riant.

- On ne se refait pas, n'est-ce-pas ?"

Une fois la Gryffondor calmée, le repas commença.

A son grand étonnement, le poulet était succulent ! Elle en avait rarement mangé de meilleurs, même chez ses parents. Rogue doutait cependant : c'était une vieille recette qu'il avait l'habitude d'expérimenter uniquement pour lui. Inquiet, il demanda :

"Cela vous plaît Granger ?

- Oui, énormément ! Je ne vous savais pas si bon cuisinier professeur" répondit la lionne.

Pour toute réponse, Rogue sourit. Hermione aimait la chaleur que dégageait son sourire ; elle se sentait en sécurité, comme protégée. C'était d'ailleurs un sentiment qu'elle ressentait souvent près du professeur : la sûreté.

Le repas se finit doucement, sans que Rogue ne réussisse à parler du sujet qui l'avait poussé à inviter Hermion à dîner. Il se décida alors à le faire au moment où elle partirait : cela serait moins gênant.

Vers une heure du matin, après avoir parlé et même ri durant la soirée, la sorcière estima qu'il était temps pour elle de rentrer. En gentleman, Rogue la raccompagna jusqu'à la porte de l'atelier et en profita pour lui dire :

"Une dernière chose, Miss Granger... Je vous ai conviée ce soir pour vous parler de cette après-midi..

- Ne vous en faites pas, professeur, le rassura Hermione. J'ai rapidement compris que vous étiez venu me voir dans un but professionnel. Quant à moi, je tiens à m'excuser du comportement que j'ai adopté ce matin... Je ne sais pas ce qu'il m'a prit..

- Ne vous excusez pas, c'était plutôt amusant à voir... et troublant aussi" finit le professeur.

Un long silence se poursuivit alors, durant lequel nos deux héros se regardèrent longtemps, trop longtemps.

Hermione put lire de la peine et du désespoir dans le regard de Rogue, mais également de l'admiration. C'était fou à quel point il pouvait apparaître fermé tout en étant étrangement ouvert...

Le maître des potions, lui, ne pouvait s'empêcher de regarder encore et encore Hermione : jamais il n'aurait pu imaginer que ce petit bout de femme aurait pu le faire changer à ce point.

Afin de stopper définitivement ce moment quelque peu étrange, Rogue se pencha simplement vers la sorcière, l'embrassa rapidement sur ses lèvres qu'il trouva douces, puis murmura :

" Bonne nuit, Granger."

Légèrement troublée, celle-ci répondit avec un sourire :

" Bonne nuit, professeur"

Pourquoi pas demain (Snamione)Where stories live. Discover now