Chapitre 19 - DONTARA

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Après avoir creusé une sépulture pour Aladria et Etan et, sommairement, pensé les blessures de Sarbath, les passagers du vaisseau de la plaine avaient fait reprendre la route à leur puissante monture. Ils se dirigeaient à vive allure, vers le sud. Vers la capitale des terres humaines et de la fédération de la lumière.

C'est seulement le lendemain, dans la matinée, que la porte de DONTARA, sorte de petit massif montagneux au devant duquel était construit la ville, s'offrit à la vue de Sarbath et de ses passagers.

- Nous y serons vers la mi-journée, dit le jaad, en grimaçant.

Assit dans un coin de l'abris, il avait la tête et la jambe bandées. Il sentait la fièvre monter en lui et il avait du laisser les rennes à Nellis. Silencieuse, la robe sommairement rapiécée, elle observait le paysage vallonné et richement cultivé qui bordait le chemin de terre et avait succédé peu à peu à la plaine morne et plate. Autour d'eux, s'étalaient à perte de vue, vignes et blés. Les fermes et petits villages défilaient de plus en plus nombreux. Seules les femmes travaillaient dans les champs, car la plu-part des hommes étaient partis combattre. Toutes se retournaient, observant le gros animal et son chargement, passer prés d'elles. Nellis pouvaient voir dans leurs yeux, la tristesse et l'accablement de savoir un mari ou un fils en train de se faire massacrer à des centaines de métalicres dans le nord de THO, au devant de ces créatures qui menaçaient de déferler sur la fédération et sur les terres humaines.

- Que comptez vous faire dans cette maudite ville ? Vous êtes recherchés. C'est du suicide de vous rendre là-bas, fit Sarbath, en essuyant la sueur qui perlait sur son front.

- Ce ne sera qu'une étape, lui répondit Nellis. Nous devons nous assurer que notre ami va bien. Par la suite, nous essaierons de le suivre jusqu'à l'île des fées.

- A l'île des fées ? Mais ce sanctuaire est interdit depuis des millénaires.

Kess s'avança prés du jaas.

- Dans deux jours il y aura une formidable éclipse. Grâce à elle, et si nous sommes là bas à temps, nous pourrons, peut-être, accomplir ce pourquoi nous nous battons.

- Vous vous battez ? Vous vous battez pourquoi ?

- Chuut ! fit Nellis, son index devant la bouche. Tu sauras bientôt, dans deux jours exactement.

- Tout cela me dépasse, fit Sarbath en soupirant, vous êtes si secret, tout les deux. Clé noire, éclipse, et je ne sais quoi encore. Enfin, moi, de mon coté, arrivé là-bas, je vous laisse, ainsi que ma marchandise. Si mon corps le veux bien, je rejoindrai alors KATARAN, et ce sera mon dernier voyage. Là bas au moins nous vivons en paix, et personne ne veut tuer personne.

*

* *

Plusieurs heures passèrent encore, et les innombrables tours pointues de la puissante ville, commencèrent à se découper sur l'horizon.

- Nous risquons de rencontrer du monde, à présent, dit Nellis en confiant les brides à Kess. Il va falloir changer nos habits pour passer inaperçus.

Nellis, suite aux combats du poste frontière, avait l'armure, le casque et les armes d'un des soldats abattu. Elle disparut quelques temps au fond de l'abri, avec tout les éléments dorés, puis, reparut sous les yeux étonnés de Sarbath et Kess.

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