LES CLÉS DE THO

Chapitre 6 - LES MONTS BLEUS

Il était fort tôt, lorsque dans les salons royaux, le conseil des sages s'était rassemblé. Ils avaient fait réveiller la reine, pour une raison de la plus haute importance.

Les premiers rayons de soleil atteignaient les fenêtres du palais, lorsque la souveraine, accompagnée de servantes et de gardes personnels, fit irruption dans la grande salle aux tapis d'or et aux sols de marbre bleu.

- Que se passe t-il, Oh Alken le veilleur ?

- Votre majesté, fit le sage, se prosternant devant la grande robe blanche, Ainel, mon envoyé, à cessé de me transmettre ses pensées. Je crains qu'il soit mort.

Nous avons également perdu la trace de la clé noire, et, plus inquiétant encore, le cercle de l'ombre et une partie de sa sombre armée, ont dévasté IZAMBARD la cité afarde, la mettant à feu et à sang. Nous avons de fortes raisons de croire, qu'ils sont à la poursuite de la clé noire.

- Le cercle de l'ombre et son armée a attaqué la cité d'un peuple dominant ?

La reine posa son poing devant sa bouche. Ses mâchoires se crispèrent.

- Les afards sont nos frères, reprit-elle, nous ne pouvons laisser un telle abomination se produire en toute impunité. Convoquez mes ministres ainsi que les gouverneurs des provinces, fit-elle en direction de l'un de ses gardes. Nous allons lever l'armée la plus puissante qu'ai connu ce monde. Moi Galicia, reine de la fédération, je ne laisserai pas nos pays finir comme les royaumes de SKAAR ou d' ARTEMI. Car bientôt, je le sens, cet ignoble empereur des ténèbres, ne tardera pas à déferler avec ces troupes pour rejoindre ses quelque mages isolés. Je crains que après les terres afardes, ce soit le tour du pays humain, de subir les affres de ces monstres.

- Mais, votre majesté, sauf votre respect, c'est la voix ouverte à une nouvelle guerre noire, fit Alken, mal assuré.

- C'est qu'il doit en être ainsi, répondit sèchement la reine.

- Soit, alors sachez que le conseil des sages souhaite prendre le tête de cette armée, pour mener à bien la quête de la clé noire, et repousser ces créatures venues du nord, hors du monde des peuples dominants.

- Mon armée sera la votre, et que le grand Alphée soit avec nous, et règne longtemps encore.

*

* *

Les deux lazulis et leurs passagers avaient volé longtemps vers l'ouest, vers les monts bleus, le pays des rêves et des légendes. Peu habitée, la région convenait bien pour se mettre à l'abris quelques temps de la fureur des forces de l'ombre.

Ils survolaient à présent une multitude de petits lacs aux eaux bleutées, séparés par les reliefs arrondis et peu élevés de ces vieilles montagnes érodées. Le soir arrivait, ils décidèrent de bivouaquer en bordure d'une petite rivière transparente.

San O préparait un feu, pendant que Kess ramassait baies et racines blanches pour les faire cuire.

Les deux comparses étaient restés silencieux presque tout au long de la journée. Il est vrai que la communication n'était pas facile à dos de lazuli.

Ce fut Kess qui rompit le silence.

- Qui es-tu San O ? Qui es-tu réellement pour connaître l'existence du cercle de l'ombre et des mages qui le composent. La plus part des peuples de ce monde ont oublié leurs existence depuis les milles dernières années.