Chapitre 17 - ÉTAPE A KATARAN

2 0 0
                                    

Les soleils s'étaient couchés depuis forts longtemps, lorsque les dragons et le vaisseau des airs se posèrent sur le toit du plus haut donjon du palais blanc, en plein cœur de DONTARA. San O posa fébrilement le pied sur le marbre clair qui luisait sous les torches tenues par les dizaines de gardes impériaux. Ils avaient accourus, et ressemblaient à présent à des statues de pierres aux habits d'or.

- Bienvenue en la demeure de Galicia, reine des humains, et souveraine de la fédération de la lumière.

San O, sans mot dire, marcha vers le bord de la tour. DONTARA, illuminée de mille feu, s'étendait dans toutes les directions, dressant ses myriades de tours lumineuses et pointues, vers le ciel étoilé. En se penchant, San O pouvait apercevoir la foule, qui, en contrebas, de jour comme de nuit, se pressait dans les rues plus ou moins étroites, de la capitale humaine. Partout, au flanc des maisons-tours, et enjambant le vide à l'aide de fragiles ponts ou de centaines d'escaliers, les rues suspendues de la ville étaient emplies de centaines de dontariens qui vaquaient à leurs occupations nocturnes.

- Je ne l'ai jamais vu d'aussi haut, fit San O en ne quittant pas la merveille du regard, seule SKAAR la splendide, pouvait, je crois, rivaliser de beauté avec cette cité.

- La légende raconte qu'elle était bien plus belle encore, répondit Alken, mais grâce à toi, San O, on peut espérer que DONTARA ne soit pas détruite comme le fut SKAAR.

San O et le groupe de sages, pénétrèrent rapidement dans les entrailles du palais. Toujours escortés des gardes impériaux, ils traversèrent une multitude de salles richement décorées. Partout, ornements, dorures et chandeliers, brillaient de mille feux. Une foule de serviteurs et de servantes se courbèrent au passage des vénérables anciens.

Nelian O, le sage afard, s'approcha de SAN O, et tout en marchant, pencha la tête de coté, en sa direction, et lui dit à voix basse :

- Ne trouves-tu pas, ces humains arrogants avec toutes leurs richesses, et tout leur luxe ? Crois moi, San O, je vis ici la majeure partie de mon temps, et rien ne vaut nos bonnes vieilles villes d'OZINARD ou d'IZAMBARD. Nous n'avons pas de roi, et les bandits courent les routes, mais là bas tout est simple, et la vie y est bien plus douce.

San O adressa un sourire en signe d'approbation au vieux sage, qui, discrètement, regagna sa place dans le rang.

Ils arrivèrent devant la porte qui donnait accès aux appartements de la reine. Alken, solennellement, se tourna vers ses compagnons.

- Seuls San O et moi même franchirons le seuil de cette porte, et iront trouver la reine. Je vous prie, mes amis, de bien vouloir patienter ici.

Un murmure de désapprobation passa furtivement parmi le groupe de vieillards.

- Qu'il en soit ainsi, dit Zolien, un autre sage humain, levant la main, en signe de complet accord avec les paroles d'Alken.

Les sages afards et nains, et les deux autres humains, lui lancèrent des regards de mépris, avant que le chuchotement ne reprenne de plus belle.

Deux gardes entrouvrirent la porte, laissant passer une lumière étincelante provenant de l'intérieur. Alken et San O franchirent le seuil, et tout se referma derrière eux en un bruit mat qui résonna dans les couloirs du palais.

La reine, en robe d'apparat, se tenait debout face au veilleur et à l'afard. Elle portait la couronne officielle ; l'anneau doré frappé de multiples diamants d'elodrims, qui brillaient sous la lumière intense des nombreux lustres, où brûlaient des centaines de bougies.

LES CLÉS DE THOWhere stories live. Discover now