Chapitre 20

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L O U I S

« Moi j'dis... on le trouve, on le démonte. C'est tout. C'est quoi ce message de lâche, sérieux ? »

J'ai levé les yeux au ciel et Zayn a continué dans sa lancée.

« C'est même pas une blague drôle, en plus. Il fait pas les choses bien.

– Quoi, t'aurais fait mieux peut-être ?, j'ai demandé sur un ton las, parce que je n'avais pas envie d'en rire.

— Bah ouais. Mais... cherche pas, je ne ferais pas de blague sur ton orientation sexuelle. Je ne voudrais pas te vexer. »

J'ai secoué la tête avant de soupirer.

« Et aussi..., il a repris, ton 'occupe-toi de mes sœurs' c'est permanant ou comment ça se passe ? Parce que c'est pas que j'ai plus de vie mais...

– Mais non, c'était juste pour ce week-end. Puis c'est parce que j'ai plus de voiture. Genre le temps que l'assurance nous rembourse et tout ça.

– Ok. Nan parce que je t'explique que j'ai passé le week-end à entendre piailler pendant que toi t'étais ici, tranquille avec ton mec.

– Juste ce week-end, Zayn. C'est bon. »

N'empêche que je n'ai pas pu retenir un sourire. Je savais à quel point mes sœurs pouvaient être collantes et surtout à quel point Zayn aimait sa liberté.

« Ouais bah ce matin, aussi. Et ta mère... elle tourne à quoi sérieux ? Elle est là, sans trop l'être... elle a toujours l'air défoncé. C'est insupportable. »

J'ai haussé les épaules.

« C'est ses médicaments contre la dépression. Ils ont augmenté les doses alors suffit qu'elle ait pris un verre d'alcool... j'sais pas. Je ne m'en occupe pas trop, en fait. Elle est là, c'est tout. Je la supporte pour pouvoir garder mes sœurs. »

Zayn a haussé les épaules. C'était rare qu'il me parle de ma mère et même si je faisais comme si c'était naturel d'en parler, je supportais à peine qu'il ait balancé le sujet comme ça, sans crier gare. Inconsciemment, j'ai cherché Harry des yeux mais il n'arrivait toujours pas – malgré le bordel qu'on entendait dans son salon.

« Ouais. Je sais. Mais quand même. Puis en plus je dois venir te chercher parce que t'es à l'autre bout de la ville sans bagnole. Va falloir qu'on fixe un salaire parce qu— »

La porte de la cuisine s'est ouverte sur une Anne complètement paniquée. Elle avait le nez dans son sac à main et elle a directement foncé vers le frigo pour en sortir une boite dans laquelle elle avait certainement rangé son déjeuner.

« Je suis en retard ! Bonjour Louis ! T'as vu mes clés, Harry ? Et il y a des restes d'hier soir pour ce midi et—oh mon dieu. Tu n'es pas Harry toi. »

Elle nous a regardés tour à tour, avec Zayn, et je me suis senti affreusement mal à l'aise.

« Non, il arrive. C'est Zayn, un ami d'enfance. Il est venu me chercher pour aller au lycée. »

J'étais persuadé qu'elle était déjà partie travailler alors j'ai laissé entrer Zayn et là... eh bien, j'avais tout simplement l'air d'un gros con. Mais comme elle était pressée, elle n'a pas semblé s'attarder sur les détails. Puis au même instant, Harry a débarqué dans la cuisine, l'air complètement à côté de ses pompes.

« On parlera de tout ça ce soir, Harry.

– Hein ? »

J'ai retenu un éclat de rire parce que ce n'était pas franchement le moment mais quand sa mère a déposé un baiser sur sa joue, il n'a même pas bronché. Il est juste resté là, comme un somnambule.

Show Me You CareOù les histoires vivent. Découvrez maintenant