Chapitre 8

5.5K 333 109
                                    


L O U I S

Vous avez déjà essayé de réveiller un mec dans le coma ? Parce que j'ai l'impression que c'est ce que j'essaie de faire depuis dix minutes.

« Harry, putain. »

Je le secoue violement pour obtenir une quelconque réaction. Je ne veux pas y aller trop fort parce que je ne sais pas s'il est du matin ou pas.

« Tu fais chier, Louis. »

Apparemment, il ne l'est pas. Bon. J'irai moins fort la prochaine fois. Il ne dit pas ça méchamment, sa voix est à peine audible parce qu'il dort encore à moitié, mais si je ne veux pas qu'il croie que je l'ai abandonné, je n'avais pas vraiment le choix.

« Je dois y aller. »

Il dépose lourdement un bras sur mon torse pour me recoucher. Net.

« Hey, non mais... tu fais quoi, là ?

– Encore un peu. »

Je l'avoue... je ne peux pas m'empêcher de sourire. Je ne sais pas pourquoi – enfin si, un peu – mais j'ai vraiment l'impression de compter pour lui et ça me fait du bien. Je ne peux pas m'empêcher de comparer avec Eleanor et j'ai l'impression d'avoir partagé bien plus avec lui en quelques jours qu'avec elle en presque trois ans. Et ça me fout les boules d'avoir perdu toutes ces années. Mais on ne retourne pas en arrière.

« J'ai cours, je dois encore passer chez moi. », je l'informe tout de même.

Je caresse son visage un peu distraitement. Je ne sais pas combien de temps j'ai dormi, mais... c'était certainement très peu. Comme d'habitude.

« Quelle heure ?, il marmonne.

– Il est trop tôt pour que tu te lèves. »

Vaut mieux pas que je lui dise qu'il est 6 heures, il va m'étouffer.

« Hum, hum. »

Je sens qu'il s'endort à nouveau, mais, au moins, il est au courant que je ne serai pas là à son réveil. Je dépose un baiser sur ses lèvres, puis je ramasse mes affaires pour ressortir par là où je suis entré la veille.

. . .

Ma maison est encore plongée dans le noir quand j'arrive et, vu l'heure, j'ai encore trois quarts d'heure devant moi avant de la voir s'animer peu à peu. Je balance mes affaires dans ma chambre, je vais prendre une douche express, puis je prends mon courage à deux mains pour aller voir où en est ma mère.

Quand j'entre dans sa chambre, elle est affalée sur le ventre en diagonale sur son lit, la tête enfouie dans un oreiller. Je n'arrive même plus à avoir de la peine pour elle, je suis juste agacé de devoir supporter ça à longueur de temps. Mais ça me brise le cœur parce mes sœurs n'ont rien demandé et qu'elle n'est pas du tout un modèle pour elles.

« Maman ? », je chuchote.

Il y a un silence et je m'approche pour la retourner sur le dos et essayer de la coucher correctement. Elle tente de me repousser, mais c'est impossible qu'elle y parvienne tant elle est soûle.

« Où est-ce que t'étais, putain ? Tes sœurs ont besoin de toi ! »

Sa voix est rauque et son débit extrêmement lent – mais même comme ça, j'entends tous les reproches qu'elle me fait pour ne pas être rentré cette nuit.

« Je sais maman. Je suis sorti un peu, c'est tout.

– Eh bien arrête. Tu ne sors plus Louis. Ce n'est pas comme ça que tu vas réussir à l'école ! Tes sœurs ont besoin de toi ! »

Show Me You CareOù les histoires vivent. Découvrez maintenant