Chapitre 18

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L O U I S

L'attente sur le palier m'a paru interminable ; ça faisait plus d'une semaine que je n'avais pas vu Harry et maintenant que j'en avais l'occasion, qu'il était revenu à Notting Hills, j'avais peur que personne ne m'ouvre la porte parce qu'il était minuit passé et que j'aurais dû être là depuis plus de trois heures.

Alors j'ai attendu comme un con sans oser sonner à nouveau ; puis au moment où je me suis dit que j'allais partir, la porte s'est entre-ouverte jusqu'à ce que la chainette de sécurité ne l'empêche d'aller trop loin.

« Qui est-ce ? »

Je m'en suis voulu parce que la voix ensommeillée de Anne laissait entendre que je l'avais réveillée.

« C'est Louis. Je suis désolé d'arriver si tard mais—

– Harry s'est endormi, ça va faire deux heures. Il est très fatigué. »

Avec son ton, malgré sa douceur légendaire, j'ai cru comprendre que je n'avais plus qu'à rentrer chez moi. Sauf que non, je n'avais pas dit à Harry que j'arrivais pour rentrer chez moi une fois devant la porte.

« C'est pas grave, je me coucherais à côté de lui et je le laisserai se reposer. Mais je lui ai dit que j'allais venir alors... »

La porte s'est refermée et pendant une seconde je me suis dit 'sérieusement, Anne ?' mais j'ai entendu qu'elle défaisait la chainette et la porte s'est ré-ouverte.

« Merci. Et désolé, vraiment. »

Elle m'a souri et j'ai été rassuré – elle ne m'en voulait pas trop.

« Ce n'est rien. Merci d'être quand même venu, ça va lui faire du bien de te voir. »

J'ai hoché la tête en souriant parce qu'il ne serait pas le seul à qui ça ferait du bien. Même si Niall avait tenu sa langue, qu'il était venu à tous les entraînements et que tout avait semblé normal, Harry m'avait trop manqué pour oser prétendre que tout s'était bien passé.

« Sa chambre est tout au fond du couloir, à droite, elle a précisé.

– Merci. Bonne nuit. »

Elle m'a retourné la politesse avant de partir à l'opposé de l'endroit qu'elle m'avait indiqué.

Quand j'ai traversé le salon, j'ai été étonné de voir qu'aucun carton ne trainait nulle part puis je me suis rappelé qu'ils louaient et qu'ils n'avaient pas eu grand-chose à ranger. Et surtout qu'Anne était arrivée bien avant Harry alors elle avait largement eu le temps de s'approprier les lieux.

Je n'ai pas pris la peine de trop regarder autour de moi parce que j'étais pressé de retrouver Harry mais quand je me suis retrouvé devant la porte, j'ai eu un instant de flottement. Comme si je n'osais pas franchir le seuil de peur de ne pas être à ma place et,ça m'a rappelé la fois où je suis revenu chez lui avec mes scénarios à la con pour l'embrasser et essayer de détester ça. Quel con.

Quand je me suis décidé à entrer, je ne sais pas pourquoi, je ne m'attendais pas à ce qu'il fasse noir à ce point et sachant que je n'avais aucune idée de l'endroit où se trouvait son lit, j'ai allumé la lumière. Bon... je sais, ça se fait pas parce qu'il dormait mais ça ne l'a même pas fait broncher d'un poil, alors j'ai pris quelques secondes pour le regarder et j'ai balancé mes baskets, mon jean et mon t-shirt dans un coin avant d'éteindre la lumière et d'aller jusqu'à son lit à tâtons. Là, je me suis glissé sous les draps avant d'aller me blottir contre lui et – wow – ça m'a fait un bien de folie. Et je vous assure que j'avais la ferme intention de dormir sauf que... ça a été plus fort que moi, fallait que je lui parle ou au moins qu'il sache que j'étais là. Et comme il me tournait le dos, j'ai déposé quelques baisers sur son épaule, sa nuque... avant de chuchoter son prénom au creux de son oreille en espérant qu'il se réveille. Mais il n'a même pas sourcillé.

Show Me You CareOù les histoires vivent. Découvrez maintenant