Chapitre 20

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* * *

Étendue telle une étoile de mer sur mon lit, les douces vapes du sommeil commencent à m'emporter. Je suis si épuisée que je n'ai même pas pris le temps de me changer. Je sais maintenant pourquoi j'avais tant de mal à m'ouvrir à Matt, il n'est tout simplement pas Lyam. Je ne sais pas ce que nous sommes et je crois que lui non plus, mais peu m'importe. J'aime cette complicité qui se crée entre nous. J'affectionne le fait que l'on se découvre en prenant notre temps. Lyam est aux antipodes de ce que l'on peut penser de lui de prime abord. Du peu que je le connais, j'ai le sentiment qu'il est encore plus beau intérieurement qu'extérieurement.

Deux coups distincts se font entendre à la porte de ma chambre. Je cache ma tête sous mon oreiller, qui que ce soit, je ne veux pas me lever ! Les coups se font alors plus insistants. Je me demande ce qui peut être aussi important pour que l'on vienne m'enquiquiner de bon matin ! Je repousse non sans regret ma douce couette et marche, hagarde, en direction de la porte. Ma main rencontre le pommeau et je l'entrouvre à peine pour croiser des yeux marron que je ne connais que trop bien. Je la referme aussitôt, mais quel culot il a de venir m'ennuyer jusque dans ma chambre ! Je lui ai pourtant bien fait comprendre hier que je ne voulais plus le voir !

- Lina, attends s'il te plaît ! Je veux juste avoir une discussion avec toi.

Je soupire et pose ma tête contre la porte.

- Je n'ai rien à te dire Matt.

- Je t'en prie, ça ne prendra que deux minutes. Je t'ai rapporté le petit déjeuner.

- Je m'en fous de ton...

Et bien sûr, c'est ce moment que choisit mon estomac pour gargouiller ! Maudit soit-il ! Il faut vraiment que je lui apprenne à arrêter de parler.

- Je t'ai préparé des croissants et du chocolat chaud.

Il essaie de me prendre par les sentiments. Je me mordille la lèvre... Oh et puis après tout ça ne prendra que deux minutes ! J'ouvre alors la porte et Matt me sourit en brandissant le plateau. Les croissants luisent sous la lumière du jour, hum, j'en ai déjà l'eau à la bouche ! Je lui fais un signe de main pour l'inviter à entrer et m'assieds sur mon lit en croisant les jambes. Il vient s'asseoir à mes côtés et j'ai un mouvement de recul. Il souffle et dépose le plateau sur le lit. Quel baratin va-t-il encore débiter ?

- Pourquoi fais-tu autant la difficile avec moi Lina ? Je t'avoue que je ne comprends pas.

Je fronce les sourcils, mais ce qu'il peut être prétentieux ! Personne ne peut refuser ses avances si je comprends bien. Et puis c'est quoi ce « avec moi » ? Je ne pense pas avoir fait d'avances à qui que ce soit ce week-end.

- Que veux-tu dire ?

Je prends la tasse de chocolat chaud dans mes mains et la porte à mes lèvres. Une douce odeur vient me chatouiller les narines. J'ai vraiment bien fait de lui ouvrir !

- Je pense que tu le sais. Je n'ai pas envie de remuer le couteau dans la plaie.

Il passe sa main autour de son cou, signe qu'il est modérément mal à l'aise. Je dois dire que je ne sais pas si c'est parce que je manque terriblement de sommeil ou si c'est le sucre de la crème fouettée qui me monte au cerveau, mais je ne vois pas du tout où il veut en venir.

- Non, je ne sais vraiment pas de quoi tu parles.

Il soulève ses épaules et je remarque bien qu'il hésite un peu avant de me parler. Je dirais même qu'il a l'air passablement irrité.

- Je ne comprends pas pourquoi tu me repousses après un simple baiser, prétextant que tu veux prendre ton temps, alors que la nuit-même, tu couches avec Lyam.

Il est tombé pour elleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant