Renarde et flocon de neige

By MatchaMademoiselle

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Rencontres hautes en couleurs, sentiments bouleversants et explosions de péripétie attendent Violette lors de... More

Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21

Chapitre 15

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By MatchaMademoiselle

Point de vue de Violette

Cela fait une semaine que nous sommes ici, rationnant notre nourriture. Les restrictions sont difficiles mais on tient le coup. J'ai fini de lire le livre de Lou. Il est étrange mais assez... Captivant. Il raconte l'histoire d'une petite fille qui est obligée de tuer. Au fur et à mesure du récit elle y prend goût. Néanmoins elle finit par sombrer dans le désespoir, rongée par les remords et la culpabilité. Ceci lui coûtant la vie. Je n'ai pas encore eu l'occasion de lui dire que je l'avais terminé. Il m'a laissée perplexe... Je ne saurais lui donner mes impressions claires même s'il ne me laisse pas de marbre.

Nous sommes dans la chambre occupées à discuter de choses et d'autres. Je la surprends en train de bailler. Il est tard nous devrions aller nous coucher. Elle acquiesce en me souriant. Je vais dans la salle de bains me débarbouiller pour la retrouver déjà sous les draps. Je la rejoins sous les couvertures et ferme les yeux en laissant le sommeil m'emporter.

Plus tard dans la nuit j'ouvre un œil, réveillée par une douce présence qui vient se coller contre moi.

Elle tremble. Je l'entoure de mes bras pour la réchauffer.

— Désolé mais... J'ai vraiment trop froid, marmonne-t-elle en grelottant.

— C'est bon, ne t'en fais pas.

Je la serre encore d'avantage contre moi. Ses petites mains se posent sur mon ventre ce qui me fait frissonner au contact de sa peau glaciale. Elle ferme doucement les yeux. Je hume le parfum exquis que dégagent ses cheveux. Lilas, je dirais.

Je me réveille en sentant quelque chose me chatouiller le nez.

Ses cheveux. Les cheveux de Lou. Les cheveux de la femme dont j'ai toujours rêvé. Elle dort encore, sa tête posée sur mon épaule. Je la regarde et lui caresse délicatement la joue quelque peu rougie par le froid.

Ma caresse la réveille à son tour. Elle lève la tête et se frotte les yeux en regardant autour d'elle d'un air perdu. Son regard finit par se poser sur moi. Ses yeux s'élargissent brusquement et ses joues passent du rose au cramoisi. Je me contente de lui sourire. Que faire de plus ?

— Comment ça se fait que je sois... ?

— Tu avais froid alors tu m'as demandé si tu pouvais dormir contre moi.

Cette fois, elle est complétement désemparée.

— Lou, il faut que j'aille vérifier qu'il n'y ait personne.

Elle continue de me fixer hébétée et finit par hocher la tête. Je me lève, mon mouvement entrouvrant la couverture et provoquant le frissonnement de la belle :

— Brrr... Il fait vraiment froid...

J'attrape la couette et m'en sers pour envelopper son corps. Elle me sourit en remerciement. Je mets ma veste ainsi que mon arme et sort en veillant à fermer la porte.

Fin point de vue de Violette

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Point de vue de Lou

Ô monde cruel ! Quelle est la raison de ton courroux ? Je divague !

J'ai dormi dans les bras de Violette ! C'est vrai que ce n'est pas la première fois que je dors avec elle... mais cette fois si j'étais collée à elle ! Dans ses bras... Il ne faut pas que je me fasse d'idées. Je ne la mérite pas. Elle est bien trop bien pour moi et il n'y a aucune chance que je l'intéresse ! Je suis tout juste son amie.

Et puis, tout ce que j'ai fait jusqu'à maintenant c'est lui mentir ou du moins lui cacher la vérité...

Je m'assois sur le lit, toujours enroulée dans la couverture, et regarde le sol. Je devrais lui dire. Ce serait la meilleure des choses à faire. Le problème, c'est que je n'ai pas pour habitude de choisir la meilleure des solutions. Pourquoi faut-il toujours que je me complique les choses ?
J'attrape le livre que j'ai terminé hier soir du bout des doigts avant de le prendre à pleines mains et d'en fixer la couverture. Je le repose à côté de moi, retire la couette de mes épaules et pars dans la salle de bain avec quelques vêtements.

Je ressors, habillée chaudement. Je me suis attaché les cheveux en une natte que je laisse pendre le long de mon épaule.

Je sors de la chambre sans oublier de prendre mon livre, et descends les escaliers.

Fin du point de vue de Lou

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Le soir...

Point de vue de Violette

Aucune trace d'intrus aujourd'hui. Je retourne donc à la chambre. Quand j'ouvre la porte, il n'y a personne. Son livre n'est plus là non plus.

Je sais exactement où elle est. Je cours vers la bibliothèque et la trouve, assise sur la table, les jambes croisées, lisant paisiblement.

— Tu n'aurais pas dû sortir de la chambre sans moi, ça aurait pu être dangereux. Tu es totalement inconsciente ! crié-je à moitié essoufflée et paniquée.

Elle ne prend même pas la peine de sortir le nez de son livre et me répond calmement comme si ça allait de soi :

— Je sais mais j'avais déjà repéré ce bouquin l'autre jour et je voulais à tout prix le lire.

Je remarque que ses cheveux sont attachés ce qui est assez inhabituel. J'ai l'impression de remarquer des marques sombres sur ses vêtements quand elle ferme le livre d'une main pour mieux me regarder.

— On ferait mieux de monter, tu ne crois pas ? Je commence à être fatiguée, me dit-elle posément.

— Hum, oui, tu as raison. Allons-y.

Nous montons donc dans la chambre et nous allons nous coucher.

Fin du point de vue de Violette

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Point de vue de Lou

Je me réveille dans mon lit et regarde mon téléphone qui indique 23h passé. Je me redresse en me frottant les yeux puis regarde autour de moi. Violette n'est pas là. Pourquoi ?

Je me lève rapidement, enroule la couverture autour de mon corps et descends les escaliers, pieds-nus. Elle doit-être là où je pense, j'ai laissé trop de trace. J'arrive à la bibliothèque. Elle est assise sur la table et examine le sol. Je m'assois à côté d'elle et fixe la petite lucarne qui laisse filtrer un maigre rayon de lune.

Elle sait que je suis là mais elle n'a pas relevé les yeux.

— Tu sais Violette... Je ne suis pas celle que tu crois...

Elle redresse enfin la tête mais moi je ne bouge pas.

— Je sais que tu as terminé le livre que je t'ai donné. Tu as enlevé le marque-pages.

Fin du point de vue de Lou

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Point de vue de Violette

La faible lueur qui éclaire la pièce éclaire son visage et fait briller sa peau ce qui la rend encore plus éclatante. La couverture lui couvre les épaules laissant son cou pâle et immaculé à l'air libre. Ses cheveux sont lâchés par-dessus la couverture. Ses yeux de nacre laissent transparaître une profonde tristesse en opposition à son sourire. Elle doit me cacher bien des choses...

— Cette histoire... Qu'en penses-tu ?

— Sincèrement, je ne savais pas quoi en penser. Je la trouve relativement horrible. Je ne veux pas dire qu'elle ne m'a pas plu, seulement qu'elle est cruelle... toutes ces choses affreuses qui arrivent à l'héroïne...

Je laisse un temps de flottement.

— Je suis de ton avis.

Ses paupières se ferment et une larme traverse sa joue.

— Lou, explique-moi. Je n'y comprends plus rien. Qu'est-ce que tu me caches ?

Elle lâche un soupir empli de tristesse. J'arrive presque à entendre ses sanglots. Elle ouvre les yeux et les pose sur moi avec un regard dur.

— C'est moi.

— Comment ça ?

— L'histoire que je t'ai fait lire, c'est la mienne. L'auteur, c'est ma mère, elle a juste signé de son nom de jeune fille. Violette, tu dis avoir appris à tirer dès l'âge de seize ans. Mais... quand j'en avais dix, je ne comptais déjà plus le nombre de personne dont j'avais le sang sur les mains. Cette histoire n'est pas exactement la mienne mais celle de toutes les personnes qui ont le malheur de naître dans ma famille.

Je la fixe, encore sous le choc ne sachant quoi répondre.

Elle se découvre et lève légèrement sa chemise de nuit. Accrochés à sa cuisse, une arme à feu et un couteau.

— Comme tu le sais je fais partie de la famille Salisbury. Ce n'est pas une famille comme les autres. En effet la fortune est l'une de nos caractéristiques mais ce n'est pas tout... On supprime les erreurs du système. On fait taire les personnes problématiques. On élimine les taupes infiltrées aux mauvais endroits.

Elle replace la couverture sur ses épaules et poursuit :

— Je suis la dernière de cette famille. Tu vas me dire qu'il reste Léo, mais c'est bien plus compliqué que ça. La tradition veut que les femmes soient obligées de devenir ce qu'on appelle des agents. Nous sommes obligées de devenir des tueuses. Les hommes eux ont le choix... Et Léo a décidé de ne pas le devenir. Je le comprends. – Elle prend une profonde inspiration me laissant un instant pour digérer le violent flot d'informations qui me submerge – Son père en fait partie mais il est trop âgé désormais pour exercer. C'est d'ailleurs lui qui m'a tout appris... -Elle fuit mon regard et prononce gravement ces mots emplis de sens- Mais... au fil du temps, j'ai pris goût aux meurtres. J'aime tuer.

Je reste sous le choc. Qu'est-ce qu'elle vient de me dire ? C'est impossible. C'est trop, ça ne peut pas être vrai. Elle divague, ce n'est qu'une histoire. Elle me regarde pour déceler une réponse de ma part. Je ne sais quoi lui dire. Je suis perdue.

— Tu... Tu en as... Tué combien jusqu'à maintenant ? hésité-je à demander en craignant une réponse bien trop sérieuse.

Elle met beaucoup trop de temps avant de me répondre, ceci ne faisant que renforcer mon inquiétude déjà palpable. Son regard fuyant et son expression sont limpides. Elle finit par m'avouer plus d'une centaine de meurtre. Je n'arrive pas à y croire.

— Mes parents ont été tués quand j'avais cinq ans. Je sais qui les a assassinés. Je n'ai pas le choix, je dois les venger et le tuer à son tour. – Elle me regarde les larmes aux yeux – Tu sais ce que c'est Violette...

— Qui est-ce ?

Je pensais avoir entendu le pire mais elle prononce alors un nom que je ne connais que trop bien. Shaun.

Fin du point de vue de Violette

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Point de vue de Lou

Elle se redresse violemment et frappe la table du plat de la main.

— Tu veux dire que ce monstre a également tué les tiens ?

Je ne réponds pas et continue de la fixer. J'aimerais tant disparaître. Être invisible. Être là sans y être. Observer sans conséquences. Simplement scruter son visage sans qu'elle puisse me voir. Je veux me dérober. Pourquoi lui ai-je tout dit ? Elle va me haïr désormais. Elle ne va pas supporter cette réalité.

Mais au fond, ce n'est pas plus mal... Je serai seule mais elle sera libre.

Je n'aurais pas dû venir au monde. Je ne mérite pas de vivre si c'est pour ôter la vie et semer la mort partout autour de moi. Et j'en ai le droit. J'ai le droit d'assassiner la personne qui me plaît. Je ne devrais pas l'avoir. Ce n'est pas juste. Je ne devrais pas le posséder. C'est absolument ignoble. Mais si on me le retirait... je ne le supporterais pas. Je suis accro. Je ne me lasse pas de ces frissons qui me parcourent le corps quand j'appuie sur la gâchette. C'est tellement agréable. Je sens mon cœur battre jusque dans mes doigts. J'y prends bien trop de plaisir. J'aime sentir le sang se répandre sur mon visage après avoir tiré une balle dans la tête de la personne de mon choix. Je me sens vivre en donnant la mort. Je suis répugnante. C'est horrible de ressentir ce genre de chose.

— Tu devrais me tuer, soufflé-je d'un ton désolé.

— Quoi ?

— Tu dois me tuer.

— Mais tu es devenue complètement folle !

— Non, pas folle, juste réaliste. Alors vas-y, tue-moi !

Je ferme les yeux, j'agrippe la table de toutes mes forces et j'attends ma sentence.

Mais à la place de ressentir de la douleur, je sens quelque chose de doux, d'humide et de chaud se poser sur mes lèvres. Elle se retire et j'ouvre les paupières. Elle est en face de moi, son visage à quelques centimètres du mien.

— Désolée, je n'aurais pas dû...

Elle commence à se retirer mais je prends son visage entre mes mains et lui fait non de la tête. Je la rapproche de moi et l'embrasse de toutes mes tripes. Elle me rend mon baiser et l'approfondit davantage. Je la laisse faire. Soumise à cette douce sensation d'extase. J'entoure son cou de mes bras.

Elle finit par rompre ce moment de bonheur et colle son front au mien, son regard me transperce. Des mots m'échappent :

— Je t'aime, Violette.

Qu'est-ce que je viens de dire ?

— Je t'aime aussi, Lou.

Qu'est-ce qu'elle vient de dire ?

Avant que je ne comprenne quoi que ce soit à ce qui vient de se passer, ses lèvres sont déjà soudées aux miennes. Assujettie par mes pulsions, je m'allonge sur la table en l'entraînant avec moi. Ses baisers continuent partant de ma joue pour atteindre le creux de mon cou. Mes mains s'aventurent dans ses cheveux. Les siennes, sur mes hanches. La douceur de ses baisers, et la caresse de son souffle dans ma nuque me donnent des frissons.
Soudain, elle redresse la tête.

— Tu es sûre que c'est ce que tu veux ?

Je lui souris sans la moindre once de doute puis elle s'empare à nouveau de mes lèvres. L'une de ses mains remonte le long de ma cuisse. J'ouvre la fermeture de sa veste et la lui retire en la jetant au sol. Je fais de même pour son haut et elle, pour mes vêtements. Le contraste de sa peau brûlante contre ma peau glaciale me donne un nouveau frisson mais cette fois, bien plus violent. Ses baisers sont devenus plus sauvages.

Elle en a envie et moi aussi.

Fin du point de vue de Lou

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