Hugo se réveilla tard le lendemain, épuisé d'avoir passé la journée à faire la fête la veille. Aloys et Henry n'étaient plus dans le dortoir, mais les jumeaux étaient tous les deux levés et en train de travailler.
— Bonjour, lança-t-il d'une voix endormie. Vous faites déjà vos devoirs ?
— Il fallait bien qu'on s'occupe en attendant que tu te réveilles, répondit Lysander. Je suis en train de terminer mon devoir d'Arithmancie, tu as intérêt à être prêt lorsque je l'aurais fini !
Hugo se força à quitter son lit à contrecœur et alla se préparer dans la salle de bain. Lorsqu'il en ressortit, Lysander était en train de ranger ses affaires de cours.
— Juste à temps, dit Hugo avec un sourire fier. Vous savez si les filles nous attendent pour descendre ?
Il se tourna vers Lorcan en s'attendant à ce qu'il ait la réponse, puisqu'il se gênait rarement pour prendre le miroir jumeau de Hugo dans ses affaires. Son ami avait la tête plongée dans son manuel d'Etude des Runes et ne semblait pas l'avoir entendu, donc Hugo lui donna une tape sur l'épaule.
— Lorcan, tu m'écoutes ?
Le garçon sursauta en se redressant et regarda autour de lui d'un air perdu.
— Tu t'endormais ? s'étonna Hugo. Qu'est-ce qui t'arrive ?
— Je n'ai pas très bien dormi cette nuit, marmonna-t-il en refermant son livre.
— Tu veux dire que tu n'as pas dormi du tout, intervint Lysander en le regardant d'un air sévère. Tu étais réveillé avant moi ce matin !
— C'est encore cette histoire avec Agathe qui t'inquiète, n'est-ce pas ? lui demanda Hugo.
Lorcan haussa les épaules en silence et se leva pour aller ranger ses affaires. Hugo échangea un regard inquiet avec Lysander. Songeant que ça ne servait à rien de forcer leur ami à parler s'il n'en avait pas envie, il changea de sujet :
— Je vais demander à Lily et Elizabeth de nous rejoindre dans la salle commune.
Il alla prendre son miroir jumeau dans le sac et appela le nom de sa cousine en attendant qu'elle réponde. Lorsqu'elle apparut enfin dans le reflet, Hugo lui demanda si elles étaient prêtes à descendre dans la Grande Salle.
— Oui, on vous attend déjà dans la salle commune, répondit-elle.
— D'accord, on arrive, dit Hugo. À tout de suite !
Il quitta le dortoir avec les jumeaux et ils descendirent retrouver Lily et Elizabeth. Les deux filles étaient assises à une table avec Roxanne, et Elizabeth l'aidait à réviser pour ses BUSE. Elles la laissèrent en les voyant arriver pour se diriger vers eux.
— Tu as une mine épouvantable, Lily, dit Hugo en guise de bonjour.
Sa cousine se crispa et répondit :
— C'est normal, nous nous sommes couchés tard hier soir.
— Lorcan a fait une nuit blanche, lui, les informa Lysander.
Elizabeth leva les yeux au ciel et gronda celui-ci :
— Lorcan, je t'ai déjà dit que tu n'avais pas à t'inquiéter pour Agathe. Je suis sûre qu'elle va pouvoir rester à Poudlard, arrête de te prendre la tête avec ça !
— C'est vrai, ça ne sert à rien d'imaginer le pire, renchérit Hugo.
— Je sais, vous avez raison, dit Lorcan d'un air gêné avant de passer par le portrait de la Grosse Dame.
Les autres le suivirent et ils descendirent dans la Grande Salle, où il y avait de moins en moins de monde à cette heure. Ils venaient de s'installer à la table des Gryffondor et de commencer à manger lorsque Hugo vit Loran se diriger vers eux.
— Salut, leur dit le Serpentard en souriant. J'ai enfin reçu une réponse de mes parents ! Je suis désolé que ça ait pris autant de temps, mais ils sont très occupés en ce moment.
— Alors ? lui demanda Lysander en essayant de cacher son impatience. Qu'est-ce qu'ils ont dit ?
— Je ne suis pas sûr que ce soit de très bonnes nouvelles pour vous... Ils m'ont dit qu'ils avaient choisi le prénom Timeo au hasard. Il est apparu très récemment apparemment, et il est d'origine grecque.
— C'est tout ? demanda Elizabeth d'un air déçu.
— Oui, désolé, répondit le Serpentard avec une grimace. J'espérais pouvoir plus vous aider...
— Quand tu dis que c'est un prénom apparu récemment, tu penses à quelle époque ? l'interrogea Lysander en fronçant les sourcils.
— Je ne suis pas sûr. Je dirais vers le vingtième siècle...
Une drôle de lueur passa dans les yeux de Lysander, et Hugo eut la vague impression que son ami venait de comprendre beaucoup plus de choses qu'eux.
— Merci beaucoup pour ton aide, en tout cas, dit-il à Loran.
— De rien. Au fait, c'était un très beau match que vous avez joué, hier, ajouta-t-il à l'intention de Lily et Lorcan. Félicitations !
Lorcan marmonna un vague merci avant de se servir d'un verre de jus de citrouille, et Lily se contenta d'adresser un sourire forcé au Serpentard, reportant presque aussitôt son attention sur son assiette. Loran parut un peu blessé par son attitude et hésita un instant avant de les saluer et de repartir.
— Qu'est-ce qu'on va faire, maintenant ? demanda Hugo d'un ton désespéré lorsqu'il fut parti. Nous ne sommes pas plus avancés que lorsqu'on a commencé nos recherches ! Ce que je redoutais est arrivé : on va devoir suivre le plan d'Elizabeth.
— Je n'adhère toujours pas à cette idée de pillage de tombe, dit Lorcan en se frottant les yeux, l'air épuisé.
— Ce ne sera pas nécessaire, intervint Lysander avec un regard brillant. Je crois que je viens de comprendre quelque chose...
— Quoi donc ? lui demanda Elizabeth avec espoir.
— Loran a dit que le prénom Timeo n'était apparu qu'au vingtième siècle. Il est donc peu probable que quelqu'un se soit appelé comme ça en 1207, non ? Ça signifie donc que Timeo n'est pas le vrai prénom du garçon qui a caché le quartz !
— Je ne vois pas en quoi c'est une bonne nouvelle, mais oui, approuva Hugo en soupirant.
— Tu ne comprends pas ? dit Lysander en se tournant vers lui. Ça signifie que c'est Helena Phill qui a choisi de donner ce nom à Mr Paprika. Et il a dit qu'elle était venue lui raconter cette histoire pour qu'elle ne tombe pas dans l'oubli. Le truc, c'est que ça m'étonnerait que le garçon qui a caché le quartz n'ait pas dit à ses descendants où il se trouvait : je pense qu'Helena Phill savait où il était et qu'elle l'a dévoilé de façon cachée dans son histoire.
— Tu veux dire... à travers le prénom de Timeo ? dit Lily.
— Oui, confirma Lysander en hochant la tête. Et si c'était un code ? Mr Paprika nous a dit qu'Helena Phill était une arithmancienne, vous vous souvenez ? Elle devait donc être spécialiste des codes !
— Un code de cinq lettres ? dit Lorcan d'un air pensif. J'ai du mal à voir ce que ça pourrait être...
— Parce que tu ne fais pas d'arithmancie, répondit Lysander en échangeant un regard avec Elizabeth. Mais nous, si !
— Attends une minute, l'interrompit Elizabeth en écarquillant les yeux. Tu penses qu'on peut utiliser l'alphabet de Tripoli pour faire l'analyse du prénom ?
— Oui, et les chiffres trouvés nous indiqueront peut-être les coordonnées d'un village !
— Ça y est, vous m'avez perdu, dit Hugo en les regardant alternativement sans comprendre.
— Ce n'est pas grave, assura Elizabeth en se levant. Faites-nous confiance, on va déchiffrer ce code !
— Maintenant ? demanda Hugo en voyant Lysander se lever à son tour.
— On n'a pas une minute à perdre, répondit-il. Vous avez fini de manger ? Il faut qu'on aille à la bibliothèque !
Les assiettes de Lily et Lorcan étaient encore pleines, mais ils se levèrent tous les deux pour les suivre sans hésitation. Hugo les imita donc et ils sortirent tous les cinq de la Grande Salle. Ils passèrent ensuite à la tour des Gryffondor pour que Lysander et Elizabeth puissent récupérer leurs affaires d'Arithmancie, puis ils allèrent s'installer à la bibliothèque. Comme c'était dimanche matin, il n'y avait personne d'autre qu'eux.
Pendant que Lysander et Elizabeth déchiffraient le code à l'aide d'alphabets et de tableaux de numérologie, Hugo essaya d'avancer dans ses devoirs. Ils restèrent pendant des heures dans la bibliothèque, ce qui lui permit de tous les terminer. Lysander et Elizabeth étaient tellement concentrés qu'ils en ratèrent l'heure du déjeuner. Étonnamment, Lorcan ne s'en plaignit même pas. Il ne parlait presque pas, gardant la tête plongée dans ses manuels de cours.
— C'est fait ! s'exclama enfin Elizabeth en début d'après-midi. J'ai vraiment l'impression que ce sont des coordonnées. Mais comment peut-on savoir à quoi elles correspondent ?
— Je crois que je sais, dit Lysander en notant quelque chose sur un parchemin. Il y a un village sorcier où on a habité avec nos parents qui avait des coordonnées à peu près similaires, donc je pense que c'est tout près.
— Pourquoi est-ce que tu connaissais les coordonnées de ce village ? lui demanda Lorcan en le regardant de travers.
— On était petits, je m'ennuyais, dit Lysander en haussant les épaules. Je passais le temps en lisant des livres sur les villages où on vivait.
— Bien sûr, j'oubliais que tous les enfants adorent apprendre par cœur les coordonnées de tous les villages sorciers pour s'amuser, dit Lorcan d'un ton railleur.
— Je ne l'ai pas appris, je l'ai juste lu dans un livre, se défendit Lysander.
Ils le regardèrent tous avec perplexité, puis Lorcan demanda :
— Euh... et tu t'en souviens encore ?
— Ben... oui. Pourquoi, c'est bizarre ?
— Oui, Lysander, c'est bizarre, affirma Hugo d'un air interloqué. Tu te souviens toujours de tout ce que tu lis ? Je veux dire... je sais que tu es très intelligent et que tu retiens tout très facilement, mais à ce point-là...
— Il a une mémoire eidétique, expliqua Elizabeth sans avoir l'air étonnée. Ou photographique, si vous préférez. Il se souvient de tout ce qu'il lit et de tout ce qu'il voit sans avoir besoin de l'apprendre. Je m'en suis rendu compte pendant nos cours d'Arithmancie, en quatrième année.
— Ah bon ? dit Lysander d'une voix sincèrement surprise. Tu es sûre ?
— Tu peux retenir une série de chiffres et les manipuler en ne les ayant lu ou entendu qu'une fois, Lysander, et tu t'en souviens même une semaine après, dit Elizabeth en levant les yeux au ciel. Tu n'as jamais remarqué que tu étais le seul ?
Lysander avait presque l'air choqué, à présent, comme si elle venait de lui faire la plus grande révélation de sa vie. À côté, Lorcan esquissa pour la première fois de la journée un sourire :
— Oh, ça explique pas mal de choses ! Dire que je pensais que tu apprenais des livres par cœur en cachette la nuit...
Bien qu'il semblait toujours déconcerté d'apprendre seulement maintenant une telle chose sur lui-même, Lysander secoua la tête et reprit :
— Bon, j'admets que je n'avais jamais réfléchi au fait que j'étais le seul à pouvoir faire ça. Mais ce n'est pas le plus important : les coordonnées que nous avons trouvée correspondent au village de Wizard Haven. C'est à la frontière entre l'Écosse et l'Angleterre. Le Quartz de Soleil doit se trouver près de ce village !
— C'est génial ! s'exclama Lily. Il faut qu'on aille le chercher !
— On n'a pas le temps d'y aller aujourd'hui, fit remarquer Hugo. Attendons le week-end prochain, ça nous laisse le temps de nous préparer.
— Tu as raison, approuva Lysander. Il faut qu'on trouve un moyen de nous y rendre, en plus.
— Pourquoi pas en transplanant ? proposa Hugo. Il suffit qu'on emprunte un passage secret pour aller à Pré-au-Lard, et de là-bas, on pourra vous emmener en transplanage d'escorte, Elizabeth et moi.
— C'est faisable, admit celle-ci. Mais quel passage on va prendre ? Je ne sais pas si celui qui mène à Honeydukes est toujours utilisable...
— Je ne crois pas que le professeur McGonagall l'ait condamné, dit Lily.
— On n'aura qu'à aller vérifier cette semaine, suggéra Hugo. Et le week-end prochain, on ira à Pré-au-Lard par-là !
— Parfait, dit Lysander en souriant. Je suis rassuré que nous ayons enfin une piste !
— C'est grâce à toi, dit Elizabeth en le regardant avec des yeux brillants. Tu es un génie, Lysander !
— Je n'ai pas tout fait tout seul, répondit-il d'un air gêné. Tu m'as aidé à déchiffrer le code !
— Oui, mais c'est toi qui as trouvé que le prénom était un code, ajouta Elizabeth avant de l'embrasser.
— Les gars, ce n'est pas que je suis contre vos petits gestes d'affection en public, mais nous sommes dans une bibliothèque, leur rappela Hugo avec un sourire en coin.
Il se tourna vers Lorcan en s'attendant à ce qu'il fasse une remarque ou une blague à son tour, mais celui-ci semblait pris d'un soudain intérêt pour son cours de Botanique.
— Mr Andrews n'est même pas ici, dit Elizabeth en roulant des yeux. Il est allé manger avec son frère tout à l'heure. Il n'y a personne qui nous surveille !
— Il laisse la bibliothèque ouverte lorsqu'il s'en va ? s'étonna Hugo.
Au vu de la réaction qu'eurent Lysander et Elizabeth, la réponse était non. C'est à ce moment-là que Hugo se rendit compte qu'ils étaient les seuls dans la pièce et, pris d'un doute, il se leva pour essayer d'ouvrir la porte de la bibliothèque.
— Il nous a enfermés ! gémit-il en revenant vers ses amis. Maintenant, nous sommes condamnés à rester ici jusqu'à son retour.
— Ce n'est pas une si mauvaise nouvelle, plaisanta Lysander.
— Pour toi peut-être, mais moi, ce n'est pas vraiment ici que j'espérais passer mon dimanche après-midi, soupira Hugo. Je n'ai même pas mon échiquier...
— Mais tu as tes jeux de cartes, pas vrai ? lui demanda Lily avec un sourire.
Pour toute réponse, Hugo commença à sortir des paquets de carte de ses poches, faisant rire ses amis.
Durant la semaine qui suivit, Hugo attendit le week-end avec encore plus d'impatience que d'habitude. Il avait vraiment hâte d'en finir avec cette histoire de quartz ! Ils avaient bien vérifié que le passage pour aller à Honeydukes n'avait pas été condamné et ils avaient fait attention à planifier les moindres détails de leur expédition. Ils ne savaient pas combien de temps elle allait leur prendre, alors ils préféraient partir le samedi matin pour avoir deux jours entiers devant eux au cas où. Ils demandèrent aussi à Roxanne de les couvrir si quelqu'un les cherchait pendant leur absence, ce que la jeune fille accepta sans problème.
Le jour J, Hugo se réveilla tôt avec beaucoup de motivation. Ils descendirent prendre leur petit-déjeuner dans la Grande Salle avec ses amis, puis ils se préparèrent à partir. Lily prit la carte du Maraudeur pour qu'ils puissent s'assurer qu'il n'y avait personne aux alentours lorsqu'ils ouvrirent le passage caché par une statue d'une sorcière borgne. Ils s'engagèrent les uns après les autres dans le tunnel et Lysander fit apparaître des boules de lumière à côté d'eux, qui les suivirent tout au long de leur avancée. Maintenant que Hugo savait que sa cousine était claustrophobe, il avait l'impression que ça sautait aux yeux : elle était beaucoup plus pâle que d'habitude, elle tremblait, et Hugo sentait bien que chacun de ses pas dans ce tunnel était une torture pour elle. Lorsqu'ils atteignirent enfin l'autre bout du passage, Elizabeth entrouvrit la trappe qui leur permettait d'entrer dans la cave d'Honeydukes et leur fit signe de se taire pour qu'elle puisse vérifier qu'il n'y avait personne aux alentours grâce à son ouïe.
— Allons-y, leur souffla-t-elle en s'extirpant la première du passage secret. On devrait pouvoir se mêler aux clients de la boutique sans que les propriétaires ne nous aperçoivent.
— J'espère qu'on ne va pas croiser de professeurs, dit Hugo. Je sais que Hagrid aime bien venir à Pré-au-Lard le week-end...
— Je ne pense pas qu'il vienne le matin, dit Lysander avec un sourire en coin.
Ils se faufilèrent hors de la cave et parvinrent ensuite à sortir de la boutique sans se faire repérer par les propriétaires. Une fois dehors, ils déambulèrent un moment dans les rues du village afin de trouver un endroit tranquille pour qu'ils puissent transplaner.
— Il n'y a l'air d'avoir personne ici, dit Hugo en s'arrêtant lorsqu'ils arrivèrent près de la Cabane Hurlante. Vous vous sentez prêts à partir ?
— Attends, l'interrompit Elizabeth en écarquillant les yeux. J'entends quelque chose...
Ils se turent tous et se tournèrent dans la même direction que la jeune fille pour voir ce qu'elle regardait. Elle fit soudain un brusque mouvement en avant et agrippa quelque chose dans le vide. Hugo s'aperçut qu'elle avait attrapé une cape d'invisibilité, provenant sûrement de la boutique de son oncle. Mais il fut surtout choqué lorsqu'il vit qui venait d'apparaître devant eux...
— A... Amélia ? bredouilla-t-il, stupéfait. Comment est-ce que tu as su qu'on était ici ?
— Je ne suis pas accompagnée ! s'exclama aussitôt la jeune fille en levant les mains en signe d'innocence. Je ne savais pas que vous alliez être là...
— Ne nous fais pas croire que c'est une coïncidence si tu te trouves ici, répliqua Lorcan.
— Je suis là parce que Ludwig m'a demandé de rester cachée à proximité de Pré-au-Lard au cas où vous vous y rendrez, expliqua-t-elle. Il considère que j'ai accumulé trop d'échecs et ne me fait plus confiance, donc il m'a assigné à un poste secondaire ici. Mais je vous assure qu'il n'y a que moi !
— Tu ne vas pas essayer de prévenir Ludwig que nous sommes là ? demanda Elizabeth d'un air méfiant.
— Je devrais le faire, dit Amélia en jetant un regard à Hugo. Sauf si vous m'en empêchez...
Il comprit aussitôt le message et sortit sa baguette pour la désarmer en utilisant un sortilège informulé (à sa grande fierté !). Se retrouvant sans la sienne, Amélia ne pouvait plus contacter Ludwig.
— J'ai bien l'impression que tu es notre prisonnière, dit-il avec un sourire. Au moins, tu auras essayé de nous arrêter !
Amélia lui sourit en retour, ayant l'air rassurée qu'il ait compris ce qu'elle attendait de lui.
— Qu'est-ce qu'on fait, maintenant ? demanda Lorcan en se tournant vers eux. On ne devrait pas la ramener à Poudlard ?
— Elle n'a qu'à venir avec nous, proposa Hugo. Du moment qu'on a sa baguette, c'est comme si elle était contrainte de nous suivre. Elle ne trahit pas son Serment Inviolable.
— C'est vrai, approuva Amélia. Je ne sais pas où vous allez, mais je suis sûre que je pourrais vous aider d'une manière ou d'une autre !
Hugo concerta ses amis du regard pour vérifier qu'ils étaient d'accord avec ça. Comme ils hochèrent tous la tête, il se tourna vers Amélia en souriant :
— Alors c'est réglé. Tu viens avec nous !
— D'accord, dit Amélia avec un sourire. Mais...où ? Vous cherchez toujours le Quartz de Soleil ?
— Comment est-ce que tu es au courant ? s'étonna Lily.
Hugo se souvint alors qu'il avait oublié de prévenir ses amis qu'Amélia était au courant de ce qu'ils cherchaient. Il avait eu d'autres préoccupations après ce qui s'était passé...
— J'ai entendu votre conversation lorsque vous étiez dans l'auberge, expliqua-t-elle aux autres.
— Et Ludwig le sait aussi ? s'inquiéta Lysander.
— Non, je ne lui ai rien dit, assura Amélia. Et le vampire qui était avec moi n'a pas entendu ce que vous disiez, si ça peut vous rassurer.
— Tant mieux, dit Elizabeth en soupirant de soulagement. On ne risque pas de tomber sur lui, alors !
— Et donc, où est-ce que vous vous rendez ? redemanda Amélia.
— À Wizard Haven, répondirent Lily et Lorcan d'une même voix.
Hugo les vit échanger un regard gêné et détourner presque aussitôt la tête après. Il commençait à se demander s'ils ne s'étaient pas disputés, tous les deux, car ça faisait une semaine qu'il avait l'impression qu'ils s'évitaient. Chaque fois qu'il s'était retrouvé seul avec eux, il était presque le seul à parler, et eux-mêmes n'échangeaient jamais un mot entre eux. C'était plus qu'inquiétant selon lui : Lily et Lorcan ne se disputaient jamais...
— Vous pensez que le quartz est là-bas ? les interrogea Amélia.
— On a beaucoup de raisons de le croire, dit Lysander. Hugo et Elizabeth vont nous emmener en transplanant. Tu peux transplaner, toi ?
— Je n'ai pas vraiment eu l'occasion de passer mon permis en travaillant pour Ludwig, répondit-elle avec une grimace.
— Ce n'est pas grave, je vais t'emmener en tranplanage d'escorte aussi, lui dit Hugo. Mais il faut bien que tu t'accroches, sinon tu seras désartibulée...
— D'accord, dit Amélia en s'approchant de lui. Je te fais confiance pour ne pas me perdre en route.
Lorsqu'elle attrapa son bras, Hugo fut parcouru d'un frisson. Il cacha de son mieux les émotions qui le traversaient et fit signe à Lily de s'accrocher à son autre bras. Une fois que celle-ci se fut exécutée, Hugo transplana.