Une chouette venait de toquer à la fenêtre, lui coupant la parole. Hermione se leva pour lui ouvrir, et fut étonné de voir qu'elle venait d'Harry.
Hermione,
Tu as dû en entendre parler, j'ai une piste et je compte bien résoudre cette affaire, mais je préfère te prévenir les journalistes commencent à fouiner dans nos affaires. Alors ne répond à aucun d'entre eux, et n'écoute surtout pas ce qu'ils disent. Je te conseille également de ne pas sortir avec Malefoy même dans le monde moldu, c'est bien trop risqué.
Prends soin de toi.
Harry.
Hermione soupira, elle savait très bien ce qui allait se passer. Elle allait de nouveau faire les Unes des journaux avec des titres aguicheurs plus faux les uns que les autres. Les rumeurs allaient se propager, personnes ne sauraient la vérité mais ils penseront tous la savoir. Elle allait de nouveau se faire harceler par les journalistes. Comme après l'application de sa loi, comme après la libération de Malefoy, comme après tout. Dès qu'elle faisait un mouvement, les journalistes prenaient un plaisir à la discréditer, même si finalement elle finissait toujours par remporter elle commençait à en avoir marre.
Drago la regarda inquiet, elle lui tendit la lettre pour qu'il puisse la lire. Il ne sut quoi dire.
- Je t'apporte que des problèmes. Dit-il
- Mais qu'est-ce que tu racontes ?!
- Arrête de te voiler la face, je suis un poids pour toi, tu t'en sortirais mieux sans moi.
- Où veux-tu en venir ? Demanda-t-elle.
- Je pense qu'on devrait arrêter les frais, renvoie-moi en prison et tu seras tranquille.
- Tu dis n'importe quoi, tu ne penses pas ce que tu dis.
- C'est la seule solution.
- Tu es vraiment un idiot Drago Malefoy ! Tu crois vraiment qu'une fois que tu seras retourné en prison, tout ira mieux ?! C'est la chose la plus stupide que j'ai jamais entendu ! Bien au contraire ça n'arrangera rien du tout, ils vont me harceler pour comprendre pourquoi je t'y renvoie, et si j'ai pour projet d'arrêter l'essai de ma loi. Jamais ils ne me lâcheront quoi que nous fassions ! Et je refuse que tu retournes à Azkaban ! Pas maintenant, pas alors que mon seul rêve est de rentrer chez nous tous les soirs pour te serrer dans mes bras. Je veux... Drago... Ne dis plus jamais que te séparer de moi m'aiderait car ce n'est pas le cas, ça n'a jamais été le cas. Sans le savoir tu m'as toujours poussé à me dépasser, regarde où j'en suis aujourd'hui, dans un sens c'est grâce à toi alors non, je n'ai pas fait autant de sacrifices pour te voir baisser les bras à la première difficulté.
- Chez nous ?
- C'est tout ce que tu as retenu ?! Tu es vraiment désespérant parfois. Souffla-t-elle.
- Tu as dit chez nous...
Elle se leva sans lui donner de réponse et partit de la pièce, elle était totalement chamboulée par cette discussion. Elle se dirigea par automatisme dans la cuisine pour faire à manger. Elle ouvrit le placard et sans réfléchir se saisit des pâtes. Cependant le sachet était légèrement ouvert et elle en fit tomber sur le sol. Hermione se pencha pour les ramasser mais se mit à pleurer toutes les larmes de son corps. Elle ne saurait expliquer pourquoi.
À travers ses larmes, elle put voir la silhouette de Drago s'approchait d'elle, mais elle ne voulait pas le voir pas après qu'il est insinué que leur séparation était le seul moyen de tout arranger. Comme si leur « couple » était quelque chose de pas normal, de contre nature. Ce n'était peut-être pas totalement faux mais elle s'en foutait, ses sentiments étaient bien là, et elle pouvait dire ce qu'elle voulait, elle tombait un peu plus amoureuse de lui chaque seconde.
- Hermione... ne pleure pas, je n'aurai jamais dû dire ça
- Non tu n'aurais pas dû.
- Je sais... Tu as raison ça ne changera rien le fait qu'on se sépare ou non Mais c'est le seul moyen que j'ai pour te protéger. T'éloigner de moi. Je n'ai rien d'autre qui pourrait t'aider.... je me sens si impuissant... Chuchota le blond en essuyant ses larmes.
- Je sais que tu te sens impuissant Drago et j'en suis vraiment désolée mais quand tu dis ça tu ne m'aides pas. Hoqueta la jeune femme en essayant de se calmer.
Il s'assit près d'elle et l'attira contre lui. Au bout de quelques minutes, Hermione se releva pour le regarder, il avait les yeux fermés, son visage avait l'air paisible. Elle le détailla à sa guise, commençant par son menton, elle eut un sursaut quand elle croisa ses beaux yeux gris. Il eut un petit sourire avant qu'il ne s'avance pour lui poser délicatement un baiser sur le front. Elle avait été troublée par ce qu'elle avait vu s'éteindre dans son regard. Pourquoi ne voulait-il pas qu'elle voit ce qu'il ressentait pour elle.
- Drago, j'aimerais vraiment qu'on clarifie ce qu'on est tous les deux.
- Doit-on vraiment mettre un mot sur notre relation ?
- Oui je veux qu'on soit sur la même longueur donde.
- D'accord.
- Tu es d'accord ?!
- Oui Hermione, mais j'ai peur.
- Peur de quoi ?
- De tout ce que ça signifie, de mes sentiments, peur que si je t'ai aujourd'hui je pourrai te perdre demain.
- Oui mais c'est ça le jeu non ?
- Je ne sais pas si je suis prêt à ça.
- Je sais.
Elle allait ajouter quelque chose quand Lily arriva dans la cuisine.
- Hermione ? J'ai faim !
- Je vais faire des pâtes on mange bientôt. Répondit Hermione en séchant toute trace de ses sanglots.
- Tu es où ? Demanda la petite fille en s'approchant de l'endroit d'où provenait la voix de la brune. Pourquoi vous êtes par terre ? Ajouta-t-elle en levant un sourcil.
- Pour rien, ne t'inquiète pas. Répondit Hermione en se relevant gênée.
- Vous les adultes vous êtes trop bizarre. Dit-elle avant de partir.
Hermione et Drago se regardèrent un instant pas sûr de comment prendre sa remarque.
À des kilomètres de là, Harry Potter était en plein interrogatoire avec un des témoins.
- Combien étiez-vous ?
- On était 5.
- Qui était les autres ?
- Il y avait Carter, Connor, Miller et Markoff
- Savez-vous où est Markoff ?
- Non je ne l'ai pas vu à Azkaban depuis un moment.
- D'accord revenons au 8 mars avez-vous vu quelque chose qui sortait de l'ordinaire ?
- Pas vraiment c'était une journée comme une autre.
C'était le 4ème qu'il interrogeait et le 4ème qui avait exactement la même déclaration, il commençait doucement à désespérer, le 5ème gardien étaient encore injoignable.
- Je ne sais pas si ça peut aider mais je crois que c'est ce jour-là où Markoff est arrivé en retard. Ça m'a marqué car il ne l'était jamais. De plus il n'est même pas venu nous dire bonjour, ce qu'il fait habituellement.
- Il avait l'air énervé ou soucieux ?
- Non il avait juste l'air sous tension, le regard dur il nous a juste regarder du coin de l'œil. Avec mes collègues on ne s'est pas posé plus de questions, pensant qu'il s'était levé du mauvais pied et on est allé à notre poste.
- Le lendemain il avait le même comportement ?
- Je ne sais pas je ne l'ai pas vu, jai appris qu'il était parti en vacances.
- D'accord, merci de m'avoir accordé votre temps.
- Vous pensez que c'est lui qui a envoyé cette lettre à Miss Granger ?
- On le suppose mais rien n'est définitif.
Il le fit sortir de la pièce et fit entrer un témoin de l'étage inférieur.
- Bonsoir, vous savez pourquoi vous êtes là ? Demanda Harry lasse.
- Oui.
- Bien. Parlez-moi de Markoff.
- J'étais à létage au-dessus, mais je l'ai croisé par hasard, c'était la première fois que je le voyais aussi fermé.
- Pourriez-vous me décrire la scène.
- Oui il est assez grand donc il me dépasse un peu, il est plutôt fin comparé aux gardes habituels. Jai remarqué qu'il montait les marches d'une drôle de manière comme s'il boitait ou qu'il ne pouvait pas forcer sur sa jambe droite. Ça m'a surpris de le voir en si mauvaise forme mais je n'ai rien dit.
- Il boitait ?
- Oui ce détail m'a marqué.
Il nota ce détail sur son carnet certains que cela ne lui était pas inconnu. Mais le plus intéressant fut l'interrogatoire du directeur d'Azkaban.
- Bonjour Monsieur, pouvez-vous me dire pourquoi Markoff est injoignable ?
- Il est venu me voir le 7 mars pour prendre ses vacances, cela m'a étonné, il n'a jamais voulu prendre de congés auparavant. De plus il est venu travailler le lendemain ce que j'ai trouvé encore plus bizarre, quand je lui ai fait remarquer, il n'a pas cru comprendre de quoi je parlais.
- Vous savez la date de son retour ?
- Il aurait dû revenir la semaine dernière mais le 17 mars il m'a envoyé une lettre pour dire qu'il prenait des congés maladies.
- Vous savez pourquoi ?
- Il serait tombé malade je ne sais pas plus.
- Vous êtes au courant que vous êtes le directeur d'une prison et non d'un petit magasin de chaussures ?
- Je suis au courant M. Potter.
- Quand un gardien se comporte étrangement vous ne devez pas le prendre à la légère.
Ils se regardèrent avec méfiance et colère, Harry prit une grande inspiration et reprit son interrogatoire.
- Nous avons déjà fouillé sa maison mais il n'y est plus depuis un moment. Avez-vous une quelconque idée d'où il pourrait être ?
- Aucune, à moins que.... J'étais ami avec son père et je sais qu'ils avaient une maison de famille. Il y sera peut-être.
Il prit une plume et nota l'adresse. Harry prit le petit bout de parchemin et sortit de la pièce, énervé. Comment pouvait-il être aussi inconscient. Il se rendit avec ses deux collègues à l'adresse que le directeur lui avait donné. Il était 22h10 quand ils toquèrent à la porte de ce chalet perdu dans les montagnes. Mais personne ne répondit. Le brun alluma sa baguette et regarda par la fenêtre. Il se recula et s'élança sur la porte pour l'ouvrir. Ses collègues le regardèrent comme s'il était fou mais le suivirent à l'intérieur de la pièce. Fitzgerald se pinça le nez tant l'odeur de putréfaction était forte.
Harry se précipita sur le corps sans vie et complètement déchiqueté de M. Markoff.
- Je crois qu'il est bel et bien mort et vu l'odeur cela fait un moment. Fit Smith en sapprochant du corps.
Le lendemain Harry et ses deux collègues se réunirent pour faire un point.
- Reprenons, le 7 mars, Markoff demande des vacances à son patron mais revient travailler le lendemain le samedi 8 mars, jour où Hermione Granger reçoit une lettre de menace provenant de Lucius Malefoy qui séjourne pourtant à Azkaban depuis le 12 mai 1998. Le 17 mars, il prend des congés maladies. Et on a un homme qui l'a tué.
- Tout ça pour une lettre ? Interrompit Tomas Fitzgerald un peu perplexe.
- Je pense que son but est bien plus grand mais quoi ? Faire sortir Lucius Malefoy ?
- Sûrement mais pourquoi commencer par une lettre ?
- Je ne sais pas mais il y a quelque chose qui ne colle pas Si cet homme a voulu prendre l'apparence de Markoff pourquoi il l'a tué ?
- Sûrement qu'il est devenu dangereux et qu'il a été obligé de le tuer ?
- Peut-être... Plus qu'à attendre de savoir le jour et l'heure de sa mort pour pouvoir établir de meilleures hypothèses.
Ils hochèrent tous la tête et se replongèrent dans les dizaines de dossiers, cherchant un détail qu'ils auraient manqué.
Pendant ce temps, Hermione était à son bureau, elle se mit à ressasser les derniers événements, elle avait la drôle d'impression de ne plus rien contrôler et ça ne lui plaisait pas du tout. Avec Drago, c'étaient les montagnes russes, parfois elle se sentait bien et au sommet et le moment d'après c'était la chute et elle doutait de tout.
Son assistante arriva en trombe dans son bureau et ferma la porte derrière elle en s'y appuyant avec son dos. Elle avait l'air essoufflée. Elle entendit un brouhaha et des gens qui toquaient à sa porte.
- Qu'est-ce qu'il se passe ? Demanda Hermione abasourdie.
-Des journalistes, je ne sais pas comment ils ont su pour l'affaire de la lettre, mais ils ont demandé à vous voir, ils ont forcé donc j'ai couru jusqu'ici pour vous prévenir. La sécurité est en chemin ne vous inquiétez pas.
- Je vois... Ils ne peuvent pas me lâcher une seconde ceux-là. Dit-elle en prenant sa baguette, elle demanda à son assistante de se décaler, et lança un sort de blocage sur la porte.
Quand elle rentra chez elle, elle fut soulagée de trouver Drago sur le canapé. Elle se posa à côté de lui en soupirant. Il la regarda soucieux, elle avait l'air épuisée.
- Ça va ? Demanda-t-il.
- Les journalistes m'ont poursuivi toute la journée.
- Ils sont déjà au courant ?
- Oui. Fit la jeune femme en retirant ses chaussures.