Le soir, ils avaient dormi chacun dans leur chambre, elle ne voulait pas précipiter les choses, leur couple n'était même pas officiel entre eux, ils s'étaient juste déclarés l'un à l'autre.
- Drago, il faut qu'on parle sérieusement. Dit-elle le lendemain après avoir toqué à sa porte, en entendant cela, il lui avait ouvert avec appréhension.
- Tu regrettes ? Demanda-t-il d'un ton neutre afin de lui faire croire que ça ne le toucherai pas si c'était le cas.
- Bien sûr que non ! Et toi tu regrettes ?
- Non non je ne regrette rien du tout.
- Je peux entrer ?
- Euh oui oui entre. Dit-il en se reculant pour la laisser passer, avant de fermer la porte derrière elle.
Une tension palpable s'établissait entre eux, elle n'arrivait pas à détacher son regard du sien, il était tellement beau, elle n'en revenait pas de la chance qu'elle avait. Il s'approcha d'elle doucement, ses pas étaient assurés, il avait cette élégance naturelle qui l'impressionnait tant. Il prit son visage entre ses mains et l'attira à lui dans un tendre baiser auquel elle répondit avec douceur.
- De quoi voulais-tu parler Hermione ?
Entendre son prénom dans sa bouche la fit frissonner, elle n'aurait jamais pensé que cela arriverait un jour. Il l'avait toujours appelé Granger auparavant, elle avait toujours trouvé ça impersonnel venant de lui. Comme s'il ne la considérait pas comme une personne, alors que venant de quelqu'un d'autre ça ne l'avait jamais dérangé. À croire que depuis toujours, elle ne rêvait qu'au moment où il l'appellerait par son prénom.
- Je ne veux pas précipiter les choses et je sais qu'on n'est pas à proprement parlé en couple mais si ça venait à se savoir tu sais que tu seras en mauvaise position.
- J'ai signé le contrat je sais de quoi il en est, ce n'est pas interdit mais ça pourrait jouer en ma défaveur.
- Tu as lu tout ton contrat ?! Je crois bien que tu es le seul.
- Je ne signe pas n'importe quoi, à ce niveau-là mon père m'a bien éduqué.
Hermione tiqua à l'évocation de Lucius Malefoy mais ne fit aucun commentaire, c'était son père et elle devrait si faire. Après tout on ne choisit pas sa famille.
- Si tu le savais alors pourquoi prends-tu le risque ?
- Parce que je m'en fou, ma place est avec toi et si on doit cacher notre relation pour que cela soit possible, je le ferais.
- Tu es sûr de toi ?
- Oui et tu ne me feras pas changer d'avis.
- Je n'allais pas le faire, je sais à quel point tu peux te montrer têtu.
- Tu l'es autant que moi. Rétorqua celui-ci en l'attirant contre lui.
- Je ne vois pas de quoi tu parles. Répondit la brune en l'embrassant.
- Hermione ! T'es où ?! Cria la petite voix de Lily.
- J'arrive ma puce ! Cria Hermione pour qu'elle l'entende. Tu crois qu'on devrait le dire à Lily et Jamy ? Ajouta-t-elle à l'attention du blond.
- Je ne sais pas.
- On verra alors, bon j'y vais sinon on n'aura pas besoin de leur dire. Ricana la brune en se détachant de lui.
Quand elle referma la porte derrière elle, il s'allongea sur son lit dans un soupir de bien-être. Ils n'avaient pas encore nommé ce qu'ils étaient tous les deux mais ce n'était qu'une question de temps. Il savait que ça finirait par arriver et il n'avait plus peur car il savait que ce qu'il ressentait pour elle était réciproque. Et qu'est-ce que c'était agréable.
Lundi matin dès la première heure, comme prévue, Hermione se dirigea vers le bureau d'Harry pour leur faire part de la lettre que Lucius Malefoy lui avait envoyé. Quand elle arriva, la porte qui donnait sur l'open space était déjà ouverte, alors elle toqua et entra.
- Bonjour Hermione, que fais-tu ici ? Demanda son meilleur ami en arrivant vers elle.
- Je viens déposer ça.
- Qu'est-ce que c'est ?
- Regarde par toi-même. Fit Hermione en lui tendant la pochette transparente.
Elle ne vit rien transparaître sur le visage de son ami, depuis qu'il était Auror il avait appris à ne jamais perdre son sang-froid et elle devait dire qu'il y arrivait à merveille. Il la regarda avec un air grave.
- Quand est-ce que tu l'as reçu ?
- Samedi matin.
- Très bien tu as vu la chouette ou le hibou qui te l'a déposé ?
- Oui je crois que c'était une chouette effraie, elle était blanche avec des reflets dorés.
- C'est plutôt rare comme chouette et pas très discret.
- Tu penses que ça ne vient pas de lui ?
- Je ne sais pas mais c'est une possibilité. Je ne pense pas qu'il aurait pris le risque de se faire remarquer avec un tel oiseau, à moins qu'il se soit servi d'un intermédiaire pas très prudent, après tout il est en prison, il n'a donc pas pu envoyer cette lettre tout seul.
- C'est vrai...
- T'inquiète pas Hermione je vais en parler à mon supérieur et on ouvrira une enquête, on te recontactera si on a d'autres questions à te poser.
- Je te fais confiance Harry. Bon je vais devoir y aller, passe une bonne journée !
- Merci toi aussi Mione.
Quand il la vit partir il ne put s'empêcher d'être inquiet pour elle, même si elle faisait comme si elle prenait cela à la légère, il la connaissait par cœur, il savait qu'au fond elle était terrifiée. Il se promit de tout faire pour qu'elle n'ait plus à avoir peur, de rien ni de personne. Hermione était sa sœur et il l'aimait de tout son cœur, elle avait toujours été là pour lui c'était à son tour de se battre pour elle. Il demanda une entrevue avec son patron qui heureusement prit cette menace très au sérieux.
- M. Potter prenez M. Smith et M. Fitzgerald avec vous et ouvrez une enquête sur Azkaban, je veux un rapport sur tous les gardiens et également sur le directeur. Trouvez-moi celui qui a permis à M. Malefoy d'envoyer ce parchemin. Je peux vous dire M. Potter que je commence sincèrement à regretter le choix du ministère de remplacer les détraqueurs par des gardiens, au moins avec eux il n'y avait pas ce genre de problème ni d'entourloupes.
- Je vais les informer Monsieur.
- Et n'oubliez pas de faire un rapport sur la déclaration de Miss Granger, vous devrez donc la recontacter.
- Ce sera fait Monsieur.
- Bien vous pouvez disposer.
Le brun se releva et quitta son bureau. Il se dirigea ensuite vers ses deux collègues pour les avertir du nouveau dossier. Ils commencèrent à réfléchir à un plan avant qu'il ne recontacte Hermione pour faire un rapport plus complet.
Harry, son collègue M. Smith et elle s'installèrent dans une salle d'interrogatoire pour être tranquille.
- Miss Granger, vous avez dit à mon collègue avoir vu une chouette effraie de couleur blanche est-ce exact ? Demanda M. Smith, un homme assez grand et aux cheveux châtains.
- Oui, elle avait des reflets dorés, elle était pas mal agitée, elle est partie dès que j'ai pris la lettre.
- Avez-vous vu dans quelle direction elle partait ?
- Non je n'ai pas vraiment regardé.
- D'accord, savez-vous pourquoi M. Malefoy vous a dit « Salis encore une fois mon fils » ?
- Je pense qu'il fait référence au fait que plusieurs photos de moi et de Drago se sont retrouvés dans la Gazette du Sorcier, des photos où on peut voir certains contacts physiques entre nous.
- Des contacts physiques comme quoi ? Demanda Harry pour éviter les sous-entendus.
- Comme quand je le tiens par la manche ou par le bras, rien de plus.
- Cela fait combien de temps que Drago Malefoy habite chez vous ?
- Cela fera 5 mois le 16 mars. Répondit Hermione après un temps de réflexion.
- A-t-il su pour la menace que son père a écrite contre vous ?
- Oui.
- Est-ce vous qui l'en avez informé ?
- Non, il est tombé dessus quand il m'a trouvé dans la cuisine.
- C'est-à-dire ? Ajouta Harry pas sûr de saisir.
- Quand j'ai reçu ce mot je suis restée en état de choc et j'ai fait tomber le parchemin par terre. Malefoy est arrivé à ce moment-là et il m'a aidé à m'asseoir. Il m'a demandé ce que j'avais mais je ne voulais pas l'inquiéter ou l'impliquer alors je n'ai rien voulu dire mais il a vu la lettre sur le sol et l'a lut avant que je ne l'en empêche.
- Comment a-t-il réagit ?
- Au début il est devenu très pâle, il a ensuite eu peur et après il était très en colère.
- A-t-il montré un signe qui pourrait indiquer qu'il était déjà au courant d'un éventuel plan de son père ?
- Malefoy n'a rien à voir avec son père, il le méprise plus que tout, n'essayez pas d'insinuer qu'il serait de mèche avec lui. S'énerva la brune.
- Très bien, alors revenons à sa réaction, pourquoi a-t-il eu peur à votre avis ?
- Je ne sais pas je pense qu'il a eu peur parce qu'il sait que son père en est capable.
- Capable de quoi ?
- De s'échapper de prison pour venir me tuer. Répondit Hermione sèchement.
- En quoi cela le toucherait ?
- Je le répète il n'a rien à voir avec son père, je ne suis pas qu'une Sang-de-Bourbe à ses yeux.
- Qu'êtes-vous pour lui ?
- Une amie, quelqu'un qui l'aide.
- Êtes-vous proche ?
- Je ne crois pas que cela vous regarde mais non M. Smith je ne pense pas qu'on puisse dire qu'on est proche, on a juste accepté la présence de l'autre. Ce que je pense en revanche c'est qu'on s'égare.
- Très bien alors reprenons. Pourquoi était-il énervé ensuite ?
- Comme je vous l'ai déjà dit. Il déteste son père. Il était très énervé car il ne comprenait pas comment il avait pu savoir qu'il vivait chez moi.
- Avez-vous une théorie sur la façon dont il l'a su ?
- C'est votre travail de le savoir.
- Oui mais je vous pose la question.
- J'en ai aucune idée peut-être a-t-il accès aux journaux ou alors il a un informateur au sein d'Azkaban.
L'interrogatoire dura encore quelques minutes et Hermione put enfin sortir de la pièce, elle sentit une migraine pointer le bout de son nez. Toutes ces questions l'avaient épuisé.
- Hermione ! L'interpella Harry avant qu'elle ne parte à son bureau.
- Oui ?
- On a oublié de te dire qu'on doit avoir le point de vue de Malefoy.
- Tu veux dire que vous allez devoir interroger Drago ? Demanda-t-elle surprise.
- Oui mais si tu préfères, on peut venir l'interroger à la maison.
- Je lui demanderai ce qu'il préfère.
- D'accord, je suis désolée pour les insinuations de mon collègue.
- Ce n'est pas grave c'est son boulot après tout.
La journée se montra rude, quand elle rentra à 19h10 pour la première fois depuis 3 semaines, elle prit ça comme une victoire. Elle passa prendre Lily et Jamy à la garderie et retourna chez elle. Elle prépara à manger et alla chercher Malefoy dans sa chambre.
- Drago ?
- Hermione tu es déjà là ?! Dit-il après avoir ouvert sa porte précipitamment.
- Je t'avais dit que je rentrerai plus tôt alors me voilà.
Il regarda autour deux avant de l'embrasser ce qui la fit rire.
- Il n'y a personne ici pas la peine de vérifier.
- On ne sait jamais.
- Allez viens manger, j'ai fait deux pizzas pour fêter l'événement.
- Je te suis.
Ils descendirent tous les deux et se dirigèrent vers la cuisine. Les petits étaient déjà assis à leur place et se chamaillaient. Hermione les réprimanda avant de s'asseoir sur sa chaise. Elle servit tout le monde et ils commencèrent à manger.
- Hermione ? Je peux avoir le jus de citrouille ? Demanda le blond en voyant la bouteille près d'elle.
- Tiens.
- Merci.
- Tu l'appelles Hermione maintenant. Remarqua la petite fille en le regardant fixement.
- Euh oui... Répondit Drago mal à l'aise.
- C'est parce que vous êtes amoureux ? Demanda-t-elle.
Hermione qui était en train de boire s'étouffa. Drago, lui, la regardait avec des yeux ronds. Comment pouvait-elle être aussi mignonne tout en étant aussi diabolique. Jamy ne comprenait rien à ce qui se passait tandis que la petite fille se saisissait d'une autre part avant de croquer dedans comme si de rien était.
- Non enfin on peut dire qu'on s'apprécie. Finit par répondre le blond.
- Oui voilà, tu sais Lily le terme « amoureux » est très fort. Ajouta Hermione après avoir calmé sa quinte de toux.
- Ah bon c'est quoi la différence ? Continua la fillette.
- Et bien quand deux personnes sont amoureuses c'est qu'elles partagent beaucoup de sentiment très fort et qu'ils ne peuvent pas vivre sans l'autre, alors que quand deux personnes s'apprécient c'est qu'elles sont bien toutes les deux et qu'ils aiment la compagnie de l'autre.
- Donc vous n'êtes pas amoureux mais bientôt.
Hermione soupira, elle ne savait pas du tout comment ils allaient se sortir de cette situation. Après ce repas des plus étrange, elle coucha les enfants avant de rejoindre Drago dans sa chambre.
- Je suis allée voir les Aurors ce matin pour la lettre de menace. Dit-elle de but en blanc.