Le dimanche 2 février, Hermione était particulièrement de bonne humeur,car c'était la chandeleur, une fête inexistante en Angleterre mais qu'elle avait connue grâce à sa mère qui avait des origines françaises.
Après le déjeuner, la brune se mit aux fourneaux. Une fois la pâte à crêpes préparée, elle prit une poêle pour les faire cuire. C'est ce qu'elle préférait le plus, à chaque fois elle essayait de les retourner en les faisant sauter, c'était devenu une sorte de défi. Malgré le bruit de sa hotte elle entendit quelqu'un arrivait, le pas était bien trop lourd pour être celui de Jamy ou celui de Lily, donc c'était forcément lui. Elle fit sauter une crêpe avant de se tourner vers lui.
- Salut Malefoy je croyais que tu étais retourné réviser dans ta chambre.
- Eh bien non. Qu'est-ce que tu fais ? Demanda-t-il avec curiosité.
- Je fais des crêpes, c'est la Chandeleur aujourd'hui.
- La Chandeleur ? Répéta le blond se demandant ce que pouvait être le but de cette fête au nom bizarre.
- C'est une fête chrétienne qu'on retrouve en France. Ajouta la brune.
- Et donc tu fais des crêpes ?
- Oui je ne sais pas vraiment pourquoi mais c'est ça.
- Et pourquoi tu les lances... en l'air ?
- C'est un jeu que je faisais avec ma mère, c'est pour les retourner mais c'est plutôt difficile. Répondit-elle avant de lui montrer.
- Ça à l'air simple pourtant.
- Tu veux essayer ?
- Non c'est bizarre.
- Aller ! Essaye ! Qu'est-ce que tu risques ?
- Rien à part me ridiculiser. Grimaça Drago.
- C'est seulement si tu échoues. Et puis tu l'as dit toi-même ça a l'air simple.
- Puisque tu insistes.
Il prit la poêle, hésitant, sa fierté l'empêchait de revenir en arrière même s'il en avait très envie. Il fit comme elle avait fait, sa crêpe s'éleva dans les airs avant de retomber dans la poêle mais pliée. Il secoua l'ustensile pour la remettre bien mais ça ne fonctionna pas du tout.
- Woh woh tu vas finir par tuer quelqu'un. S'exclama Hermione en se retenant de rire.
Il s'arrêta donc et voulu la remettre à l'aide de ses doigts. L'erreur fatale. Hermione n'eut pas le temps de dire quoi que ce soit qu'il lâcha la poêle sur le sol dans un bruit assourdissant. Il se tenait le doigt en jurant sous les éclats de rire de la brune.
- Par Merlin c'est chaud cette merde ! Et toi arrête de rire ! Jura le blond énervé.
- Pardon mais tu aurais vu ta tête ! Ricana Hermione.
D'un coup de baguette elle remit tout en place.
- Montre-moi ton doigt.
- Ce n'est rien je me suis juste brûlé.
- Malefoy montre-moi.
- Je te dis que ce n'est rien Granger !
- Je veux voir.
- Tu es horriblement têtu.
- Toi aussi.
Ils se regardèrent autant buté l'un que l'autre. Aucun des deux n'avaient prévu de laisser tomber. Hermione souffla et proposa un compromis.
- Très bien mais laisse-moi te donner une pâte contre les brûlures.
- D'accord.
Il la suivit jusqu'à son bureau, elle ouvrit son placard et en sortie une petite boîte qu'elle lui tendit.
- Tu me la rendras quand tu auras fini.
Leurs mains se frôlèrent, et leurs regards se rencontrèrent avec force, elle en eut le souffle coupé. Il y avait quelque chose dans son regard, personne ne l'avait regardé ainsi même pas Ron ou alors elle n'en avait pas le souvenir. Elle sentit le sang monter dans ses joues, et pourtant elle n'arrivait pas à détourner son regard.
- Je... Merci, je vais y aller maintenant. Bégaya le blond en s'enfuyant.
Il avait vraiment une drôle de manie. Elle mit quelques secondes avant de reprendre contenance, et pour que sa température corporelle revienne à la normale. Elle retourna dans la cuisine finir ce qu'elle avait commencé, une fois fait elle appela Jamy et Lily pour qu'ils viennent goûter. Depuis ce jour elle n'arrêtait pas de se refaire la scène dans sa tête, ça avait été si intense et si déroutant. La seule chose qu'elle ne savait pas c'est qu'il était dans le même état qu'elle. Cependant elle, elle pouvait en parler avec Harry et Ginny, mais lui, il ne pouvait en parler à personne. Alors il se parlait à lui-même, c'était plus que déprimant mais c'était le seul moyen qu'il avait trouvé pour ne pas devenir fou, à moins que ce soit ça être fou. Il aurait tout donné pour pouvoir échanger avec un ami ou même avec sa mère.
La semaine qui suivit fut étrange, ils se parlaient aussi peu qu'à l'accoutume mais il y avait quelque chose en plus, une sorte de gêne. Ils ne pouvaient pas rester dans la même pièce sans qu'un immense malaise s'installe entre les deux. Hermione était retournée voir Ginny pour lui en parler, elle était ressortie de chez elle avec une idée derrière la tête. Elle ne savait pas comment il le prendrait, mais c'était nécessaire. Elle prit un parchemin ainsi qu'une plume et commença à écrire. Quand elle fut satisfaite de sa lettre elle l'envoya. Même si elle l'avait voulu, il n'y avait plus de retour en arrière possible.
Elle eut une réponse trois jours plus tard. Contente que tout se fasse aussi rapidement elle lui répondit par l'affirmatif, avant de la ranger dans son bureau. Elle ne savait pas si elle avait hâte ou si elle redoutait ce moment mais elle allait devoir assumer car le 15 février était dans seulement 4 jours. Et 4 jours ça passent très très vite. Elle passa le 14 février à fuir tout ce qui avait un rapport quelconque avec la Saint Valentin, elle ne supportait plus cette fête calamiteuse, qu'elle passait toujours toute seule devant un feuilleton nul avec pour seul compagnie un pot de glace à la fraise et Pattenrond.
Le lendemain, quand la sonnette de sa porte se mit à résonner dans la maison, elle était complètement stressée, elle n'avait pas eu le temps de se préparer psychologiquement. Elle se précipita vers l'entrée pour lui ouvrir, une femme assez grande, les cheveux blonds tirées en arrière se tenait là.
- Bonjour Madame Malefoy, entrez.
- Bonjour Miss Granger, merci de m'avoir invitée.
- C'est moi qui vous remercie d'être venue, et appelez-moi Hermione.
- Comme vous le désirez Hermione.
- Installez-vous. Proposa la brune en lui prenant son manteau et en lui indiquant le petit salon.
- Votre maison est vraiment charmante.
- Merci. Je vais chercher votre fils.
- J'aimerai vous parler un peu avant si cela est possible.
- Bien sûr, voulez-vous du thé, du café ?
- Du thé ça m'ira merci.
- J'arrive tout de suite.
D'un coup de baguette elle prépara le tout sur un plateau et le fit léviter jusque dans le salon. Être dans la même pièce que cette femme se révélait être assez intimidant, elle avait beaucoup de prestance et de charisme.
- Que vouliez-vous me dire ? Demanda Hermione sous tension.
- Je voulais vous remercier pour tout ce que vous avez fait pour lui, j'ai lu les journaux et je sais que c'est vous qui avez créé cette loi, je sais aussi que c'est vous qui avez choisi d'être la tutelle de mon fils. Je sais que la Gazette raconte parfois des inepties mais je suis persuadée que le dernier article sur le sujet n'est pas totalement faux. N'est-ce pas Hermione ?
- C'est exact.
- Hermione vous ne pouvez pas savoir à quel point je vous suis reconnaissante. Je vous dois tout. Merci beaucoup.
- Ça me touche mais vous n'avez pas à me remercier.
- Que dîtes-vous là ?
- Je n'ai fait que ce qui était juste.
- Vous être trop humble Hermione, vous avez cru en mon fils et vous l'avez sauvé.
- Peut-être mais je regrette qu'il ne soit pas sorti plus tôt.
- Ne regrettez rien ma chère, vous avez déjà réalisé tant de chose à votre si jeune âge. J'admire beaucoup votre courage et votre persévérance.
- Vous aussi vous êtes courageuse.
- Vous n'avez rien à m'envier, vous savez sans doute les nombreuses erreurs que j'ai pu faire durant ma vie. C'est ma faute et celle de Lucius si Drago était si étroit d'esprit, je vous dois des excuses pour toute la souffrance que vous a infligé ma famille.
- Hermione dit, qui est cette madame ? Demanda Lily.
- C'est la maman de Drago, soit polie ma puce.
- Bonjour moi c'est Lily.
- Bonjour Lily, ravie de faire ta connaissance, quel âge as-tu ? Demanda Narcissa avec beaucoup de douceur.
- J'ai 8 ans.
- Oh tu es déjà très grande. Fit Narcissa avec un sourire tendre.
- Oui je serai bientôt aussi grande qu'Hermione !
- Je n'en doute pas.
- Lily tu viens avec moi, on va chercher Drago.
- D'accord ! S'enthousiasma la petite en sortant de la pièce.
- Madame Malefoy ?
- Appelez-moi Narcissa.
- Euh d'accord Narcissa... je... Malefoy le sait déjà mais je vous ai pardonné pour tout ça, j'ai même beaucoup d'admiration pour vous, cependant en ce qui concerne votre sœur Bellatrix et votre mari je suis désolée mais je ne peux pas.
- Ne vous excusez-pas pour ça, vous êtes quelqu'un de bien Hermione.
La brune acquiesça de la tête avant de refermer la porte. Elle souffla un bon coup avant de devoir faire face au blond. Lily était déjà devant la chambre de celui-ci.
- Vas-y toque. Fit Hermione en la voyant hésiter.
Drago ouvrit quelques secondes plus tard, les cheveux en bataille.
- Quoi ? Bougonna le blond avant de baisser la tête vers la petite fille.
- Il y a ta mère dans le petit salon en bas. Dit la brune de but en blanc.
- Quoi ?! S'écria-t-il.
- Il y a ta mère dans...
- J'avais compris !
- Ta maman est très belle. Ajouta la fillette, le faisant sourire.
- Oui c'est vrai. Répondit le blond, avec un léger sourire.
- Elle t'attend Malefoy. Rappela la brune.
- Je me prépare j'arrive. Dit-il en claquant la porte.
Les filles retournèrent auprès de Narcissa, il entra dans le petit salon à peine 5 minutes plus tard, ses cheveux étaient à peine coiffés mais il avait l'air de s'en foutre royalement. Quand il croisa le regard de sa mère, il sentit un poids s'enlevait. Hermione et Lily s'éclipsèrent pour les laisser discuter.
Narcissa se leva les yeux humides, un sourire se dessina sur son visage. Il traversa les quelques pas qu'il y avait entre eux pour la prendre dans ses bras.
- Mère.
- Drago, je suis tellement heureuse de te voir.
- Moi aussi mère, moi aussi.
- Que tu es beau, tu as repris des couleurs et tu as pris du poids.
- Oui mère, mais vous vous n'avez pas changé d'un pouce, vous êtes toujours aussi jeune.
- Ne raconte pas de bêtises. Répondit-elle en souriant.
Ils s'assirent l'un à côté de l'autre, il remarqua qu'elle portait le collier qu'il lui avait offert à Noël. Enfin offert avec l'argent de Granger.
- Alors raconte-moi tout comment ça se passe ici ?
- Plutôt bien.
- C'est tout ? Comment ça se passe avec Hermione et avec les enfants qui vivent ici ?
- Et bien avec Granger on va dire que ça dépend des jours, mais au début on se disputait beaucoup.
- J'espère que ça va mieux, après tout ce qu'elle a fait pour toi !
- Je ne le savais pas au début j'ai su ça il y a quelques semaines seulement, mais sinon oui on ne se dispute plus, elle a beaucoup changé comme vous d'ailleurs, vous l'avez appelé par son prénom.
- C'est bien de changer et de reconnaître ses erreurs. Et je crois que toi aussi, tu as beaucoup changé.
- Oui c'est vrai.
- Et avec les enfants qu'elle garde ? Combien il y en a-t-il ?
- Il y en a 9 en tout, tu as rencontré Lily c'est la plus jeune, sinon il y a Jamy, Maya, Kim, Peter, Ashton, Meghan, Éléane et Thomas. Ils m'ont accepté très vite et ils ne sont pas si insupportables que ça en fin de compte.
- Eh bien ça en fait du monde. Comment fait-elle pour gérer ça toute seule ?
- C'est ce que je me suis demandé aussi au début. Mais elle y arrive super bien, tout le monde l'adore et elle.... Qu'est-ce qu'il y a ? Pourquoi vous me regardez ainsi ?
- Serait-ce de l'admiration ? Demanda sa mère en haussant un sourcil, étonnée.
- Non je....
- N'est pas honte, c'est une femme qui pousse à l'admiration.
- Vous trouvez ?!
- Bien sûr, est-ce que tu savais que c'est elle qui m'a invité ici.
- Non je ne le savais pas.
- Elle m'a invité parce qu'elle pensait que ça te ferait du bien de me voir. Elle a eu assez de courage pour m'envoyer une lettre et cela pour toi. Et je pense que ce n'est pas la première fois qu'elle fait quelque chose pour ton bien. N'est-ce pas ?
- Non c'est vrai, c'est dur à reconnaître mais... elle a tout fait pour que je me sente à l'aise ici. Elle m'a aidé avec mes crises d'angoisses, elle a aussi pris ma défense quand on m'a insulté à la gare...
- Comment ça ?
- C'est une drôle d'histoire je ne suis pas sûre que vous vouliez l'entendre.
- Je t'écoute, j'ai envie de savoir.
Il lui raconta donc en n'omettant aucuns détails. C'était assez étrange de raconter ça à sa mère, il n'avait jamais été aussi proche d'elle qu'à cet instant. Il lui raconta ensuite ses différentes lectures, elle avait été surprise d'apprendre qu'il avait lu du Shakespeare, mais elle ne fit aucun commentaire. Il allait débuter le sujet Noël quand il se stoppa net, pas sûr de devoir lui dire qu'il avait vu sa tante.
- Pourquoi t'arrêtes-tu ? Il y a un problème ? Demanda-t-elle inquiète.