(En média, Starships de Nicky Minaj)
On a dû te dire qu'il fallait
réussir dans la vie.
Moi, je te dis qu'il faut vivre,
c'est la plus grande réussite du monde.
Jean Giono
Depuis quelques minutes, la maison est calme. Mes parents viennent à peine de partir pour leur match. Il est huit heures du matin, et ils avaient rendez-vous tôt pour mettre en place quelques stratégies avant le coup d'envoi, prévu cet après-midi. C'est la première fois que l'équipe sera au complet, ça promet de grandes retrouvailles.
Hier soir, ma mère a encore angoissé à l'idée qu'elle se blesse. Si seulement elle savait qu'en face d'elle, elle n'aurait que des types qui n'ont plus aucune condition physique, elle aurait passé une meilleure nuit. Enfin, du moins, elle l'aurait passée à dormir. C'est Skye qui est allée la voir dans la cuisine, à trois heures du matin. Elle se faisait une infusion, et après l'avoir réconfortée, ma copine a proposé à ma mère de faire une vidéo.
Papa lui a acheté deux autres petites caméras pour qu'elle puisse avoir plusieurs plans, et un micro pour que le son soit de meilleure qualité. En les recevant, elle s'est mise à pleurer. Et bien sûr, elle a rejeté la faute sur les hormones qui multiplient ses émotions. La vérité, c'est qu'elle a toujours été comme ça. Skye est belle lorsqu'elle s'énerve, lorsqu'elle sourit, qu'elle rit, et même quand elle pleure.
Skye dort encore à mes côtés. Avec la nuit qu'elle vient de passer, je fais le moins de bruit possible en me levant. L'avion de Joshua arrive dans une heure, et je me suis proposé pour aller le chercher. Skye ne le sait pas, c'est pour ça que je ne la réveille pas. Pour ces retrouvailles, il a décidé de se rendre en France pour revoir tous ses amis de longues dates. Bien qu'il m'ait répété qu'il pouvait se prendre un taxi, j'ai insisté. Trouver un taxi un dimanche, à Toulouse, c'est aussi dur que de faire Koh-Lanta.
Je dépose un baiser sur son front et sort de la pièce sur la pointe des pieds. J'ai hâte de voir sa tête au moment où elle verra Joshua. Je l'aime trop cette fille, c'est un truc de fou.
Quatre heures, et de nouveaux pleurs plus tard, nous nous trouvons à la buvette du stade où a lieu le match. Loin d'être aussi grand qu'un stadium, il y a seulement des tribunes sur un côté du terrain.
Moi: C'est ici que mes parents s'entraînaient lorsqu'ils étaient encore jeunes et beaux.
J'explique à Skye ce qu'il va se passer dans les prochaines heures. Elle sirote son Ice-tea en observant la foule de gens. Depuis que ma mère lui a fait découvrir cette boisson, elle en raffole. Aux Etats-Unis, ce n'est pas une boisson qui se vend partout.
Papa: Redis encore une connerie pareille, et je te pends par le calbut sur les poteaux.
Moi: Oh papa, tu es là?
Je souris de toutes mes dents en esquivant son coup d'épaule.
Papa: Je ne suis peut-être pas une lumière en anglais, mais je comprends certaines choses. Tu as de la chance que Skye soit là, sinon je ne me gênerais pas pour le faire.
Je ris et fais la traduction à ma copine afin qu'elle puisse comprendre notre conversation, même si n'est pas pertinente.
Skye: Je peux toujours m'éloigner pour vous laisser faire vos occupations père-fils.
Cette fois-ci, j'éclate de rire tandis que mon père ne semble pas comprendre sa réponse. Ce n'est pas plus mal, j'ai envie de dire... Il balaye l'air d'une main et m'indique qu'il retourne aux vestiaires rejoindre ma mère qui se prépare. Elle est la seule dans les vestiaires féminin, et il sait à quel point la solitude l'a toujours faite angoisser.
Je me commande un autre demi (Skye m'a autorisé à faire un écart sur notre régime sans alcool pour aujourd'hui) et passe mon bras libre autour de la taille de ma belle brune. Je la mène à l'écart de tout ce brouhaha. Cet évènement est loin d'être un match officiel, et pourtant, il a réussi à rameuter un paquet de monde. Les tribunes sont presque déjà pleines. Heureusement, nous avons nos places réservées, ce qui ne nous oblige pas à rester une éternité assis avant que le match ne commence.
Je nous trouve un coin sympa à l'ombre d'un arbre à l'extérieur du stade. Je pose nos boissons au sol afin de libérer nos mains. J'embrasse Skye sur le nez et la prends dans mes bras. Elle sent si bon. Je passe ma main dans ses cheveux pour les lui masser tandis qu'elle ne me lâche pas des yeux. Elle est vêtue d'une robe noire à petites fleurs blanches qui vole au vent, avec de baskets blancs Adidas. Petit Bébé a maintenant quatre mois et demi, le ventre de Skye est joliment arrondi. Il y a à peine trois semaines, il ne l'était que sur le bas du ventre. A présent, c'est un ballon de rugby, mais gonflé. Bordel, je n'en peux plus d'attendre.
Au milieu du massage, elle se crispe et sa tête pivote sur le côté. Je pose mes lèvres sur sa nuque pour la détendre, mais ça n'a pas l'effet escompté.
Moi: Qu'est-ce qui t'arrive, mon cœur?
Skye: Il y a une fille qui me regarde trop mal.
Moi: C'est parce qu'elle n'a jamais vu de star de sa vie. Ne fais pas attention à elle.
Mes mains descendent sur son ventre. Le toucher me fait toujours le même effet, alors que je reproduis ce geste environ trente fois par minutes. Un véritable drogué, je vous le dis.
Skye: Aus... Elle s'approche de nous.
Borde, ce n'est pas possible. Faut toujours qu'on vienne me faire chier quand je nous trouve un petit moment tranquille. A la maison, avec mes sœurs et leurs copains, mes parents, Marine, son mec et Angel, nous ne trouvons plus un seul moment à nous. Frustration est le mot qui représente exactement ce que je ressens en ce moment.
Skye: Elle est là, chou.
Les effluves du parfum que j'ai longtemps apprécié m'irrite aujourd'hui le nez. Elle en a toujours trop mis trop, et je m'en veux presque de la reconnaître à son odeur. Chanel n°5, le même que ma vieille tante, mais aussi celui de Léa. Mon ex. Mon ex se tient devant nous. Elle n'a pas changé. Grande, mince, perchée sur de hauts talons avec sa robe près du corps.
Elle est belle. Elle a toujours été jolie, et personne ne peut mentir là-dessus. Mais ce qu'elle a à l'intérieur d'elle, n'est que de la mouise sèche. Elle a beau mettre tous les artifices qu'elle veut sur son visage, elle ne peut pas cacher son caractère acariâtre. Je ne peux plus me voir ses sourcils finement épilés et colorés de la couleur de ses cheveux teintés. Ça rend son expression faciale encore plus désagréable et mauvaise.
Skye ne peut pas comprendre de qui il s'agit. Le lui chuchoter alors que Léa n'est qu'à quatre ou cinq mètres ne serait pas très discret. Instinctivement, je me positionne entre elles deux. Léa a le regard rivé sur le ventre de Skye, là où mes mains étaient posées juste avant qu'elles ne nous interrompe. Je ne sais pas ce dont elle serait capable, cette folle.
Léa: Elle est enceinte?
Je souffle et lui demande d'arrêter de pointer du doigt avec dédain le ventre de ma copine. Elle a un mouvement de recul avant de se reprendre raison. Elle doit comprendre que Skye ne parle pas français par son manque de réaction. Je vous jure que si elle avait compris, Léa aurait su de quel bois elle se chauffe.
Moi: Qu'est-ce que tu veux?
Léa: Je ne sais pas. Je t'ai vu, alors je me suis dit que c'était l'occasion pour te parler.
Moi: Qu'est-ce que tu es venue faire ici? Tu cherches quoi?
J'essaie de modérer mon ton. Je suis uniquement en colère parce qu'elle a le culot de se pointer ici. Elle savait que je serais là, les informations sur ce match ont fait le tour de la ville. Je ne sais pas ce qu'elle s'imagine, mais je ne compte plus avoir de lien, même le plus minime, avec elle. Surtout pas après le coup de me faire partir comme réserviste.
Elle remet une mèche de ses cheveux d'un air faussement timide. Si je ne la connaissais pas par cœur, je pourrais presque penser qu'elle est là pour se faire pardonner. Je préfèrerai lui rire à la gueule plutôt que de l'avoir devant moi une minute de plus. Malheureusement, ce n'est pas ce qu'elle pense parce qu'elle se rapproche encore.
Léa: Je ne suis pas avec Gab. Je ne l'ai jamais été, en fait. Sauf, enfin... Tu sais.
Moi: Cool.
Léa: Austin, tu pourrais au moins me dire ce que tu penses de tout ça, non?
Moi: Ce que j'en pense? J'en ai rien à foutre.
Le pire, c'est que c'est vrai. J'ai passé tant de temps à la déteste, qu'aujourd'hui, tout ça me passe au-dessus de la tête. J'ai enfin la vie que j'ai toujours voulu. Léa peut faire ou dire ce qu'elle veut, ça n'aura aucun incident sur ma vie future.
Léa: Je ne te crois pas. Il ne t'ai jamais arrivé de penser à nous deux?
Si, mais seulement quand j'avais envie de te tuer...
Moi: Ecoute, nous deux, c'est de l'histoire ancienne. Il s'est passé ce qu'il s'est passé avant que je parte, mais à présent, j'ai refais ma vie, et je suis le plus heureux du monde. Tu peux croire ce que tu veux, je m'en tamponne pas mal le coquillard.
Mes mots sont durs et elle les encaisse en hochant la tête. Mon but n'est pas de l'accabler, mais de lui faire comprendre que je ne veux plus rien avoir avec elle. Nous avons été ensemble, je l'ai aimée au point de me rabaisser et de me perdre. A présent, elle n'est plus qu'une erreur de parcours. Un erreur, qui m'a guidée vers le sens de ma vie.
Tal, sort de ce corps...
Skye attrape le bout du pan de ma chemise ouverte. Il me suffit de la regarder dans les yeux pour qu'une nuée de papillons s'envolent de mon ventre.
Skye: Est-ce que c'est ton ancienne copine?
Moi: Ouais. Mais tu n'as pas à t'en faire, elle allait partir.
Le niveau d'anglais de Léa est assez bon pour qu'elle comprenne ce que nous disons.
Skye: Donc c'est à cause d'elle si nous avons été séparés pendant près de quatre mois?
C'est plus une affirmation qu'une question. Elle fronce les sourcils en la scrutant. Je donnerais tout pour savoir ce qu'il se passe dans sa tête à ce moment précis. Puis, son visage se détend et je sens le bout de ses doigts glisser sur mes abdos. Bordel, je dois serrer mes lèvres pour ne pas faire un geste déplacé devant mon ex. Quatre mois et demi que je n'ai rien fait avec Skye, et si ce n'est pas pour me rendre dingue, alors je me demande pourquoi est-ce qu'elle fait ça? Peut-être pour rendre folle Léa? Putain, ce que je l'aime!
Elle tend sa main vers Léa et se présente.
Skye: Enchantée, je suis Skye, la fiancée de Austin.
Léa: La fiancée?
J'ai envie de demander la même chose à ma belle brune, mais Léa a déjà les yeux figés sur la bague qu'elle porte. Ce n'est pas vraiment une bague de fiançailles, mais bordel, cette idée me rend tout chose. Skye pique, attaque là où elle sait que ça fait mal, et je la laisse faire, un sourire amoureux plaqué sur mon visage. Léa perd peu à peu sa certitude et ses mimiques extravagantes. Elle le mérite, amplement.
Plus personne ne parle après ça. Certainement parce que nous n'avons rien de plus à nous dire. Je n'ai pas envie de partir en dispute en mettant le sujet réserviste sur la tapis. Au moment où le blanc commence à devenir trop long, je prends la main de Skye dans la mienne et lâche les premiers mots qui me viennent en tête pour m'échapper d'ici.
Moi: Bref, ça a été un plaisir de te revoir, meuf. On te laisse, faut que j'aille voir les autres. Bon match, hein!
On la laisse là, ses bras ballants le long du corps. Je souris à Skye, et c'est une fois que nous avons fait une centaine de mètres qu'elle m'arrête et qu'elle me demande très sérieusement :
Skye: Meuf? Ça veut dire quoi, ça encore?
Ah ouais, Imanol a raison, faut vraiment que j'arrête de parler en verlan...
(PDV Mia)
Ethan en est à son quatrième demi quand je lui demande de s'arrêter. "Je suis avec les copains" m'a-t-il répondu quand je lui ai retiré le verre des mains tout à l'heure. La bière vendue ici n'est vraiment pas forte, mais l'odeur sous la buvette commençait à devenir très désagréable. Un mélange de transpiration, d'effluve d'alcool et de déodorant masculin. Tout ça, sous la chaleur, et retenue par la tonnelle du petit chapiteau, c'est l'équivalent d'un allé simple en enfer.
A présent, nous sommes dans les tribunes et nous sommes presque à la mi-temps du match. Mes jambes tremblent d'angoisse, et je n'ai jamais autant sué de ma vie, si bien que même mes genoux transpirent. Je ne savais pas que c'était possible, surtout lorsqu'on est assis. Faut croire que le corps humain est plein de surprises...
Séléna filme tout ce qu'il se passe autour de nous et nous oblige à quelques moments de faire coucou à la caméra. Ma cousine s'est mise en tête de créer une petite vidéo pour nous souvenir de cette journée. Tonton Bastien a réussi tous ses coups de pieds aux poteaux et s'est démené pour encourager l'équipe. Ils vont rester dormir à la maison pour la semaine, si bien que la villa va se transformer en véritable dortoir.
Ma mère n'est entrée il n'y a qu'une dizaine de minutes sur le terrain, remplaçant un type nommé Benjamin. Mon père m'a raconté qu'en vérité, il s'appelle Simon, mais à l'époque, Mathéo trouvait qu'il avait plutôt une tête à s'appeler Benjamin, et c'est resté. Ce pauvre type se fait appeler Benjamin, alors que son vrai prénom est Simon, mais tout va bien. C'est les copains, c'est l'équipe, c'est le rugby...
Pour être honnête, elle n'a pas était dingue. Elle était là, a réalisé quelques passes, et si elles les a toutes réussis, c'est la seule chose qu'elle a entreprit pour l'instant. Il a suffit de voir son visage tourné vers le gazon à son entrée aux vestiaires à la mi-temps pour savoir qu'elle n'était pas contente d'elle. Quand il s'agit de ses performances sportives, ma mère est une fichue perfectionniste. Elle ne s'autorise jamais d'être à la deuxième place, ni d'être moins bonne que la fois précédente.
Ethan: Je crois que ta mère va mal, tu ne veux pas aller la voir?
Moi: Je ne peux pas. Elle est avec toute l'équipe. Ceux sont sa famille et ses amis, ils savent quoi faire.
Ethan: Tu es sûre? Elle n'avait pas l'air dans son assiette. Ils peuvent peut-être faire une exception...
Moi: Elle doute d'elle-même, mais son équipe saura la rassurer. Je la connais, et dans tous les cas, si j'y vais, elle va s'effondrer en pleurs et vouloir abandonner. Elle flippe grave, c'est pour ça.
Ethan: Sérieux? Je ne pensais pas que c'était possible que Liv Da Costa ait peur de quelque chose...
Moi: Ça, c'est ce qu'elle essaie de montrer tous les jours, mais en vrai, elle baisse trop vite les bras. C'est pour ça qu'il n'y a rien de pire si j'y vais avec mon petit regard de merlan frit. Là, elle a besoin d'une équipe de rhinocéros affamés de victoire pour la requinquer.
La seule chose positive, c'est qu'à son arrivée, l'équipe adverse a été déstabilisée par la venue d'une femme. Ils n'ont pas osé l'attaquer violemment, et j'espère que ça ne sera pas leur objectif premier lors de cette deuxième partie de match. Nous sommes dans un match amical pour fêter les cent ans du club. Le but n'est pas de se casser les os, mais de passer un bon moment en se rappelant les bons souvenirs. Alors je croise les doigts pour ne pas qu'ils me cassent ma maman en deux. Imaginez, elle ne peut plus nous faire de chocolat chauds? Ça serait presque aussi grave que la fin du monde...
Mon père, quant à lui, a mis le feu au terrain. Auteur d'un essais et d'une grande traversée brutalement stoppée par le 3 adverse, il a fait grande impression. Il est fier comme un coucou, et je sais qu'il est en train de motivé sa troupe de rhinocéros et sa gazelle pour qu'ils soient meilleur qu'à la première période. Ils sont menés de quatre petits points. En face, ils sont loin d'être de petits chatons, alors il va falloir les bouger. Va vraiment falloir que j'arrête de regarder le Roi Lion, je n'arrête pas de faire des comparaisons animales...
Joshua arrive de la buvette, tout souriant, un grand pichet de bière à la main. Il en verse dans le verre de mon frère, et dans le verre d'Ethan puis s'assied à côté de moi.
Joshua: Toujours pas de bière, mini Da Costa?
Moi: Je te ferais dire qu'à présent, il y a un vrai mini Da Costa qui va pointer le bout de son nez. Ça serait peut-être le moment d'arrêter de me donner ce surnom stupide...
Joshua: Hmmmm... Non. Il - ou elle - finira un jour par te dépasser. Donc, toujours pas de bière?
Moi: Nan.
Je croise les bras sur ma poitrine et me renfrogne. Les bandas résonnent dans les tribunes, et les supporters entonnent des chansons typiques des stades.
Joshua: Fais pas la tête...
Au même moment, j'aperçois Mathis monter les marches des tribunes. Nos regards se croisent et il me salue de la main, tandis que je lui fais un petit coucou. Un gars le suit et même si je n'ai aucun indice sur l'identité de cet homme, j'en mettrais ma main à couper qu'il s'agit de son copain, ou d'un flirt. Je suis heureuse qu'il ait enfin pu trouver chaussure à son pied, vraiment. Nous avons avancé et muri, tout est derrière nous à présent.
Ethan: Si je n'étais pas sûr de ton amour pour moi, je serais presque jaloux.
Moi: Arrête tes conneries, Titou...
Joshua ne le laisse pas répliquer et pointe du doigt une blonde à quelques sièges devant nous, de dos.
Joshua: Tiens, regarde, la blonde là-bas, c'est Kiara.
A peine ai-je entendu ce prénom que je me tourne vers Ethan. Kiara? Bordel, c'est la fille de Simba et Nala! Vous ai-je dit que je devais prendre des congés sur le Roi Lion?
Joshua: C'était la meilleure amie de ta mère, Ethan. Il y a eu des histoires... Elle est même sortie une période avec ton père, Mia. Elle a créé beaucoup d'embrouilles. Mathéo ne pouvait pas se la voir, et moi non plus, à vrai dire. A l'arrivée de Liv, elle n'a pas tenue longtemps avant de dégager de notre cercle d'amis.
Mon père était un charo, bordel. Je l'ai toujours su, mais je n'arrive pas à l'imaginer comme ça, alors qu'il est tellement aux petits soins avec ma mère. Là, par exemple, je suis sûre qu'il est en train de la rassurer en lui glissant des gentils petits mots doux à l'oreille en lui massant les épaules.
Joshua: Je ne sais pas ce qu'elle fait là, d'ailleurs. Mathéo doit être en train de faire de l'urticaire dans les vestiaires...
Ethan: Raconte-nous d'autres trucs sur nos parents plus jeunes.
Joshua: Vous voulez m'attirer les ennuis, c'est ça?
A présent, tous les Da Costa, amis et petits amis sont tournés vers le champion de basket, près à entendre les folies de nos parents à l'époque de l'université.
Joshua: Bon sang, vous voulez que je me fasse tuer, ou quoi?
Luna: On lui dit oui, ou on attend qu'il enchaîne de lui-même?
Tout le monde rit, et Joshua boit un gorgée de bière fraîche.
Joshua: Le jour de leur 72ème jour passés en couple, Hugo a acheté 72 roses à Liv pour lui prouver son amour. Il s'est inspiré de Ross, qui avait fait la même chose, ou je n'ai pas vraiment compris... Bref, je ne me suis jamais trop intéressé à Friends de toute manière.
Je vais faire comme si je n'avais entendu pour la fin de cette anecdote. Ross l'avait fait pour tenter de reconquérir Emily, sa fiancée, parce qu'il venait de faire l'erreur de sa vie (ça, c'est ce qu'il croit, nous on connaît tous la fin) en se trompant de prénom lors de son mariage. Il n'y a pas à dire, je connais pas plus boulet que lui. Même Marine ne le surpasse pas.
Joshua: Je ne vous dit même pas à quel point elle était heureuse. Elle nous faisait croire que ce genre de démonstration ne lui plaisait pas vraiment, mais en réalité, elle adorait ça.
Pourquoi est-ce que ça ne m'étonne pas? Parce qu'elle est toujours comme ça.
Joshua: Et pour Thibault et Lilou... Qu'est-ce que j'ai en stock? Ah ouais, une fois, Lilou était tellement bourrée qu'elle s'est mise à le déshabiller, au beau milieu de l'appartement. Elle était inarrêtable, si bien qu'il s'est retrouvé en calbut. Tout le monde était mort de rire, sauf lui, bien évidemment. Il ne buvait jamais pendant les soirées, et je crois qu'après ça, Lilou s'est calmée avec le Get.
On explose tous de rire et Ethan cache son visage rougi entre ses mains.
Joshua: Pour ce qui est de Bastien, nous n'avons pas passé assez de temps ensemble pour que j'ai des dossiers sur lui. Mais si vous demandez à Liv, elle se fera un grand plaisir d'en balancer, j'en mettrais ma main à couper.
Je pouffe parce que c'est exactement ce dont elle est capable. Je suis certaine que Josh s'est contenté de raconter le moins pire et qu'on ne saura jamais vraiment tout de leur vie d'étudiants toulousains déjantés. J'ai presque envie de dire que ce n'est pas plus mal. Même si je suis très curieuse et que j'aimerai en apprendre plus sur leurs délires, ils gardent une part de secret qui me rend complètement dingue mais que j'aime bien, malgré tout.
L'arbitre entre sur le terrain le premier, suivi par les deux équipes. Mathéo, Thibault, mon père et ma mère portent fièrement l'ancien maillot de l'époque. Le club les a réimprimés exprès pour l'occasion. Mon père donne une tape sur les fesses de ma mère et le stade entier se met à rire. Ma mère, quant à elle, se met à trottiner, le rattrape et reproduit son geste, provoquant une multiplications les gloussements des supporters.
Ethan siffle avec ses doigts et Skye se met à pleurer en disant que leur amour est beaucoup trop mignon. Austin la prend dans les bras pour la réconforter et je souris. Ils sont vraiment trop adorables tous les deux. Je suis fière de mon frère et de tout ce qu'il a accompli cette dernière année, malgré tous les obstacles qu'il a rencontrés.
Ethan: Tu imagines quand tu seras enceinte? Déjà que tu passes ta vie à pleurer, je ne préfère même pas imaginer lorsque tu attendras notre bébé...
Et c'est sur cette belle remarque de mon super-copain que le match commence...
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Alors? Comment avez-vous trouvé ce chapitre? Est-ce qu'il vous a plu? 💙 Un double PDV pour plus d'amour pour cet avant-dernier chapitre avant l'épilogue... Léa était là, vous avez aimé leur altercation?👀 Et petit retour de Mathis héhé! Kiara? J'avais trop envie de la remettre pour clore tout ça😂
Que pensez-vous qu'il va se passer pour ce dernier chapitre, ce chapitre 100? C'est dingue, je n'arrive pas à y croire que c'est réellement la fin😢
Je vous remercie d'être toujours aussi nombreux à me lire et je vous souhaite un bon week-end 💙