Il est dix-neuf heures passées de quelques minutes quand la porte de l'entrée s'ouvre. Une jolie jeune femme apparaît avec deux sacs en plastiques dans les mains.
-La commande de tortillas et tacos mexicain c'est ici ? Demande-t-elle en riant.
-Merci livreur, ça fera combien ? Continué-je dans son jeu.
-On peut régler ça en nature si vous voulez. Propose-t-elle d'une voix suave.
Je rougis face à sa répartie et ne sait quoi répondre. C'est ma petite sœur qui clôt le sujet en raclant sa gorge.
-Dois-je rappeler que j'existe et ne veux rien savoir de votre vie privée. Dit-elle un peu gênée.
-Il ne faut pas rougir voyons, c'est de famille ça. S'amuse Mathilde. Bien évidemment c'était de l'humour, et c'est cadeau ne vous inquiétez pas.
-Merci Math, décidément tu es parfaite comme femme. Complimente Léa.
-Mais c'est MA femme, tu ne l'auras pas. Interviens-je.
-Ne sois pas jalouse Lulu, de toute façon ce n'est pas mon bord les femmes.
-Oh tu sais ce n'était pas le mien non plus avant de rencontrer cette belle jeune femme. Ris-je. Ou du moins je me le cachais.
-Oui et bien moi, je te dis que j'aime les garçons ! Répond ma sœur.
-Ah oui ? Tu as l'air bien sûr de toi ma petite. Tu n'aurais pas un petit ami par hasard ? La questionne Math.
-Non pas du tout. Se défend-elle beaucoup trop rapidement.
-Allez tu peux nous le dire tu sais. L'encourage ma petite amie.
-Je le connais ? Demandé-je.
-Euh... Commence ma sœur en rougissant.
-D'accord donc je le connais. Ca ne devrait pas être très dur de trouver de qui il s'agit étant donné que je ne connais pas beaucoup de tes amis.
-Mmh. Répond ma sœur en fixant l'écran de son téléphone.
-C'est Alban ? Tenté-je une première fois.
-Ah non surtout pas ! S'empresse de dire Léa.
-Bon d'accord alors... euh... Benjamin ? Essayé-je de nouveau.
-Non il sort avec Julia.
-Il ne reste que Bastien alors ! Ajouté-je victorieusement.
-Non plus. Rétorque ma sœur le plus naturellement possible.
-Mais je ne le connais pas alors ! Il n'y a que ces trois garçons que je connais.
Ma sœur ne répond pas et reste le regard fixé sur son téléphone. Pourquoi est-ce qu'elle ne me dit pas tout simplement le prénom de ce garçon puisque je ne le connais visiblement pas ?
-Il reste Maxime. Déclare Math.
-Quoi ? Mon Max ? Non jamais de la vie. Ris-je.
Mes yeux se posent sur Léa qui n'a pas bougé d'un poil à l'attente de ce prénom. Je savais bien qu'il ne pouvait pas s'agir de mon meilleur ami. Et puis quoi encore, il manquerait plus que mon meilleur ami couche avec ma petite sœur, mon dieu non. Je dévie le regard vers Mathilde et son air a l'air grave, je l'interroge du regard et elle me désigne ma petite sœur du menton. Je reporte mon attention sur la plus jeune mais je ne comprends pas vraiment où veut en venir ma petite amie.
-C'est bien ça alors, tu es amoureuse de Maxime. Reprend Mathilde.
Ma petite sœur ne répond rien mais ses joues prennent une teinte plus colorée, passant du blanc au rouge écarlate. C'est une blague ? Ma petite sœur est amoureuse de mon meilleur ami ?
-Vraiment Léa ? Demandé-je un peu trop sèchement malgré moi.
-Euh... oui enfin non peut-être.
-Ne tourne pas autour du pot.
-Oui je crois mais je ne sors pas avec lui ! Il n'est même pas au courant et je ne pense pas que je l'intéresse.
-Tu ne peux pas savoir ma petite. Répond Math.
-Wow wow wow on parle de mon meilleur ami avec ma petite sœur là. Ce serait beaucoup trop bizarre. C'est comme si je te disais que Maëva sortait avec Fabien, ça ne te perturberait pas ?
-Peut-être un peu si. Réfléchit-elle.
-Bon on mange ? Ca va refroidir. Esquive Léa.
-Oui tu as raison mais cette conversation n'est pas terminée pour autant petite cachotière. Tenté-je de plaisanter.
Je ne veux pas non plus trop être sèche, même si cette idée ne me plait pas vraiment. Je ne peux pas reprocher à ma sœur d'être tombée sous le charme de mon ami, il faut dire qu'il est pas mal c'est vrai. Puis on ne contrôle pas vraiment notre cœur, il s'attache à qui il souhaite sans demander l'avis de notre cerveau. J'en discuterai de nouveau avec elle de façon un peu plus approfondie pour avoir quelques détails sur la situation. Déjà s'il n'est pas au courant, c'est qu'il ne s'est rien passé entre eux et ça me rassure grandement. Au risque de passer pour la grande sœur chiante, même si là il s'agit de Maxime, je ferai toujours attention à qui s'approche de ma petite sœur. Je ne suis pas sûre que Max voit Léa de cette façon-là, depuis le nombre d'années que nous nous connaissons et qu'il côtoie donc Léa, il doit plutôt la voir comme sa petite sœur elle aussi que comme une possible petite amie. Je ne vais pas me prendre la tête avec cela pour le moment mais dans un sens je le connais et s'ils devaient se passer quelque chose entre eux, je sais que c'est un homme bien. Même si ce serait vraiment très bizarre pour moi et que je ne préfère pas penser à cette situation pour l'instant.
Nous passons toutes les trois à table avant que le repas ne finisse par refroidir. Nous laissons Léa tranquille durant ce moment afin d'éviter de l'embarrasser plus qu'elle ne l'est. J'aurais une conversation avec elle plus tard pour éclaircir certains points. En attendant les conversations sont plus légères, nous discutons de la journée de demain et de ce qui nous attend avec l'ascension de la dune du Pilat.
-Il faut juste que je sois rentrée un peu avant vingt heures pour ma séance de ciné avec Maëva.
-Oui ne t'inquiètes pas on sera rentrée bien avant si tout se passe bien. La rassuré-je.
-On part pour quelle heure du coup ? Demande Léa.
-Ça dépend si vous voulez d'abord gravir la dune ou manger. Répond Math.
-Manger d'abord pour prendre des force !!! M'exclamé-je.
-Et être plus lourd. Se moque ma sœur.
-Dans ces cas-là on peut partir qu'à onze heures pour arriver vers midi là-bas, on trouve un endroit pour se poser et manger avant de monter la dune et de profiter de la belle vue. Ça vous va ?
-Très bien mon amour !
-Super ça !
Après avoir établis notre programme pour demain, nous terminons de dîner. Je suis complètement naze après cette journée à parcourir les magasins. Ma petite sœur m'a complètement fatigué, comment elle fait pour avoir autant d'énergie pour arpenter les rayons des boutiques plusieurs fois ? J'étais littéralement une larve qui la suivait partout où elle allait traînant des pieds. Je jetais un rapide coup d'œil dans les magasins et lorsque j'avais fait le tour des yeux et que j'en avais marre, je me mettais dans un coin de l'espace et attendais que ma sœur ait terminé son tour elle aussi. Je me suis achetée quelques vêtements moi aussi mais en faisant attention à mes dépenses. Je les ai directement mis dans le lave-linge avant de pouvoir les porter, ils seront secs d'ici demain soir je pense.
-Qu'est-ce que vous voulez faire ce soir ? Demande Math.
-On pourrait faire un jeu de société ? Ça fait longtemps. Proposé-je.
-Bonne idée ! Répond Léa.
-A quoi tu veux jouer ? La questionné-je.
-Je ne sais pas, vous avez quoi ?
-Va voir sur l'étagère dans le coin du salon, c'est là-bas que sont rangés tous nos jeux.
-J'y vais ! S'écrie-t-elle.
-Et la table ! Elle va se débarrasser toute seule ? Râlé-je.
-Maman sort de ce corps ! Se plaint ma sœur revenant dans la cuisine.
Elle nous aide Mathilde et moi à ranger la cuisine puis retourne dans le salon afin de trouver quel jeu nous allons faire. Elle revient vers nous quelques minutes plus tard avec plusieurs boîtes de jeux. Est-ce qu'elle compte que nous jouions à tous ? Si c'est le cas, nous ne sommes pas couchées et je suis capable de m'endormir sur la table.
-Je n'arrivais pas à me décider alors j'en ai pris plusieurs. Explique-t-elle.
-On peut peut-être en faire plusieurs suivant le temps qu'on passe sur une partie. Propose Math.
Nous démarrons par le Uno. Ca fait très longtemps que je n'avais pas jouer à ce jeu ! Lorsque nous étions plus jeunes, Léa et moi, passions de longues heures à jouer à ça sur le lit de l'une ou de l'autre. Souvent ma petite sœur n'arrivait pas à gagner et elle finissait rarement de bonne humeur. Quelques fois, je la laissais gagner pour éviter qu'elle ne fasse la tête. Nous débutons donc la partie, pas de chance c'est Léa qui joue après moi et à moins qu'il y ait un changement de tour, elle va prendre beaucoup de plus deux ou plus quatre et je risque grandement de me faire insulter et subir ses foudres. Nous faisons trois parties, nous avons gagné une partie chacune, parfaite équité. Nous changeons ensuite pour faire une bonne paie. Je sais que c'est un jeu que ma petite sœur aimait beaucoup aussi lorsque nous étions adolescentes.
Nous jouons une grande partie de la soirée dans une très bonne ambiance. C'est aux alentours de minuit et demi que nous décidons toutes les trois de rejoindre nos lits afin de dormir et être en forme pour la montée de la dune demain.
PDV Mathilde :
Le réveil sonne à dix heures pile ce matin. Un début de vacances avec un réveil ce n'est pas forcément la meilleure chose que les jeunes préfèrent mais bon c'est pour une bonne raison donc ça ne me dérange pas. Je vais passer la journée avec ma chérie au bord de mer accompagné de sa petite sœur que j'apprécie déjà beaucoup, c'est une bonne après-midi qui s'annonce. Nous avons maintenant une heure pour toutes nous préparer mais avant ça il faut que je réveille la marmotte à côté de moi et que cette dernière réveille la petite marmotte à son tour.
-Ma chérie c'est l'heure. Chuchoté-je à son oreille en déposant un doux baiser sur sa joue.
-Huuuum. Grogne-t-elle légèrement.
-Il est dix heures donc si tu veux aller te venger pour réveiller ta sœur c'est le moment.
Elle se redresse d'un seul coup et me regarde l'air malicieux. Je crois avoir trouver la bonne motivation pour la faire se lever rapidement, désolée à Léa pour ce qui va l'attendre d'ici quelques minutes.
-J'y vais de ce pas ! S'exclame-t-elle.
-Ah ouais t'es comme ça, même pas un bonjour. Me vexé-je.
-Pardon bébé, bonjour. Reprend-elle en m'embrassant.
-Je préfère ça. Allez file, je vais préparer le petit déj.
Lucie enfile un short et sort de la chambre pour aller dans celle d'en face mais avant ça je la vois tourner dans la salle de bain. Je me lève à mon tour et enfile aussi un bas puis la rejoins pour voir ce qu'elle mijote. Elle est en train de mouiller un gant de toilette avec de l'eau gelée, je suppose qu'elle compte l'essorer sur sa petite sœur. C'est une bonne idée et ça mouillera moins le lit que le verre d'eau de la dernière fois. Je ris face au comportement enfantin de ma copine et après l'avoir embrassé je la laisse s'occuper de Léa et me dirige vers la cuisine.
La semaine dernière c'est moi qui me suis occupée des courses avec l'aide de Lucie, mais j'ai ajouté au panier des viennoiseries surgelées. Je vais donc en faire décongeler pour ce matin, il y en a pour un quart d'heure environ donc le temps que les filles arrivent ça devrait être bon. En même temps je me fais couler un café et sors trois verres ainsi que du jus de pomme et d'orange. Des bols avec le paquet de chocapic et du lait. Chacune choisira ce qu'elle voudra manger comme ça et Léa ne sera pas gênée de demander ce qu'il y a vu qu'elle n'est pas chez elle. Pendant que je sors le tout, j'entends un cri surgir du couloir suivit de l'explosion d'un rire.
-Aaaaaaaaah !
-Justice !
-T'es sérieuse Lu !
Bon je n'ai même pas le temps d'aller fumer ma cigarette dehors du coup, je vois Lucie arriver vers moi toute contente et fière de sa connerie.
-Alors ? Demandé-je.
-Elle a le visage trempé et elle a crié donc ça me va comme vengeance. Merci de m'y avoir fait penser.
-C'était le seul moyen pour que vous soyez toutes les deux réveillées rapidement. Ris-je.
-Peut être oui mais moi ça me va je suis contente et de bonne humeur. S'amuse ma petite amie.
-Et moi je suis trempée et de mauvaise humeur. Geint Léa.
-Oh grognon est réveillée. Se moque la grande sœur.
-Alors bien dormi ? Lui Demandé-je.
-Oui jusqu'à ce matin au réveil ! Je vous déteste ! Se plaint elle.
-Moi j'ai bien ris pourtant. Rigole Lucie.
-Pfff. Soupire la petite sœur en tirant la langue les bras croisés.
Bip Bip Bip
-Pourquoi le four sonne ? Demande ma copine.
-Tu vas voir.
-Ça sent bon en tout cas ! Se réjouit Léa.
Je sors donc le plateau avec disposé dessus trois pains au chocolat ainsi que le même nombre de croissants.
-Je ne savais pas ce que vous préfériez du coup j'ai fait les deux, s'il en reste on les mangera demain. Expliqué--je.
-Oh mon amour ! C'est adorable merci beaucoup ! M'embrasse Lucie. Et pour ma part j'aime les deux.
-Décidément tu es vraiment parfaite ! J'aimerais bien avoir un petit ami comme toi plus tard. Enchaîne Léa.
-Maxime l'est peut-être. Glissé je à son oreille en lui servant du jus de pomme.
-Je t'ai entendu Math ! Ne lui fais pas des messes basses encore moins sur mon meilleur ami. Commence Lucie.
Je recule et regarde Léa rougir, je me place donc devant elle pour que ma copine ne voit pas gêne et lui réponds.
-Je fais et dis ce que je veux, et je rigolais donc détends toi un peu.
-Ouais. Commence à bouder Lucie
Je me retourne à nouveau pour voir le visage de Léa et je la devine triste de la réaction de sa sœur. Je lui adresse un sourire réconfortant ainsi qu'un clin d'œil ce qui lui décroche un léger rictus.
-Bon vous voulez manger quoi du coup ? Demandé-je.
-Euh merci Math mais on va se servir il y a déjà beaucoup à manger. Répond Léa. On va bien trouver de quoi se remplir la panse comme il faut.
Lucie ne me répond pas ni ne m'adresse un regard. Je n'ai rien dit de méchant mais juste il faut qu'elle comprenne que c'est sa sœur et elle ne devrait pas réagir comme ça face à elle même si ça la dérange. Je disais ça en rigolant mais je voulais aussi tester la petite Léa pour voir si j'avais touché juste en disant qu'elle était tombée sous le charme du jeune Maxime et visiblement c'est le cas vu comme elle rougis dès que l'on fait allusion à lui pour elle. Je conçois aussi que ça dérange Lucie mais on ne peut pas aller à l'encontre de deux personnes qui s'aiment. Lucie et moi faisons justement partie de cette catégorie de personne qui ne devrait pas être ensemble car ce n'est pas la norme, et pourtant c'est l'amour qui importe et non l'image que la société lui a donnée. Malheureusement peu de gens le comprennent et c'est bien ça qui est triste. Tout ça pour dire que Lucie ne devrait pas s'opposer à l'amour qu'à sa sœur pour son meilleur ami, c'est seulement à eux deux de gérer ça comme ils l'entendent.
Mais bon en attendant je vais me rattraper auprès d'elle pour ne pas qu'elle me fasse la tête plus longtemps même je n'ai rien fait de mal, de toute façon j'essaierai d'avoir cette discussion avec elle en privée pour aider sa sœur qui est en train de mal vivre la situation.
Je passe donc derrière Lucie et verse du jus de pomme dans son verre aussi et pose un baiser sur sa joue. Elle esquisse un sourire, c'est déjà bien.
Je m'assois à côté d'elle et croque dans un morceau de pain au chocolat puis lui tend le reste pour qu'elle croque dedans à son tour. J'aime beaucoup faire ça, je ne sais pas pourquoi mais je trouve ça mignon de partager sa nourriture. Ça doit faire niais dit comme ça mais je m'en fou, je sais que Lucie apprécie ce genre d'attention. Ce qui ne rate pas car elle croque un bout à son tour et me sourit.
L'avantage de notre couple c'est qu'on ne se fait jamais la tête bien longtemps, on n'aime pas être distante l'une envers l'autre juste pour de simples broutilles. On se boude deux minutes et demie et après tout va bien.
Quatorze heures trente...
-Je n'en peux plus... Se plaint Léa derrière moi.
-Allez courage, on est bientôt en haut. L'encouragé-je.
-Mais c'est looooong.
-Arrête de te plaindre ! C'est toi qui a voulu qu'on soit là alors maintenant assume. Répond Lucie.
-Puis le resto juste avant la montée ce n'était pas la meilleure des idées. Ris-je.
-Non c'est vrai mais c'était bon ! Répondent les deux sœurs en même temps.
Lucie n'est pas au top de sa forme non plus, je sais que ses genoux la font souffrir mais elle ne se plaint pas trop et continue de grimper, de toute façon elle n'a pas trop le choix. Et vu où nous en sommes, ce serait vraiment bête d'abandonner maintenant. Je dois avouer que j'en ai plein les jambes moi aussi. Nous marchons encore quelques dizaines de mètres et nous pouvons enfin admirer la magnifique vue sur l'Océan.
-Waouh ! C'est magnifique ! S'exclame Léa.
-C'est bon tu as fini de te plaindre ? La taquine sa sœur.
-Ça valait le coup de souffrir ma petite ? Ris-je.
-Oui carrément ! Répond-elle heureuse.
Nous restons quelques minutes à contempler la vue avant de décider d'entamer la descente. C'est beaucoup plus rapide et moins pénible que l'ascension. Là on ne l'entend plus se plaindre la petite Léa. Je comprends maintenant pourquoi Lucie est aussi râleuse, c'est un truc de famille qu'elles tiennent d'un de leurs parents. Nous arrivons assez rapidement sur la plage et nous allons pouvoir profiter de la mer même si elle doit être encore un peu fraîche.
Dix-neuf heures...
Nous venons d'arriver à l'appartement, je suis lessivée de ma journée et c'est également le cas des filles. C'est épuisant et ça en demande de la motivation pour la grimper cette dune. On est quand même toutes les trois contentes de l'avoir fait, on l'aura vu au moins une fois dans notre vie. J'ai une heure pour me préparer et rejoindre Maëva devant le ciné. Je ne sais pas ce que les deux sœurs ont prévu pour ce soir mais j'ai l'impression que ça ne va pas être très productif. Lorsque je les ai laissé pour aller dans la salle de bain, elles étaient toutes les deux allongées chacune sur un canapé, les yeux mi-clos. Leur soirée entre sœurs va être passionnante, je le sens.
Je quitte la salle de bain quelques minutes plus tard et je reviens dans le salon afin de saluer les filles avant mon départ. Léa dort profondément, je le sais au bruit de son souffle. Lucie dort aussi mais lorsque je m'approche d'elle, ses yeux s'ouvrent. Elle est mignonne avec son air tout endormi.
-J'y vais mon cœur, bonne soirée avec ta sœur. Enfin quand la sieste sera terminée. Ris-je.
-Bonne soirée mon amour, je t'aime. Répond-elle de sa petite voix.
-Je t'aime aussi, à tout à l'heure.
Je dépose un baiser sur ses lèvres avant de me relever et de me diriger dans l'entrée de l'appartement. Après avoir enfilé mes chaussures et ma veste, je quitte le logement et descends jusqu'à ma voiture. Je suis un peu en retard mais comme Maë l'est toujours aussi, ça devrait passer. Je serai très certainement la première sur les lieux.
La circulation est à mon avantage, il n'y a pas un chat sur la route ce qui me permet d'arriver en un rien de temps au cinéma et ainsi rattraper le petit retard que j'avais avant de partir. Il est possible que je n'aie pas totalement respecté les limitation de vitesse mais c'est hyper tentant quand il n'y a pas de voitures devant nous. Je ne suis pas une adepte de la vitesse et ne dépasse jamais de beaucoup les limites autorisées. Je ne suis pas non plus inconsciente au point de mettre ma vie en danger ainsi que celles des autres usagers.
Je me gare sur le parking du cinéma et patiente dedans jusqu'à voir celle de ma meilleure amie arriver. Elle fait son apparition quelques secondes après moi, je sors donc de voiture et attend qu'elle se gare avant de la rejoindre et de la serrer dans mes bras pour la saluer. Nous échangeons quelques mots en nous dirigeant vers l'entrée du bâtiment. En faisant la queue pour acheter nos tickets, nous nous donnons des nouvelles mutuellement. Je lui raconte rapidement ma journée à la dune du Pilat avec Lucie et Léa. Nous nous installons sur nos sièges lorsqu'elle m'évoque sa vie amoureuse.