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J'ai soupiré avant de m'écrouler à terre. J'étais tellement fatiguée. En me relevant, je vis une énorme tache rouge au niveau du bas de ma robe. J'avais tant couru que j'en avais presque oublié que j'étais bel et bien blessée. La douleur était si intense. Je levai le bas de ma robe et vis une énorme blessure qui s'étendait tout le long de mon tibia. On pouvait quasiment voir ma chaire. Je sentais les larmes me monter aux yeux.
Si seulement j'étais restée dans le village, cela ne serait jamais arrivé. Je n'aurais jamais rencontré cette bête et je ne me serais pas blessé la jambe. Les claques de ma mère paraissent comme étant un lointain souvenir.
Je pris une grande inspiration. J'avais désespérément besoin de me calmer, ce n'était pas le moment pour paniquer.
Je pris une autre extrémité de ma robe et commença à déchirer toute la partie en dessous de mes genoux. Je ne l'aimais pas celle-là de toute manière donc tant pis si je venais de gâcher cette robe. J'ai eu une légère hésitation avant de faire finalement pression sur ma peau avec le bout de tissu déchiré. La douleur s'était presque intensifiée, ce qui me valut de lâcher un petit cri.
"Je ne ferais pas cela si j'étais toi." Une voix dure, mais amère, s'est fait entendre derrière moi.
Alarmée par cette nouvelle présence, je me suis retourné, tout en cherchant l'origine de la voix. Il n'y avait personne, j'ai failli croire que j'avais imaginé cette voix. J'ai finalement repéré une figure sous l'ombre dense d'un arbre au bord de la rive. On voyait seulement ses yeux qui brillaient dans la pénombre, c'était comme si le clair de lune se reflétait dans ses orbes dorés. J'ai pris une profonde respiration, la peur qui prenait peu à peu possession de mon corps, était vite remplacée par la curiosité.
"Qui est là ?" J'ai murmuré, avant de le répéter avec une voix déterminée à obtenir une réponse. "QUI EST LÀ?"
Il me fixait, ses yeux perdaient leurs reflets, son expression était devenue illisible.
"Rentre dans la rivière, l'eau aidera à laver la plaie" Il s'est exprimé de manière inattendue. L'homme toucha l'épée qui pendait à sa ceinture.
Je me suis figée.
"Est-ce que vous pouvez marcher ?" J'ai signalé de la tête que non, je ne pouvais pas. C'était comme si j'étais incapable de répondre clairement, par peur ou bien par intimidation.
Il s'est avancé vers moi et était maintenant devant moi, à près d'un mètre de distance. Je pouvais à présent voir à qui appartenait cette voix et ces yeux brillants.
Il est beau. J'ai pensé. Vraiment beau.
"Pouvez-vous me répondre ?" Il questionna formellement une expression impassible ornant ses traits parfaitement modelés.
"Euh...Oui. Oui." J'ai timidement bégayé. Son expression s'est alors adoucie. Je voyais son regard se poser sur mon corps et en particulier sur la jambe qui était blessée.
"N'ayez pas peur." Il a murmuré, comblant l'espace qui nous séparait. L'homme s'est alors assis près de moi, avec des mouvements précipités, comme s'il faisait attention à ne pas me mettre encore plus mal à l'aise.
"Qui êtes-vous ?" Lui demandai-je.
Il prit un certain moment pour me répondre, mais il a tout de même accepté de répondre à ma question. "Law."
"Law." J'ai répété, en remuant le tissu trempé de sang dans mes mains. C'était presque impossible de détacher mon attention de lui. Plus je le regardais et plus, j'avais l'impression que je ne pouvais plus détacher mon regard de lui. Sa peau. Elle était éblouissante, soyeuse, fortement hâlée. Il était si près et ça me donnait la possibilité de l'observer soigneusement.
Je n'avais jamais vu quelqu'un comme lui. Jamais. De ses cheveux sombres à ses yeux dorés.
"Et vous ?" Law me demanda, en se détournant de moi. Même sa voix était magnifique.
"Pourquoi je devrais vous le dire ?" Ai-je demandé avec prudence, en contrôlant la régularité de ma voix.
"Je ne peux tout simplement pas aider quelqu'un dont le nom ne m'est pas familier." Il m'a informé, sa bouche esquissant un léger sourire. "Ai-je tort ?" A-t-il ajouté, en inclinant sa tête en signe d'amusement ? Son extérieur qui paraissait si sérieux était donc capable d'être taquin. Il continuait à sourire légèrement.
"Non, pas vraiment" J'ai reconnu, fronçant les sourcils. "Mais vous ne pouvez pas vous attendre à une réponse directe, je ne vous connais pas, comment pourrai-je savoir si je peux vous faire confiance. Et si vous ne l'avez pas remarqué..." J'ai prononcé lentement tout en pointant ma jambe ensanglantée. "J-je rencontre quelques difficultés actuellement."
Il m'a jeté un regard en coin, tout en se mordant la lèvre, comme s'il se retenait de sourire. "C'est vrai qu'on peut appeler ça une raison valable ?"
Était-il en train de tenter de se moquer de moi ?
Cet homme est vraiment étrange.
"Mmh-Mmh." J'ai humé Va-t-il m'aider ou non ? Je vais me vider de mon sang avant même qu'il se décide à faire quelque chose !!
Sans aucun lien avec notre conversation précédente, Law me posa une question presque inquiétante. "Aimez-vous les histoires qui font peur ?"
Il est sérieux là?!
"Bien sûr" La douleur devait me faire délirer puisque je continuai encore à parler. "Je peux déjà en voir une dans un futur très proche. Elle implique que je vous frappe". Je serrais les dents, la douleur devenait vraiment insoutenable.
Il semblait presque satisfait de ma réponse. "Comme c'est mignon." A-t-il commenté, ses sourcils se fronçaient. "Donc, vous avez quoi, environ quinze ans ?" Il s'est mis à réfléchir.
Ce mec est complètement malade ! Je suis en train de souffrir !
"Dix-sept. Mais peut-être que j'aurai bientôt la chance de pouvoir fêter mes dix-huit ans si une certaine personne décide de m'aider. Ou du moins décide d'aller chercher de l'aide." Sûrement que je devrais arrêter l'ironie si ne, je ne veux pas m'attirer les foudres du brun. D'où vient cette audace ?
"Ton nom." Il exigea.
"Très bien..." Je ronchonne. "C'est T/P. Content ?"
"Très." Le brun se leva doucement. Mon cœur à fait un bond en le voyant bouger. Je ne savais pas à quoi m'attendre.
"Où allez-vous ?" J'ai crié, le ton de ma voix est devenu un peu plus aigu.
"N'avez-vous pas besoin de mon aide ?" Il a souri à mon hésitation et a saisi son sabre. J'ai bondi en arrière lorsque je l'ai vu balancé la lame tranchante en l'air. Je ne pouvais pas voir ça, il allait me tuer !
J'avais les yeux fermés, mais j'avais une sensation étrange au niveau de mon ventre, mais seulement pendant une seconde puisque j'ai immédiatement senti une fraicheur qui se rependait autour de mes pieds. Puis j'ai senti une certaine chaleur niveau du dos qui me tenait en place.
"Hein ? Quoi ? Comment ? Quand ? Pourquoi ?" J'ai frémi. J'ai senti un profond ricanement résonner dans mon dos. Ma tête se tournait vers Law, dont les yeux flamboyaient dans la pénombre. Je pouvais sentir son corps musclé quand il rigolait.
Je regardai à mes pieds. Nous étions définitivement dans le cours d'eau.
"Est-ce que vous me faites confiance ?" Je n'avais pas besoin de me retourner pour savoir qu'il était en train de sourire.
"Devrais-je ?" Mon cœur a bondi lorsque sa poitrine a vibré à nouveau, cette fois plus fort, car il était vraiment en train de s'esclaffer.
"Je suppose que vous avez raison d'être méfiante. Mais vous savez..." Il s'est penché légèrement vers mon oreille. "Je ne m'en soucie pas vraiment." Law a pris une respiration puis a commencé à marmonner quelque chose. C'était tellement rapide que je ne pouvais rien déduire. J'ai sursauté quand un tentacule similaire à celle d'une pieuvre s'est enroulée autour de ma jambe, scintillant dans un éclat méconnu de couleurs bleu corail, presque comme un reflet arc-en-ciel.
"Quoi ? L-laissez-moi partir !"
"T/P. Tout va bien." Le brun m'a rassuré, se tenant là-derrière moi, immobile, me supportant toujours dans ses bras. "Regardez."
Je n'avais aucune idée quelle sorte de sorcellerie me rendait si obéissante, mais j'étais là, à écouter un pseudo-docteur au sale caractère.
Mais en baissant le regard, je ne m'attendais sûrement pas à voir cela. La blessure profonde a été remplacée par une peau pure et lisse. C'est comme si je n'avais jamais rien eu.
"C'est de la magie ?" Je me suis mise à souffler, en fixant immédiatement son visage. "Mais comment ?" J'ai tenté de desserrer ma prise sur lui, mais mes bras sont restés attachés à sa nuque.
"C'est mon petit secret." Il ricana. Law m'aida à me remettre sur pied, je sentais enfin la légèreté sous mes pieds.
"Wow ! C'est incroyable !" Je sautillais d'un pied à l'autre, pour vérifier que j'étais réellement guérie. Je ne ressentais plus aucune douleur. J'étais actuellement aussi heureuse qu'un lapin dans un champ de carottes. Je me suis retourné vers lui, le sourire aux lèvres. "Merci beaucoup, Law." Dis-je, d'une voix douce.
Je ne savais pas si c'était mon imagination ou pas, mais je crois bien qu'il a été quelque peu déconcerté par ma réaction. Mais ce n'était pas possible. Sa bouche s'est transformée en un rictus, plutôt de travers, comme s'il ne savait pas vraiment comment il devait régir. "Pas de problème."
Je rayonnais devant lui. "Comment pourrais-je vous remercier ?" Je me suis empressée de prendre une inspiration et j'ai continué, ne laissant aucune pause pour une réponse de sa part. "Si vous avez besoin d'argent..."
"Vous pouvez nettoyer les dégâts que vous avez causés." Le brun suggéra, en pointant du doigt ses vêtements tachés de sang. J'ai attendu de voir s'il plaisantait, mais apparemment, il le pensait vraiment
"Je dois le nettoyer. Juste cela ?" Je me méfiai tout de même de sa... générosité ?
"Bien évidemment." Il a reniflé "Si c'est possible, j'aimerais que ça soit prêt pour demain soir."
"Quoi ?" Mon cerveau a complétement perdu le fil de la conversation. Il avait un certain culot.
"Ou vous voulez me remercier d'une autre manière ?" Il suggéra de manière inopportune, en penchant la tête vers la droite, alors que ses boucles d'oreilles se tintaient entre elles.
Je rougissais face à sa proposition. "N-non, idiot ! Je préférerais mourir ! Donne-moi ce haut !" Je réclamai, les yeux fixés au sol. Je tendis ma main ouverte dans sa direction, lui faisant signe de me donner son vêtement.
"Quoi, vous voulez me déshabiller maintenant ? Comme c'est coquin..." Dit-il d'une manière arrogante, un petit sourire au coin des lèvres. "Ayez un minimum de modestie !"
Mes joues ont soudain été teintées de rose comme la fleur printanière que j'avais cueillie il y a quelques jours. "Je ne le pensais pas de cette manière. Ne vous faites pas d'illusions, pervers !"
"Je vous le ferai livrer."
"Hein ?"
Le brun en face de moi se mit à rire de manière moqueuse. "Les vêtements vous attendrons demain matin."
"Oh... d'accord."
Il se mordait encore une fois les lèvres pour cacher son sourire. "On se verra à la même heure demain. Tu ferais mieux de venir... T/P-ya."
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Corrigé le 6/08/23