(En média, Alone, Pt. II d'Alan Walker et Ava Max)
Fragiles, sensibles, abîmés, cabossés,
timides et maladroits,
vous avez parcouru des chemins difficiles
mais vous avez dans le cœur
la force et les richesses de ceux qui ont souffert,
et puis cette tendresse
que tant d'autres n'ont pas...
V.H Scorp
Comme je le savais, j'ai dormi toute seule cette nuit. Charlie a discrètement quitté le lit vers minuit la nuit dernière. Je crois qu'elle a cru être discrète quand elle s'est pris le pieds dans la commode... Je ne savais pas qu'il était possible d'autant jurer dans une seule phrase. Tout ça, bien évidemment, en chuchotant.
Nous sommes tous à table. Nous prenons notre petit-déjeuner. Jason vient juste d'entrer dans la pièce. Ses cheveux bouclés sont complètement en vrac et je me retiens d'exploser de rire en me cachant derrière ma biscotte beurrée. C'est Warren qui me l'a préparée, il est adorable. Non, en vérité, il avait juste peur de me donner un couteau car hier soir, en débarrassant la table, j'ai accidentellement fait tomber un couteau, qui est passé à deux doigts de ses orteils de pieds. Bref, on était à deux doigts de partir aux urgences en plein milieu de la montagne enneigée... Accuser ma maladresse serait trop facile, mais bon, c'est ce que je vais faire.
Jake: Pour les locations, on est d'accord que tout le monde part faire du ski.
Tout le monde acquiesce tandis que je fais non de la tête.
Jake: Quoi? Tu ne veux pas faire de ski?
Ryan: Au moins, tu pourras rester avec Austin qui va passer sa journée seul sur la terrasse de la station de ski.
Qu'il m'énerve avec ça... Depuis que nous avons eu une discussion hier en faisant les courses, il ne s'arrête pas de faire ce genre de sous-entendus. J'en serais même à regretter lui avoir confié. Je sais qu'il agit de la sorte pour me pousser à lui parler, mais ça me met plus mal à l'aise qu'autre chose. Peut-être que le regard sanglant que je viens de lui lancer lui remettra les idées en place et qu'il arrêtera.
Moi: Je n'ai pas dit que je ne voulais rien faire. J'aimerai juste faire du snow.
Jason: C'est mieux comme ça. Après tout, tu lui aurais empêché de choper les nanas.
Austin: Hors de question que je reste sur la terrasse, de toute manière. Je veux être avec vous aussi!
Imanol: Arrête mec, tu ne sais même pas skier.
Austin: Tu me prends pour un demi poney ou quoi?
Imanol: Ça va, je déconne.
Andy: De toute façon, tu ne feras rien du tout. Le coach veut que tu sois de nouveau sur pieds le plus rapidement possible. Alors pas d'activité physique.
Austin: Vous faites chier les gars! Qu'est-ce que je vais faire moi?
Warren: Tu vas bronzer, en compagnie de magnifiques américaines.
Austin: Sans façon.
Il a dit sans façon.
Charlie: Laissez-le tranquille. C'est aussi ses vacances.
Il lui offre un sourire en guise de remerciement. Mais c'est sûr Austin ne pourra rien faire. Il a enlevé son attelle très récemment, ce n'est pas le moment pour se blesser à nouveau.
Jake: Et sinon, pourquoi tu veux faire du snow Skye?
Moi: Je préfère, simplement.
Charlie: Mais les pistes du snow ne sont pas les mêmes que celles de ski... On ne sera même pas ensemble.
Jason: De toute façon, toi aussi tu ne seras jamais avec nous vu que t'es trop nulle.
Même ensemble, Jason continue de lancer des piques à Charlie. J'espère qu'elle ne se vexera pas à force... Elle qui aime les contes de fées et les couples parfaits dans les films, avec Jason, c'est tout le contraire.
Charlie: Tu resteras avec moi alors. Faudrait pas que je me fasse mal et que tu sois trop loin pour me venir en aide.
Heureusement qu'elle n'a pas perdu son répondant. Jason se décompose puis hoche la tête en plongeant son regard dans sa tasse.
Warren: C'est ça de dire de la merde tout le temps, mec. Elle te tient par les couilles. Et puis, on s'attendra en bas des pistes.
Il grommelle quelque chose puis finit sa tasse avant de se lever et de la mettre dans l'évier. Une fois que nous avons fini de déjeuner, je monte à ma chambre. Les autres débarrassent et font la vaisselle. J'en suis dispensée car j'ai fait le repas avec Austin hier soir. Je sors mes affaires chaudes de ma valise et les jette sur mon lit. Je les avais déjà préparées dans une poche alors je sais que tout y est. Je m'apprête à enfiler un leeging de sport lorsqu'on toque à ma porte.
???: C'est Austin. Je peux entrer.
Austin?
Moi: Hum... Attends, je finis d'enfiler mon bas.
Je m'attendais à une blague douteuse à la Austin mais il ne dit rien et patiente derrière la porte. Je me demande ce qu'il veut... Ce n'est pas son style de venir me parler en privé alors qu'il y a tout le monde en bas.
Moi: C'est bon, tu peux venir.
Il entre dans la pièce puis referme derrière lui en posant la main sur la porte, de sorte à la retenir le plus possible pour ne pas faire de bruit. Mais qu'est-ce qu'il lui prend?
Moi: Qu'est-ce qu'il se passe?
Austin: Il faut que tu m'aides.
Moi: Dans quelle merde tu t'es foutu, encore?
Il secoue la tête en ricanant.
Austin: Mais non, rien de grave. Je voudrais juste que tu me prennes un snow et un pass comme toi. Je ne veux pas rester à rien foutre alors que vous vous amusez. Et puis, mon épaule va très bien, je peux la bouger dans tous les sens, regarde.
Il se met à faire des rotations en avant et en arrière avec son épaule, mais je l'arrête avant que ça ne dérape. J'ai bien trop peur qu'il lui arrive quelque chose de mal. Si Warren a pu éviter l'hôpital avec le couteau, je veux éviter l'hôpital à Austin avec son épaule.
Moi: Hors de question, tu ne m'auras pas. Tu passeras une bonne journée au soleil, et tu seras reposé pour la soirée qui nous attend ce soir.
J'enfile ma combinaison de ski par-dessus mon legging et mon tee-shirt sans attendre sa réponse. D'ailleurs, il n'en donne pas. Il a dû comprendre que je ne flancherais pas. Je reste sur mes positions: pas de snow pour Austin.
Il s'affale sur le lit, bien décidé à ne pas laisser tomber. Je ne fais pas attention à lui, et glisse la fermeture éclair de ma combi jusqu'à mon nombril. Je l'ai achetée l'année dernière et j'adore le fait qu'elle soit aux couleurs des années quatre-vingts avec ce violet, ce rose et ce bleu canard délavés. Pourtant, elle est toute neuve, c'est juste fait exprès.
Austin: Wow, très années quatre-vingts.
Moi: Je te ferais dire que t'as presque la même, sauf que la tienne est réellement des années quatre-vingts.
Austin: Quoi? Qu'est-ce que tu racontes?
Moi: Imanol m'a dit qu'il t'avait passé la combi de son père. Et l'année dernière il l'avait filée à Jake. A moins qu'il s'en soit acheté une nouvelle, c'est la même.
Austin: Merde, je n'ai même pas pensé à l'essayer lorsqu'il me l'a donnée.
Moi: Raison de plus pour ne pas aller sur les pistes alors.
Austin: Tu déconnes? Raison de plus pour y aller! On va trop avoir un style d'enfer. Je fonce me changer. Merci, meuf!
Meuf? What the fuck?
Je n'ai même pas le temps de lui dire que je n'ai pas accepté qu'il a déjà claqué la porte après être parti en courant. Je soupire puis plonge mon casque et mes lunettes dans mon sac de sport avec mes gants et un protège oreilles. Je prends mes lunettes de soleil et sors de la chambre pour laisser Charlie se changer tranquillement lorsqu'elle montera.
Je descends les escaliers et je suis étonnée de voir Ava et Jason déjà prêts.
Moi: Vous êtes déjà là?
Jason: Ouais. On n'a pas aidé à ranger, en fait.
Ava: Non, ce n'est pas vraiment ça. Faut tout dire, Jason, sinon on se fait passer pour des glandeurs! On a aidé, mais ils nous ont virés parce qu'on s'est amusés à se jeter toutes les miettes de pain que venait de rassembler Shana.
Jason: Et Warren nous a viré de la cuisine.
C'est vrai que dit comme ça, ils ne passent pas du tout pour des glandeurs...
Moi: Je ne sais pas ce qu'on va faire de vous...
Ava: C'est exactement ce qu'à dit Ryan. Vous n'êtes pas meilleurs amis pour rien.
Je secoue la tête puis enfile mes baskets. Je pose mon sac de sport dans l'entrée pour ne pas les oublier.
Moi: Tu n'aurais pas de la crème solaire s'il te plaît? J'ai oublié la mienne.
Jason: De la crème solaire? Tu ne pouvais pas tomber mieux, elle en a une valise pleine.
Je fronce les sourcils tandis qu'Ava me dit de laisser tomber en fouillant dans son sac pour m'en tendre un tube. Je m'isole en me plaçant devant le miroir de l'entrée pour m'en étaler proprement sur le visage. Je jette un coup d'œil à Ava et Jason, puis, quand je suis sûre qu'ils ne font pas attention à moi, en prends un peu pour m'en mettre sur le sommet de mon crâne en évitant le plus possible d'en mettre dans mes cheveux. S'il y avait eu Austin, il aurait dit: "Encore un secret"...
J'enfonce mon bonnet sur la tête puis rejoint les autres qui préparent une poche avec la nourriture. Pour faire des économies, nous avons préféré prévoir nos propres sandwichs plutôt que de payer des trucs immangeables à la station, et trois fois trop cher. Ce sont des attrapes touristes. On est plus malins que ça.
Sans changer les groupes de véhicules, nous partons en direction la station de ski. Elle n'est pas très loin, mais étant donné qu'il est déjà dix heures du matin, beaucoup de personnes risquent d'être arrivés. On risque de mettre du temps à se garer et à récupérer les forfaits et les skis. Comme je l'avais deviné, malgré sa tenue des années quatre-vingts, Austin est celui qui a le plus de classe. Comment est-ce possible qu'en tenue de ski, celle qui est la moins saillante et moins sexy, il soit parfait. Surtout qu'elle n'est même pas à lui de base...
Pendant tout le trajet, je pèse le pour et le contre. Si oui ou non je prends un forfait et la location pour lui... Je ne sais pas pourquoi ça me turlupine. Je ne devrais pas autant douter. Austin ne doit pas faire d'activité physique. Donc pas de ski, pas de snow, rien de physique. Il s'est enlevé l'attelle il y a tout juste une semaine, il suffirait d'une chute, même minime pour que l'épaule se déplace à nouveau. Je m'en voudrais énormément car tout le monde fait en sorte qu'il respecte ce repos.
S'il se fait mal, même s'il est grand et qu'il fait ce qu'il veut, la faute retomberait sur moi car c'est avec moi qu'il est allé, et c'est avec moi qu'il est tombé. Et puis, imaginez, s'il se fait mal, c'est pas avec mes trois kilos de muscles que je vais soulever ses soixante-dix kilos.
Non je ne dois pas accepter.
Mais d'un autre côté, je sais que ça lui ferait plaisir. J'ignore s'il avait l'habitude de partir à la neige avec sa famille en France, mais j'imagine que tout ça doit lui manquer. Rester seul sur une terrasse à regarder ses potes descendre les pistes en s'amusant, ce n'est pas divertissant. Il a toujours été là pour moi, et je me dois de le remercier en acceptant. Et puis, on s'amusera bien tous les deux, on dévalera les pentes tous les deux, loin des regards de nos amis.
Je ne sais vraiment pas quoi faire... Je ne dois pas... Et en même temps, je dois.
Je n'ai toujours pas donné ma réponse à Austin alors que je me retrouve au guichet de snowboard. Le saisonnier me demande combien je veux de forfaits, et combien je veux de location. J'expulse tout l'air qui contenait dans mes poumons et me lance.
Moi: Bonjour, un forfait pour la journée et un autre pour la demi-journée. Avec deux locations, s'il vous plaît.
Il me fait patienter et m'imprime nos badges. J'ai décidé d'opter pour la demi-journée pour qu'il ne prenne que la moitié des risques. Il aura deux fois moins de temps pour se blesser et pourra s'éclater sur un bon nombre de piste. En vrai, ce genre de choses ne se vérifient pas. Je suis sûre qu'il pourrait continuer l'après-midi, mais c'est encore moins prudent. Je sais qu'il saura profiter de la mâtinée et qu'il ne m'en voudra pas. Enfin, j'espère.
Je rejoins nos amis qui sont rassemblés dans un coin. Jake est le seul à faire la queue dans celle pour le ski. Ils attendent tous qu'il revienne pour les locations. Et vu le monde qu'il y a, ils risquent d'encore attendre une bonne demi-heure.
Moi: Bon, moi je vais y aller. Je vais chercher mon matériel et je fonce sur les pistes.
Andy: C'est ça, fait la maligne.
Moi: T'avais qu'à venir faire du snow avec moi au lieu de faire comme ces moutons!
Andy: Bah je sais pas en faire.
Moi: C'est comme le skate, sauf que ça fait vachement moins mal quand tu tombes.
Andy: Une prochaine fois alors.
Austin m'envoie un signal des yeux et j'essaye de lui faire comprendre qu'il peut venir. C'est vraiment un échange bizarre, j'espère que nos amis ne font pas attention à nous sinon ils vont se demander ce qu'il se passe...
Austin: Je viens avec toi, l'entrée de la terrasse est du même côté.
Nous saluons nos amis et nous montons les escaliers remplis de neige pour aller récupérer notre équipement à l'intérieur du grand bâtiment.
Austin: Merci beaucoup Skye. Je te revaudrais ça.
Moi: Ce n'est rien. Je n'allais pas te laisser seul à glander. Par contre, promets-moi une chose.
Austin: Je t'écoute.
Moi: Tu feras très attention et tu ne prendras pas de risques pour rien. J'ai beau avoir un an de moins que toi, tu restes sous ma responsabilité. Je me sentirais énormément coupable si ta blessure s'aggravait à cause d'un choc ou d'une chute mal amortie.
Austin: Ne t'en fait pas pour moi, tout va bien se passer. On va s'amuser comme des fous.
Je lève les yeux au ciel puis lui tend son forfait et son billet pour l'équipement. Pour Austin, j'ai pris l'équipement complet qui comprenait le casque en plus. Il n'en avait pas pris. Je tiens le mien dans ma main en tentant de me repérer pour trouver un banc.
Austin: Par contre, tu restes avec moi, hein? Les stations de ski ici sont démesurées comparaît à celles que j'ai pu voir jusqu'à présent en France. De toute façon, les États-Unis c'est vraiment le pays de la démesure.
Je le laisse parler tout seul pendant que je m'assieds sur un banc. Nous venons de récupérer les snows et je profite d'avoir ce siège à mes côtés pour bien lasser mes boots. Il fait de même avec les siennes.
Quand nous sortons complètement de la station, nous nous retrouvons les pieds dans la neige, de l'autre côté. Il y a du monde partout. Certains dévalent les pistes, d'autres chutent, glissent. J'aime être ici.
Tout en faisant attention de ne pas percuter par un apprentis skieur qui ne maîtriserait pas encore tout à fait le freinage, on se met sur le côté et accrochons chacun notre snow à nos boots. Il m'aide à bien le serrer et vérifie que tout est bien clipsé. Je retire mes lunettes de soleil que je range dans la poche qui se situe au niveau de ma poitrine pour enfiler mon casque et mon masque. Il fait de même, nous plongeons dans un parfait anonymat.
Moi: C'est bon, là, on est parfaitement méconnaissables.
Austin: Tu oublies qu'on porte tous les deux une tenue qui date de quelques années seulement après la formation d'ABBA. A aucun moment, on ne passe inaperçu.
Moi: Bon... Alors dépêchons-nous de nous rendre au remonte pente, qu'ils n'aient pas le temps de nous voir.
Je me dépêche de clipser mon second pied puis, m'élance jusqu'au remonte pente. Il n'est qu'à une dizaine de mètres mais je savoure la première glisse de l'année. C'est si bon de se retrouver ici. Chaque année, je passe mes plus belles journées dans cette station, et celle-ci est d'autant plus belle car Austin est à mes côtés.
Je tente de passer outre le fait qu'il risque de se blesser à nouveau et profite de cet air frais qui vient percuter mon visage. Je pose mes mains gantées sur mon masque pour bien l'ajuster et fait de même avec celui d'Austin, qui était trop sur le côté à mon goût. Peut-être que ce détail n'était pas vraiment indispensable, mais j'en avais envie.
Tranquillement, je commence à faire la queue. Austin me rejoint quelques secondes plus tard. Il me sourit puis me remercie une nouvelle fois d'avoir accepté et d'avoir fait ça pour lui. Son sourire est la seule chose que je peux clairement apercevoir de son visage, ce qui le rend encore plus unique et charmant. Son sourire est la clé de sa beauté. Même si ses yeux y sont aussi pour beaucoup. Et ses cils. Ses cheveux. Et ses fesses. Putain.
Ce garçon est tellement parfait que j'ai vraiment du mal à croire Ryan. Il me disait que ça se voyait qu'il se passait un truc entre nous. Une sorte d'étincelle. Même Steeve disait qu'il voulait avoir l'opportunité un jour de regarder une fille de la même manière dont Austin m'admirait. Comment me regarde t-il? A part avec ses magnifiques yeux de couleur paradis, je ne vois pas.
~~
Une fois en haut, nous descendons de nos sièges à la hâte. Je me réceptionne à la perfection, tout le contraire d'Austin qui est déséquilibré et qui tente de se rattraper en faisant de grands mouvements avec ses bras. Pitié, pas son épaule! Il parvient tout de même à se stabiliser tandis que mon cœur bat à toute allure. Qu'il ne me fasse plus une frayeur pareille!
Moi: Tu fais hyper attention, hein? Et tu m'attendras à la fin de la piste, c'est nul de remonter seule.
Austin: Attends, d'abord il faut que je te dise quelque chose... Tu vas rire.
Je ferme les yeux pour tenter de garder mon calme. Pourvu qu'il ne me dise pas une mauvaise nouvelle parce que déjà que je suis de tempérament stressée, je le suis encore plus avec les conneries que ce garçon me fait faire.
Moi: Dis-moi.
Austin: En fait, je n'ai jamais fait de snowboard. J'avais trop envie d'essayer alors je me suis dit que ce serait l'occasion.
Je grimace en retirant mon masque de mes yeux. Il va me faire péter un plomb. Beaux yeux ou non, je vais le buter.
Moi: Attends... TU TE FICHES DE MOI, C'EST ÇA?
Austin: Non, mais ça a l'air vachement cool.
Il se laisse glisser sur le côté, puis commence à dévaler la pente. Heureusement qu'elle n'est pas encore trop pentue et qu'il ne va pas vite. Il veut vraiment me déclencher une crise cardiaque ou quoi?
Moi: Et moi qui m'inquiète pour toi, t'en as rien à foutre en fait!
Austin: Mais non, pas du tout. Je te promets de faire attention.
Moi: Arrête-toi Austin. Il faut que je te parle.
Il essaye mais n'y arrive pas. Il plie ses genoux, lui donnant encore plus de vitesse. Il semble paniquer, remue à nouveau les bras – pitié, pas son épaule – tout en accélérant, malgré lui. Ce n'est certainement pas comme il s'y prend qu'il va réussir à freiner... Je me lance à sa poursuite, bien décidée à stopper cette mascarade. Il est vraiment inconscient, ma parole! Je l'attrape par le bras et l'immobilise brusquement en le tirant par le bras.
Moi: Arrête tes bêtises maintenant! Pourquoi tu as voulu faire ça si tu n'en avais jamais fait? T'es complètement con!
Beaucoup trop énervée, les mots s'échappent de ma bouche. J'ai rapidement envie de m'excuser, mais je ne veux pas perdre mon peu de crédibilité. Déjà qu'il est à moitié mort de rire, je veux qu'il comprenne que je suis très sérieuse. Il semble prendre ses gestes à la rigolade, mais ça ne fait rire que lui.
Austin: Détends-toi, c'est les vacances. Il fait beau. Laisse-moi découvrir cette activité. Et puis, je sais très bien faire du skate. Comme tu l'as dit à Andy tout à l'heure, le snow, c'est comme le skate, sauf que les chutes sont mieux amorties.
Moi: Ce n'est pas pareil pour toi! Tu sors d'une grosse blessure! Les gars m'en voudront terriblement si tu te blessais à nouveau!
Austin: Ce n'est rien. Ne dramatise pas, on va s'amuser.
Moi: Non, je ne trouve pas ça drôle du tout. Donc maintenant, vu qu'on n'a fait tout juste quelques mètres, on va la remonter à pieds et redescendre avec le remonte pente. Et puis, tant pis, je remonterais.
Austin: Mais non, tu vas voir, ça va être mortel.
Ne me dis pas que ça va être mortel, je vais me mettre à pleurer...
Il ne me laisse pas le temps de répliquer, il tourne la planche pour se mettre dans le sens de la descente. Il fait un petit saut pour sortir de ses traces, puis s'élance dans la piste enneigée.
Moi: NON! AUSTIN!!
Aussitôt, il se met à rire. Je me lance à sa poursuite, n'ayant qu'un seul but: l'arrêter, par tous les moyens.
Beaucoup plus agile que je ne le pensais, je me rends compte que ses gestes sont maîtrisés, et que ses virages sont pris à la perfection. Je peine même à le rattraper. Il se permet de prendre quelques bosses pour sauter et tourner, comme le ferait une personne aguerrie. C'est clair, il se foutait de ma gueule depuis le début.
Moi: Je vais te buter!
Il se tourne et me tire la langue, heureux de m'avoir menée en bateau. Je le suis, beaucoup moins stressée que tout à l'heure. Je ne peux m'empêcher de lui crier un "enfoiré!" auquel il répond un petit rire craquant. Je ne l'avais pas vu venir celle-là. J'y ai vraiment cru.
J'admire sa démarche détendue tandis que je le rejoins. On termine la descente aux coudes à coudes. Lorsque le dénivelé est bien moins important, je lui donne un coup dans le bras pour lui faire comprendre que ça ne m'a pas plu. Il ne se dérange pas de m'en remettre un, mais celui qu'il me donne, beaucoup plus puissant, me fait tomber dans la neige. Il s'arrête et en profite pour me recouvrir de neige dans son freinage. Je ris à gorge déployée en lui rendant la pareille. Je lui crache même la neige qui s'était immiscée dans ma bouche et qui n'a pas eu le temps de fondre.
Austin: Charmant.
Moi: Tu l'as mérité.
Austin: Rho, c'était une petite blagounette.
Moi: Ce n'était pas drôle. Je me suis inquiétée.
Austin: Tu t'es vraiment inquiétée? Je pensais que tu allais me démasquer.
Moi: Bien sûr! Quelle personne n'aurait pas angoissé dans cette situation?
Austin: Mhh... C'est vrai.
Moi: Bon, aide-moi à me relever maintenant.
Je lui tends ma main gantée tandis qu'il me relève sans difficulté. Au passage, je lui mets un coup de casque dans le sien, juste pour avoir le dernier mot. Tout en riant, je le laisse en plan et termine la descente en prenant le maximum de vitesse.
Moi: Le dernier en bas doit un secret à l'autre!
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Alors? Cette sortie neige?😏 Comment l'avez-vous trouvé? Ne sont-ils pas grandioses😉Hâte de vous partager les prochains chapitres! J'espère en tout cas que celui-ci vous aura plu, et que nos deux "amis-on-ne-sait-pas-trop-ce-qu'ils-sont" vous auront bien fait rire!💙
La suite arrive le 17 octobre, avec un PDV Austin! Il ne reste plus que 4 chapitres de PDV USA avant de retourner en France, mais ne vous en faites pas, le plus gros n'est pas encore arrivé! Petit indice pour le prochain chapitre: Nouvel An (bon, tout le monde s'en doutait un peu 😉)
Suivez-moi sur Instragram pour avoir en avant première des petits extraits de chaque chapitres (athlete69.wtp) Je viens juste de passer la barre des 300 abonnés! C'est ouf parce que ça ne fait que deux mois que j'y suis dessus et que je n'ai pas encore posté trop de contenus sur ma page (ça arrive, ça arrive)😉
Pour ce qui concerne la suite, les parties de PDV USA/PDV France seront bien plus courtes. J'ai préféré opter sur 3-4 chapitres d'un PDV France, puis 3-4 chapitres PDV USA pour limiter le temps d'attente. Mais aussi pour délimiter chaque gros moments!! Trop hâte de vous faire découvrir tout ça!💙
Gros bisouuuus💙💙💙