Les Royaumes d'Eredjan 1 - La...

By marinecrivain

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Saillans et Elenith, Nord et Sud de l'Île d'Eredjan, deux royaumes qui s'affontrent depuis cinq siècles, deux... More

Avant tout
Partie 1
Partie 2
Partie 3
Partie 4
Partie 5
Partie 6
Partie 7
Partie 8
Partie 9
Partie 10
Partie 11
Partie 12
Partie 13
Partie 14
Partie 15
Partie 16
Partie 17
Partie 18
Partie 19
Partie 20
Partie 21
Partie 22
Partie 23
Partie 24
Partie 25
Partie 26
Partie 27
Partie 28
Partie 29
Partie 30
Partie 31
Partie 32
Partie 33
Partie 34
Partie 36

Partie 35

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By marinecrivain

Une lune immense brillait dans un ciel d'encre, sans aucune étoile dans cette nuit d'été. Le château des Rois de Saillans s'endormait peu à peu. Garance était assise face à la fenêtre dans l'obscurité, vêtue d'une longue chemise de coton blanc. Elle brossait lentement ses longs cheveux bruns.

Ses pensées volèrent jusqu'à Galahaad, elle l'avait à peine croisé. Depuis deux jours, il semblait occupé à faire que leur mariage soit une fête réussie. Il passait beaucoup de temps enfermé dans le bureau accompagné du Roi et d'Eliam, pour assainir les relations des deux hommes. Ses efforts commençaient à payer, le dîner s'était relativement bien passé. La famille s'était retrouvée autour des futurs époux. Acôme n'avait fait aucune remarque à la jeune femme. Galahaad rayonnait. Eliam, passablement éméché avait régalé l'assemblée d'anecdotes amusantes sur sa vie de marin. Garance avait découvert un conteur doué et plein d'humour. Pourtant, chacun avait soigneusement évité le regard de l'autre. Même Adrissa, sombre et inquiète depuis des semaines s'était quelque peu déridée.

Garance attendit qu'il n'y ait plus un bruit avant de poser sa brosse et de se lever. Elle se glissa jusqu'à la porte et l'ouvrit en silence. Le couloir était désert, aucun bruit ne lui parvenait, que ce soit des étages ou du rez-de-chaussée. Aucune lumière sous la porte des chambres de Galahaad et d'Eliam. Les battements de son cœur se mirent à raisonner dans ses tempes. Et s'il était de nouveau partit s'enivrer toute la nuit ?

Garance referma délicatement la porte de sa chambre. Elle traversa le couloir sur la pointe des pieds jusqu'à la chambre d'Eliam. Elle n'hésita pas un instant avant de l'ouvrir et de se glisser à l'intérieur de la pièce. Plongée dans l'obscurité, seule la pâle lueur de la lune rompait la pénombre. En découvrant le lit fait, la pièce vide, son cœur s'emplit d'une immense tristesse. Elle s'adossa à la porte et poussa un long soupir; la pièce était emplie du parfum d'Eliam, l'espace raisonnait de sa présence. Elle s'avança vers le lit à baldaquin et frôla la couverture des doigts. Elle pouvait imaginer son corps massif blotti entre ses draps. Elle contourna le lit et s'avança jusqu'à la fenêtre, son regard se posa sur la ville qui s'éteignait sous ses yeux. Elle avait la sensation qu'une horloge s'était mise à résonner dans sa tête. Il ne lui restait que quelques heures avant qu'elle ne doive assumer ses choix, il ne lui restait que quelques heures pour vivre ce à quoi elle rêvait.

- Va-t-en !

La jeune femme tressaillit puis se figea, ses yeux cherchant la provenance de la voix rauque d'Eliam. Elle le devina, avachi dans un canapé qui faisait face à la cheminée. Elle ne voyait de lui qu'un bras tenant un verre.

- Je t'en supplie... Va-t-en, répéta-t-il d'une voix encore plus éraillée.

Garance ne répondit pas mais s'approcha de lui, lentement, sans précipitation. Les battements de son cœur s'apaisèrent, un étrange calme s'empara d'elle. Elle contourna le siège et le découvrit allongé, torse nu, seulement vêtu de son pantalon de cuir noir. Un sourire narquois étira les lèvres d'Eliam, mais ses yeux restèrent éteints.

- Ce n'est vraiment pas le moment de venir m'agacer, Petite Princesse.

- Je t'ai déjà dit de ne pas me nommer ainsi. Répondit-elle d'une voix calme et posée.

- Que viens-tu faire ici ? demanda-t-il alors que son sourire quitta ses lèvres.

La jeune femme ne répondit pas, elle posa ses mains sur l'encolure de sa chemise de nuit et ses longs doigts déboutonnèrent le premier bouton. Elle vit Eliam déglutir :

- Que fais-tu ? dit-il d'une voix brisée.

La jeune femme ne répondit pas plus et s'attaqua au deuxième bouton. A cet instant, un flot de lave brûlante se répandit dans les veines d'Eliam, il laissa tomber son verre à terre en se relevant brusquement. Un éclair de fureur passa dans ses yeux. Ce fut au tour de Garance de déglutir, s'il tentait de l'intimider c'était réussi entre son regard fou et son pantalon qui tombait trop bas sur ses hanches. Mais elle ne laissa rien paraître et poursuivit le déboutonnage de son vêtement. Eliam fit un pas de plus et la saisit brutalement par les épaules.

- Bon sang Garance ! Que veux-tu de moi ?

La jeune femme figea son regard dans celui d'Eliam. Le Prince était déstabilisé, intrigué et bouleversé par la détermination qui brillait dans les yeux de la femme qu'il aimait.

- Je suis à toi et tu es à moi.

- Non, tu ne seras jamais à moi... Dois-je te rappeler que tu épouses mon frère demain ?

- Demain je deviendrai l'épouse de ton frère, dans quelques années je serai Reine de Saillans, puis je récupérerai Elenith... Mais cette nuit je suis à toi et tu es à moi, répéta-t-elle comme si elle scandait une litanie.

Les mains de la jeune femme quittèrent sa boutonnière pour se poser sur les joues rugueuses de barbe d'Eliam. Elle se laissa emprisonner par son regard azur. Eliam fit glisser ses paumes sur les hanches de Garance. Il secoua la tête, au supplice.

- Arrête de me torturer, murmura-t-il.

Garance fit glisser ses mains dans les boucles brunes trop longues d'Eliam.

- Il ne nous reste que cette nuit... Ce devait être toi....Ce doit être toi, chuchota-t-elle alors que son souffle frôlait les lèvres d'Eliam.

- Crois-tu que ce soit nécessaire de nous imposer plus de souffrance ?

Garance se coula contre lui, il tressaillit en sentant le corps de la jeune femme se blottir dans ses bras et ne put s'empêcher de resserrer son étreinte.

- Eliam, j'ai besoin de toi, j'ai besoin d'être à toi cette nuit, je veux t'appartenir, murmura-t-elle, les lèvres contre sa peau, humant son odeur.

Il se détacha d'elle, et releva son visage en prenant son menton entre ses doigts, avec une douceur qui ne cadrait pas avec sa carrure. Quand il croisa ses prunelles de cendre, il perdit définitivement la tête. Malgré la culpabilité, malgré le taux d'alcool qu'il avait constamment dans le sang, malgré la souffrance, ses sens furent submergés. Il revit son visage la première fois qu'il l'avait rencontrée dans l'océan, puis le moment où elle avait révélé la perfection de son visage face au Roi. Il se souvint de sa force, de son courage, de sa fragilité et de ses peurs. Son corps réclamait leurs baisers, leurs étreintes. Sa tête lui hurlait qu'elle était à lui, ses veines brûlaient du désir de la posséder. Il posa ses doigts sur les boutons de sa chemise de nuit et commença à les ôter un par un. Puis il fit lentement glisser le tissu sur les épaules de la jeune femme, jusqu'à ce que le vêtement tombe par terre.

Devant la perfection de son corps d'albâtre, il eut le souffle coupé, les battements de son cœur redoublèrent. Il prit les mains de la jeune femme, la fit avancer d'un pas vers lui et posa ses paumes sur son torse.

- Je suis à toi Garance, pour cette nuit et pour l'éternité, dit-il avant de prendre ses lèvres.

La jeune femme gémit quand leurs souffles se mêlèrent. La mémoire de leurs corps, guidaient chacun de leurs gestes, retrouvant une intimité qu'ils avaient partagé durant des mois. Il saisit ses hanches, la plaqua contre lui, déclenchant une nouvelle vague de désir qui déferla dans ses reins. Garance glissa ses mains derrière la nuque d'Eliam. Il la hissa dans ses bras tandis qu'elle nouait ses jambes autour de sa taille. Leurs lèvres se détachèrent, Eliam figea son regard dans celui de Garance. Il ne posa aucune question mais ses yeux lui demandèrent son assentiment.

- Je t'aime, répondit-elle dans un murmure.

Il prit de nouveau ses lèvres et l'emmena jusqu'au lit. Quand il la déposa sur les draps, elle frissonna non pas de la fraîcheur de la nuit sur sa peau nue, mais du manque d'Eliam contre elle. Son regard se figea dans celui du jeune homme, ses yeux brillaient d'un tel nuancier de sentiments : souffrance, besoin, désir, que son ventre se noua. Debout, face à elle, torse nu, les mains sur la boutonnière de son pantalon, elle le trouva magnifique. L'été avait doré sa peau, donnant à son regard un intense éclat. Le poids qu'il avait perdu, n'enlevait rien à sa carrure immense et à ses larges épaules. Il ôta d'un geste le reste de ses vêtements. Les deux amants eurent un temps d'arrêt. Jamais ils n'avaient été tous les deux entièrement nus, face à face. Le souffle court, Eliam s'avança vers la jeune femme. Le matelas s'enfonça sous son poids, tandis qu'il s'allongeait doucement au-dessus d'elle. Garance n'avait pas bougé, elle avait gardé ses mains croisées sur sa poitrine. Elle suivait chacun de ses gestes de son regard de brume. Elle ouvrit alors ses bras et posa ses mains sur le torse d'Eliam. Il tressaillit à son contact. Ce n'était pas la première fois qu'elle le touchait, mais il avait tant désiré son étreinte, il avait tant souhaité voir ce désir, si semblable au sien, brûler à nouveau dans ses prunelles argent. Il savait pertinemment que c'était l'ultime occasion qu'elle aurait de le toucher. A cet instant, il suspendit son geste. La culpabilité le submergea. Elle était la fiancée de son frère, demain elle serait sa femme, il ne pouvait la faire sienne.

Garance sentit le douteenvahir Eliam. Plus que ses propres craintes, elle eut une peur infinie qu'ilrenonce. Elle se cambra et posa ses lèvres sur celles du Prince. Dans sonmouvement les seins de la jeune femme frôlèrent le torse d'Eliam tandis que sesmains se glissaient sur son dos. Son geste fit voler en éclat la moindre penséecohérente du jeune homme. Son sang, sa peau, la plus infime cellule de son êtrelui hurlèrent que cette femme était à lui. Alors il prit ce qui devait être àlui et donna à Garance ce qui lui revenait de droit. Avec tendresse et douceur,et ce malgré la passion qui le consumait, il lui abandonna son corps, son âme,sa volonté et ses espoirs. Désormais, il se savait perdu, il savait qu'il nemériterait aucun pardon, aucune 

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