Les Royaumes d'Eredjan 1 - La...

By marinecrivain

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Saillans et Elenith, Nord et Sud de l'Île d'Eredjan, deux royaumes qui s'affontrent depuis cinq siècles, deux... More

Avant tout
Partie 1
Partie 2
Partie 3
Partie 4
Partie 5
Partie 6
Partie 7
Partie 8
Partie 9
Partie 10
Partie 11
Partie 13
Partie 14
Partie 15
Partie 16
Partie 17
Partie 18
Partie 19
Partie 20
Partie 21
Partie 22
Partie 23
Partie 24
Partie 25
Partie 26
Partie 27
Partie 28
Partie 29
Partie 30
Partie 31
Partie 32
Partie 33
Partie 34
Partie 35
Partie 36

Partie 12

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By marinecrivain

Au loin, les montagnes dont les sommets étaient déjà recouverts de neige, mais sous ses yeux rougis par la poussière, Garance d'Elenith ne voyait pas plus loin que la monture de son geôlier. Ils avaient quitté le siège d'Amarylis aux premières lueurs de l'aube, chevauchant sans cesse, ne s'arrêtant qu'à la mi-journée pour reposer leurs montures et manger un peu de boeuf séché. Désormais, le soleil était bien bas dans le ciel. Les deux ennemis n'avaient échangé aucune parole. Garance, terrorisée par ce qu'il allait advenir d'elle. Eliam, gardant une mine fermée, toujours enragé de la veille. A chaque chaos de la route du Nord, Garance priait pour que ce cauchemar cesse. Elle était épuisée, peu habituée à d'aussi longues chevauchées, chacun de ses muscles la faisait souffrir. La journée, typique des étés indiens Elenith était écrasante de chaleur. Les vêtements que le Prince lui avait donné étaient trempés de sueur et lui collaient à la peau. Malgré cela, elle serrait les dents, car en aucun cas elle ne lui ferait le plaisir de se plaindre. Elle avait vu ses traits renfrognés quand il ralentissait sa monture pour lui donner la gourde d'eau. Il s'était bien gardé de lui mettre à disposition vivres et eaux, de peur qu'elle ne s'enfuie. Cependant, il ne devait pas bien se faire de souci car il n'avait même pas lié les mains de la Princesse. Pourtant, quand elle avait vu le camp et les remparts de sa cité s'éloigner, le désespoir ne l'avait fait songer qu'à s'enfuir, coûte que coûte. Mais elle savait qu'en plein jour, avec un guerrier tel qu'Eliam de Saillans, elle n'avait aucune chance, il la rattraperait et que ferait-il d'elle : les quelques regards qu'il lui avait lancés en disaient long... Non décidément, il valait mieux qu'elle endorme sa méfiance et qu'elle attende le moment propice.

Pour la première fois, Garance d'Elenith traversait le pays où elle était née. Jamais hormis lors de ses escapades nocturnes, elle n'avait quitté l'enceinte d'Amarylis. La route du Nord serpentait au milieu d'une plaine fertile que la chaleur de l'été et la guerre avaient désertifiée. Le printemps lui rendrait sa verdure, mais pour l'heure les terres étaient arides, grillées par le soleil. Les récoltes et le moindre village avaient été incendiés, ne restaient que ruines et désolation. Les habitants avaient déserté leur maison pour la protection d'Amarylis ou le couvert des bois. La politique de la "terre brûlée" des paysans avaient porté ses fruits, rien ne subsistait, ne laissant aucune vivre aux envahisseurs. Même les animaux semblaient se terrer. Cette vision apocalyptique rappelait douloureusement à la jeune femme que son geôlier venait d'un peuple capable de tout ravager. Il lui fallait trouver un moyen de s'échapper. Désormais seule avec lui, elle devait trouver une ouverture, saisir sa chance avant qu'il ne l'ait emmenée trop loin vers Saillans et qu'elle ne puisse plus revenir, avant qu'il se soit lassé de jouer le garde-chiourme et qu'il ne se débarrasse d'elle. Même si Amarilys représentait bien des dangers, elle était chez elle et elle avait les armes pour se battre et résister à Cyrius. Contre le guerrier sanguinaire qu'était Eliam de Saillans qu'avait-elle ? Sa frêle silhouette, ses menus poings, sa vivacité d'esprit.

Alors que le soleil s'approchait de l'horizon, chauffant un peu plus la peau brûlante des deux voyageurs, ils tombèrent sur un village désert dont le moulin était intact. Eliam trouva l'endroit idéal pour passer la nuit : ils étaient près d'un torrent et pourraient s'abriter à l'étage de l'édifice. Ils mirent enfin pieds à terre au grand soulagement de Garance. Car outre la fatigue, chaque pas de plus, l'éloignait du retour. Elle ne put s'empêcher de remarquer que le guerrier sauta de cheval lestement mais en grimaçant de douleur. Sa blessure le faisait souffrir, elle devait impérativement profiter de cette faiblesse. Quand il s'approcha de la jeune femme pour l'aider à descendre de cheval, elle vit que ses traits, recouverts de poussière attestaient d'une certaine fatigue. Avant qu'il ne tende les bras pour saisir sa taille et la descendre à terre, elle sauta sur le sol dans un mouvement fluide et léger. Décidément ces vêtements masculins étaient faits pour elle, rendant tous ses gestes plus simples, plus habiles. Les deux pieds sur la terre ferme, elle releva la tête et fusilla Eliam de Saillans du regard pour bien lui stipuler qu'elle n'avait aucunement besoin de ses services.

Dans un silence glacial, ils dessellèrent leurs montures respectives et les pansèrent. Garance suivait scrupuleusement chaque geste de son geôlier car jamais elle n'avait eu besoin de soigner ses bêtes. Loin d'elle, l'idée de montrer à l'arrogant prince qu'elle était ignare en la matière. Elle avait de plus intérêt à apprendre vite, car elle aurait besoin d'une monture en bon état pour revenir à Amarilys. En y pensant, elle remercia le ciel d'avoir eu le droit d'apprendre à monter et d'y prendre un tel plaisir qu'elle était devenue une cavalière émérite. La plupart des nobles dames de la cour Elenith ne pratiquaient pas l'équitation, préférant se déplacer en carrosse ou en chaise à porteur.

Tandis que la nuit grignotait doucement le jour, Eliam déballait le repas du soir, quelques fruits, une miche de pain et des morceaux de boeuf et de morue séchés. Il jeta un coup d'oeil à sa prisonnière, qui se rafraîchissait dans le ruisseau. Elle avait ôté ses bottes et relevé les longues manches de la chemise d'homme jusqu'à ses épaules, laissant découverts ses fins bras d'albâtre. Courbée sur l'eau, les deux pieds dans le ruisseau, elle rinçait délicatement sa peau. Son profil délicat soupira d'aise, et ce fut la première fois de la journée qu'il vit une émotion traverser son visage. La seule partie de son corps qui semblait capable de ressentir était son regard. Et quand ses yeux s'exprimaient, c'était essentiellement pour le mépriser ou pour l'assassiner. Il n'avait jamais eu l'occasion de rencontrer un regard aussi métallique, associé à sa beauté glaciale et à son maintien rigide, Garance d'Elenith pouvait être... réfrigérante.

Enfin, il se laissa tomber assis à terre. Il prit la gourde de vin et but une longue rasade. Son regard suivit la jeune femme sortant de l'eau, elle avait détaché ses longs cheveux et les avait rincés, trempant ainsi une partie de sa chemise blanche. Le tissu mouillé qui collait à sa peau, sa chevelure d'ébène qui miroitait comme de la soie, autant de détails, pour lui rappeler la nuit où il avait commis la bêtise de la rencontrer.

Voyant le regard assassin qui la scrutait de la tête au pied, Garance dut se faire violence pour aller chercher son repas. Mais elle mourrait de faim. Elle enfila ses bottes et rejoignit son geôlier, avec la certitude qu'il n'allait pas tarder à la noyer ou l'égorger. Depuis qu'il était venu la chercher dans la tente ce matin, elle avait remarqué que ses prunelles agate s'étaient assombries jusqu'à devenir presque noires. Entre son regard et sa mine renfrognée, tout son être dégageait une fureur qui semblait prête à exploser. Sous les étoiles qui enflammaient désormais le ciel, le charme quelque peu ténébreux d'Eliam de Saillans était désormais terrifiant. Elle devait s'évader cette nuit...si elle tenait à la vie. Elle s'assit à quelques mètres de lui. Sans un mot, il lui tendit les victuailles. Elle en vint à se demander si elle ne préférerait pas, à choisir son sourire narquois. "Idiote, songea-t-elle, il est grand temps que je m'échappe de ses griffes si je commence à me demander quelle mine je préfère à mon ennemi au réveil !"

Eliam ne toucha pas au repas, il observa la princesse dévorer la moitié de la miche de pain. "le glaçon semble souffrir de la faim, pensa-t-il sarcastique, une émotion à ajouter à son registre fourni" . Il la laissa finir, avala une gorgée de vin, avant de donner le signal du coucher. L'atmosphère pesante de la journée, devenait carrément étouffante la nuit...et le voyage ne faisait que commencer. Eliam aurait donné cher pour boire ces quelques rasades de vin en compagnie de ses amis, au coin d'un feu chaleureux. Pas de feu, cela risquait d'attirer des pillards. Pas d'ami, pour seule compagnie : une peste glaciale au corps de déesse !

Ils s'installèrent à l'étage du moulin, leurs montures au rez-de-chaussée. L'odeur de blé moulu avait depuis longtemps laissé la place à un parfum de foin brûlé. Eliam retira l'échelle, ôta ses bottes, son ceinturon et ses armes et s'assit contre l'un des murs de craie. Garance remarqua avec stupeur qu'il n'avait pas l'intention de dormir, mais seulement de somnoler. Entre cela et l'échelle qu'il avait retirée : elle était désespérée...autant essayer de l'assommer. Elle y avait pensé, mais pour avoir testé ses réflexes le soir de leur rencontre, elle savait qu'elle n'aurait jamais le dessus. Et puis...sa force physique la terrorisait, elle avait l'impression qu'il pourrait lui briser le cou d'une seule main.

Elle prit le parti de s'allonger...ne pas attirer l'attention de l'ennemi...et lui tourna soigneusement le dos pour qu'il ne voit pas qu'elle ne dormait pas. Maintenant, il ne lui restait qu'à prier que la fatigue du voyage, combinée à sa blessure et à la nuit sans sommeil de la veille aurait raison de lui...avant elle. Car elle était dans le même état d'épuisement. Cependant, c'était sa seule et peut-être dernière chance avant de se retrouver prisonnière dans l'antre des guerriers sanguinaires de Saillans...La terreur la tiendrait éveillée...il le fallait. Les heures, les minutes ou même les secondes se mirent à s'égrainer à une lenteur infernale. A plusieurs reprises, elle se sentit assaillie par le sommeil, elle imaginait alors ce qu'Eliam de Saillans était en mesure de lui infliger et le besoin de repos la quittait instantanément.

Soudain, elle entendit comme une petit ronflement. Elle tendit l'oreille, et saisit le souffle régulier de son geôlier. Enfin...l'espoir naquit. Elle se retourna doucement et son visage se fendit d'un sourire, il lui sembla que jamais les muscles de son visage ne s'étaient étirés de cette manière. Elle devait agir vite, elle se releva délicatement sans quitter le guerrier du regard. Elle ne put s'empêcher de remarquer l'air paisible de son visage. Endormi, il avait l'innocence d'un enfant. Mais que fais-je ? Songea-t-elle, furieuse. Elle attendait cette occasion depuis des semaines, et elle prenait son temps, observant tranquillement l'homme qui l'avait traînée dans cette situation impossible. Elle n'enfila pas ses bottes et se dirigea à pas de velours jusqu'à la trappe. Deux mètres de haut maximum...j'en suis capable, se dit-elle pour se convaincre.

Après un dernier coup d'oeil vers son geôlier qui roupillait paisiblement, elle s'accroupit, prit appui sur ses bras des deux côtés de la trappe et lança ses jambes dans le vide. Ses mains s'accrochèrent sur le rebord dans un bruissement, elle retint son souffle et pris seulement conscience que son coeur battait la chamade. Elle attendit que ses jambes cessent leur balancement, sans stabilité elle se briserait une cheville et adieu l'évasion. Elle lâcha, atterrissant délicatement dans souffle discret. Elle marcha doucement jusqu'aux chevaux pour ne pas les effrayer. Ses pieds nus se mouvaient sans aucun bruit.

Elle saisit les brides des deux montures, au bruit de leurs sabots, elle sut qu'elle devait courir. Son rythme cardiaque s'emballait, des frissons la parcouraient menaçant de tétaniser ses muscles. Elle était dehors, enfin ! Elle mit une violente claque sur sa monture pour la faire s'échapper : Eliam ne devait pas pouvoir la rattraper. Elle sauta sur le cheval du guerrier, à cru.

Alors qu'elle enfonçait ses talons dans les flancs de la monture, un bras d'acier lui saisit la taille. Elle fut saisie d'effroi, elle ne pouvait pas échouer si près du but. Mais déjà elle glissait violemment de la croupe du cheval et se retrouvait contre un torse massif aux muscles bandés. Son assaillant éructait de rage. Elle se débattit mais ses bras l'enserraient avec une force qui lui coupait le souffle. Garance refusait de perdre, pas maintenant, pas encore, elle rua encore plus fort, lançant ses dernières forces dans une bataille perdue d'avance.

La jeune princesse se débattait tellement qu'il fallait bien ses deux mains à Eliam pour l'empêcher de les blesser l'un et l'autre. Il voyait son cheval s'échapper dans l'obscurité, l'autre monture était déjà perdue, il devait ramener celui-ci, immédiatement. Rageur, il saisit les deux bras de Garance et les ramena dans son dos, lui arrachant un cri de douleur. Il dégagea ainsi l'une de ses mains et en profita pour lancer un long sifflement, qui leur vrilla à tous deux les tympans. Il eut pour mérite de calmer un instant la diablesse qu'il maîtrisait avec plus de difficulté qu'il n'aurait cru. Après un court instant, il vit avec soulagement revenir sa monture. Celle-ci prit toute seule le chemin de ce qui lui servait d'écurie. Eliam se félicita d'avoir passé tout son temps mort à éduquer la bête. Mais déjà la Princesse se remettait à ruer. Il la saisit alors par une main et l'emmena violemment dans l'obscurité du moulin.

Eliam plaqua si violement Garance contre le mur de craie qu'elle en perdit le souffle. Elle savait sa dernière heure venue, alors autant se battre. Elle tenta de le griffer, de lui crever les yeux, mais le guerrier ne lui laissait aucune marge de manoeuvre. Agacé, il lui broya les poignets et les appuya contre le mur au-dessus de sa tête. Il ne lui restait que ses jambes, mais Eliam ne lui en laissa pas la possibilité, avant qu'elle n'ait pu l'atteindre, il plaqua tout son corps contre elle. Elle se retrouva aussitôt dans un étau, entre la pierre du mur et l'acier du corps de l'homme. Elle était désormais nez à nez avec Eliam de Saillans, complètement immobilisée, désespérée. Elle en aurait pleuré de rage. L'altercation s'était déroulée sans qu'aucun des deux ennemis ne prononcent un mot. Mais la gorge de la jeune femme était asséchée par la terreur, comme si elle avait passé les dernières minutes à hurler. Alors à cet instant, elle abandonna, chacun de ses muscles, de ses nerfs, chaque parcelle de sa volonté s'effondra. Si le Prince ne l'avait pas fermement maintenu, elle se serait écroulée à terre.

Eliam de Saillans sentit le corps de sa prisonnière se rendre, même si son regard métallique gardait son intransigeance, il sut qu'il pouvait la lâcher sans craindre qu'elle ne reprenne le corps à corps. Mais il ne le fit pas. Malgré sa colère, il se délectait du corps chaud et souple de la jeune femme contre ses muscles fatigués. Dans sa reddition, son regard gris avait quelque chose de fascinant. Il fut frappé par son magnétisme, comme il l'avait été la première fois qu'il l'avait croisé, des semaines auparavant. Puis il quitta l'antre de ses prunelles brumeuses, car il eut peur de s'y perdre. Ses yeux glissèrent sur la peau d'une pure blancheur de son décolleté dénudé par le combat.

Garance, impuissante sentait sur son visage, son cou, ses seins...la brûlure du regard intense d'Eliam. Elle avait la sensation troublante, qu'il la marquait au fer rouge. Les yeux de son ennemi flambaient d'une lueur qui l'inquiétait encore plus que sa colère. Elle sentait son souffle sur sa peau, légèrement haletant...Comme si peu à peu il perdait la maîtrise de lui-même. Connaissant la réputation sulfureuse, impétueuse de son geôlier, elle s'y attendait depuis sa capture, mais c'était autre chose de s'y mesurer...face à face. Les pensées de la jeune femme s'emballèrent : pourquoi avait-elle quitté une fois de plus Amarilys, en plein siège de l'ennemi ? Comment avait-elle pu être aussi stupide et imprudente. Son besoin irrépressible de s'évader, de toucher du bout des doigts la liberté. Elle était belle désormais sa liberté !! Quoi qu'elle fasse, qu'elle fuit ou qu'elle devienne elle serait toujours prisonnière d'un père, d'un époux, d'un ennemi. Ainsi était-elle née, ainsi devrait-elle mourir. Femme, esclave, objet.

Pour la première fois de sa vie et malgré ses dix-sept ans, Garance se sentit immensément vieille, comme si le fardeau de sa solitude était désormais trop lourd à porter. Elle avait été persuadée qu'il avait forgé son caractère et sa force, mais maintenant elle était certaine qu'il la détruirait et elle ne voulait plus se battre, elle avait décidé de perdre...définitivement. Ses lèvres s'ouvrirent dans un murmure :

- Finissez-en...vite.

Son assaillant ne sembla pas réagir.

- Je vous en supplie...Faites vite, répéta-t-elle en figeant son regard dans celui d'Eliam.

Le jeune prince eut un souffle au coeur lorsqu'il vit les yeux de sa prisonnière. Son insolent et glaçant regard de brume, semblait perdu, égaré. La jeune femme dégageait une fragilité, une solitude qui firent définitivement tomber sa colère. Cependant, il ne parvint pas à la lâcher, il aurait voulu la serrer plus fort contre lui, la protéger des démons qui emplissait ses prunelles... Mais le démon en l'occurrence n'était autre que lui, il lâcha brusquement les mains de Garance d'Elenith et se retira aussi rapidement du contact de son corps. Celle-ci sembla s'accrocher fermement au mur pour ne pas s'effondrer. Il la détailla un instant, avant d'éclater d'un rire tonitruant :

- Je n'ai jamais eu besoin de forcer une femme, petite Princesse, comme je ne me suis jamais attaqué un être plus faible que moi. Je laisse toujours une chance équitable à mes ennemis. Croyez bien que si j'avais eu le choix jamais je n'aurais tué votre soldat sur cette plage. Pour quel genre de rustre me prenez-vous ? dit-il d'une voix plus rauque qu'il ne l'aurait voulu.

Puis, il se mit à rire à nouveau, car au fond de lui, il ne savait pas comment réagir face à cette femme qui n'était rien de ce qu'il avait connu. Garance d'Elenith semblait tétanisée, surprise... un nombre impressionnant d'émotions voilèrent son regard. Visiblement, elle avait cru sa dernière heure venue. Eliam, sourit intérieurement, cynique.

- Allez, venez, la journée de demain sera longue, dit-il en lui tendant une main.

Eliam supposa qu'elle était encore en état de choc, car elle s'avança sans résistance, tremblante et pris sa main. Il saisit sa taille et la leva au-dessus de sa tête pour qu'elle attrape les rebords de la trappe du grenier. Elle s'aida en posant un pied sur son épaule. Sans que son esprit ne puisse l'empêcher, le corps d'Eliam se reput de son contact. Une fois la jeune femme hissée, il sauta et grimpa d'une seule poussée à l'étage. Puis, à l'aide de son ceinturon, il lia délicatement les mains de la princesse avant de l'aider à s'allonger.

- Désolé Princesse, mais j'ai besoin de sommeil, dit-il en regardant les prunelles grises de Garance d'Elenith reprendre leur coutumière assurance.

Il s'allongea à son tour et lorsque le sommeil glissa sur lui, il se demanda où était passée sa colère, sa haine, sa rage...

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