Les Royaumes d'Eredjan 1 - La...

By marinecrivain

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Saillans et Elenith, Nord et Sud de l'Île d'Eredjan, deux royaumes qui s'affontrent depuis cinq siècles, deux... More

Avant tout
Partie 1
Partie 3
Partie 4
Partie 5
Partie 6
Partie 7
Partie 8
Partie 9
Partie 10
Partie 11
Partie 12
Partie 13
Partie 14
Partie 15
Partie 16
Partie 17
Partie 18
Partie 19
Partie 20
Partie 21
Partie 22
Partie 23
Partie 24
Partie 25
Partie 26
Partie 27
Partie 28
Partie 29
Partie 30
Partie 31
Partie 32
Partie 33
Partie 34
Partie 35
Partie 36

Partie 2

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By marinecrivain

Un mois avait passé depuis la rencontre fortuite du Mandragore et du navire d'Elenith. La frégate aurait dû accoster trois semaines plus tôt, mais l'abordage leur avait permis de faire le plein de vivres et d'eau potable. L'équipage venait donc d'écumer le détroit des Nardales par les côtes des Steppes, puis par les rivages de Saillans, ravageant toute la côte Est d'Elenith. Eliam était figé sur le gaillard d'arrière, assis sur la rambarde, les jambes dans le vide. Son regard perdu sur l'horizon embrasé par le crépuscule. La mer aussi calme qu'un lac, s'éteignait doucement dans un camaïeu écarlate. Le jeune homme ne se lassait pas du spectacle. Un hurlement retentit sur la frégate : « Londemare, Londemare en vue ». Le capitaine sentit une bouffée de plaisir le submerger. Dans un moment, il pourrait accoster. Eliam aimait la mer, son navire, bien autant que sa liberté, mais après trois mois de navigation, de discipline et de rationnement, il avait besoin de fouler la terre de son pays, de s'enivrer dans une taverne et de terminer la nuit dans les bras d'une fille de Londemare. Il sauta sur le pont et rejoignit Désone à la barre.

- Alors es-tu prêt ? s'écria-t-il en saisissant les épaules de son ami

- Toujours pour Londemare, répondit celui-ci de son habituelle voix monocorde.

Des quatre amis, il était le plus calme, le plus posé. Il pouvait même passer pour un être taciturne. Il ne prononçait jamais un mot plus haut que l'autre et son attitude stoïque les avait bien souvent tirés d'affaire. Les trois autres : Eliam, Shilar et Lalikine étaient incontrôlables. Réunis, ils adoraient mettre le feu au poudre. Mais quoi qu'il arrive, Désone ne perdait jamais son sang froid.

- Capitaine, nous avons un compte à régler ce soir, s'écria Lalikine en les rejoignant, flanqué de Shilar.

- Sûr mon ami, et ma note risque de s'allonger, parce que ce soir encore je compte bien te ravir la plus jolie fille de Londemare.

- C'est ce que l'on verra, n'oublies pas qu'à terre tu n'es plus mon Capitaine, répondit Lalikine, furieux.

- Mais j'y compte bien, prends de l'avance pendant que je m'occupe de ravitailler le navire.

Lalikine émit un grognement de désapprobation pour toute réponse. Il était le plus jeune des quatre compères. De taille normale, il était petit comparé aux trois autres gaillards. Mais il était aussi le plus nerveux. Son plaisir était de se mesurer à ses compagnons que ce soit au combat ou dans une taverne. Ses amis aimaient se moquer de sa petite taille et de son minois de jeune garçon qui cachait un marin expérimenté et habile.

- On approche. Shilar donne l'ordre de ralliement pour dans trois jours à l'aube, dis leur de s'amuser mais de ne pas mettre la ville à feu et à sang.

- Bien Capitaine, répondit-il en tournant les talons.

- Désone, m'accompagnes-tu pour le ravitaillement ? demanda Eliam.

- Pas de problème, on rejoindra bien assez tôt ces deux sacs à vins. dit-il en désignant Shilar et Lalikine, ses lèvres esquissant un sourire.

Le navire entrait dans le port, Eliam parcourut du regard les hauts remparts surplombant la mer. Londemare était le premier port du royaume. Son architecture militaire se caractérisait par une pierre grise et massive, des tours rondes et colossales, un système défensif de plus de cinq mille hommes. En passant l'enceinte interne du port, Eliam vit avec étonnement qu'il n'y avait aucune autre frégate de la flotte de Saillans à quai. Pourtant, Londemare était le premier port d'attache des navires de la marine Royale.

Eliam prit la barre et manœuvra le navire jusqu'au quai bondé. La foule s'était agglutinée sur le rivage. L'arrivée d'un navire et d'autant plus du Mandragore était toujours une fête pour la ville. Les cordages furent lancés et la frégate fut bientôt arrimée. Le débarquement commença et en moins de temps qu'il ne faut pour le dire les marins s'étaient mêlés à la population. Eliam et ses lieutenants étaient allés chercher leurs balluchons et débarquèrent à leur tour. Lalikine ouvrait la marche sur la rampe d'accès, le jeune capitaine la fermait. Les quatre hommes ne passaient pas inaperçus. Ils avaient la démarche altière des guerriers de Saillans. Le plus petit et plus mince des quatre compères était Lalikine et celui-ci arborait près d'un mètre quatre-vingts et de larges épaules.

Outre leurs mines inquiétantes de marins aguerris, autant dire que les quatre hommes alignés ainsi sur le quai de Londemare étaient massifs. Au milieu de ses amis, Eliam était le premier que l'on remarquait par son charisme, sa présence, mais aussi par son physique. Comme les hommes de son peuple, il était grand et bien bâti. Cependant, alors que tous ou presque étaient blonds comme les blés, lui était brun, sa chevelure était d'une teinte ébène et son teint halé tranchait avec la peau pâle des gens de Saillans.

La nuit recouvrait enfin le ciel, et la ville se parait de centaines lumières. Fendant la foule des grands jours, les quatre hommes se séparèrent. Shilar et Lalikine prirent le chemin du centre ville, tandis qu'Eliam et Désone se rendaient à la criée pour le ravitaillement. Ils parvinrent aux entrepôts qui se situaient au bout du quai. Le bâtiment de pierre et de bois abritait la capitainerie et le négoce de pêche du port. Le capitaine et son lieutenant s'engouffrèrent dans le comptoir désert. Seule l'odeur de poisson emplissait l'établissement. A cette heure de la journée, les ouvrières avaient quitté les lieux. Eliam prit l'escalier de bois, flanqué de Désone. Il parvint à l'étage, et frappa quelques coups contre la première porte.

- Entrez ! s'écria une voix tonitruante.

Le jeune homme entra dans le bureau exigu du Chef du port de Londemare. Le vieil homme se leva difficilement. Eliam eut du mal à distinguer ses traits dans la pénombre du bureau éclairé par quelques bougies.

- Capitaine, c'est un plaisir ! On ne vous attendait plus, dit-il en saluant Eliam, puis Désone d'une franche poignée.

- Nous non plus, répondit-il. Heureux de vous voir Aznan, comment se porte Londemare ?

- Bien, le calme règne, les pêches sont bonnes, répondit-il en servant à boire à ses visiteurs, santé !

- Santé ! répondirent Eliam et Désone avant de vider leur verre, comment se fait-il qu'il y ait si peu de navires à quai ? demanda le Capitaine.

- Le Varech, le Persea, le Dysmeol et l'Hysope ont quitté le port il y a deux jours pour le sud.

- Que se passe-t-il ?

- Je l'ignore, je n'ai pas eu plus d'informations de la capitale, on leur a demandé de patrouiller à la frontière du Sud, c'est tout ce que je sais, répondit Aznan.

- Bien, si j'en apprends plus de mon côté, je vous tiendrai au courant. Il me faut des hommes pour vider nos cales, nous avons fait de belles prises.

- Je vois que le Mandragore ne faillit pas à sa réputation.

- Il n'en a pas l'intention, répondit Eliam dans un sourire, il me faudra le plein du navire dans trois jours, eau et vivres.

- Trois jours, c'est court !

- Il y a de quoi s'occuper en mer.

- Bien, je ferai le nécessaire.

- Parfait, merci pour le verre, nous allons vous laisser.

- J'ai été ravi de vous revoir, Capitaine, je vous souhaite un excellent séjour à Londemare.

- Il ne devrait pas être mauvais, à bientôt Aznan, répondit Eliam en serrant la main du vieil homme.

Le jeune capitaine et son lieutenant quittèrent la pièce, avec l'idée unique d'aller faire la fête. Aznan se posta devant la fenêtre de son bureau et regarda les deux hommes sortir dans la rue. Leurs statures se détachaient dans la pénombre. Il n'avait pas vu Eliam depuis plus d'un an. Le jeune capitaine de vingt-trois ans avait toujours la même aisance, frisant l'arrogance. Les longs mois en mer à la tête de son équipage et les victoires du Mandragore avait un peu plus renforcé son assurance. Son impertinence était à la hauteur de ses particularités physiques. Il n'avait pas grand-chose d'un homme de Saillans. Le soleil avait un peu plus cuivré son teint. Sa tignasse épaisse était plus brune que jamais.

Le brouhaha émanant de l'auberge résonnait jusqu'à trois rues de là. La bâtisse de trois étages à colombage, aux nombreuses fenêtres, servait de taverne et d'hôtel. Un groupe de cinq chevaliers, reconnaissables à leur uniforme de cuir et de tissus vert et or frappé aux emblèmes de Saillans sortait de l'établissement. Ils laissèrent la lourde porte ouverte sur une salle pleine à craquer. Une trentaine de marins, chevaliers et ouvriers étaient attablés, un violoniste jouait un air entraînant que les cris et les discussions couvraient. Une dizaine de filles circulaient entre les tables, servaient les clients ou les distrayaient.

Eliam et ses trois amis étaient assis à une table. Désone comme à son habitude sirotait tranquillement sa bière, tandis que les autres étaient au whisky. Shilar dormait à moitié sur la table, ivre mort. Lalikine, Eliam et Désone s'affrontaient au poker. Les deux premiers savaient pertinemment qu'ils allaient perdre gros devant l'habituel flegme de Désone. Eliam ne s'en inquiétait pas, plus occupé à se perdre au creux de la nuque de la jolie blonde qui était sur ses genoux. Il ne connaissait pas son prénom, mais savourait l'odeur délicate de son parfum et la douceur de sa peau pâle. Grisé par l'alcool, il attendait avec impatience que la partie se termine enfin. Lalikine, face à lui, s'occupait d'une rousse, tout en pestant contre Désone.

- Je te préviens, si je perds celle-ci, tu n'auras plus jamais le plaisir de m'avoir comme adversaire

- Tu aimes trop ça, répondit Désone dans un sourire, avant de miser

- Joue Lalikine, on n'a pas que ça à faire, dit Eliam avant de vider son verre

- Oh c'est bon, on sait ce que tu as à faire, laisse moi réfléchir cinq minutes

- Ce n'est pas ce qui te fera gagner, dit Désone

Eliam explosa de rire. Lalikine n'était vraiment pas fait pour ce jeu, chaque émotion se lisait sur les traits de son visage.

- Je ne connais personne de plus obstiné que toi Lalikine

- Fous-moi la paix, Eliam

- Oh, oh, tu as vu ça Désone, Lalikine devient nerveux

- Je vois ça, répondit-il.

A cet instant, un marin s'approcha de leur table. Son regard luisant trahissait un état d'ébriété avancé. Il posa les deux mains sur la table entre Eliam et Lalikine.

- Salut les gars.

- Qu'est-ce que tu nous veux ? demanda Lalikine sur le qui-vive.

- Et bien moi et mes amis, on trouve que deux poules pour quatre, ça fait beaucoup.

- Je te prie de parler correctement de ces deux dames, dit Eliam, en laissant la jeune femme quitter ses genoux et glisser sur le banc.

- Depuis quand appelle-t-on une catin, une dame ? demanda le marin.

Eliam et Lalikine se levèrent brusquement.

- Les dames en question sont là où elles ont envie d'être, alors maintenant tu décampes ! répondit Eliam d'une voix sourde.

- Sinon quoi, les gars ?

- Sinon je t'arrange le portrait, dit Lalikine.

- Tu ferais mieux de te rasseoir le nabot.

Désone laissa échapper un sourire : "la partie était définitivement terminée". Au moment, où il jetait ses cartes sur la table, Lalikine envoya un direct dans la face du soldat qui atterrit sur la table voisine. Les conversations et la musique cessèrent d'un coup. Les filles avaient disparu de la salle. Shilar émergea dans un grognement, tandis qu'une dizaine de marins s'étaient brusquement levés.

- Une soirée tranquille, c'est impossible avec vous les gars ! dit Désone en se levant de table.

- Shilar, secoue-toi, on va avoir besoin de toi ! s'écria Lalikine à l'adresse de son ami encore sonné.

- Allez, on s'approche les amis, dix contre quatre, il n'y a pas à hésiter, dit Eliam à l'attention des marins dans un sourire provoquant.

- Eliam, crois-tu nécessaire de les chauffer ? demanda Désone qui n'avait aucune envie de se battre.

Le jeune capitaine ne répondit pas. Il se contenta de sourire en esquivant un coup de poing, et en fonçant la tête la première sur son agresseur, un grand gaillard blond au teint rougeaud. Ils roulèrent tous deux au sol. Eliam se retrouva au-dessus du marin et avant qu'il n'ait pu réagir, il se mit à l'assener de coups de poing. Autour de lui ses amis étaient aux prises avec le reste des marins. Shilar était cette fois complètement éveillé. Eliam mit K-O l'homme. Il se releva rapidement. Mais fut immédiatement jeté à terre. Deux gars étaient sur lui. Il prit un premier direct qu'y lui fit exploser l'arcade sourcilière droite. Il mit alors un violent coup de tête dans le nez de son premier agresseur, qui se retrouva au sol. Il se releva mais le second l'attrapa par la gorge et l'immobilisa. Le gars était puissant et il ne parvenait pas à se dégager. Autour de lui, il vit Shilar défoncer le visage d'un des marins. Lalikine s'acharnait sur un gars qui tentait de lui échapper en roulant au sol. Désone gisait sur une table, sonné.

Lalikine et Shilar parviendraient à maîtriser sans problème les trois marins encore debout, le premier avec sa rage, le second grâce à sa force. Mais il fallait qu'Eliam se dégage. Il envoya son coude dans l'abdomen de son adversaire, celui dégagea son étreinte. Le jeune homme se retourna rapidement et lui envoya un coup de poing, qu'il esquiva. Eliam s'apprêtait à lui en envoyer un second quand celui-ci sortit une lame. Il faillit lui planter dans le ventre.

- Oh là mon gars, ce n'est pas la règle de jeu, dit-il à l'attention du marin

- Alors il ne fallait pas jouer, répondit l'autre en lui lacérant le bras.

Eliam serra les dents pour ne pas crier de douleur. Autour de lui, les combats avaient cessé, un silence de mort s'était abattu sur la salle. A Saillans, dans les bagarres de tavernes, il était l'usage de ne se servir que de ses poings. Mais s'il y avait quelque chose qu'Eliam appréciait par-dessus tout c'était la provocation, à n'importe quel prix.

- Alors qu'est ce que tu attends, lui dit-il, tandis que l'autre tentait une nouvelle fois de le planter

- Espèce de bâtard ! s'écria Lalikine, depuis quand sort-on une lame lors d'une bagarre

- Fous moi la paix le nabot, et bouge pas sinon je le saigne encore plus vite, dit-il en lançant une nouvelle fois son couteau en direction d'Eliam.

Le jeune capitaine fut touché à la gorge. Shilar attrapa alors par la nuque le premier marin qui passait à sa portée. Son adversaire n'eut pas le temps de bouger. Il le tenait fermement.

- Maintenant, on se calme, sinon je brise la nuque de ton camarade, s'écria Shilar.

L'homme explosa de rire, une lueur meurtrière passa dans ses yeux.

- Je n'en ai rien à faire de celui là. Par contre, toi tu as une tête qui ne me revient pas du tout et je vais me faire un plaisir de te saigner, dit-il en s'adressant à Eliam.

Celui-ci lui rendit son sourire. Un faux geste et c'est moi qui te mets à terre et te saignes comme le porc que tu es, songea Eliam. Il poussa sa concentration au maximum, son rythme cardiaque se ralentit, il cala chacun de ses gestes sur ceux de son adversaire, faisant abstraction du cadre extérieur.

- Est-ce que tu sais qui tu veux saigner ? demanda Désone, d'un calme inaltérable, qui était encore plus dérangeant dans la situation actuelle.

- Toi, ferme la, répondit le soldat.

- Tu ferais mieux de m'écouter.

- Continue et je vais te faire taire.

- C'est sûr que tu ferais mieux de me faire taire moi que le Prince de Saillans.

- Désone, on ne t'a rien demandé, dit Eliam.

- Qu'est ce que c'est que cette histoire ? s'écria le soldat.

- Regarde le sceau qu'il porte à son cou : si tu n'es pas ignare, tu verras que c'est la chevalière des princes de Saillans.

Le marin eut un moment d'hésitation, l'homme qu'il avait face à lui serait l'un de ses princes ? Son nez cassé, sa barbe de plusieurs jours lui donnait plus l'apparence d'un soudard que d'un membre de la lignée de Saillans. Il doutait fort que ce soit autre chose qu'un marin ivre mais il devait tout de même s'en assurer. Menaçant toujours Eliam de son couteau, il s'approcha pour arracher la chaîne de son cou. C'était l'occasion que le jeune homme attendait. Avant que l'autre n'ait pu réagir, il le désarma et l'envoya au sol d'un coup de tête. Son adversaire se retrouva immobilisé, tentant de contenir le flot de sang qui émanait de son nez cassé. Il le regarda quelques secondes avant de tourner les talons. Eliam examina les deux coups de couteau qu'il avait pris, les entailles étaient peu profondes, il suffirait de les désinfecter. Ses amis l'avaient rejoint.

- Je ne sais pas vous les gars, mais moi je vais me coucher. J'en ai assez eu pour la journée, leur dit-il

- Non, Non ! s'écria Lalikine, visiblement en pleine forme. On s'en jette un dernier.

- On le mérite bien, répondit Désone.

Shilar renchérit :

- Ah Oui ! Paye ta tournée, Capitaine !

- Tu n'as pas assez bu ? lui demanda Eliam.

- Il faut croire que non.

Les quatre amis se dirigèrent alors vers le comptoir. Dans la salle, l'animation revenait. Mais les regards suivaient Eliam, perplexes. Ils s'accoudèrent au bar et récupérèrent une bouteille d'alcool. Lalikine fit le service. Ils burent le premier verre d'une traite, histoire de faire redescendre la pression. Eliam s'apprêtait à avaler le second, quand il sentit une présence derrière lui. Plus qu'une présence c'est l'odeur de crottin et de sueur de cheval qui lui chatouillait les narines.

- Eliam de Saillans ? demanda l'inconnu.

- Qui le demande ? Grogna-t-il.

- Mon Prince ?

- Quoi ? dit-il en se retournant brusquement.

Un homme d'une quarantaine d'années, portant la tunique blanche, frappée des armoiries émeraude des Chevaliers du Roi de Saillans, lui faisait face.

- Je suis le chevalier Anian de Léandre, je vous attends depuis bientôt un mois.

- Pour quelles raisons, Chevalier ? demanda-t-il avec son indolence habituelle.

- Le Roi vous réclame, de toute urgence, répondit l'homme d'une voix sourde.

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