Mon cœur battait jusque dans mes oreilles et les formes commençaient à tourner autour de moi. Harry recula du lit d'hôpital quand ma mère tira sur sa chemise, essayant frénétiquement de mettre le plus de distance entre nous deux. Que se passait-il ?
« Calmez-vous, Madame. » Une infirmière attrapa ma mère par les épaules, pour tenter de la calmer.
Les sourcils d'Harry étaient froncés, montrant son agacement, et pendant un instant je pensai qu'il allait entrer dans une rage terrible comme il le faisait d'habitude. J'étais surprise qu'il reste si civilisé pendant que les infirmières tentaient de convaincre ma mère de nous laisser un peu de temps tous les deux.
« Je ne la laisserai pas avec lui. Ou n'importe qui ici. Je vais la ramener à la maison. » La voix de ma mère tremblait tandis qu'elle répondait.
« On comprend que vous soyez inquiète mais vous êtes ici en tant que visiteur et vous n'êtes pas censées agir comme ça. Ça serait mieux si vous quittiez la chambre un instant. » Lui dit une infirmière rousse, le ton de sa voix montrant son impatience.
Ma mère soupira doucement et ferma momentanément les yeux avant de reprendre la parole. « Non, je reste. Je- »
« Je ne ferai pas de bruit. » Elle semblait être plus posée maintenant, sa voix était plus calme mais toujours nerveuse.
L'infirmière regarda Harry, cherchant une réponse. Il hocha doucement la tête pour approuver, même si ses sourcils étaient de nouveaux froncés. « Je n'ai pas vraiment apprécié ça. » Il dit à ma mère lorsque les infirmières eurent quitté la pièce. « Vous n'auriez pas du crier comme ça devant elle, elle vient juste de se réveiller. »
Je tentai difficilement de me rappeler des événements qui nous avaient amené à ça. Ma mère et Harry se tenaient face à face - c'était littéralement un cauchemar. J'avais été découverte, je le savais. Mais j'avais du mal à en saisir la raison. J'avais du mal à faire la distinction entre mes rêves causés par la drogue et entre ce qui se passait réellement. Mais cette sensation gênante au bas de mon abdomen m'aidait à me souvenir. Le sang, la douleur. Cette atroce sensation qu'on est arraché quelque chose de mon corps. Une horrible illusion s'imposa dans mon esprit... Je me souvenais. Mais je ne pouvais pas y croire. J'avais vraiment été enceinte de l'enfant d'Harry ? Je commençais à avoir les paumes des mains moites, mes doigts bougeaient tandis que je les enfonçai dans mes cheveux. Ça expliquerait beaucoup de choses... Les nausées, les crampes, le manque d'énergie. J'avais était tellement inattentive, tellement stupide.
« Vous n'êtes pas en position pour me faire la morale. C'est ma fille, et vous l'avez détruite. C'était une jeune fille avec des ambitions et un futur que je me suis évertuée à lui construire mais vous, monstres, vous l'avez éloigné de tout ça. Vous l'avez utilisée pour vos propres désirs pervers... Regardez là maintenant. »Elle me regarda, les yeux humides.
La bouche d'Harry était légèrement entrouverte, et il était apparemment à court de mots. Il semblait épuisé, les cheveux ébouriffés et d'énormes cernes sous les yeux. Tout allait trop vite pour moi. J'avais perdu mon bébé, hein ? Bien sûr que je l'avais perdu. Un bébé que je ne savais même pas porter. Ma tête tournait, et je devais garder les yeux fermés pour ne pas tomber. « Vous voulez vraiment que je prenne ça à la légère ? » Ma mère continuait son discours et je sentais son poids sur le matelas. Elle prit mes mains dans les siennes et me regarda tendrement.
Harry posa ses doigts sur ses tempes, les massant en s'asseyant sur la chaise près du lit. Ma mère prit doucement mon menton dans sa main et tourna mon visage vers le sien, clairement mécontente que mon regard soit fixé sur Harry. Elle pressa ses paumes sur mes joues, prenant mon visage en coupe pour tenter de me consoler. « Tout va bien aller maintenant. Tu vas renter à la maison, Thalia. Ils ne t'embêteront plus. Je veux que tu oublies chaque- »
« Maman. » Je la coupais, enlevant ses mains de mon visage pour les tenir dans les miennes. « C-C 'est pas de sa faute. » Je dis doucement, je n'avais pas la force de hausser la voix. Et j'étais aussi terrorisée par la réaction que ma mère allait avoir lorsque je prononcerai ma prochaine phrase. « Je l'aime. »
La tête d'Harry se retourna à mes mots, redressant sa posture qui était affalé dans le siège, alors qu'il écoutait attentivement. La mâchoire de ma mère devint tout à coup molle, elle me regardait dans dire un mot. Je me mordais la lèvre nerveusement, alors que la tension grandissait à vue d'œil.«Maman.» Je commençai, reposant ma main sur la sienne. Je fus triste quand elle retira vivement sa main. Ce fut probablement la seule fois où je la décevais, mais garder cela pour moi n'avait plus aucun intérêt pour moi.
Je n'étais rien de plus qu'une petite fille infirme qui ne pouvait maintenant rien perdre de plus, alors je ne voyais pas l'intérêt de cacher quelque chose d'aussi important pour moi à ma mère. Je voulais qu'elle sache combien Harry était important pour moi, je voulais qu'elle sache qu'elle ne pouvait pas simplement l'éloigner de moi, et je voulais qu'elle sache qu'à part elle et mon frère, Harry est tout ce que j'ai. J'étais restée trop longtemps avec lui pour le laisser partir. Mais je ne pouvais pas m'attendre à ce qu'elle comprenne instantanément comment je me sentais parce qu'à ses yeux, Harry, Richard et Damian étaient la même personne.
« Il t'a fait ça Thalia, il t'a forcé à faire cela... » Elle murmura.
« Non il ne l'a pas fait. C'était... » Je me suis arrêtée pour avaler la boule présente dans ma gorge. « Je... j'étais consentante. Il ne s'est jamais imposé à moi. »
La prochaine chose que je savais est que ma mère souleva ses bras frêles du matelas pour créer un espace entre nous, me regardant comme si j'étais une parfaite inconnue. Ma poitrine me fit mal à sa réaction. Et pour aggraver les choses, Harry se pencha, en étendant son bras pour attraper ma main. L'expression triste de ma mère se durci lorsque Harry s'avança. Ses yeux gris larmoyant se posèrent sur nos mains entrelacées, montrant tant de douleur que je ne pouvais plus la regarder. « Écoutez, j'aime votre fille. Et je voudrais que vous sachiez que si je n'avais rien fait, elle serait encore dans cette maison à faire Dieu sait quoi. Mon père est celui qui s'est débarrassé du bébé. Je ne savais pas qu'elle était enceinte avant que Richard ne la prenne à nouveau. » Dit Harry froidement, confirmant mes hypothèses.
« Darren m'a dit cela. Il m'a dit qu'il y avait quelque chose entre vous mais je ne voulais pas le croire, parce que je ne m'attendais pas à ça de toi Thalia. Je ne m'attendais pas à ce que tu te conforme à quelque chose d'aussi morbide. »J'entendis Harry se moquer alors que ma mère pinça ses lèvres et laissa une larme rouler sur sa joue. Ca me faisait mal de la voir comme ça mais il fallait qu'elle sache, même si elle ne pouvait pas comprendre.
Mais il était injuste de me mettre dans cette situation à l'heure actuelle. Je n'avais même pas le temps d'assimiler le fait que j'avais perdu mon bébé, ou que j'avais été enceinte tout ce temps et j'étais déjà obligée de faire face à une confrontation contre ma mère. Je redoutais ce moment depuis si longtemps et il était enfin arrivé... au pire moment. J'ai laissé échapper un souffle, plus fragile que les autres au point que la main d'Harry serra la mienne un peu plus fort. C'est seulement quand j'ai sentis son pouce caresser ma joue que j'ai su que je pleurais. « Si vous étiez vraiment préoccupée par Thalia, vous ne seriez pas en train de lui dire ces choses en ce moment même. » Il lui dit. Harry avait raison mais je ne voulais pas qu'il la réprimande comme ça.
Juste à ce moment, la porte s'ouvrit en grinçant et une tête apparut. « Excusez-moi de vous déranger mais le temps de visite est terminé. » C'était l'infirmière d'il y a quelque temps et elle lança un regard à ma mère. Dans un sens, j'étais reconnaissante. La tension ne s'atténuera que lorsque ma mère partira. Je voudrais lui parler plus tard, lorsqu'Harry ne sera plus là pour riposter et créer un plus grand problème.
Alors que je pensais que ma mère allait protester, elle fit exactement le contraire. Elle se pencha avec ses genoux tremblant pour récupérer son sac par terre et sans un mot, elle traversa la chambre d'hôpital. Elle n'a même pas pris la peine de me lancer un dernier regard. Je me suis retrouvée à vouloir l'appeler mais c'était trop tard. Elle avait déjà disparue.
C'était probablement la dernière chose qu'elle espérait de moi. Elle irait à la maison et elle penserait à combien aucun homme ne ressemblait à mon père et que j'avais une chance sur un million pour en trouver un aussi gentil, attentionné et généreux que lui. C'est pour ça qu'elle ne voulait pas que je me marie, ou ne m'engage d'ailleurs. J'ai hoché la tête pour tout ce qu'elle m'avait dit, en acceptant automatiquement tous ce qu'elle me disait sans y ajouter d'arrière pensé. Elle nous avait blindé mon frère et moi contre tous ceux de cette ville corrompue et nous gardait dans notre petit appartement. Mais combien de temps pensait-elle que ça allait durer ? Combien de temps espérait-elle nous garder à l'abri comme ça ? Le malheur, la chose inévitable est que nous ne pouvions pas être nos propres personnes et nous devions bien sortir un jour ou l'autre. Elle ne nous avait pas préparé à tout ça et c'était terrifiant.
«Ne t'inquiète pas pour elle pour l'instant d'accord?» J'entendis Harry me dire. Il poussa sur mon menton pour que je lui fasse face. «Comment te sens-tu?» Je regardais ses yeux verts. Ils étaient présents dans la plupart de mes rêves que j'avais eus quand j'étais inconsciente. J'essayais de le retrouver, d'être à ses côtés, mais je n'avais pas réussi dans chacun de mes rêves. C'était surréaliste de l'avoir ici, avec moi. Je tendis ma main pour toucher ses joues, et il sourit, même si le reste de ses traits montraient qu'il était exaspéré.
«Beaucoup mieux que la dernière fois où j'étais réveillée.» Je réussi à faire un sourire, même si je n'étais pas vraiment d'humeur pour cela. Enlevant mes mains de sur son beau visage, je saisis la mince couverture qui me couvrait et la tira sur le côté. J'étais dans des vêtements d'hôpital, et j'avais reçu plusieurs injections. Il y avait des tuyaux clairs qui allaient dans ma peau, de collants étalés partout sur les bras.
«Tu as perdu beaucoup de sang.» Dit Harry, s'installant à côté de moi sur le lit. Il poussa mes cheveux derrière mon oreille pour pouvoir obtenir une vision parfaite de mon visage.
«...Était-il gros? Le bébé?» J'eu du mal à garder ma voix forte. Je n'avais même pas remarqué que j'avais un petit ventre, et j'espérais qu'il puisse répondre à mes questions.
Il glissa sa main sur ma nuque, prenant une profonde respiration. «Non, les médecins ont dit qu'il ne l'étais pas.»
«Savais-tu que j'étais enceinte Harry?» Demandai-je en me penchant, reposant ma tête sur son épaule.
«Richard me l'a dit.» Il dit dans mes cheveux avec une dureté évidente dans son ton. C'est eux qui m'ont fait ça. Certains de mes cauchemars étaient réels. Harry m'avait parlé que Damian prendrait des mesures drastiques pour nous séparer et le bébé nous gardait unis l'un à l'autre. Donc, c'était le coupable. Le père d'Harry était le cerveau. «Si j'étais arrivé plus tôt, j'aurais pu éviter tout cela.» La voix d'Harry diminua vers la fin, je regardai en sa direction et pu remarquer que ses yeux étaient luisants. Je fus touchée par sa réaction. Il était si vulnérable, je ne l'avais jamais vu de cette façon. Je me demandais comment les choses auraient été différentes si je n'avais pas perdu le bébé.
«Veux-tu arrêter de rejeter la faute sur toi tout le temps? Ce n'est pas de ta faute, Harry.» Dis-je doucement alors que je plaçais ma main sur sa nuque, caressant son visage pour essuyer les quelques larmes qui y résidaient. Je le sentis se tendre à mon toucher et il enleva rapidement mes mains de son visage avant d'essuyer ses larmes lui-même. Harry était encore réticent quand il s'agissait de montrer sa vulnérabilité, même envers moi.
«Je t'ai apporté des vêtements.» Il changea de sujet, alors qu'il sortit du lit. Il ne voulait pas en parler maintenant, pas plus que moi d'ailleurs. Nous avons besoin de donner à nos esprits le calme qu'ils méritaient. «Je crois que tu n'aimeras pas la grande ouverture qui donne sur ton derrière.» Son sourire fit apparaître ses mignonnes fossettes. Il se pencha pour fouiller dans un sac de sport noir avant de se lever à nouveau avec une petite pile de vêtement dans les mains.
«Où as-tu trouvé ça?» Demandai-je alors que pris mes vêtements. Je dépliai un chandail brun et une paire de jeans.
«Ils étaient encore dans la buanderie lorsque tu as quitté la maison.»
«Et Mme Briffen les a lavé pour moi.» Je dis, heureuse de ne pas l'avoir oubliée.
«Ouais... mais elle ne vit plus au manoir, tu sais.» Harry m'informa. «Mon père l'a congédiée.»
Ça me fit un peu plus mal que je le croyais. Mme Briffen avait été avec Harry depuis qu'il est en âge préscolaire... Comment Damian a-t-il pu se débarrasser d'elle comme ça? J'étais évidemment la raison. Il savait que j'avais fait ample connaissance avec elle au cours des mois que j'ai passé dans le manoir. Il voulait éradiquer tout ce qui pouvait rappeler mon existence envers son fils, je suppose. Je même remarquer le changement du mobilier dans le manoir pendant que j'étais là.
«C'est terrible.» Je soulignai, alors que je passais doucement mon poids sur le matelas pour descendre de celui-ci. Quand je fis une grimace à la légère brûlure que je ressentis au niveau de mes cuisses, Harry se précipita à mon aide. «Peut-être que tu ne devrais pas te changer maintenant.» Il suggéra, enroulant ses doigts autour de mes bras pour me maintenant en place.
«Non, c'est correct. Ça ne fait pas si mal.» Je lui fis savoir. Ce n'était pas parce que je voulais sortir de ses vêtements d'hôpital, je voulais juste savoir à quel point je pouvais bouger. Harry fixa ses mains sur ma taille pour me lever du lit.
Je suis pris de vertige, alors que je me tenais sur mes pieds. Je trébuchai. Il me tenait contre lui pour éviter que je ne tombe, un petit rire vibrant dans sa poitrine. Je tapotais son menton en réponse avant que je laisse mes mains glisser sur ses épaules. Il baissa la tête pour m'embrasser alors que je levai les yeux vers lui. C'était un petit baiser, mais je sentis des étincelles en cours d'exécution à travers l'intégralité de mon corps. Ce sentiment m'avait manqué. «Je ne vais pas laisser quelqu'un te toucher à nouveau.» Dit-il brusquement, je crû à ses mots. «Je te le promet.» Je renvoyai un clin d'œil.
«Maintenant, je vais te sortir de ces vêtements.» Il dit quelque peu ludique. Je tournai la tête pour regarder la porte, de peur que quelqu'un pouvoir entrer subitement. «Ne t'inquiète pas, personne ne s'en vient. Je leur ai dit que je ne voulais pas que quiconque vienne pour le moment.» Harry soulagea mon doute.
«Tiens-moi.» Il dit avant de lâcher ma taille. Je serais ma prise sur ses épaules pour mon propre soutien, alors que ses bras allèrent autour de moi, tirant sur les ficelles, défaisant le nœud. Je gardai mon visage enfouit dans son cou tout en commençant à me sentir fatiguée. Quel genre de médicament m'avaient-ils donné? Ils ne voulaient tout simplement pas s'estomper.
Quand Harry défit les ficelles, il glissa la matière vers le bas de mon corps. Je commençai à trembler, alors que je sentais l'air froid sur ma peau nue. Je n'ai jamais pensé que je n'aimerais pas l'air conditionné. Le remarquant, Harry élança rapidement son bras pour aller chercher le chandail qui se trouvait sur le lit. Je levai les bras pour lui permettre de le glisser sur moi. Comme il roula le tissu vers le bas, je remarquai son froncement de sourcils, puis ses mouvements cessèrent soudainement. Il se pencha un peu et commença à utiliser son pouce pour dessiner des cercles sur la peau de ma hanche. Perplexe, je baissais la tête vers le bas. J'eux le souffle soupé quand je trouvai des contusions brun et violet sur l'étendue de mon corps.
allez lire ma nouvelle traduction The Styles Triplet, elle est differente de toute les autres histoires que vous aurez pu lire :)