DEGRADATION Tome III

By Angels_Larry

486K 26.9K 21.3K

Après tout ce temps, voici enfin le dernier tome de l'histoire. J'espère que vous l'aimerez autant que j'ai a... More

Samantha & Harry
Chapitre un
Journal d'Harry
Chapitre deux
Chapitre trois - première partie
Journal d'Harry
Chapitre trois - deuxième partie
Chapitre quatre
Samantha & Harry
Chapitre cinq
L'erreur
Chapitre six
Chapitre sept
Chapitre huit
Chapitre neuf
Journal d'Harry
Chapitre dix
Chapitre onze
Parce qu'il est ce qu'il a de plus précieux
Chapitre douze
Chapitre treize
Chapitre quatorze
Chapitre quinze
Chapitre seize
Chapitre dix-sept
Chapitre dix-neuf
Chapitre vingt
Chapitre vingt-et-un
Chapitre vingt-deux
Chapitre vingt-trois
Chapitre vingt-quatre
HARRY
Épilogue
Mot de fin

Chapitre dix-huit

9.5K 642 304
By Angels_Larry

J - 49

Barthelomé est de garde encore cette nuit, je le vois de moins en moins. Je crois que ma présence lui fait trop de peine et lui rappelle Harry, mais pas d'une façon positive vu mon état. Je m'en veux, mais je suis incapable d'aller vivre chez mes parents. Manuel est parti une semaine après l'enterrement, c'était trop dur pour lui de rester ici, il a pratiquement élevé Harry. Je ne sais pas où sont Connard et Hope, ils doivent être dans le jardin. La solitude m'oppresse ce soir.

Il est 22h, je n'ai toujours pas mangé. Je descends à la cuisine. Je m'arrête à l'entrée de la pièce, tout me semble vide, encore plus que d'habitude. Il y a de la vaisselle dans l'évier, je la fais. Des cartons de pizzas, des restes de plats à emporter et autres boîtes de traiteur traînent un peu partout, je les jette. Harry aurait détesté voir tout ce bazar, depuis que Manuel est parti, la maison est à l'abandon. Barthelomé n'est presque jamais là et moi je quitte la chambre seulement pour manger et encore parce que j'y suis obligé. Je range un peu, tout en me disant que ça n'a pas d'importance que je le fasse, car Harry n'est plus là pour le voir. Quand j'ai terminé, j'ouvre le frigo. Les souvenirs ressurgissent seuls, je n'ai pas la force de les repousser. Je nous revois la première fois qu'on a fait la cuisine tous les deux, l'omelette complètement horrible, que seul Connard a été capable de manger. Je referme le frigo, je n'ai pas faim, je devrais m'en vouloir car je ne tiens pas ma promesse mais je suis seul, personne ne le saura. Je n'ai pas choisi de ne plus avoir d'appétit, ce n'est pas de ma faute, c'est comme ça, c'est tout. Harry non plus n'a pas tenu ses promesses. Je quitte la cuisine.

C'est la première fois que je me balade réellement dans la maison depuis qu'il est mort. Mort. Ce mot résonne toujours aussi fort dans ma tête. Je passe de pièce en pièce, Connard et Hope sont allongés sur le tapis du salon devant la cheminée. Mes yeux se posent sur le billard, c'est trop douloureux, je détourne le regard. Instinctivement je descends au sous-sol, je le traverse et je vais m'allonger au centre du ring de boxe qu'il y a au fond. Je serais incapable de compter le nombre d'heures passées à le regarder s'entraîner, se défouler, pendant que je jouais aux jeux vidéo sur la télévision installée à côté. Je crois que ce soir, le manque est tellement fort, que j'ai besoin de me sentir proche de lui. Seulement ça ne fonctionne pas, je ne me sens pas plus proche de lui en étant allongé là, alors je vais dans la deuxième pièce où on passait pas mal de temps : la salle de jeux. Encore une fois ça ne marche pas, il n'est plus là pour jouer avec moi. Je pousse la porte du fond. Je me rappelle de la première fois qu'il m'a emmené ici, de l'excitation et la jalousie que j'ai ressentie en voyant la piscine intérieure. Je le réentends me dire que je suis le bienvenu, que je peux venir chez lui quand je veux. En me concentrant très fort, je pourrais presque sentir son odeur. Je descends les marches sans prendre la peine de me déshabiller, je m'allonge et me laisse porter par l'eau. Je ferme les yeux, j'imagine ses bras autour de moi, j'imagine qu'il nous promène dans le bassin comme il l'a souvent fait.

Pendant plusieurs secondes je m'imagine me laisser couler et me noyer pour le rejoindre.

Quand je reviens dans sa chambre, complètement trempé, mes yeux se posent sur le cadre-photos, notre cadre-photos, sur tous les Polaroïds qui y sont accrochés. Il y en a tellement maintenant que ça forme un vrai pêle-mêle identique à celui de Samantha et lui. Inconsciemment je ne l'ai pas regardé depuis qu'il est parti, je ne voulais pas le voir. Je voulais oublier son existence. Mes cheveux et mes vêtements dégoulinent sur le tapis, ça m'est égal. Je ne veux pas de ce tableau, j'en veux plus, je ne veux plus qu'il existe. Voir toutes ces photos qui ne sont plus que des souvenirs, réaliser qu'il ne me reste plus que ça de lui justement : des souvenirs, c'est trop dur. Il n'y aura plus jamais de nouvelles photos, je ne pourrai plus jamais le photographier. Plus jamais. On n'aura plus jamais de nouveaux souvenirs ensemble. Mon cœur se serre tellement fort dans ma poitrine que j'en suffoque. J'ai du mal à respirer et comme quand j'ai ouvert le frigo, les souvenirs reviennent seuls, je n'arrive pas à les contrôler. Je suis incapable de quitter le cadre des yeux, je regarde chaque cliché comme si je voulais me faire encore plus de mal. Les images surgissent dans mon esprit comme des flashs, je revis chaque instant, chaque moment. Connard et Roucky dans le jardin de Carla, Harry qui joue au ballon avec eux. Des barbes à papa, le jour où on est retournés à la fête foraine, parce qu'il voulait refaire le manège avec les chaises, parce qu'il voulait voler encore. 'Je vole Louis, je vole'. Je revois son sourire, son rire, ses cheveux partant dans tous les sens à cause du vent. C'est brusque, violent. Le gâteau que Manuel nous a aidé à préparer un après-midi. Je suis dans la cuisine. 'Maintenant vous mélangez le lait, la farine et les œufs. Doucement.' Je nous vois le faire, je vois Harry prendre le fouet et remuer prudemment, je me vois regarder par-dessus son épaule.

Je prends ma tête entre mes mains, je veux que ces images s'arrêtent, c'est trop dur, ça fait trop mal.

'Positionne tes doigts sur la ... attends.' Assis derrière moi, mon dos collé à son torse, il prend mes doigts et les placent correctement lui-même sur les cordes. 'Voilà, comme ça.' La guitare que je lui ai offerte, contre mon ventre, ses bras autour de moi, il m'apprend à jouer.

Je tombe à genoux, je tire sur mes cheveux, je ne veux pas revoir tout ça, je ne veux pas revivre tout ça. Je vous en prie arrêtez ! Les images passent tellement vite que j'ai à peine le temps de les voir, seulement de les encaisser.

Harry portant ma veste de capitaine trop petite pour lui, Harry devant le lac, de dos pendant que Connard et Hope se baignent, une photo de la fête qu'ils ont organisée avec Liam pour mon anniversaire. Je réentends tout le monde crier SURPRISE, quand j'entre dans le restaurant, pensant juste retrouver Harry pour un repas en amoureux. Je le revois au milieu de tous ces gens, son regard timide et mal à l'aise d'être entouré d'autant de monde. Je ressens l'amour que j'ai ressenti à ce moment-là. Je me rappelle à quel point j'étais touché qu'il ait fait ça pour moi et à quel point ça a été dur de ne pas me jeter dans ses bras en ignorant toutes les personnes autour de nous.

Trop de souvenirs qui remontent tous en même temps, ça crée un vrai brouhaha dans ma tête. Un brouhaha trop dur et trop violent, les voix, les images, tout se mélange. Toujours à genoux au sol, je tire de plus en plus fort sur mes cheveux.

"Stop. Stop. Stop."

J'ai l'impression de devenir fou, je suis enseveli sous tous ces moments qui défilent, j'en peux plus. J'en peux plus, j'en peux plus, j'en peux plus. Ça fait trop mal. "STOP !" Je crie avec détresse avant de me relever et d'arracher le tableau du mur comme si ça pouvait faire taire les voix que j'entends dans ma tête. Je le balance par terre, je déchire les photos, je respire vite, je m'acharne.

"STOP ! STOP ! STOP !"

Je veux que tout ce qui se passe dans mon esprit s'arrête. Je ne supporte plus d'avoir mal comme ça, je ne supporte plus de souffrir comme ça. Je déchire tous les Polaroïds dans des grognements de rage. Des cris. Je lui hurle que je le déteste, mais ça ne me soulage pas. Je vais dans le dressing, je récupère ma veste de capitaine, une paire de ciseaux et je la déchire, je coupe, je tire, j'arrache. "Tu pourras plus jamais la porter." Je parle comme s'il pouvait m'entendre. J'en fais des lambeaux.

"Plus jamais, t'entends ? Plus jamais ! Je te déteste !"

Je balance ce qui reste de la veste par terre. Je perds le contrôle, je m'en prends à ses étagères de vinyles, je les jette au sol, les casse, les balance à travers la pièce, les écrase. Je ne suis plus moi, la douleur est trop forte, c'est elle qui prend le dessus, qui prend le pouvoir. Je le déteste de m'avoir abandonné. J'envoie valser tout ce qui se trouve sur son bureau. Je détruis tout ce qui m'entoure. Je fracasse la lampe de chevet contre le mur, la table de nuit vole à travers la chambre, j'arrache les rideaux de la baie vitrée, les guirlandes au mur. Je retourne tout. Les tiroirs de sa commode finissent par terre. Le dressing est sens dessus dessous, je m'y acharne longtemps, je déchire tous ses vêtements. Il ne pourra plus jamais les porter, c'est un cadavre maintenant, un corps en train de pourrir dans une tombe.

Je détruis tout ce qui m'entoure. Je ravage tout, je crie après lui, je crie parce que je suis incapable de verser des larmes alors qu'à l'intérieur de moi, je pleure sans fin, tout le temps, à chaque seconde. C'est étouffant, j'étouffe, j'étouffe depuis qu'il est parti, je ne respire plus. Je détruis sa chambre pour me venger de son abandon, pour me venger de sa mort. Plus je détruis tout ce qui lui a appartenu, plus je me détruis moi. Plus je détruis sa chambre et plus j'ai mal, pourtant je suis incapable de m'arrêter. J'essaie de soulever son matelas, je veux le retourner, le bousiller ? mais il est bien trop lourd. Je m'effondre au sol, littéralement. Je tombe au milieu de tout ce foutoir et c'est comme si la chute avait emporté ma colère avec elle, en une fraction de seconde elle disparaît et je me sens vide. Je regarde autour de moi le massacre que j'ai créé, tout est ravagé et en morceaux, pire que quand il avait détruit sa chambre lui-même le soir où j'avais tout découvert pour la drogue. Je me sens fatigué, complètement épuisé, je tremble, je n'ai plus aucune force physique. Je réalise lentement ce que j'ai fait en regardant tout le carnage qui m'entoure. "Je suis désolé." Je murmure. "Je suis désolé." Je ne le déteste pas, c'est pas vrai, je lui en veux de m'avoir abandonné, de me faire souffrir comme ça, mais je ne le déteste pas. J'aimerais en être capable, j'aimerais remplacer la douleur que je ressens par de la colère, mais je n'y arrive pas. Je n'arrive pas à le détester.

Mes yeux se posent sur les photos complètement déchirées et réduites en miettes. J'en aperçois une presque pas abîmée, j'écarte les débris qui la recouvrent à moitié et l'attrape. Je ne sais pas comme elle a fait pour être encore entière au milieu de tout ce chaos. C'est une photo du cou d'Harry avec un suçon. Je la caresse du bout des doigts et encore une fois les images apparaissent seules dans mon esprit.

FLASH BACK

On est allongés dans son lit totalement nus et complètement emmêlés dans les couvertures. On vient de faire l'amour. Il est en train de s'endormir, je le vois, il lutte pour garder les yeux ouverts, sauf que moi je n'ai pas sommeil, mais alors pas du tout. Je roule pour m'allonger sur lui et je commence à embrasser son ventre en remontant. Je le sens frissonner. Je vois un léger sourire se dessiner sur ses lèvres même s'il n'ouvre toujours pas les yeux. Je remonte lentement en embrassant sa peau jusque dans son cou que je commence à mordiller. Il se met à grogner.

"Arrête..."

Je souris, j'adore quand il râle. Il essaie même de me repousser avec sa tête, il est tellement chatouilleux qu'il déteste les suçons, mais moi j'adore lui en faire. Je marque mon territoire OK. Il est à MOI, c'est tout. "Je suis fatigué." Il marmonne.

"Dors.

- Pendant que tu me tortures ?

- Je te torture pas, je te fais un suçon."

Sans lui laisser le temps de protester plus, je recommence à mordiller sa peau, sauf qu'il enroule ses jambes autour de ma taille et me fait basculer pour inverser les rôles. C'est à son tour d'être allongé sur moi.

"J'ai encore la marque du dernier que tu m'as fait.

- Où ça ?"

Je fais mine de chercher alors que je le vois très bien, il est juste en bas de son cou presque sur sa clavicule.

"Je le vois pas.

- Si, tu le vois. La terre entière le voit."

Je hausse innocemment les épaules.

"Oui ben je ne te marque pas assez, si je le faisais tu arrêterais de te faire draguer dès que tu mets un pied dehors (ou fais trois pas dehors). Oh pas la peine de me regarder comme ça, si tu crois que j'ai pas vu la guichetière du cinéma te faire de l'œil tout à l'heure hein. T'es à moi c'est tout."

Je sais qu'il se retient de sourire, ses yeux se mettent à briller, j'aime la façon dont ils s'illuminent. Même s'il ne me le dit pas, je sais que ma jalousie le rassure, elle lui montre que je l'aime. "Et moi si je t'en faisais un ?" Sans me laisser le temps de réagir, il enfouit sa tête dans mon cou. J'essaie de le repousser. "Arrête, tes cheveux me chatouillent." Sauf qu'au lieu de mordiller ma peau il l'embrasse, il l'embrasse doucement. "Je te jure que si t'arrêtes pas, tu n'es pas près de dormir."

FIN FLASH BACK

Il n'a pas arrêté, on s'est endormis quand le soleil se levait, évidemment on a été en retard à nos premiers cours de la matinée. Je me souviens que je l'ai aimé encore plus fort ce jour-là. Mon amour pour lui n'a jamais cessé de grandir, il ne s'arrêtera jamais.

Il fait encore nuit, j'ai roulé sans réellement le réaliser. J'avais besoin de sortir de sa chambre, j'avais besoin de m'éloigner de tout ce que j'ai détruit. Je n'aurais jamais pensé atterrir ici. Appuyé contre ma voiture je regarde le pont de l'autre côté de la route. Je n'ai pas la force de traverser. C'est ici qu'il a respiré pour la dernière fois, c'est ici qu'il a mis fin à ses jours. Je ne veux pas voir ce message que j'ai écrit.

« Don't jump, I love you. »

Il a sauté, je l'aimais pourtant, il a sauté quand même.

Pourquoi tu as fait ça Harry ? On était heureux, pourquoi tu as tout détruit ? Pourquoi tu m'as abandonné ? Tu ne m'as même pas laissé la chance de te dire au revoir. Tu ne m'as rien laissé, tu m'as tout enlevé, tout pris. Tout.

« Les adieux les plus difficiles sont ceux qui n'ont jamais été dits ou qui n'ont jamais été expliqués. » - Cherry Blossom

Continue Reading

You'll Also Like

929K 64.6K 128
-T'es bourré, Lou'. -T'sais quoi, Harold? -Lou-... -J'aime les bites. -Quoi? -J'aime les bites. Je suis gay et t'es putain de sexy aujourd'hui. "-Ne...
274K 20.3K 32
Harry Styles est le nouveau professeur de Louis.
314K 10.5K 57
« Plus personne n'aura la capacité de me blesser, plus personne n'en aura le pouvoir. » Vivre seule, être indépendante et ne jamais baisser sa garde...
84.3K 2K 73
Depuis 1 mois mes rêve sont hanter par ce garçon..et depuis 1 mois à la tomber de la nuit je le retrouve à le regarder toute la nuit. Mais qui est-ce...