Journal d'une Confidente - Ca...

By OrielClancy

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Lors d'une soirée pluvieuse, Camila Cabello arrive sur la petite île de Genova. La jeune citadine originaire... More

Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 5 - Partie 1
Chapitre 5 - Partie 2
Chapitre 6
Chapitre 7 - Partie 1
Chapitre 7 - Partie 2
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12 - Partie 1
Chapitre 12 - Partie 2
Chapitre 13 - Partie 1
Chapitre 13 - Partie 2
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16

Chapitre 4

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By OrielClancy


La nuit fut terrible. Camila se réveilla plusieurs fois, rêvant de cette grande demeure comme d'un labyrinthe où, à chaque porte ouverte, se dévoilait une scène atroce : un meurtre, des tortures... Et toutes impliquaient la silhouette de Lauren. Silhouette qui fascinait la jeune femme bien plus qu'elle ne pouvait l'imaginer.

Elle s'éveilla donc vers 7 heures du matin et réfléchit longuement sur ce que lui avait dit June la veille. Une personne extérieure pouvait-elle changer les choses ? Redonner espoir à tous les habitants de cette maison ? Sortir la maîtresse des lieux de son mutisme et de sa solitude ? Que récolterait Camila pour tout ça ? Juste une glorification altruiste ? Ou alors quelque chose de plus profond qu'elle-même recherchait depuis longtemps ? Et si, finalement, en sortant les autres de ce cloisonnement, elle se trouvait aussi ?

Dans cette perspective, elle se leva avec l'idée de faire bouger les choses dans cette maison ! Elle prit une rapide douche, s'habilla et descendit, non sans jeter un regard vers la porte de Lauren. En arrivant dans la salle à manger, elle vit avec surprise le petit-déjeuner dressé. Au contraire de la veille, elle se rua dessus et dévora pancakes, céréales et autres mets sucrés. Une fois repue, elle resta un moment sur sa chaise, pensant aux actions qu'elle pourrait accomplir dans la journée. Il était évident qu'il fallait commencer doucement pour ne pas braquer la maîtresse de maison qui, à en juger par les dires d'Ashley, n'avait plus l'habitude d'avoir son quotidien bousculé.

Camila repensa alors aux femmes de ménage : un petit nettoyage d'hiver s'imposait, histoire d'éclaircir et aérer les lieux. Elle sortit de table et entra dans la cuisine où elle trouva Josy s'affairant déjà au repas du midi.

– Oh Camila ! Déjà debout ? s'étonna cette dernière, comme prise au dépourvu.

– Mal dormi.

C'était un mensonge, du moins en partie, ce qui ne plongea pas Camila dans une entière culpabilité.

–  Je peux demande à Ashley de changer la literie !

–  Oh non rien à voir, j'ai passé une grande partie de la nuit à réfléchir.

–  À quoi donc ?

–  Où sont Dinah et... euh... comment s'appelle la deuxième femme de ménage déjà ?

–  Normani ?

–  Oui, c'est ça ! Où je peux les trouver ?

–  Eh bien, leurs chambres sont derrière cette porte, deuxième et troisième portes à droite.

–  Merci Josy !

Sans attendre, Camila entra et tomba nez à nez avec une grande brune à la chevelure fournie, qui à première vue devait avoir des origines afro-américaines.

– Oups, désolée.

– Non c'est moi... Vous êtes... Normani ? Ou Dinah ?

– Normani, lui répondit-elle avec un large sourire amical. Enchantée.

– Je suis Camila, la nouvelle dame de compagnie de Madame.

– Oh oui j'ai entendu parler de votre venue. Ashley semble enthousiaste.

– Ouais... Elle semble... Enfin bref. Je me demandais quelles étaient vos attributions ? questionna Camila.

– Attributions ? répéta Normani.

– Que devez-vous faire ici ?

– Madame insiste pour qu'on ne fasse que le strict minimum et seulement dans les pièces utiles : salle à manger, boudoir, petit salon.

–  Est-ce que vous vous occupez des chambres à l'étage ?

–  Non, c'est Ash. Et il n'y a pas que des chambres.

–  Ah oui ? lança Camila avec une pointe de curiosité naissante.

Normani s'approcha d'elle comme si elle voulait lui glisser quelque chose à l'oreille, et regarda autour d'elle pour voir si personne ne les écoutait, imitée par la brunette.

–  Une fois, Ashley m'a raconté qu'elle faisait les chambres à l'étage et qu'elle était entrée dans une pièce, pensant que c'était une nouvelle chambre, murmura-t-elle.

–  Et ?

–  Et ce n'en était pas une... C'était... Un sanctuaire.

–  Un sanctuaire ?

–  Des tableaux, des bibelots, des meubles... Tout ce qui rappelait la vie d'avant.

–  Avant quoi ?

–  La mort de Monsieur.

–  William Jauregui ?

–  Oui, c'est ça.

–  Qu'est-ce qui s'est passé ?

–  Madame a condamné l'accès à toutes les pièces attenantes à sa chambre. Nous avons le droit de pénétrer et de ranger seulement les pièces attenantes à votre chambre.

–  J'aimerais... Je peux vous demander quelque chose ?

–  Bien sûr.

–  Suivez-moi !

Et Normani suivit Camila, traversant la cuisine et se rendant dans le hall d'entrée.

– OK alors voilà. Regardez...

Elle passa son doigt sur une commode de l'entrée pour dessiner un trait de poussière qu'elle lui montra.

– Ce n'est pas une des pièces essentielles selon Madame. Nous ne faisons qu'un ménage succinct ici et une seule fois par mois, se défendit la jeune fille, presque offensée.

– Je vois... Eh bien, j'aimerais que ça change, lança avec aplomb Camila, fixant d'un air sérieux une Normani décontenancée.

– Pa... Pardon ?

– Ces pièces sont magnifiques, mais terriblement délaissées. Elles ne sont plus mises en valeur. Pour commencer, on pourrait ouvrir les rideaux et les fenêtres, histoire d'aérer et d'éclairer les pièces.

– Mais... Madame...

– Madame n'est pas là. Du moins, elle reste enfermée dans sa chambre. Donnons-lui l'envie de redescendre et de parcourir sa demeure, sourit la nouvelle employée, confiante.

– Vous n'êtes pas la patronne ici, vous n'avez aucun droit de me donner des ordres, se braqua Normani, vexée par cette nouvelle arrivante qui se croyait déjà tout permis.

– J'en prends l'entière responsabilité. Il faut que les choses changent ici, et ça devrait commencer par un bon coup de balai.

Normani resta un moment en la toisant de haut en bas. La brune, sentant qu'elle devait être plus convaincante, lança son dernier atout :

– Écoutez... Je ne prétends pas pouvoir changer les choses, seule. Il me faut l'aide de tout le monde. De plus, ne pensez-vous pas qu'il serait temps ?

La typée fronça les sourcils et baissa le regard, semblant réfléchir aux paroles de Camila.

–  Madame ne sera pas d'accord.

–  Je pense que ça pourra l'aider... Ça pourra tous vous aider.

–  D'accord, soupira, Normani, résignée.

–  Bien, alors c'est parti ! s'engoua Camila.

***

Normani demanda à Dinah de les suivre. Toutes trois décidèrent de s'attaquer dans un premier temps au hall de l'entrée en dépoussiérant, ponçant et lustrant chaque meuble et tenture. Le sol fut ciré, les tentures enlevées pour être lavées, et bientôt le hall retrouva sa fraîcheur d'antan. Puis elles s'attaquèrent au petit salon qui, une fois les rideaux ouverts, révéla un amas de poussière considérable. Les fauteuils avaient jauni avec le temps, et Camila pensa qu'il faudrait bien plus d'ardeur pour en venir à bout. Quand la matinée fut bien entamée et les tâches bien avancées, Normani, Dinah et Camila s'octroyèrent quelques instants de repos. C'est ce moment que choisit Samy pour arriver et voir l'ampleur de la tâche accomplie.

– Mais... Qu'avez-vous fait ? s'insurgea-t-il.

– Le ménage, et croyez-moi, ce n'était pas du luxe, répondit naturellement une Camila exténuée.

– Grand Dieu, qui vous a donné le droit de...

– De quoi ? Faire le ménage ? Ouvrir les rideaux ? Pitié, on n'a rien fait de mal hein... Ne me dites pas que cette maison n'en a pas besoin.

Simon s'approcha et vit ce qui avait été fait : les meubles avaient retrouvé leur brillance, le parquet semblait neuf, les tentures éclataient de nouveau de couleurs, les vitres laissaient passer la lumière du jour, lumière qui avait longtemps déserté les lieux.

–  Ça faisait si longtemps, soupira-t-il, presque les larmes aux yeux.

Camila comprit qu'elle l'avait touché. Elle s'approcha de lui et lui prit la main.

–  Venez voir ça. Elle l'attira vers un meuble qui semblait être un bar.

–  Elle devait recevoir ici avant. Peut-être des femmes du Rotary ou seulement des amies ou de la famille, elle s'asseyait là et buvait un café ou un thé. Elle jouait au bridge en servant des whiskys et des cocktails maison...

–  Qui vous a parlé du Rotary Club ? demanda-t-il, surpris.

–  Ah euh... Personne...

–  Ashley...

–  Ne lui en veuillez pas, sans elle, je n'aurais pas eu l'idée de tout ça.

Samy sourit aux souvenirs d'une maîtresse de maison, si ce n'était heureuse, au moins vivante et souriante par moments. Il frissonna soudain :

–  Comment ai-je pu oublier, murmura-t-il, en se rendant compte que les années passées cloîtrés dans ce manoir avaient eu raison de leurs souvenirs, mais aussi de leur bien-être. Qu'espérez-vous donc ? demanda-t-il.

–  Faire revivre cette maison, répondit Camila en souriant. Et j'ai besoin de votre aide. De votre aide à tous.

Simon soupira. Il connaissait Lauren et savait pertinemment que leurs actes auraient des conséquences, plus tard. Pourtant, il eut envie d'y croire et de faire confiance à cette jeune femme venue de nulle part. Elle avait la foi, et c'était quelque chose que les habitants de cette demeure n'avaient plus eu depuis très longtemps.

–  Bien.

Camila sourit, soulagée d'avoir un allié de plus. Elle lui exposa ses plans et, malgré l'air dubitatif sur le visage du vieil homme, ce dernier écouta attentivement. Ils vaquèrent d'une pièce à une autre, estimant le travail à accomplir dans le boudoir.

L'intérêt de Camila se reporta sur une double porte que Samy évita sciemment.

– Y'a quoi là-dedans ? demanda-t-elle curieuse.

– Oh rien, dit-il peu convaincu.

– Mais encore ?

– Ce... C'est une pièce laissée à l'abandon depuis bien longtemps.

– Oui, comme la majorité des choses ici. Alors y'a quoi dedans ? insista-t-elle.

– C'est... C'est une salle de réception. Une salle de bal.

– Une salle de danse ? Sérieux ? Ouvrez-la ! s'enquit la jeune brune, pressée.

– Je ne pense pas que ça soit une bonne idée.

– On est plus à ça près !

Il la fixa, essayant de la dissuader, mais ce fut peine perdue. Il baissa les bras et ouvrit les doubles portes pour laisser Camila découvrir avec stupeur son contenu : une immense salle quasiment sans meuble. Du parquet, des colonnes de marbre, des peintures au plafond, le tout décoré d'immenses lustres qu'elle imagina en cristal. De gigantesques fenêtres donnaient sur des balcons, donnant eux-mêmes sur le jardin.

Elle entra et put voir que, à l'instar du reste de la maison, cette pièce avait été délaissée depuis bien trop longtemps : un tapis de poussière stagnait au sol, les lustres étaient ternes, le marbre fade et les peintures ne ressortaient pas. Il y avait du travail dans cet endroit, mais Camila le sentait : une fois une seconde jeunesse retrouvée, elle serait magnifique.

– Il y a eu des bals dedans ?

–  Le dernier fut pour l'anniversaire de Miss Victoria, pour ses dix-sept ans.

–  Et depuis plus rien ?

–  Il n'y a jamais vraiment eu d'occasion à fêter. L'année d'après Monsieur Jauregui nous quittait.

–  On va remédier à tout ça ! s'engoua Camila, s'imaginant déjà faire des fêtes gigantesques dans cette pièce.

–  Croyez-vous vraiment que Madame vous laissera faire ?

–  Ce qu'elle ne sait pas ne lui fera pas de mal, dit-elle malicieusement.

–  Parce que vous pensez qu'elle n'est pas déjà au courant ? Tout ce qui se passe dans cette maison, tout ce qui se dit ou se fait... Elle sait tout. Et si elle ne vous a pas encore convoquée, c'est parce qu'elle veut bien tout cela. Mais là... Vous touchez à quelque chose de plus... sacré.

–  Ce n'est qu'une salle de bal. Y a-t-il un lieu que Madame privilégie ?

Samy échangea un regard entendu avec Normani.

–  Eh bien... Madame... Elle aimait énormément s'occuper de son jardin et de sa serre.

–  Sa serre ? Il y a une serre ici ? s'étonna la brune alors qu'elle pensait avoir tout vu de cette demeure.

–  Absolument, mais comme le reste, elle a été laissée à l'abandon il y a des lustres déjà.

–  Je peux la voir ?

–   Suivez-moi.

Ils laissèrent Normani qui donna ses instructions à Dinah pour entamer un ménage correct dans la salle de bal. Samy conduisit ensuite Camila au travers d'un dédale de petits couloirs avant de s'arrêter devant une porte dans laquelle était incrustée une petite fenêtre grillagée. Il se tourna vers elle :

–  Cela fait bien longtemps que je n'ai ouvert cette porte, soupira-t-il, comme un regret.

– Où sommes-nous là ? Je suis un peu perdue.

– Nous sommes derrière les cuisines. Cette pièce à gauche est le cellier qui fait le lien avec la cuisine juste à côté.

– Oh, okay, merci. Alors... On attend quoi ? demanda-t-elle avec un empressement à peine dissimulé.

Simon opina de la tête avant d'ouvrir la porte.

Quand Camila entra dans la serre, elle en eut le souffle coupé.

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