Change My Life | Terminé ✓

By Laenynn

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Madison est une jeune femme qui rêve de vivre dans la plus grande métropole des États Unis : New York. Vivant... More

Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Épilogue
Bonus 1
Une Dernière Chance
Instinct de Survie
Nominée au Wattys2018
Préselectionnée au Wattys2018
Réécriture
The Last Return : nouveau livre

Chapitre 34

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By Laenynn

"Les femmes permettent quelquefois qu'on trompe leur amour, jamais qu'on ne blesse leur amour-propre, et l'on blesse toujours l'amour-propre d'une femme quand, deux jours après qu'on est son amant, on la quitte, quelles que soient les raisons que l'on donne à cette rupture." Alexandre Dumas.

PDV Madison :

Ma grand-mère m'a toujours dit qu'il était facile de vouloir pardonner à quelqu'un, mais le faire est une histoire beaucoup plus complexe. Megan a bien réussi à me pardonner après que je l'ai abandonnée alors qu'elle a vécu la pire chose au monde. Mais je me sens incapable de pardonner à Jaden. Il a sûrement déjà tourné la page et il est maintenant à la rechercher d'une autre jeune femme à mettre dans ses filets de chasseur. Si vraiment il avait voulu que je lui pardonne, il serait venu me voir depuis pour tout m'expliquer. Ça fait trois jours que je suis enfermée chez moi, ce n'est pas le temps qui lui manquait. Les seules fois où je suis sortie de ce maudit appartement c'est quand j'ai dû aller travailler.

Et bien évidemment, dès que je posais un pied dehors, c'était une horde de paparazzi qui m'attendait en bas de mon immeuble. J'ai réussi à ne pas craquer auprès de toutes ces personnes fausses qui attendaient juste des réponses à leurs questions débiles. Je n'ai pas craqué quand j'ai vu sur les réseaux ses fans se déchaîner sous mes publications, me traitant de menteuse. Si seulement ils savaient la vérité. Je n'ai pas craqué quand George, mon patron, m'a dit qu'il n'était plus possible pour moi de travailler dans cette boîte et que c'était ma dernière prestation. Je n'ai pas craqué quand Megan m'a appelé pour avoir de mes nouvelles et que je suis restée complètement sereine et calme au téléphone. Je lui répétais à chaque fois la même phrase : tu n'as pas à t'inquiéter, je vais très bien. Même moi j'y croyais tellement je mentais bien.

Je n'ai toujours pas craqué quand Ryan m'a appelé pour me répéter à longueur de temps qu'il est beaucoup mieux que Jaden et qu'il fallait que je retourne avec lui pour que je sois heureuse. Je n'ai pas craqué quand ma mère m'a appelé et qu'étonnamment, cette femme a essayé de me soutenir. Je crois qu'elle a enfin compris que je n'étais pas un fardeau pour elle mais que j'étais sa fille. Elle m'a raconté pour la première fois l'histoire de mon père, et j'ai compris que nous avons vécu toutes les deux une perte très difficile. Voir l'amour de notre vie nous trahir sans aucune raison fait mal.

Cela étant, ma mère reste ma mère. Je ne veux pas mettre de conclusion hâtive en disant qu'elle a changé, je préfère attendre de la voir en face de moi pour conclure à un quelconque changement dans son comportement. Je n'ai pas craqué devant toutes les personnes qui sont dans mon entourage. Cependant, quand je me suis retrouvée seule ces dernières soixante-douze heures, je peux assurément dire que chaque moment était accompagné de pleurs et d'alcool. Je ne voulais pas montrer ma faiblesse auprès des personnes que j'aime, de peur qu'il s'inquiète pour un simple chagrin d'amour.

Jaden m'a promis qu'un jour où l'autre, il me donnerait des explications à toutes ces histoires et à ses mensonges. J'ai cru pendant longtemps qu'il reviendrait à l'appartement et qu'il m'expliquerait toute cette mascarade, que ce n'était que des baratins auprès des journalistes pour faire lancer sa carrière. Mais il n'est jamais venu, ne serait-ce qu'une fois pour récupérer ses affaires qui traînent encore dans mon salon. Je me suis fait des dizaines de scénarios dans ma tête, certaines réalisables et certaines complètement exubérantes de stupidités. Le premier jour a été un des plus dur à surmonter, je faisais que de me dire que ce n'était qu'un cauchemar et que j'allais bientôt me réveiller auprès de Jaden, dans mon lit, à le câliner comme si c'était mon oreiller.

Puis quand je me suis enfin prise la réalité en pleine face, j'ai cherché des solutions, des explications qui pourraient justifier son comportement impardonnable. Je me suis enfin rendue compte que ces histoires allaient beaucoup plus loin quand j'ai décidé d'allumer mon ordinateur et que j'ai vu toutes ces photos de lui et ses parents bien vivants, en chair et en os à la remise de diplôme de Jaden, ou quand il a escaladé le tapi rouge pour la première fois. J'ai compris que tout ce qu'il m'avait raconté n'était que mensonge. Je m'étais interdit de faire des recherches supplémentaires sur lui, trouvant trop facile de découvrir des informations sur lui alors qu'il ne pouvait pas faire la même chose de son côté, j'ai eu tort.

J'ai explosé à ce moment-là, j'ai pris des dizaines de verres et ils ont tous fini en miette contre mon mur, comme mon cœur meurtri en mille morceaux. Puis j'ai bu, jusqu'à ne plus sentir la brûlure de l'alcool à travers ma gorge tellement celle-ci était brûlée. Je suis remontée sur le toit, comme la fois où nous sommes montées toutes les deux pour jeter tout ce qui faisait partie de notre passé. L'alcool, les joints. Est-ce que sur ça aussi il m'a menti ? Je remets tout en question, chacune de ses paroles sont analysées par mon esprit pour savoir les sujets susceptibles d'être source de mensonge dans sa bouche.

J'y suis restée des heures, toutes mes nuits je me retrouvais au-dessus de cet immeuble puisque à contempler le coucher et le lever du soleil. Voir les jours défiler ne m'importait peu, je voulais comprendre. Tout ressasser n'est pas une solution, mais j'en avais besoin. Je n'ai pas bougé, j'avais froid, mais peu importe, je me suis juste remémorer tous ces instants passés ensemble pour essayer de comprendre où est ce que j'aurais pu voir toute cette mascarade. Et j'ai réfléchi pendant tout ce temps qui paraissait interminable, jusqu'à en conclure que ce n'est qu'un manipulateur. Chacune de ses phrases étaient coordonnées entre elles pour que je ne puisse pas voir ses mensonges et que je tombe dans ses bras comme une fille désespérée.

Ma sobriété est partie en lambeaux, mon cœur s'est éteint pour essayer que j'arrête de ressentir une once de sentiment envers ce monstre et mon cerveau se remémore avec tristesse tous ces beaux moments pour m'obliger à souffrir. C'est peut-être une façon de prendre une leçon pour ne pas retomber trois fois dans le même schéma toxique. Mais comme on dit, jamais deux sans trois. Il est peut-être temps pour moi d'abandonner toute relation amoureuse et rester seule.

Le deuxième jour a été plus ordinaire, je me suis allongée sur mon canapé à regarder des films d'amours en mangeant des peaux de glace. J'avais très mal à la tête à cause de mes larmes qui coulaient à répétition sur mes joues et de la fraîcheur des glaces mais la douleur me rappelait que j'étais encore vivante même si je devais ressembler à un cadavre. Je ne me gênais pas pour jurer devant chaque scène qui était un tant soit peu mélancolique, crachant toute la haine qui bouillait en moi. Puis le troisième jour a été le plus destructeur, les paparazzis ont réussi à trouver mon numéro de téléphone ce qui était très difficile à gérer. Dès que je répondais pour leur dire de laisser tomber, ils ne me laissaient même pas la chance de placer un mot qu'ils posaient déjà leurs questions.

Ils ont même réussi à rentrer dans l'immeuble pour venir frapper à ma porte, j'ai hésité à appeler la police pour harcèlement mais quand j'ai vu que certain allait même jusqu'à demander à Brook des informations, j'ai directement pris mon téléphone, j'ai rapidement entendu les sirènes et depuis, silence complet. Ces monstres n'hésitaient pas à inventer des histoires, remuer la douleur qui était en moi, crier son nom sans même se préoccuper de mon état. Des vipères en quête de potin, peu importe les choses qu'ils doivent faire. Ma voisine est restée toute la matinée puis elle est restée manger le repas de midi avec moi avant de me laisser pour son travail.

Elle m'a un peu aidé à aller mieux, lancer des fléchettes sur une photo de Jaden est une bonne façon de se venger selon ma voisine. Drôle de façon pour passer à autre chose mais ça a été légèrement efficace. Brook m'a répété à plusieurs reprises d'aller le voir chez lui pour avoir des réponses à mes questions. Puis elle m'a aussi dit que la meilleure façon de passer à autre chose est de rentrer chez moi, à Pasadena, auprès de mes amis et de ma famille, loin de lui. Elle a raison, je le sais, mais me dire que je vais retourner à Pasadena me retourne l'estomac, me rappelant que je vais devoir faire face à toutes ces personnes hypocrites qui doivent déjà parler sur mon dos à l'heure qu'il est.

L'après-midi a été difficile puisque j'ai craqué. J'ai réussi avec surprise à retrouver un dealer non loin de chez moi et j'ai fumé, joint sur joint, espérant oublier ces trois derniers jours. C'est difficile aussi, chaque pièce de cet appartement me rappelle Jaden. La cuisine, quand nous avons fait une bataille de farine et que nous avons tellement rigolé que j'avais des larmes de joies qui ruisselaient sur ma peau. Le salon où nous avons regardé des films et où nous avons eu des relations sexuelles inoubliables. Ma chambre également, nous avons dormi l'un contre l'autre, me blottissant contre son torse pour exploiter sa chaleur corporelle. Le hall où nous avons eu notre première dispute. Normal que j'ai du mal à l'oublier en restant dans cet endroit.

Ce matin, je me réveille après avoir réussi à dormir quelques heures, c'est mieux que les trois autres dernières nuits. Je me lève avec un mal de tête qui me tambourine les tempes. Aujourd'hui, c'est décidé, je vais voir celui qui m'a brisé le cœur pour des explications. Je veux savoir pourquoi moi, pourquoi il a voulu que ce soit moi qui souffre et pas une autre fille beaucoup plus jolie et écervelée. Pourquoi ce soir-là, dans cette boite de nuit, j'ai été la proie idéale à ses yeux.

Je m'habille confortablement, je ne veux pas me maquiller ou me coiffer pour paraître belle à la caméra. Je sais que dans quelques semaines, ça sera une autre personne qui fera la une de tous ces bouts de papiers dont tous les adolescents sont fans. Un sweat à capuche qui recouvre ma tête, un jogging de sport et des baskets sera amplement suffisant. Je décide aussi d'acheter un billet pour le prochain avion qui m'emmènera loin de cette ville de malheur. Avec une chance comme je n'ai jamais eu depuis longtemps, un vol est disponible pour cet après-midi. Je fais donc ce que j'ai à faire, je range mes vêtements dans ma valise, fais vite le ménage dans l'appartement pour rendre les clés au propriétaire.

Voilà, c'est la fin de mon voyage. Je suis triste de me dire que je n'ai pas réussi à entreprendre tout ce que j'avais prévu dans la grande pomme qui est New York, j'aurais voulu visiter beaucoup plus, me promener près dans les quartiers populaires. Mais Jaden n'a pas volé que mon amour, il a aussi réussi à prendre mon temps et à gâcher mon voyage. Je rentre dans ma voiture et prends quelques secondes avant de démarrer l'engin. Je roule sur l'autoroute en me demandant à quoi je dois m'attendre. Je suis en colère, en furie même. Je veux des réponses, immédiatement.

Je dépasse à plusieurs reprises les limitations de vitesse, je crois même qu'un paparazzi me suit. Peu importe, d'ici ce soir, je ne serais plus à New York mais à Pasadena. Ça sera à Jaden de régler tout cela même si ça ne m'étonnerait pas que cette histoire lui fasse du bénéfice pour sa carrière. Je me stationne devant la maison de Jaden, je crois voir une fin de soirée. Moi qui croyais que Jaden était aussi triste et désemparé que moi, je vois qu'il ne perd pas le nord pour faire une soirée chez lui alors que j'étais en train de me morfondre avec des joints dans la bouche et de l'alcool dans l'estomac.

Le paparazzi sort à toute allure de son véhicule pour me prendre en photo avec son appareil photo de luxe, il croit sûrement être discret derrière sa grosse voiture noire garée juste derrière moi. Je sors de ma voiture et marche gentiment vers cet homme de la quarantaine d'année je dirais, ces allures de vieux monsieur avec son pull qui laisse apparaître sa cheminée et sa cravate ne le laisse pas crédible à mes yeux.

Je lui fais un grand sourire et ses yeux s'illuminent, pensant assurément que je vais répondre à ses questions. À peine je me retrouve face à lui que j'attrape son appareil et le lance sur la route. Il explose et, chanceuse comme je suis, une voiture vient rouler dessus m'assurant que toutes les photos qu'il a prises de moi devant chez Jaden sont détruites.

–Mais vous êtes complètement malade comme fille, il m'a coûté plus de trois milles dollars. Je vais porter plainte ! Hurle-t-il en secouant ses bras dans tous les sens.

–Et moi je vais porter plainte pour entrave à la vie privée et prise de photo sans avoir le droit à l'image. De plus, comme vous savez tout de moi, vous devez savoir que ma mère est une des plus grandes avocates du pays, maintenant, partez d'ici avant que j'appelle la police, je lui rétorque sèchement en lui tournant le dos.

Je l'entends rentrer dans sa voiture à toute vitesse et démarrer pour partir loin de moi. Ma mère ne me sert à rien finalement, pour une fois. J'avance avec prudence jusqu'à la porte d'entrée. Mes mains tremblent, j'ai peur de ce que je vais découvrir en traversant cette porte. J'appuie sur la porte qui est déjà entre-ouverte mais un corps me bloque l'ouverture, quand j'arrive à rentrer dans le salon, je découvre sans surprise sa maison sans dessus dessous. Des gobelets rouges se trouvent dans chaque mètre carré de cette pièce, plusieurs personnes sont complètement bourrées sur le sol à profiter de leur nuit de sommeil avant de se réveiller avec une bonne gueule de bois.

Je regarde les visages, essayant de voir Jaden à travers ses corps inertes mais je ne trouve pas l'homme que je cherche. Je monte à l'étage, me disant qu'il doit être dans sa chambre pour bénéficier de son matelas à mémoire de forme alors que ses invités sont sur le sol. Je ne frappe même pas à sa porte que j'entre dans la pièce sans même demander la permission. Je découvre avec surprise une chambre nickel, aucun désordre. C'est bizarre de voir ça alors que le reste de la maison est dans un bazar monstre. Comme une tempête qui serait venue mettre la pagaille partout.

Un corps qui me tourne le dos se trouve dans le lit, il doit dormir paisiblement. Je reconnais sa chevelure, mon dieu, je ne lui avouerais jamais mais il m'a tellement manqué. J'ai une soudaine envie de passer mes mains dans ses racines. Je tourne autour du lit et vois le visage apaisé et endormi de Jaden. Je ressens un pincement de ma poitrine. Juste en le voyant, je perds tous mes moyens. Qu'est-ce qu'il est mignon comme ça, je pourrais m'allonger à côté de lui et faire comme si rien de tout cela ne se serait passé. Je pourrais, mais je ne le ferais pas. La colère revient soudainement quand je me souviens de la raison de mon passage ici.

Je m'approche près de son oreille et hurle à plein poumons. Il sursaute de peur et tombe de son lit. Je rigole légèrement en voyant cette scène, je n'ai plus rigolé depuis tellement longtemps. Mais je reprends vite mon visage fermé et énervé. Je ne compte pas lui pardonner si facilement. Il frotte son crâne qui vient de se prendre violemment le coin de sa table de chevet, bien fait pour lui. Quand Jaden pose son regard sur moi, il est d'abord surpris puis apeuré. Il se lève rapidement et me regarde de haut en bas, comme si je n'étais qu'un fantôme inerte.

–Madison, qu'est-ce que tu fais ici ? Demande-t-il la voix tremblante.

Il n'arrête pas de regarder la salle de bain, je n'avais pas remarqué mais l'eau de sa douche coule. Sûrement un de ses amis qui se douche pour être propre.

–Je viens te parler, je veux des réponses à tout cela Jaden, je te laisse la chance de t'expliquer alors ne la gâche pas, je lui susurre en m'installant sur son lit.

Il est déstabilisé, comme s'il me cachait encore quelque chose qu'il ne veut pas que je découvre. Il détourne tout le temps son regard du mien et fixe la porte de sa salle de bain.

–On ne pourrait pas parler de ça ailleurs ? Demande-t-il.

Je m'autorise à regarder quelques secondes son torse. Mon dieu, je suis en manque de lui et ça va devenir très incontrôlable s'il ne met pas un t-shirt. C'est comme s'il était ma drogue et que j'étais en sevrage depuis quelques jours, qu'on me posait un joint juste devant moi et qu'il m'était interdit de le toucher. J'accepte sa proposition en détournant les yeux. Il ne mérite pas d'avoir un corps si bien formé, c'est injuste. Je le vois prendre un haut mais la porte de la salle de bain claque et gros coup sur le mur.

Une jolie jeune fille me fait face, elle est sublime. Une blonde aux yeux verts, presque aussi absorbante que ceux de Jaden. Son visage me rappelle vaguement quelqu'un mais je n'arrive pas à mettre un nom dessus. Sûrement une mannequin qui devait passer dans le coin. Soudain, je comprends tout. J'observe autour de son lit et remarque une robe rose bonbon étalée sur le sol, des chaussures à talons lancés à la va vite. Cette fille, c'est une de plus, la nouvelle de sa longue liste de prétendantes. C'est la numéro combien, la dixième en trois jours. Il ne perd pas de temps. Mon cœur n'accepte pas cette information et rejette toute envie de communiquer avec lui. Ma main me démange et je suis prête à me battre, mais je me retiens, il ne mérite même pas de sentir mes mains sur lui. Je lance un regard dédaigneux à Jaden, il s'en fout de moi. Je n'étais qu'un jouet parmi tant d'autres.

–Je ne vais pas vous déranger plus longtemps, je murmure fermement.

Je me précipite en dehors de la chambre. Je continue de pleurer, encore une fois, je me demande comment je peux encore avoir assez d'eau dans mon corps pour pleurer autant. J'entends Jaden me suivre en me répétant d'arrêter de fuir. Mais Jaden, c'est toi qui as tout gâché. Je me retrouve dans son jardin, mais sa main attrape mon bras, sentir sa peau contre la mienne me répugne. Une envie de vomir me frappe le ventre. Je me dégage de son étreinte je me retourne vivement vers lui, prête à dire tout ce que j'ai sur le cœur.

–Ne me touche pas ! Menteur ! Tu n'es qu'un menteur Jaden et depuis le début de notre relation ! Je ne veux plus jamais entendre parler de toi, plus jamais. Débrouille-toi avec les paparazzis et tout ce qui s'ensuit mais je ne veux plus avoir aucune histoire avec toi, aucun contact, plus rien. Tu as tout gâché alors que je suis tombée amoureuse de toi, mais maintenant c'est fini. Ne compte plus sur moi pour être ta partenaire de chambre, ne compte plus sur moi pour être ta coopératrice de blagues et de voyages en voiture. Je n'étais juste qu'une de plus parmi toutes les filles que tu as baisé. Oublie-moi, je ne veux plus rien à voir avec toi, adieu Jaden Jones, je dis sèchement avant de lui tourner le dos.

Je marche tranquillement vers ma voiture. Je me rends compte réellement que tout est fini quand je rentre dans mon véhicule et qu'il n'a pas essayé de me rattraper. Je sens une douleur incontrôlable me frapper le torse, comme si mon corps était prêt à exploser dans ma cage thoracique. Peut-on mourir à cause d'une peine amoureuse ? Parce que je suis à deux doigts de la crise cardiaque. Je reste quelques secondes à m'apitoyer sur mon sort avant de démarrer la voiture.

Je lance un dernier regard à Jaden qui est en larme sur sa pelouse et qui me fixe alors que je pars loin de lui. Cette scène me brise, je sais maintenant que je ne serais plus heureuse pendant encore très longtemps. On le ressent au fond de soi quand une personne est l'amour de votre vie, c'est un instinct impossible à démontrer mais qui est formel. Je le sais, plus rien ne sera jamais comme avant. Je roule jusqu'à l'aéroport alors que mes larmes ruissellent à plein torrent sur mes joues. Ce qui restait de mon cœur vient d'exploser en confettis de souffrance.

J'erre sur le parking et compte le nombre de voitures qui s'y trouvent. Je regarde mon portable. Je compte le nombre de camions. Je regarde mon portable. Finalement, ma décision est prise. J'appelle ma mère, prête à lui révéler l'aveu qui me glace le sang. Après trois "dring" résonnant, la voix stridente de ma mère me frappe les oreilles.

–Ma chérie, tu ne m'as pas appelé depuis la dernière fois. Ton voyage se passe bien ? Tu vas mieux ?

Je sais que derrière ces trois phrases qui semblent d'apparence accueillante et joyeuse, ma sinistre mère n'espère qu'une chose : que je revienne auprès d'elle afin d'assouvir tous ses besoins. Elle espère sûrement que je redevienne la vieille fille innocente que j'étais quand je sortais avec Ryan. Sans répondre à sa question, j'ébruite doucement avec la voix tremblante la raison de mon appel.

–Je rentre dans quelques heures, prépare le dîner pour deux.

Je raccroche, ne voulant pas attendre la joie qui s'empare du corps de ma génitrice. Ce voyage m'a ouvert assez de portes pour que je puisse vivre ce que je voulais au début de ce séjour : me découvrir. Je me suis trouvée dans cette grosse ville. J'ai rigolé comme jamais auparavant. J'ai pleuré toutes les larmes de mon corps aussi. J'ai découvert l'amour mais aussi la véritable tristesse. J'ai souris en montrant sans fausseté mes pommettes saillantes. Finalement, même si je repars le cœur meurtri par la souffrance et mes pleurs, ce voyage m'a apporté bien plus que tout ce que j'ai vécu dans ma vie. J'ai découvert cette chose qui m'était encore inconnue jusqu'à ce jour et j'espère pouvoir garder ce souvenir avec moi jusqu'à la fin de ma vie pour ne pas oublier tous ces sentiments qui m'ont envahi pendant ma fuite.

Car après tout, nous n'avons qu'une vie. Aujourd'hui, ma vraie première histoire d'amour se termine, me laissant seule face à mes larmes et à ma blessure encore ouverte. Je vais sûrement finir comme toutes ces filles que je voyais dans les livres et les films, à pleurer toutes les larmes de leur corps, enfoncé au fond de leur lit, à se demander encore et encore qu'est-ce qu'elles ont bien pu commettre comme acte impardonnable pour que cette histoire si épanouissante se termine si tristement. À se remémorer tous les souvenirs avec ce garçon qui leur a fait tourner la tête, s'amusant au passage à remuer le couteau dans la plaie saignante.

Jaden a été mon premier amour, celui qui m'a montré comment sourire, comment rire, comment vivre, comment avoir du plaisir. Mais aussi à comment pleurer, comment souffrir et comment être meurtri par ce sentiment dévastateur. À partir de maintenant, je ne m'autoriserais plus jamais à prononcer son nom. Car il fait partie du passé, et comme ma mère le dit si bien : le passé est passé, le présent doit être ta seule préoccupation. Souvent, cette phrase était suivie d'un discours sur mon futur mariage avec Ryan.

Mais aujourd'hui, j'utilise cette citation qui aura une autre signification pour moi à partir de maintenant. Il est temps de mettre fin à cette mascarade. Il ne devait être finalement qu'un amour de vacances. Mon amour de vacances.

Aujourd'hui, je mets un point final à mon histoire féerique avec mon premier amour, Celui qui a changé ma vie.

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