Fibules et toi

By laracaras13

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Chiara Cavellec est une jeune archiviste un peu terne et sans histoire, spécialiste en histoire médiévale. Ri... More

Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Un petit mot entre nous
Partie sans titre 38
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 43
Chapitre 44
chapitre 45
Chapitre 46
Chapitre 47

Chapitre 42

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By laracaras13

-Tu ne dors pas ? demanda-t-elle, plus tard encore dans cette nuit où la sérénité suffisait à son repos.

-Pour quoi faire, alors que tu es si belle endormie ? Reste près de moi, ajouta-t-il en l'empêchant de quitter la pose dans laquelle elle s'était assoupie, blottie contre son cœur. Maintenant rendors-toi, je ne veux pas être responsable d'une méforme à l'entraînement, sinon le chef risque de croire que j'ai une mauvaise influence sur toi.

-Tu restes près de moi ? s'inquiéta-t-elle en sombrant déjà à nouveau.

Où pourrait-il aller avec un si agréable fardeau ? Il ne souhaitait nullement être ailleurs que dans ce lit aux draps malmenés.

-Tu sais, il ne s'est vraiment rien passé avec Serge. C'est juste un copain. Je te l'ai dit tout à l'heure, je crois même qu'il est homo.

-Non, ça je ne crois pas, répondit-il dans un sourire. Si vraiment tu y tiens, tu peux l'envisager bi, ce que je ne crois pas non plus pour être franc, mais si c'est le cas, tu es dans son panel de référence. Il y a des regards et des attitudes qui ne trompent pas.

-Peut-être, mais il faut être deux pour envisager une attirance, et moi je ne le vois pas du tout ainsi. Tu es jaloux quand même ?

-De tous ceux qui ont pu t'approcher avant moi. Un copain, tu dis ? Alors je ne suis pas jaloux, ne t'en fais plus. Maintenant, rendors-toi. Pour donner plus de poids à ces paroles, il posa sur ses paupières closes un baiser léger. En ronronnant, elle ne tarda pas à s'assoupir.

Philippe suivait le mouvement régulier de sa poitrine, recevait son souffle rythmé sur son torse. Il réfléchissait aux quelques paroles qu'ils venaient d'échanger. Il ressentait vraiment un pincement au cœur en pensant au temps qu'ils avaient perdu.

Il aurait tant aimé être son premier, son seul amour. Ce n'était pas cette vanité de vouloir être le premier, mais il souffrait de l'imaginer entre les bras de ce crétin de Toska. Frigide, avait-il dit ?

Décidément, il avait bien fait de le remettre à sa place. Quel émerveillement avait représenté cette nuit ! Et son regard pur, limpide, au moment où elle tanguait au rythme de son plaisir.

Chiara gémit faiblement dans son sommeil, se rapprochant encore de lui. Il avait encore envie d'elle, comme si cette première étreinte avait déclenché une véritable boulimie. Mais il se força à se montrer raisonnable, et pas seulement parce qu'il n'avait plus de préservatifs. Il recevrait d'ici quelques jours les résultats de sa prise de sang trimestrielle, sans en ressentir d'inquiétude particulière et il serait temps alors de parler contraception.

Sa réticence avait une autre cause. Il avait abusé de son corps tout au long de la nuit, l'avait marquée de son empreinte et savait qu'elle serait quelque peu courbaturée au matin.

En réprimant un soupir contrarié, il la plaqua contre lui, s'obligeant à ignorer son érection douloureuse, enroula ses cheveux pour les ramener sur une de ses épaules et offrir un accès à sa nuque sur laquelle il posa ses lèvres, humant un parfum intime et secret et s'endormit d'un sommeil paisible comme il n'en avait pas connu depuis longtemps, le souffle calqué sur celui de sa maîtresse.

L'arrivée du matin fut trop rapide, presque incongrue et l'échange de leurs tendres salutations dans les draps malmenés le fit sourire. S'il avait craint un réveil incertain, une gêne entre eux en repensant à la nuit passée, le sourire de sa maîtresse, alangui et amoureux, le rassura.

En ronronnant, elle roula entre ses bras, toujours noués autour d'elle, pour se blottir contre lui, s'étira dans les draps malmenés pour délier tous ses membres, avant de se lever, à regret.

Philippe traîna encore quelques instants au lit, souriant de cette entorse à ses habitudes, lui qui se levait d'un bond à peine les yeux ouverts, puis il s'activa à préparer le café. Il contempla encore, dans la salle à manger, la lumière incroyable qui dissipait ses ténèbres et nimbait la chevelure de Chiara de teintes de feu.

Paradoxalement, ce premier vrai petit déjeuner la troubla pour sa nouveauté, mais tout autant pour cette impression au contraire que tout était normal, de s'asseoir face à face pour savourer un café, pour le deuxième matin consécutif, tout en discutant, ou juste en se dévorant des yeux et de leurs lèvres gourmandes. De sa voix grave, Philippe, après avoir disposé quelques garnitures sur la table, entama quelques confidences.

-Tu peux être perplexe par rapport à ce que j'ai dit, moitié par provocation, sur mes relations avec les femmes, avant toi. Contrairement à ce que j'ai prétendu, je saurai me comporter comme un homme bien avec toi.

Jusqu'alors, je n'avais juste rencontré personne qui m'en donne envie. Jusqu'à toi... il m'a fallu du temps pour accepter mes sentiments et leurs conséquences. Mais j'ai choisi. Je T'ai choisie. La seule chose, ne t'en formalise pas, je n'ai pas l'habitude de « vivre » à deux.

Pour être honnête, tu as davantage d'expérience que moi dans ce domaine. Ne ris pas! Je n'ai jamais vécu en couple. Ça veut dire que, parfois, j'aurai peut être des réactions de vieil ours célibataire, des besoins de solitude, notamment parce qu'on travaille aussi ensemble une bonne partie de la journée.

Je ne peux pas te certifier qu'on va passer toutes nos nuits ensemble à partir de maintenant, sans que ce soit une façon de te repousser ou sans que ça ait rien à voir avec ce qui s'est passé cette nuit et ma crise d'inquiétude. Ne t'en formalise pas, tu n'y es pour rien.

Je n'ai par exemple pas l'habitude d'être encore là au petit déjeuner, même si l'idée de te quitter cette nuit ne m'a même pas effleuré. Donc tu t'en doutes, je n'ai pas les réflexes de la vie à deux.

Je mange quand je veux et si je n'ai pas faim un soir je ne me sens aucune contrainte. Je ne sais pas ce qu'une femme attend de son mec au quotidien.

Je te sais accro au café, mais hier après midi tu as pris un chocolat chaud et à ton boulot elles veulent te convertir au thé, alors j'hésite un peu. Et encore, c'est là que je suis le plus expert ! J'ai remarqué que tu sembles préférer les croissants aux pains au chocolat, mais j'ai vu qu'il y avait des cracottes dans ta cuisine, du beurre et de la confiture et qu'hier, tu as fait une salade de fruits. Ca fait mince...

-A vrai dire, je n'ai même pas l'habitude des viennoiseries le matin. Je déjeune rarement. Je sais ce que tu vas dire, c'est pas bien. Par pitié, ne me vends pas auprès des garçons !

Pour le reste, le quotidien ça s'apprend. Tu sais, mon expérience n'a pas particulièrement été une partie de plaisir, et le célibat ne m'a pas déplu... Avant toi. Donc moi non plus, je n'attends pas qu'on s'installe ensemble dès cette semaine.

Pour ce qui est du quotidien, de ses réflexes, j'ai eu affaire à un mufle qui n'a même pas réalisé en cinq ans que je ne sucre pas mon café et en mettait systématiquement deux morceaux dans ma tasse –comme pour lui- les rares fois où il pensait à faire chauffer deux tasses, ce qui, presque heureusement, était exceptionnel.

Par contre, penser à ce qui pourrait me plaire pour mon anniversaire, penser même à mon anniversaire, observer ma cuisine pour trouver ce que je peux manger, c'est déjà mieux que ce que j'ai pu connaître. Alors ne t'en fais pas.

Sans compter que moi aussi j'ai un apprentissage à faire ; sur le quotidien, mais aussi sur ce que c'est de vivre avec toi. Sur tes besoins, tes envies, ce qui t'agace. Jusqu'à présent, je me suis crue experte dans cette dernière catégorie ! Il va falloir qu'on s'apprivoise.

Les deux amants en convinrent, finalement excités de ce nouveau challenge. Mais ce matin, ils avaient autre chose à faire. Chiara lui proposa de prendre une douche avant de l'accompagner, mais son amant déclina son offre ; il passerait rapidement chez lui avant de rejoindre l'agence pour prendre une douche et se changer.

-Je croyais que tu avais toute une garde robe de rechange dans ton bureau.

-Oui, mais ce n'est pas ça le problème. Je veux prendre une douche, même si Dieu sait que j'aurais préféré garder ton odeur sur ma peau jusqu'à ce soir ; ça me permettra de mesurer les traces que tu as laissées sur moi avec tes ongles et tes dents, avant de le découvrir au gymnase, sous le regard des garçons, précisa-t-il dans un sourire suggestif.

Et surtout, je ne veux pas que les garçons me voient débarquer avec mes fringues d'hier. Même si tout le monde sait à peu près ce qui se passe et nous couve d'un œil amical, je ne veux pas partager ça avec eux.

Cette nuit, ... c'est précieux. Ils se doutent peut-être qu'on a passé la nuit ensemble. Non, sûrement, en fait, parce qu'ils me connaissent, qu'ils ont vu mes réactions par rapport à toi ces derniers jours, et parce que qu'ils nous ont aperçus ensemble hier soir, mais je ne veux pas avoir à répondre à des questions ou des insinuations.


Eh ! regarde-moi, mon ange, exigea-t-il en sentant son raidissement. Je n'ai pas du tout honte de ce qui s'est passé ou un truc dans le genre si c'est ce que tu imagines déjà. Bien au contraire ! Je veux juste le garder, précieusement, jalousement, pour moi, pour nous. Les autres connaissent mon passé et quoi que j'en doute, je ne veux que personne puisse penser à comparer ce qu'on vit et ce que j'ai pu vivre avant, ce qui pourrait éventuellement se produire si j'avais l'air de passer directement d'une soirée à mon bureau.

Emue de cette nouvelle déclaration et de la délicatesse de son amant, Chiara hocha la tête pour approuver et se serra contre lui, luttant de toutes ses forces contre son corps qui était, déjà, affamé de ses caresses.

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