Chapitre 39

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ATTENTION ce chapitre n'est pas conseillé à un jeune public

Avec une lenteur toute calculée, Philippe retira son manteau.

-Tous comptes faits, je me plais bien ici. Et puis, après une invitation aussi franche, comment pourrais-je refuser de partager une moitié de ton oreiller ? J'espère que ça implique aussi la couette, parce que je dors nu et que je suis excessivement frileux après l'amour. Ne fais pas cette tête-là, mon ange. Il a vraiment fallu employer les grands moyens pour que tu te découvres. Mais ça en valait la peine. Enfin un discours franc et non maîtrisé où tout ton être ressort, toute la passion que tu es capable d'exprimer dès que tu baisses la garde. Bordel, tu es tellement sexy en colère ... Comment peux-tu manquer de confiance en moi et en toi, te mésestimer à ce point ? Il n'est pas question de te laisser, alors que je viens enfin de te saisir, mais juste de te pousser dans tes retranchements de jeune fille lisse. Tu l'as déjà fait en entraînement, ou dans notre binôme, pour me montrer de quoi tu étais capable, au restaurant, par exemple ; je voulais le voir dans ta vraie vie, dans celle que j'ai envie de mener avec toi. Et si je ne craignais pas autant que tu me colles une gifle, je t'embrasserai immédiatement.

En un bond, Chiara fut contre lui, frappant le torse solide de ses petits poings.

-Je te hais, je devrais te tuer pour m'avoir fait une frayeur pareille. Je me demande ce qui me retient de te mettre dehors pour t'apprendre.

-Ce qui t'en empêche, rétorqua-t-il en emprisonnant ses mains qui commençaient à lui faire mal, c'est que tu as au moins autant envie de moi que l'inverse. Il retint un rire doucement moqueur, traversé d'un éclair de désir pur lorsqu'il vit sa peau rougie de colère et de passion.

Pour toute réponse, elle happa voracement ses lèvres. Il fallait qu'il cessât de persifler ainsi et c'était sans doute le meilleur moyen. Un instant surpris, Philippe se laissa aller, plus du tout désireux de la pousser dans ses derniers retranchements. Il la plaqua contre le mur, enfermant son visage entre ses mains pour dévorer ses lèvres pulpeuses et ne pas la laisser fuir. Elle était à lui et il comptait bien la déguster jusqu'au petit jour. Patient, il suivit de ses lèvres la ligne de sa mâchoire, descendit du bout de sa langue le long de son cou jusqu'à sa clavicule, apparente dès qu'il eut repoussé sa veste, effleura des doigts la bretelle d'un soutien gorge en dentelle sous son caraco. Plus avide qu'il ne l'aurait cru, elle glissait déjà ses mains sous sa chemise qu'elle avait sortie de son pantalon et il frémit en sentant ses mains froides et la griffure légère de ses ongles. Il adorait cette coquetterie de ces ongles longs et soigneusement peints dans des teintes changeantes. A plus forte raison s'ils servaient à le rendre fou. Chiara prenait plaisir à parcourir son dos, ses flancs et il aimait le frémissement que cette attitude faisait naître chez lui. Mais pas trop vite, ... il attrapa ses mains, les éloigna de son corps et les coinça dans son dos, contre le mur. Gémissant, la jeune femme s'en décolla légèrement et, prenant sa main, elle le guida jusqu'à la chambre à coucher dont l'idée avait peu quitté son esprit depuis qu'il l'y avait suivie au petit jour. Sans la lâcher, ni quitter ses lèvres pulpeuses dont il avait repris possession à peine franchi le seuil de la chambre, il ouvrit la couette, la fit reculer pas à pas jusqu'au bord du lit et la fit basculer tout doucement, en continuant son exploration vers le temple des délices. Par-delà même ce qu'elle avait avoué, il était persuadé qu'elle n'avait pas eu beaucoup d'amants avant Eric et il avait peur de la brusquer. Tout au long de la journée, il avait imaginé une première étreinte tendre, patiente, mais leurs nerfs avaient été mis à rude épreuve ces dernières heures, à plus forte raison lors de cette ultime discussion et, s'il s'était écouté, il l'aurait prise ainsi, presque sans préliminaire. Mais Chiara ne l'entendait pas de cette oreille. Elle voulait d'abord connaître son corps. Sous ses doigts, elle en sentait les contours. Elle le savait solide. Dans les chemises qu'il affectionnait, on sentait son torse puissant qui tendait le tissu. Mais ce n'était rien au regard de l'effet visuel de Philippe en teeshirt, notamment ceux à manche très courtes qu'il portait dans le gymnase. Ses bras musclés en sortaient et saillaient sous la puissance de l'exercice. Parfois même elle s'était surprise à considérer avec gourmandise ses abdominaux que l'on devinait bien dessinés sous sa tenue de sport. D'ailleurs, elle glissa les mains sur eux, à travers sa chemise. Philippe sourit de cette caresse timide et lui facilita la tâche en la faisant passer par dessus sa tête sans aucune gêne. Chiara déglutit. En le regardant, elle imagina un David, un Persée, toutes ses statues d'inspiration grecque qu'elle admirait depuis toujours. Il n'avait pas grand-chose à leur envier alors qu'il se laissait complaisamment observer par la jeune femme. C'était encore plus impressionnant qu'elle ne l'avait cru ; ses muscles dessinaient un V qui se perdait sous sa ceinture, coupé par une fine ligne de poils sombres. Elle ne put empêcher son regard de suivre la même voie, se rappelant dans un soupir contenu qu'elle avait toujours trouvé ces beaux éphèbes très mal équipés. Mais pour ce qu'elle en voyait, ... Mon Dieu qu'il était beau! Tous ses muscles étaient sculptés, travaillés, ciselés. Ce n'était pas un malabar bodybuildé, mais il se dégageait de lui une sensation de puissance qui la fit frissonner avec volupté. Souriant de la sentir plus timide, maintenant qu'il était moins vêtu, le jeune homme reprit ses mains et les posa sur son torse. Du bout des doigts, presque craintivement, Chiar reprit son exploration, déclenchant sur son passage des frissons qui la surprirent. Elle le pensait plus maître de lui! Murmura-t-elle d'une voix rauque. Il rit de son impudence. Qu'elle le défiât autant qu'elle le voulait ! Il saurait bien lui faire payer son insolence et sa provocation. D'ailleurs, il avait une petite idée de ce qui risquait de la faire réagir. Sans la quitter des yeux, le jeune homme finit nonchalamment de se déshabiller et s'avança vers elle, souriant d'un air carnassier en entendant son souffle court. A voir parfois les contours de son anatomie sous des caleçons de sport plus moulants, elle devinait que la nature avait été plus généreuse avec celui dont elle allait faire son amant qu'avec les statues de son enfance. Mais à ce point-là ! Bien sûr, elle manquait d'éléments de comparaison, mais Eric ressemblait à un petit garçon face à ce sexe raidi dont elle se demandait même comment elle allait l'accueillir entièrement en elle. Aussi inquiète qu'excitée, elle passa sa langue sur ses lèvres avec gourmandise. Philippe croisa son regard et la regarda en souriant davantage. Tel un prédateur, il s'approcha, sûr de lui, très à l'aise avec son corps nu et retira d'un geste rapide sa jupe en la faisant glisser le long de ses jambes, provoquant un frisson délicieux chez la jeune femme qui souleva ses hanches dans un mouvement gracieux pour l'aider. Comme il l'avait constaté plus tôt dans la journée, elle ne portait pas de collants, mais des bas retenus par des porte-jarretelles en dentelle. Il les détacha lentement, roulant l'étoffe soyeuse le long de ses jambes, laissant ses lèvres suivre le chemin de sa peau dénudée, savourant ses petits halètements impatients. Appuyée sur ses coudes, Chiara le regardait faire et, lorsqu'il revint vers elle, elle bascula lentement le bassin à sa rencontre, mais il hocha la tête et remonta jusqu'à son chemisier dont il détacha patiemment chaque bouton. Alors seulement il entreprit aussi de la délester de ses dessous raffinés, comme il les aimait, sans la perdre du regard ni rien tenter de plus osé que des caresses légères. Il fit glisser le caraco le long de sa peau, savourant le frémissement de sa peau chauffée à blanc au passage de la soie, puis il saliva en devinant les seins fermes de la jeune femme sous la dentelle délicate de son soutien-gorge. Bien sûr, il l'avait vue nue lorsqu'il l'avait déshabillée après la conférence, mais elle dormait alors et trop de sentiments contradictoires traversaient son esprit, en commençant par son refus de rien faire dont elle ne serait consciente et désireuse. Et maintenant, c'était le cas. Il ne voulait pas la brusquer et préférait apprendre progressivement à la découvrir. Mais c'était sans compter sur l'avidité de la jeune femme qui ne retenait plus ses petits gémissements impatients et le supplia bientôt de venir en elle. La facilité avec laquelle il la pénétra, après s'être protégé, en retenant sa fougue naturelle pour ne pas l'effrayer, lui confirma que son attente était largement réciproque. Il entra en elle avec douceur, s'étonnant presque de se contrôler si bien, la pénétrant centimètre après centimètre, appuyé sur ses avant-bras tendus, presque tétanisés, sans la quitter des yeux, pour décrypter à la seconde ses réactions. Chiara ne le quittait pas davantage du regard dans une étreinte presque aussi intense de leurs yeux que de leurs corps. Le regard vert plein de confiance et d'excitation était directement connecté au sien et il en fut bouleversé. Lorsqu'il fut enfoui en elle, il lui demanda dans un murmure si elle allait bien. Un grognement guttural lui répondit et ses lèvres se crispèrent alors qu'elle battait plus vite des cils. Concentrée sur les sensations qui montaient peu à peu en elle, la jeune femme sentit qu'il attendait une réponse formulée. Elle se força donc à murmurer « oui, continue », tout en enroulant ses longues jambes autour de lui pour l'accueillir plus profondément. Lentement, Philippe saisit l'une de ses jambes et commença à bouger en elle, sans détacher son regard d'elle, ni son esprit de ses sensations. Il découvrirait tous les recoins de son corps plus tard, même sa peau douce qu'il rêvait d'embrasser, de humer ou de lécher, voire de mordre et de griffer, même sa poitrine que tout son être ne demandait qu'à connaître de près après l'avoir admirée depuis de longues semaines. Mais pour le moment, Philippe voulait être certain de faire ce qu'il fallait pour elle, il voulait lui faire connaître le plaisir le plus pur et gagner sa confiance. Dans son discours enflammé, il avait senti sa colère autant que sa crainte de n'être qu'une passade, de ne pas être payée de retour dans sa démarche et il voulait faire taire tous ses doutes ; il glissa une main sous sa nuque pour rapprocher encore leurs visages et ne lui laisser aucun instant d'inquiétude. Son propre plaisir importait peu face à sa jouissance. Pour une fois muette, Chiara laissait son corps parler pour elle, pressant ses bras ou ses fesses musclées, griffant ses reins, mordillant son épaule pour lui faire connaître l'état de son excitation. Il accéléra peu à peu ses mouvements en fonction de ses halètements et de ses gémissements discrets. Puis en appui sur un bras, il prit possession de ses lèvres qu'elle embrassa voracement, comme pour y puiser un supplément d'air. Rapidement, l'image policée de l'archiviste fut mise à mal par la montée de son plaisir. Son amant s'éblouit de sa spontanéité, de la façon dont elle s'offrait à ses caresses et à ses baisers, sans faux-semblants, mais avec un vrai reste de pudeur, se cambrant pour s'ouvrir davantage, pressant son bassin d'un geste impérieux des deux mains pour réduire à néant tout espace entre eux. Elle tenta de son mieux d'étouffer ses cris de plaisir en mordant son épaule solide, et cet abandon supplémentaire faillit le faire défaillir de bonheur alors qu'elle explosait subitement, presque sans préavis, en un orgasme dévastateur qui la vida de ses forces après avoir tendu tout son corps. Cette réaction le prit au dépourvu et provoqua presque instantanément sa propre jouissance, face à la violence des contractions de la jeune femme autour de son sexe. Il la rejoignit dans un gémissement de plaisir et s'abattit à ses côtés pour ne pas l'écraser sous son poids, mais sans la lâcher pour l'attirer contre lui, posant ses lèvres sur les cheveux humides de sa maîtresse, assommé d'un bonheur encore plus fort que ce qu'il avait espéré.

Fibules et toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant