Flashback
-Ahmed non !!!!!
Zaid voulait sauver Ahmed mais ce fou n'était pas du même avis. Il allait tomber et l'entraîner par la même occasion dans sa chute.
Par chance, Zaid put se dégager et vit au ralenti, Ahmed tomber dans le gouffre profond. Malgré la hauteur, le bruit de sa chute lui parvint, le faisant sursauter. Il demeura interdit durant plusieurs secondes, tentant de reprendre une respiration normale.
Tout s'était passé tellement vite mais à présent, c'était terminé.
Il entendit un faible couinement et se rappela de Zeya. Il courut vers elle, s'assit à sa hauteur et lui prit le visage. Elle semblait inconsciente et un gros hématome apparaissait sur sa tempe. Zaid jura. Pourvu que cela ne soit pas grave.
-Zeya ! Mon amour réveille-toi. Zeya¨ ! Habibti!
Zeya ne réagissait pas. Il la prit dans ses bras et courut vers la sortie.
Le son de plusieurs sirènes retentit au loin...
.......
Zaid, assis, les mains jointes devant le nez, le pied droit frappant frénétiquement le sol, signe d'impatience, attendait impuissant, le regard rivé à 10 mètres, vers la porte derrière la quelle se trouvait sa chère et tendre épouse.
Dans la forêt, il avait été rejoint à mi-parcours par son ami commissaire suivi d'une dizaine d'agents et de deux médecins urgentistes qui ont accouru dés qu'ils l'ont aperçu tenant sa femme inerte dans ses bras.
-où se trouve-t-il? Lui demanda-Farid.
Nul besoin de préciser qu'il parlait d'Ahmed.
-il est...il est tombé...de la falaise, balbutia Zaid d'un ton étrangement calme, toujours sous le choc, le regard tourné vers sa femme que l'on mettait sur le brancard.
Bouleversé, il l'était bien plus qu'on ne pouvait l'imaginer. Sa cousine et son meilleur ami l'avaient trahi de la manière la plus abominable. Même au plus profond de ses sombres pensées, il n'aurait imaginé pareille chose. Lui qui croyait les connaitre par cœur, le voilà bien déçu.
L'être humain aura toujours une part de mystère sombre impossible à déchiffrer.
Farid posa une main sur son épaule et hocha de la tête. C'était sa maniéré à lui de lui faire comprendre qu'il était là.
Zaid le remercia silencieusement.
Sa conscience lui avait soufflé un instant que sa femme était également fautive de les avoir cru et de ne pas lui avoir fait confiance. Elle aurait dû lui parler qu'importe le prix.
L'ironie était qu'il ne pouvait même pas lui en vouloir. Au contraire il se reportait la faute. Zeya lui avait fait part de ses doutes mais il les avait toujours mis sur le compte de la jalousie. Il se rappelle encore le jour où elle lui avait demandé pour la énième fois s'il voyait une autre personne. Il s'était emporté au lieu de chercher à connaitre ses véritables raisons et elle avait certainement eu peur de sa réaction. Il avait cru que malgré tout, Zeya lui ferait confiance. Lui a toujours eu une confiance aveugle en elle alors pourquoi ce ne fut pas réciproque?
Zeya était fragile. Il aurait dû faire plus attention à elle. Trop accaparé par le projet qu'il voulait finir coûte que coûte, il ne put remarquer le comportement exagérément douteux de sa femme.
Fatima et Ahmed ont su cette faiblesse et l'ont exploité à leur avantage.
Zaid se passa la main sur les cheveux.
Qui aurait cru qu'il vivrait une histoire aussi grotesque, insolite et absurde rien que par la pensée?
Lors de son évacuation, zeya avait commencé à s'agiter. Ils ont pu remarquer par la suite des saignements.
Zaid l'accompagnant dans l'ambulance, avait commencé à s'affoler à la vue des draps maculés, croyant perdre définitivement sa femme mais les sapeurs avaient tenté de le calmer au maximum. Il ignorait ce que d'Ahmed avait bien pu lui faire. Il avait juste remarqué un vilain hématome au niveau de sa tempe qui grossissait à vue d'œil et à la vue duquel Zaid ne cessait de proférer des jurons.
Il s'en voulait. Si jamais quelque chose arrivait à sa femme ou au bébé il ne se le pardonnerait jamais. Il priait Dieu pour qu'il les épargne.
Il avait l'impression d'être assis sur des braises ardentes. Il suffisait d'une seule seconde pour que sa vie ne bascule comme une désillusion.
Zeya fut transférée rapidement à la salle d'urgence.
La famille MOURAD accouru à l'hôpital.
-Zaid mon fils! Fit sa mère.
Zaid se leva à sa vue et l'étreignit fortement.
-mère!
-Farid nous a appelés, fit son père. Pourquoi ne nous as-tu-rien dit?
-je ne voulais pas vous inquiéter père, je ne voulais pas que les enfants s'inquiètent alors que moi même je ne savais pas ce qui se passait.
-qu'est-ce que les médecins ont dit? Fit Amilay dont l'inquiétude se lisait sur le visage.
-ils n'ont rien voulu me dire. Cela va faire plus d'une heure qu'ils l'ont emmené au bloc. Je crois que je vais devenir fou, fit Zaid en passant sa main sur sa tête.
-calme toi mon fils, il faut prier et avoir confiance en Dieu, tu verras que tout s'arrangera, fit sa mère.
Le médecin passa les portes de la salle à ce moment en enlevant son masque et tous allèrent à sa rencontre.
-docteur comment vont ils? Demanda précipitamment zaid.
-vous êtes la famille de madame Zeya?
-je suis son mari bon sang répondez moi! S'impatienta-t-il.
-il va vous falloir être fort. C'est un cas assez spécial. Elle est affaiblie et souffre d'une carence en fer. Le coup porté à sa tempe lui a causé un lourd traumatisme qui pourrait lui apporter des dommages cérébraux.
-des dommages? Répéta zaid.
-oui c'est pour cela que l'opération a été longue. Il faut que vous sachiez que son cœur a lâché deux fois mais nous avons pu la ramener à temps.
-putinn! Jura Zaid entre ses dents.
-Nous faisons tout pour les sauver. L'état de la mère est stationnaire et nous avons put intervenir à temps pour bloquer l'hémorragie. Elle a eu beaucoup de chance, je dirais même que c'est rare qu'elle n'ait pas fait de fausses couches mais les prochaines heures seront décisives pour le bébé. Son pronostique vital est engagé.
- le bébé? Fit Amilay tandis que les autres fronçaient des sourcils ne comprenant rien.
- oh mon Dieu! Fit subitement madame El'Moctar en mettant sa main devant sa bouche.
-elle est enceinte?! Souffla Amilay, les yeux gros à croire qu'ils sortiraient de leur orbite tellement elle est stupéfaite.
-pourrons nous la voir docteur? Supplia presque Zaid
-nous l'emmenons en salle de réanimation mais une seule personne y est autorisée et vous ne pourrez pas durer.
-bien.
- zaid, mon fils, zeya est enceinte, demanda son père interloqué.
- je l'ai appris il y a à peine quelques heures, répondit ce dernier qui ne tenait plus sur ses jambes.
Monsieur El Moctar le pris dans ses bras.
-il va falloir être fort mon fils. J'ai confiance en Dieu et je sais que tout se passera bien incha'allah.
Zaid hocha simplement la tête et se dirigea ensuite vers la chambre de sa femme, le cœur battant.
Il ouvrit lentement la porte mais resta cloué sur le seuil à la vue de son épouse sur le lit, bandage sur la tête, reliée à plusieurs machines. Elle était sous masque respiratoire et sa poitrine se soulevait au rythme de sa respiration. Elle avait l'air si vulnérable, si fragile.
Seuls les bips des machines résonnaient dans la pièce.
Zaid avança lentement jusqu'à sa hauteur. Il eut le cœur gros et se sentit impuissant.
Il avait promis de la protéger, il avait promis de l'aimer et de l'éloigner de tout mal mais la voilà sur un lit d'hôpital. Il avait lamentablement échoué. Une larme s'échappa malgré lui qu'il effaça furtivement du dos de sa main.
Il avança ensuite plus prés et lui prit doucement la main, cette main qui l'avait manqué, qu'il embrassa tendrement.
Il analysa ses traits un moment. Malgré tout elle semblait paisible voir même sereine.
Il resta comme cela à la contempler durant plusieurs minutes. Non il ne parla pas. Sa gorge était trop nouée.
Il posa délicatement sa main sur son ventre et senti quelque chose d'inexplicable le gagner. Un sentiment comparable à de l'exaltation, de l'excitation ou de la nostalgie. Il allait être papa encore une fois.
Son cœur se gonflait déjà d'amour pour ce petit être qui s'accrochait à la vie. Il était également conscient de la lutte acharnée que son amour vivait pour rester en vie et sauver leur bébé.
Au bout d'un moment, il se pencha et lui chuchota.
- Dieu seul sait combien j'aurais voulu prendre ta place sur ce lit. Te voir mal me fend le cœur et me donne des envies de meurtre. Bats toi mon amour, bats toi comme tu l'as toujours fait pour toi, pour tes enfants, pour ceux que tu aimes. Je sais que tu peux le faire. Tu n'es pas seule, je suis là et je sais que j'ai failli à ma promesse de te protéger mais je t'en supplie pardonne moi. Je te jure que je me battrais contre vents et marées pour nous voir tous réunis. Je t'aime, je t'aime au plus profond de mon âme.
Il déposa un baiser sur son front puis se leva et sortit.
Il retrouva sa famille dans la salle d'attente. Son téléphone vibra dans sa poche. Il le prit et vit le nom de Farid. Il décrocha et demanda aussitôt des nouvelles.
- Nous ne l'avons pas retrouvée, elle s'est enfuie avant que nous n'arrivions.
Zaid bouillit intérieurement. Il avait envie de tout casser.
- Elle n'ira pas loin, ne te fais pas de souci, je l'attraperais, continua Farid.
- Je compte sur toi frère, fit Zaid avant de raccrocher.
-comment va-t-elle ? demanda son père ?
-je ne sais pas, fit Zaid en hochant ses épaules. J'espère vraiment qu'elle s'en sorte avec le bébé.
-viens, assied toi prés de moi, l'invita sa mère.
Zaid prit place prés d'elle. Elle lui frotta le dos en signe de réconfort. Mamie arriva avec la mère de Fatima. Zaid faillit se lever mais sa mére l'en dissuada du regard.
-oh mon Zaid, je suis tellement désolée, où est Zeya ma chère petite ? fit mamie.
-elle est aux urgences, il faut prier pour elle ,intervint madame El Moctar.
-la pauvre, qu'est ce qui a bien put se passer? Dis-nous comment est-ce que s'est arrivé Zaid.
-Farid ne vous a rien dit?
-il nous a juste expliqué que Fatima et Ahmed avaient mis Zeya en danger et que vous étiez sur la route pour l'hôpital.
-ces deux chiens, je ne veux même pas prononcer leur nom. En bref Ahmed est mort. Qu'il aille en enfer pour ce qu'il a fait. fit rageusement Zaid.
- ne dis pas de telles choses mon fils.
-c'est ce qu'il mérite mère. Quant à Fatima, Farid vient de m'appeler. Elle semble avoir disparu de la circulation mais je m'occuperais spécialement de son cas !
- elle m'a déçu. Moi qui prenait son parti alors qu'elle...
Mamie ne termina pas sa phrase et préféra baisser la tête d'un air désolé. Zaid eut un pincement au cœur. Il se leva et se baissa à sa hauteur tout en posant une main qu'il se voulait réconfortante.
-tu n'as pas à te faire toutes ces reproches. Fatima a dupé tout le monde. Tu n'aurais pas pu imaginer ce qu'elle cachait sous ses airs de sainte ni touche, fit Amilay.
La mère de Fatima se leva.
- Tu ferais mieux de te taire Amilay au lieu d'incriminer injustement ma fille.
- Incriminer injustement?! hurla Zaid hors de lui, attirant tous les regards vers eux. Ce qui ne le dérangea nullement. Il pointa un doigt vers sa tante.
- votre fille est une vipère, une criminelle, un démon. Elle a commis un énorme crime, le pire de tous en se jouant de ma femme et de moi. Elle a osé s'en prendre à ma femme, elle va le payer cher. J'en suis sure que tu sais sûrement où elle se trouve. Dis le moi où se trouve-t-elle ? fit-il menaçant.
- Mais...je ne sais pas... je n'ai rien fait moi, cria sa tante d'une voix aigue.
- Calme toi Zaid, tenta son père.
- Me calmer père, le monde est injuste. Ma femme est aux urgences par la faute de sa fille et elle est complice comme toujours.
- Zaid, baisse d'un ton, je comprends ton désarroi mais ne crée pas de scandale veux-tu, fit fermement son père.
Pour ne pas faire ou dire quelque chose qu'il regretterait, Zaid s'éloigna. Trop énervé, il ne remarqua pas la fausse infirmière qu'il croisa au bout du couloir. Cette perfide qui avait réussi à se revêtir d'une tenue sanitaire avec un masque, se dirigeait droit vers les urgences avec la ferme intention d'en finir avec une personne...
Coucou chers lecteurs!!! Voici la suite comme prévue. Cela marque la fin de la tempête ou zone de turbulence comme j'aime l'appeler. J'espère que ce chapitre vous a plu. Qu'en dites-vous ? Qui est cette fausse infirmière et que va-t-il se passer selon vous ? Laissez vos impressions en attendant la suite prévue le week-end prochain inchallah.