" Au bout d'un moment le frère à Adah me demande ses clés qu'il m'avait prêté plus tôt dans la journée parce qu'il devait aller chercher un truc chez lui. Ses clés je les ai laissé dans la boîte à gants de la voiture donc je sors pour aller les chercher dans la voiture. En plus mes talons ils me font un mal de chien. Quand je sors, j'aperçois un gars adossé contre la voiture.
Moi : Mais qu'est-ce que tu fous là ? "
⏱ Une heure avant...
Je me suis défoulée sur la piste donc je vais m'asseoir à la table, mes pieds me font trop mal c'est grave carrément. À la table y a personne, elles sont toutes sur la piste en train de faire les folles. Je souris toute seule en regardant tout le monde s'amuser sur la piste de danse. Ça fait vraiment bizarre de voir tout le monde réuni. Y a vraiment tout le monde : Djouldé, Aminata, Adah, toutes mes anciennes copines. Tout le monde danse mélangé comme s'ils se connaissaient depuis toujours alors que nan. D'un coup je suis nostalgique de fou, je pense à ces dernières années qui sont passés trop vite. J'aurais trop aimé rester dans l'adolescence, la période de l'insouciance, là où tu te soucies pas de savoir si tu vas réussir à payer ton loyer, si tu fais pas des années d'études pour au final te retrouver à faire un taff de merde, enfin bref toutes les merdes que la vie adulte nous réserve quoi.
À vrai dire nos aventures avec Titi de la journée m'avaient carrément fait oublier Aymen. Mais depuis que je suis arrivée dans la salle et que j'ai revu tout le monde, j'ai fais que de me demander s'il allait venir. Mais apparemment non. Aucune trace de lui depuis le début de la soirée. Pourtant tous ses potes sont là, toute la team du lycée est réuni mais il est pas dans les parages. Il doit être trop occupé à s'occuper de Soraya et de son bébé. D'un côté je suis soulagée de pas avoir à l'affronter d'expliquer à tout le monde pourquoi on se calcule plus, mais d'un autre côté je suis déçue je sais pas pourquoi. Putain Sana pourquoi t'es déçue ! T'avais envie de voir un pd qui te fais du mal ? Nous les filles je sais pas c'est quoi notre problème à aimer ce qui nous fait du mal et à pas vouloir s'en séparer. Ça tourne pas rond là-dedans.
Adah : Alors la danseuse à Shakira est pas sur la piste de danse ?
Je l'avais même pas vu venir, elle m'a sorti de mes pensées.
Moi avec un petit sourire : J'suis un peu fatiguée.
Adah : Sana ??? Fatiguée ?? C'est possible ? Ça existe ? De base c'est toi qui nous fatigue mais jamais toi qui est fatiguée.
Moi : Roh t'es chiante boloss, retourne voir ton Abib.
Adah : HA-HA, très drôle.
Moi : Ah ouais c'est vrai, alors ça dis quoi avec Monsieur Abib pour qui tu m'as abandonné ?
Adah : Rien.
Moi : Mytho.
Adah : On est ensemble.
Moi : Quoi ?!
J'ai un coup d'blues d'un coup. Tout le monde est heureux ou quoi en ce moment dans sa vie ?
Moi : Et t'attendais quoi pour me le dire ?
Adah : Tu sais très bien que j'aime pas parler au téléphone, j'attendais de te voir en face pour te le dire.
Moi : Quoi... Mais... Comment ? Fin... Depuis combien de temps !
Elle : Pas très très longtemps. Ça s'est juste fait comme ça.
Moi : Mais t'es amoureuse ?
Même si elle est noir d'un coup elle devient rouge.
Elle : Bha nan. Mêle-toi de ton cul.
Je parle plus, je réfléchis. Ah bha ouais je m'attendais à quoi ? Pendant que de mon côté je faisais ma vie, ça bougeait aussi dans la vie des autres.
Elle retourne sur la piste danser avec Aminata. Djouldé sort avec sa troisième robe, c'est une robe en pagne avec un buste sans bretelles et en bas ça fait sirène. Elle est juste magnifique Ma Sha Allah. Comment elle a pu finir avec Souley ? Nan j'rigole haha lui aussi il passe.
Dans la salle il fait archi chaud, en dirait c'est un four j'crois il fait plus chaud qu'un jour d'été en France carrément. Je me faufile entre les tables presques toutes vides pour aller aux toilettes. J'me mets de l'eau sur la nuque, mon corps il refroidi direct, c'est trop la technique ça. 👌🏽 En sortant des toilettes je croise le frère à Titi.
Le frère à Adah : Sana tu peux me passer mes clés de maison stp je dois aller chercher un truc chez wam en deuspi ?
J'fais une tête de perchée. Bha ouais je sais même plus où j'ai foutu ses clés avec tout le bordel qu'on a fait chez Adah tout à l'heure.
Moi : Euh ouais ouais, j'vais les chercher et je te les passe dans cinq minutes, c'est bon ?
Lui : Ouai vas-y ça le fait.
Je retourne à ma table, je cherche dans ma pochette. Rien.
Adah : Tu cherches quoi ?
Moi : Tu sais pas où j'ai mis les clés à ton reuf ?
Elle : Dans la boîte à gants de la gov'.
Aaaah mais qu'est-ce que j'suis conne.
Moi : D'acc' merci je vais aller les chercher, je reviens.
Elle : Fais attention à pas te faire violer hein.
Moi : Violer par qui ? Un buisson ?
Elle : Bha j'sais pas moi, un cousin du bled à Djouldé, dans le noir on les voit même pas ptdrrrrr.
Moi : Han t'es une gamine.
Je prends ma pochette et je sors de la salle. Le vent il m'a fouetté d'une puissance, j'suis là je fais ma belle avec ma robe lors qu'il doit être une heure et demie du mat et qu'on est en hiver. Sans parler du fait que je suis perchée sur dix bons centimètres de talons. Je m'avance vers la voiture et c'est là que j'aperçois une silhouette adossée contre la voiture. Oh putain. Imaginez Adah elle avait raison et je vais vraiment me faire violer par un cousin du bled ? Frère j'ai pas garder ma virginité 20 ans pour que le premier frustré me la prenne de force. De toute façon je sais même pas pourquoi je m'inquiète, son zigouigoui à peine il sera sorti il sera déjà gelé ; avec ce froid il aura le temps d'aller nul part mdrrrrr.
Nan en sah, plus je m'approche et plus je reconnais la personne petit à petit mais je me dis que c'est impossible. Il est sensé être a Marseille, mais pas là.
Moi : Mais qu'est-ce tu fous là ?
Il se retourne avec sa couple plaqué au gel, sa veste en cuir et son polo Phillip Plein.
Djamel : Bha alors, on disparaît princesse ?
• • •
Il me scrute de haut en bas avec son air coquin que j'aime pas là. Parfois en dirait vraiment un sadique. Il continue de me fixer, alors naturellement je le coupe. Bha ouais je vais pas le laisser me matter ouvertement toute la nuit aussi.
Moi : Oh, je t'ai parlé là.
Lui : T'es belle. Ça change de ton pyjama mickey et de tes shral en l'air.
Je souffle.
Moi : Tu fous quoi ici ?
Lui : Ouuuh j'aime quand tu prends ton air autoritaire.
Moi en me parlant toute seule : Putain mais c'est un cas ce mec, c'est toujours une discussion de sourd avec lui.
Lui : Je t'entends connasse.
Moi en me parlant encore toute seule : Et bha voilà, j'me disais que ça faisait deux phrases sans insultes déjà c'était trop pour lui. J'ai jamais vu un enfant mal poli comme ça.
Lui en s'énervant vraiment : Oh !
Moi : Ah bha tu t'rends compte enfin ça fait quoi de parler dans le vent ?
Lui : Mademoiselle se casse de Marseille sans prévenir ?
Moi : Et tu peux me rappeler t'es qui déjà pour que je te prévienne ?
Lui : Joue pas à ça avec moi parce que wAllah tu vas t'en prendre une.
Moi : C'est un fada le type.
Lui : Mais c'est qu'elle prend les expressions de Marseille la petite, ça devient une vraie marseillaise.
Moi : Comment t'as su que j'étais ici ?
Lui : La soeur à Nadjib, la pouff' là.
Moi : Déjà parle bien d'elle, c'est pas une pouff', et ensuite t'es venu jusqu'ici pour me voir, mais t'as rien à faire de ta vie ou quoi ?
Lui : Te sens pas pousser des ailes tu crois vraiment j'suis venu ici rien que pour ta sale gueule ? J'avais des choses à faire, j'en ai juste profité pour venir te casser les couilles sinon bats les couilles de toi.
Moi : Ouai bha super, tu veux une médaille ? J'peux partir maintenant alors.
Je commencer à tourner les talons - rayayayouyeee l'expression alors qu'en plus je tournais vraiment les talons - quand il m'tire par le bras avec sa force là, j'ai cru il allait m'arracher le bras.
Lui : Tu croyais t'allais aller où là ? Déjà tu pars quand j'te dis de partir.
Moi en m'approchant de lui : Sinon quoi ?
Et là, il m'embrasse.
J'ai même pas eu le temps de réagir que j'entends un bruit. Titi avait assité à toute la scène et savait désormais que j'avais menti et que j'habitais à Marseille...
[ Leçon n°40 : Il t'a pris par surprise, t'as pris pour acquise, a voulu percer ta barrière de banquise, en négligeant le fait que t'étais déjà prise. ]
| À suivre, To be Continued... |