"L'alcool dégrise. Après quelques gorgées de cognac, je ne pense plus à toi." Marguerite Yourcenar.
PDV Madison :
Si j'écoutais toutes les paroles prononcées des héroïnes des histoires à l'eau de rose que je lisais quand j'étais encore plus jeune et innocente, j'aurais dû tomber amoureuse de Ryan dès le premier regard. Je ne me serais jamais posé la question si c'était le bon ou pas puisque je serais déjà dans ses bras à l'embrasser langoureusement. J'aurais passé toute ma vie à ses côtés avec des enfants aussi blonds que ses cheveux et j'aurais été fière de cette belle famille que j'ai formée. Mais ma vie ne doit pas être une histoire ordinaire puisque je me rends compte à présent que Ryan n'a jamais été mon premier amour, il a seulement été mon premier conjoint et rien de plus.
Je n'éprouvais que de l'amitié à son égard, même si je me demande comment j'ai pu éprouver un sentiment autre que de la haine pour cet individu hypocrite et égocentrique. C'est sûrement grâce à son caractère médiocre qu'il a réussi à plaire à ma mère, ceux qui se ressemblent s'assemble. Si je continuais encore dans l'écoute de mes bouquins, je serais dans l'obligation de me marier pour ensuite avoir des enfants, trois de préférences, puis de vivre jusqu'à la fin de ma vie avec le même homme qui continuera à faire papillonner mon petit cœur à chaque instant. Alors qu'en réalité, c'est rarement notre premier amour qui finit par être notre homme pour l'éternité.
De toutes les rêveries que vous vendent les films ou les livres, celle de l'amour éternel est la plus ridicule. Les personnes te trompent en oubliant spontanément qu'ils sont en couple avec une autre personne. La vie te fait des tromperies sans cesse pour chercher à savoir si tu es assez forte pour remonter la pente glissante. Ton existence n'est pas tracée dès ta naissance afin que tu puisses vivre la vie qui te conviendra le mieux pour assouvir le bonheur dont chaque humain à besoin. Depuis que nous sommes des mômes, les adultes nous racontent des histoires de princesses, de pirates, de sirènes qui finissent toujours fabuleusement bien.
Suis-je la seule à me dire qu'ils nous mentent depuis le début pour qu'en grandissant, nous nous prenons finalement la vérité en pleine face ?
Non, la vie n'est pas un long fleuve tranquille, bien au contraire. La vie ressemble plus à une mer déchaînée. Pendant l'existence d'une personne, il aura obligatoirement des problèmes à gérer, peu importe qu'il soit riche, pauvre, célèbre, inconnu de tous, beau ou moche. Mais quand nous ne sommes que des enfants, nos parents ne veulent voir que notre beau sourire émerveillé par le monde qui nous entoure. Alors ils préfèrent nous mentir sur la vie, dire que le prince charmant existe, clamer que l'amour est le plus beau sentiment du monde, nous émerveiller en racontant des histoires qui ne sont que des tissus de mensonges.
Alors pendant toute notre enfance, on va croire nos parents car évidemment, nous pensons qu'il est impossible que nos géniteurs racontent des bobards, tout ce qu'ils disent est vrai. Bien sûr que le père noël existe. Il vient chaque année faire le tour de monde en à peine une nuit pour vous donner des cadeaux, mais attention, si vous n'êtes pas sages, c'est le père fouettard qui viendra sonner à votre porte pour vous offrir du charbon. C'est évident que la petite sourie est réelle. Elle vient pendant toute votre enfance prendre vos dents de lait que vous aurez mis soigneusement sous votre oreiller, pour en faire je ne sais quoi. Et en échange, vous retrouverez quelques petites pièces. Les cloches ou les lapins de pâques volent dans le ciel pour éparpiller du chocolat dans notre jardin.
Puis quand tu embrasses un crapaud, il se transformera en un magnifique prince charmant qui viendra devant chez toi sur son beau cheval blanc pour t'escorter vers ton château magique. Nous croyons vraiment à tout et n'importe quoi quand nous sommes jeunes. Mais c'est certainement ça qui amène de la magie dans notre petit univers. J'aimerais quelquefois rester une gamine encore quelques années pour garder cette part de naïveté et pour ne pas avoir à subir les dangers du quotidien. Juste quelques mois, pour continuer à croire à tous les mensonges que nous racontent les films et les livres, pour continuer de rêver comme tous les enfants qui sommeillent en nous.
La lumière du jour vient chauffer la peau pâle de mon visage, me réveillant de mes rêveries et de mes réflexions indomptable. Mon esprit encore confortablement installé dans un de mes rêves extravagants, j'ouvre difficilement mes yeux. Je veux rester dans ce lit moelleux, j'ai l'impression d'être sur un nuage de guimauve où il est impossible de se détacher.
A qui appartient ce lit ? Et à qui sont les bras qui encadrent ma taille ?
Maintenant bien réveillée, j'enlève délicatement les deux membres qui font bloquer ma future fuite et je me lève. Mon regard se pose sur le corps endormi de Jaden. Mes souvenirs de la veille encore floues, je me mets debout doucement afin de ne pas réveiller l'homme qui a partagé la nuit avec moi. Mes vêtements sont éparpillés tout autour de nous alors que seuls deux petits tissus recouvrent mes parties intimes. Mais qu'est-ce que nous avons encore fait comme connerie. Des sensations qui dormaient en moi reviennent en mémoire et je me rappelle l'extravagance de cette nuit. J'attrape mes vêtements et marche sur la pointe des pieds vers la cuisine tout en essayant de me rappeler comment j'ai réussi à me retrouver en sous-vêtement dans le lit de ce garçon.
Le soleil vient tout juste de se lever, sachant que Jaden ne se lève jamais avant 10h, il me reste pas mal de temps pour me remémorer ce que j'ai oublié et prendre une décision plausible. En frottant frénétiquement mes tempes, mes pas avancent jusqu'à mon sac. J'attrape des comprimés pour calmer mon mal de tête intense qui m'empêche de réfléchir correctement. Le médicament avalé, je commence à faire les cent pas. Je me connais, quand je me retrouve près de Jaden, mon corps et mon esprit ne font pas bon méninge et je sais pertinemment que c'est mon corps qui a pris le dessus.
Je m'assieds lâchement sur le canapé quand soudain, le déclic. Le problème a commencé exactement à cet endroit, sur ce canapé. Jaden m'a embrassé et nous sommes allés dans la chambre pour faire l'amour. Pour certain, ce n'est pas vraiment un problème, j'ai juste couché avec Jaden, rien de plus. Mais au contraire, c'est la catastrophe, pire, le désastre. Je voulais faire tout ça dans les règles de l'art. Je viens de tout gâcher, l'amitié que j'entretenais avec Jaden, notre complicité, nos moments de rigolades, tout. Tout ce que j'avais de si précieux avant cette soirée vient de voler en éclat. Je dois avoir l'air complètement bête à ce moment même, sur le canapé, en train de me plaindre alors que je pourrais aller le voir pour que nous nous expliquons.
Mais comme le dit si bien ma mère : je suis une lâche. Je fuis les problèmes pour ne pas avoir à en discuter. J'ai évité le problème de ma génitrice en fuyant ma ville natale et je vais encore fuir aujourd'hui pour ne pas faire face à la réalité qui est trop difficile à encaisser. Pourquoi je ne voulais pas que ça aille trop loin entre Jaden et moi ? Car je savais qu'un jour où l'autre, tout allait se terminer. Ma vie est à Pasadena. Sa vie est à New York. Je suis qu'une simple fille qui travaille par ci par là. Il est un célèbre mannequin réputé dans tout le pays, il va bientôt devoir voyager partout dans le monde alors que la célébrité ne m'intéresse nullement.
Dans quelques semaines, je vais devoir rentrer chez moi pour m'occuper de ma mère et reprendre ma vie en main. Je ne pensais pas que venir vivre ici allait changer autant ma vie. Je ne savais pas que j'allais découvrir l'amour, que j'allais rencontrer Jaden, que j'aurais autant changé, qu'il allait me changer. Mais notre relation ne peut aboutir qu'à un amour impossible. Je pensais que nous allions continuer à flirter comme un amour de vacances, puisque nous nous serions séparés après mon retour sans aucune difficulté. Nos vies auraient repris le cours normal des choses. Je ne pensais pas que cet homme allait changer ma vision des choses. Je ne pensais pas que j'allais tomber amoureuse de lui.
J'ai essayé de ne pas m'attacher à lui, mais je n'ai pas réussi à garder mes sentiments dans une cage bloquée par un cadenas dans le fond de mon cœur. Je pensais être capable de me brider, à force de devoir tout cacher ce que je ressens avec ma mère. J'ai eu tort. Hier soir, j'ai dérapé, nous avons dérapé. Cette erreur va être fatale pour notre amitié qui était omniprésente dans ma vie et qui va finir en cendre à partir de maintenant. Tout ça à cause d'une histoire d'hormone et de sexe. Impossible de nous mettre ensemble, nous ne sommes pas du même rang social, nos mondes s'opposent.
Je me lève, totalement perdue. J'enfile mes vêtements et attrape mon sac. La main tremblante, j'appelle un taxi. J'ai besoin de prendre du recul pour réfléchir à tout cela puis prendre une décision pour Jaden et moi. J'attrape un post-it et un crayon pour écrire quelques petits mots. Il va tellement m'en vouloir, je le sais, il est aussi rancunier que moi, mais qu'est que je peux faire d'autre ? Notre histoire est vouée à l'échec, notre amour restera qu'une histoire parmi tant d'autres qui finira tristement. Quelques larmes s'échappent de mes yeux et se promènent sur mes joues. Nonchalamment, je retire l'eau de mon visage. Je suis une femme forte, j'ai déjà vécu pire que ça. Je colle le bout de papier sur le frigo et relis une dernière fois mes paroles cruelles.
Je vais lui briser le cœur, mais de toute façon, celui-ci aurait été un jour ou l'autre détruit par la distance.
Difficilement, je sors de cette maison de malheur qui m'a fait réaliser la pire erreur de ma vie. Mes pieds fixement collés sur le pallier, j'essuie rageusement les larmes qui coulent à fléaux et qui n'arrivent pas à se stopper. De loin, je vois la fameuse voiture jaune qui est si célèbre dans les films américains. Je rentre dedans et indique d'une voix tremblante ma destination. Le conducteur me lance ce regard que je ne voulais plus jamais voir dans les yeux de quelqu'un : un regard de pitié. Je me colle à la vitre tremblante et regarde le paysage se dérouler à toute vitesse devant mes yeux.
–Mademoiselle, sans être indiscret, est ce que vous allez bien ? Me demande gentiment l'homme qui me conduit vers chez moi.
C'est un homme d'un certain âge qui a vraiment l'air inquiet. Le pauvre, il doit sûrement se dire que j'ai été utilisé pour le plaisir d'un homme sous la contrainte ou quelque chose d'aussi sordide. Mes pleurs redoublent alors que je sens cette boule dans le fond de ma gorge que je m'étais interdit de ressentir une nouvelle fois dans toute ma misérable vie.
–Problème de cœur, vous savez les histoires d'amours qui se finissent mal c'est répandu. Ce n'est pas la fin du monde, même si ça fait mal sur le moment.
Sans un mot, l'escorte se finit rapidement. Je n'ose même pas recroiser une nouvelle fois le regard du vieil homme qui m'a emmené jusqu'à chez moi. Je lui donne un petit pourboire puis monte rapidement les escaliers pour rentrer jusqu'à chez moi. Quand je finis assis sur mon canapé, la douleur devient plus forte que la force intérieure que j'ai essayé de me forger et je me laisse exploser en sanglots. Je tiens énormément à Jaden. Pardon, je tenais énormément à Jaden. Une rupture, qu'elle soit amoureuse ou amicale, fait toujours un mal de chien.
Ça va faire bizarre de devoir utiliser le passé à partir de maintenant. Je l'imagine se lever de son lit et se rendre rapidement compte que je ne suis plus à ses côtés. Il remarquera que mes affaires ne sont plus étalées dans sa chambre. Jaden va se lever en courant vers la cuisine, espérant de tout cœur que je sois derrière les fourneaux en train de préparer un bon petit-déjeuner.
La seule chose qu'il trouvera dans sa riche cuisine sera le bout de papier collé sur son frigo. Il le lira à plusieurs reprises pour essayer de voir la blague que j'aurais pu dissimuler entre deux mots. Mais non, je n'ai pas laissé de bouffonnerie qui pourrait l'amener à croire à une quelconque sottise de ma part. C'est bien la réalité. Certaines personnes diront que je ne suis pas logique dans mes gestes. J'avoue au monde entier que je l'aime mais je fuis l'homme qui est ancré dans mon cœur.
Je ne suis qu'une lâche, voilà la seule raison. Une lâche qui n'arrive pas à aller de l'avant, une gamine qui veut rester dans son petit nuage fort sympathique pour éviter le plus possible tous les problèmes du quotidien. Je me rappellerais toujours un livre que j'avais lu il y a plusieurs années de cela. Sur sa première de couverture, un jeune couple s'embrasse amoureusement alors qu'une expression jaugeait le sud de la page.
« L'amour est plus fort que n'importe quelle interdiction qui te mènera la vie dure. »
Je ne me rappelle même plus le titre de ce livre qui est à l'origine de cette expression, mais j'avais vite compris que ce n'était qu'un gros mensonge. La preuve avec moi et Jaden, notre histoire est interdite par les magazines qui me jugeront systématiquement et me mettront l'étiquette de « salope » sur le front car je sortirais avec lui que pour l'argent.
Ma mère explosera comme une bombe nucléaire en apprenant cette nouvelle puis m'interdira de sortir avec Jaden car à ses yeux, je suis faite pour être avec Ryan. Ryan rigolera comme une baleine avant de me faire un de ses chantages manipulateur qui m'obligera à quitter l'homme que j'aime pour l'homme que je hais. Tous les fans de Jaden me mèneront la vie dure jusqu'à ce que je craque devant toutes les caméras fixés sur moi et je ferai rapidement le tour du pays avec un sous-titre accrocheur mais humiliant.
Non, la célébrité ne m'est pas destinée, au grand jamais.
J'ai besoin de me détendre, de trouver quelque chose qui me fera oublier ce problème de plus à supporter au-dessus de mes épaules lourdes. Sans réfléchir, j'attrape mon sac et pars à la supérette au bout de la rue pour acheter ce qui servirait à mon état désastreux en ce moment. Je suis déjà au fond du gouffre, ça ne changera rien si je m'entraîne jusqu'au cœur brûlant de cette planète. Pourtant, même si je sais qu'elle est la chose qui pourra m'aider, je ne veux pas enfreindre l'accord que j'ai fait avec lui. Une promesse est une promesse, mais dans ces moments délicats.
Devant les rayons, j'essaye de trouver un paquet de bonbons qui pourrait apaiser cette souffrance, et pourtant, mes yeux se dirigent sans cesse vers les centaines de bouteilles d'alcools qui se dressent fièrement devant les acheteurs. Et puis , il n'a pas suivi la règle, moi non plus. Œil pour œil, dent pour dent. De retour chez moi après 10 minutes, j'ouvre la première bouteille d'alcool et bois directement au boulot. Je ne connaissais pas cette marque mais l'effet qu'il me procure est celui escompté.
L'alcool glisse dans ma gorge, brûlant en même temps mes entrailles qui ne demandent qu'à rejeter ce liquide qui n'était pas venu depuis bien longtemps dans le fond de mon estomac. Gorgée après gorgée, bouteille après bouteille, mon esprit commence à divaguer vers des zones inconnues de mes pensées sombres. Combien de fois je me suis retrouvée dans cette situation après une dispute enragée avec ma mère ou Ryan ? Trop de fois. Combien de fois je me suis retrouvée dans un bar à picoler à côté de mon ancienne meilleure amie alors que nous étions mêmes pas majeures ? Je ne serais compté. Combien de fois j'ai fini la tête dans la cuvette avec Megan qui retenait mes cheveux en arrière alors que nous savions qu'il fallait aller à l'école le lendemain ? Des centaines de fois.
Quand je me rends compte que l'alcool coule trop abondamment dans mes veines, je range les dernières bouteilles de bière qui trônent sur le sol pour les ranger dans un placard. Enfin, si j'y arrive car ma vision commence doucement à me lâcher prise. Soit je termine dans les toilettes, soit je m'effondre sur le sol pour dormir. Quand je me réveillerais, j'aurais une nouvelle fois la gueule de bois.
Mais c'est devenu une habitude pour moi et mes soirées arrosées.
Une douleur familière surgit dans mon estomac, m'obligeant à accourir vers les toilettes pour vomir tout ce qui se trouve dans mon ventre. Cette sensation étrange quand on vient de vomir après avoir bu des tonnes de verre et que cette impression de vide en vous apparaît délicatement. Comme si vous veniez de recracher tout ce qui se trouvait dans votre corps, intestin, foie, poumons, cœur et que vous ne ressentez plus rien. Après ce que je viens de dégorger, je me sens enfin apte à réfléchir correctement puisque l'alcool a arrêté de nager dans mes tripes. Mais non, mon ventre refait à nouveau sa folie et je régurgite à nouveau dans le fond de ma cuvette un liquide incolore.
Comme à chaque fois, je vais me promettre d'arrêter de boire à chaque problème qui survient dans ma vie mais la prochaine fois, je referais la même erreur et ainsi de suite.
Je me lave les dents correctement pour ne plus sentir cette salive pâteuse dans toute ma bouche puis je me change pour mettre un vieux jogging et le pull de Jaden. Je me retrouve recroquevillée sur moi-même, assise sur mon balcon en observant les horizons de New York et je m'autorise une nouvelle fois à faire face à mes pensées destructrices. J'ai changé depuis mon premier jour dans cette ville misérablement grande, même si cela ne remonte qu'à deux semaines, j'ai énormément changé. Le temps n'est pas une raison qui prouve si oui ou non on change. Ça peut durer des années, comme quelques secondes.
Je pensais que l'amour ne pouvait plus exister dans ma vie, j'avais tort, comme toujours à vrai dire. Je pensais que la vie serait plus simple si je quittais ma ville natale et mes difficultés, je m'étais trompée. J'étais encore innocente dans ma tête, mes rêves de gamine s'obstinaient et je pensais vivre un conte de fée avec un nouvel appartement et un petit job. Mais je suis revenue à la méchante réalité, tout ce que je m'imaginais n'était que des rêves irréalisables.
Soudain, j'entends quelqu'un frapper fortement contre ma porte d'entrée. Je pense automatiquement à Jaden qui doit être complètement perdu. Je m'oblige à ne pas bouger pour ne faire aucun bruit qui pourrait lui faire croire que je suis ici. D'ailleurs, je pourrais aller où, autre que dans cet appartement qui restera ma demeure que pour quelque temps avant que je rentre chez moi les épaules lourdes et la tête pleine de regret ? Je ne sais pas.
Mais une voix qui m'est reconnaissable entre mille me fait sursauter, je me relève difficilement avant de courir à grande enjambée vers la porte qui me sépare d'elle. J'essaye d'insérer cette foutue clé dans la serrure mais ma main toute tremblante m'empêche une nouvelle fois de faire correctement l'action que mon cerveau m'ordonne de faire. Quand j'arrive à ouvrir la porte, c'est avec surprise que je découvre les deux personnes que je déteste le plus sur cette terre.
Je n'ose pas ouvrir la bouche tellement l'étonnement m'engouffre, de plus, je sais que s'ils sont là, ce n'est pas pour me faire des câlins et m'embrasser. Ils attendent que j'ouvre plus la porte pour qu'ils puissent pénétrer dans mon appartement et même si je ne veux pas voir ses deux individus chez moi, je leur ouvre grandement la porte. Je veux que cette dispute se finisse le plus rapidement possible afin de pouvoir me retrouver seule à nouveau pour continuer à énumérer toutes les choses que je déteste en ce moment dans ma minable vie.
–Qu'est-ce que vous faites ici, Ryan et Megan ? Je demande sèchement en me retournant vers les deux imbéciles qui ont gâchés ma vie.
Les prochaines heures ne seront pas franchement une partie de plaisir.