À l'ombre d'une vie

By Vivibuell

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On dit que notre destin est écrit avant même de venir au monde. Et si une erreur s'était glissée entre les l... More

1.Elle
2.Lui
3.Elle
4.Elle
5.Elle
6.Lui
7.Elle
8.Elle
9.Elle
10.Elle
11.Lui
12.Lui
13.Lui
14. Elle
15. Elle
16.Mari
17.Elle
18.Lui
19.Lui
20.Mari
21.Mari
22.Lui
24. Lui
25.Mari
26.Mari
27. Elle
28. Elle
29. Elle
30. Lui
31. Elle
32. Mari
33. Mari
34. Lui/Elle
35.Lui
36. Lui
37. Elle
38. Mari
39. Mari/Elle
40. Elle
41. Elle
42. Lui
43. Elle/Lui
44. Mari
Epilogue
bla bla
surprise

23. Lui

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By Vivibuell

— Hello, joli cœur ! Ça faisait longtemps ! me répond-elle dès qu'elle décroche.

Entendre sa voix me réconforte instantanément. C'est fou, elle est de deux ans ma cadette pourtant c'est elle, très tôt, trop tôt, qui a pris soin de moi. Et encore à cet instant j'ai immensément besoin d'elle et sa franchise.

Elle est une vraie mère de substitution. Que serais-je devenu sans elle à mes côtés durant mon adolescence ? Je ne préfère pas imaginer ce qui se serait passé si elle n'avait pas été près de moi. Je n'en serais pas là où j'en suis actuellement, je ne serais peut-être même pas ici du tout. Elle a été ma bouée de sauvetage, mon ancre dans cette vie qui ne nous a pas épargnée.

— Hé ho !!! Tu es avec moi ? Me demande-t-elle soudain plus soucieuse.

— Oui, pardon sœurette. J'ai un peu la tête ailleurs.

Je la remercie mentalement de me sortir de mes pensées. Ce n'est pas le moment pour ces souvenirs.

— Tu sais quoi ? J'arrive, me dit-elle perplexe.

J'entends au son de sa voix qu'elle s'inquiète déjà. C'est ce que je disais une vraie mère.

— Mais non, attend ! On peut discuter au téléphone, tu ne vas pas faire tout le chemin jusque chez moi. Ce n'est pas nécessaire.

J'essaie de la rassurer mais je sais d'avance que c'est peine perdue. Elle a déjà compris que j'avais besoin d'elle sans avoir à le formuler.

— Non, non. J'ai l'impression que tu vas avoir besoin que je sois près de toi. Ta voix est...je sais pas... étrange. Je suis persuadée que tu as un truc important à me dire, alors autant que ce soit de vive voix. Je suis chez toi au plus vite.

Mère poule, je disais. Elle me connait vraiment trop bien. Je l'entends déjà s'affairer à l'autre bout du fil.

— D'accord !

Je capitule, je sais que je n'aurais pas le dernier mot. Peux-tu passer chez notre pizzaïolo préféré, j'ai pas eu le temps de faire les courses, je n'ai du coup rien à te proposer.

— Pas besoin, j'ai fait des lasagnes ce midi et tu sais que j'en fais toujours pour un régiment.

— Humm ! Tes lasagnes, j'en salive d'avance. Lui dis-je déjà affamé à l'idée de manger mon plat préféré.

La dernière fois que je l'ai vu, ce n'était pas la grande forme, j'ai la sensation qu'elle a repris du poil de la bête.

— Ouais ! Bah va falloir d'abord me dire ce qui ne va pas, ensuite tu auras peut-être droit à mes super lasagnes de la mort qui tue.

— T'es dure en affaire, sœurette ! Mais pour ce mets délicieux, je serais prêt à tout, ou presque... Allez, t'attends quoi, ramène ta fraise, j'ai faim moi ! Je lui balance en lâchant un petit rire.

Je sais qu'en lui disant ça, je vais la faire râler. Elle part toujours au quart de tour. C'en est presque trop facile. J'adore ça et je la soupçonne d'aimer nos petites joutes verbales elle aussi.

— Ce que tu essaies de faire ne marchera pas grand frère. J'ai moi-même quelque chose à t'annoncer, ça tombe bien, m'indique-t-elle en gloussant.

Pitié, qu'elle ne m'annonce pas qu'elle s'est encore entichée d'un autre tocard.

— Ah oui ! Quoi donc ? Lui demande-je intrigué.

— À tout de suite, frérot.

Et elle raccroche.

Qu'est-ce qu'elles ont toutes à me raccrocher au nez en ce moment ? Elles apprennent ce truc à l'école ou quoi ? Si nous les mecs on osait faire ça, les nanas nous couperaient sûrement le service trois pièces à l'aide d'un couteau, rouillé tant qu'à faire, histoire qu'on douille encore un peu plus. Et ce serait le moindre des supplices.

Je me demande quand même bien ce qu'elle à m'annoncer. Ce ne doit pas être une mauvaise nouvelle sinon elle n'aurait pas choisi de le dire alors qu'elle a compris que ça n'allait pas de mon côté. Mais qu'est-ce qu'elle pourrait bien m'apprendre de beau ?

Je décide de laisser couler pour l'instant et profite de ce petit répit pour ranger un peu mon appart. Ça m'évitera de trop réfléchir. Et surtout de rester loin du téléphone qui me brûle les doigts.

Je dois arrêter de l'appeler. Après tous ces appels restés sans réponses, ma fierté de mâle en a pris un coup. Je laisse tomber... du moins pour ce soir. J'espère aussi secrètement que ça la fera réagir. On ne se refait pas comme on dit.

Après une petite demi-heure, on frappe à la porte. Ma sœur entre telle une tornade, me fait un bisou rapide sur la joue tout en m'annonçant qu'elle doit mettre le plat à réchauffer dès maintenant. Elle parle sans discontinuer tout en s'exécutant.

Je la suis dans la cuisine sans même avoir pu en placé une.

Elle aussi souffre de logorrhée, c'est bien ma veine, bordel !! Deux dans la même journée, je ne sais pas si mes oreilles vont supporter.

Tout en enfournant le plat contenant une quantité astronomique de lasagnes, -elle n'avait pas menti-, ma sœur continue de dégoiser. Je ne comprends pas la moitié de ce qu'elle raconte, dans ce flot ininterrompue de paroles. Il va falloir que je lui demande comment font les femmes  pour parler et respirer en même temps, c'en est presque fascinant. J'ai bien dit presque, ou flippant, je ne sais pas trop encore.

Je ne fais qu'acquiescer ou hocher de la tête pendant ce temps. Ça n'a pas l'air de la gêner puisque qu'elle continue de déverser un flot continu de mots. Si ça se trouve elle n'a même pas remarqué que je ne l'écoutais pas, allez savoir !

On se retrouve assis devant un verre de vin blanc, la bouteille posée sur la table basse. Quand l'a-t-elle ouverte ? Aucune idée ! Je n'ai vraiment rien suivi de ce qu'elle a fait ! Il faut que je me concentre un peu, sinon je suis bon pour un interrogatoire en règle.

J'en suis là de mes réflexions quand son soupire me ramène à la réalité.

— C'est si grave que ça ? Me dit-elle un rictus déformant ses jolies lèvres.

— Hein, quoi ?!

— C'est si grave que ça ?

— Pourquoi tu me demandes ça ?

— N'essaie pas de me la jouer à l'envers, je te connais par cœur. Il y a un truc qui te tracasse, pire même. Alors tu craches le morceau maintenant et après on bouffe, me sort-elle sans prendre le temps de s'oxygéner, encore.

— Hé ! Prends le temps de respirer, tu vas finir par faire une syncope sinon.

J'essaie de retarder comme je peux la discussion mais le regard noir qu'elle me lance me dit qu'elle n'ait pas dupe de la manœuvre.

Je souffle comme un enfant pris en faute et m'affale dans le cuir douillet du canapé. Je ne vois pas pourquoi reculer plus longtemps la discussion.

— J'ai effectivement un problème, et j'ai besoin que tu m'aides à y voir plus clair. Je ne sais plus comment m'y prendre...

— OK, stop ! Elle lève les mains pour m'arrêter. Je ne comprends rien à ce que tu me racontes. Tu reprends du début et tu articules surtout, me dit-elle avec un clin d'œil.

Je sais qu'elle tente de détendre l'atmosphère et ça fonctionne. Elle a ce pouvoir qu'ont les mamans, par de simple gestes, de calmer instantanément. Elle a toujours su comment s'y prendre, même dans les pires moments. Ce que je l'aime ma petite sœur !

Je lui raconte alors ce qu'il s'est passé ces derniers jours. Elle est la seule à savoir que j'entretiens une relation avec une femme mariée. Elle m'a d'ailleurs sermonnée quand elle l'a appris mais j'ai su la convaincre que notre amour était sincère.

Elle me soutient depuis dans mes moments de doute. Elle a vite compris que notre histoire était différente, le jour où elle a su que nous n'avions jamais fait l'amour. Mon passé de dragueur a fini de la convaincre qu'Elle était différente des autres. Ma sœur, l'incurable romantique comme son grand frère, a trouvé cela magique et n'attend qu'une chose enfin rencontrer sa future belle-sœur.

— Bon, bah t'es dans la merde joli cœur. Et jusqu'au cou. Que comptes-tu faire ? Me dit-elle en mettant le verre de vin à ses lèvres, qu'elle repose presque immédiatement sans y avoir touché.

— J'en sais foutre rien ! C'est pour ça que je t'ai appelé à la rescousse. Pour que tu éclaires ma lanterne et m'aides à trouver une solution.

Je me masse les tempes, je sens monter une migraine carabinée.

— Bon écoute, on va manger et pendant ce temps je vais réfléchir à un plan d'action.

Elle rejoint la cuisine et revient avec deux assiettes où débordent sauce tomate, pâte et viande haché. La délicieuse odeur qui s'en échappe fait gronder mon estomac. Mon malheureux sandwich n'est plus qu'un lointain souvenir, j'ai une faim d'ogre.

Durant le repas, aucun de nous n'évoque la raison de sa venue. Nous échangeons sur mes futurs projets photographiques et sur le nouveau job qu'elle s'est trouvée.

— C'est ça la nouvelle que tu voulais m'annoncer ? Lui demande-je la bouche rempli de lasagnes.

Je la vois rougir et pour changer de sujet, me sermonne sur le fait qu'il ne faut pas parler la bouche pleine. Le subterfuge ne fonctionne évidemment pas. Si ce n'est pas ça, j'ai peur qu'elle me sorte un énième prince charmant..

— N'essaie pas de noyer le poisson ma vieille, accouche ! Qu'est-ce qu'il y a ?

— Bah tu as trouvé le mot juste, m'annonce-t-elle plus rouge que jamais.

Son comportement ne me dit rien qui vaille. Où veut-elle en venir ? Je déteste les énigmes en plus, bordel !

— Quoi ? Quel mot ? Tu peux être plus... Ho putain !

Mon cerveau fait enfin le lien.

Non, C'est. Pas. Possible !!!

Je la vois baisser la tête, s'attendant sûrement que j'explose. Mais je suis trop abasourdi pour ça. J'ai du mal comprendre... Obligé, ma petite sœur ne peut pas être... enceinte.

— Putain de bordel de merde, t'es enceinte ? Mais comment ? Quand ? Qui ?

Trop de questions se bousculent dans ma tête. Mes cheveux en bataille attestent de mon trouble. Mais non ! Ça fait trop d'informations pour moi. Je n'ai déjà pas les idées claires mais avec ce qu'elle vient de dire je bug total.

— À ton âge, tu ne sais toujours pas comment on fait les bébés !? Tu veux que je t'explique nouvelle une fois ?! Répond-elle avec espièglerie.

Elle tente de combler sa gêne, je le vois bien. Mais je n'ai plus envie de rire. Quel est l'enfant de salaud qui a mis ma petite sœur en cloque ?

— C'est ça, fais ta maligne ! Qui ? Qui est le type à qui je dois péter un tibia ? 

  Je vais bousiller cette enflure et lui faire bouffer ses bijoux de famille par dessus le marché !   

                             ~~~~

Salut, salut.

Je sais ce que vous allez dire, que je suis sadique car il n'a toujours aucun élément de réponse. Mais je vous répondrez que ça vient. Le chapitre suivant est déjà bien avancé, il ne devrait pas mettre trop de temps à être publié.

Sinon pensez petite 🌟 et je vais jouer ma chieuse 🤗🤗 un petit com me ferait super plaisir.

Pour progresser, j'ai besoin de critiques constructives. Merci à celles et ceux qui le font déjà.

Des bisous 💋💋💋

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