Elsker Nord (L'amour du nord)...

By mylene04051986

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Livre 2! (Terminer!) La suite de Elsker Nord livre 1 (à lire pour mieux comprendre !!) Dix ans se sont écoulé... More

Prologue.
Chapitre 1.
Chapitre 2.
Chapitre 3.
Chapitre 5 (corrigé)
Chapitre 6 (corrigé)
Chapitre 7(corrigé)
Chapitre 8 (corrigé)
Chapitre 9 (corrigé)
Chapitre 10 (corrigé)
Chapitre 11 (corrigé)
Chapitre 12 (corrigé)
Chapitre 13 (corrigé)
Chapitre 14 (corrigé)
Chapitre 15 (corrigé)
Chapitre 16 (corrigé)
Chapitre 17 (corrigé)
Chapitre 18 (corrigé)
Chapitre 19 (Corrigé)
Chapitre 20 (corrigé)
Chapitre 21 (corrigé)
Chapitre 22 (corrigé)
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45
Chapitre 46
Chapitre 47
Chapitre 48
Chapitre 49
Chapitre 50
Chapitre 51
Épilogue
Livre 3 Prologue
Livre 3 Chapitre 1
Livre 3 Chapitre 2
Livre 3 Chapitre 3
Livre 3 Chapitre 4
Livre 3 Chapitre 5
Livre 3 Chapitre 6
Livre 3 Chapitre 7
Livre 3 Chapitre 8
Livre 3 Chapitre 9
Livre 3 Chapitre 10
Livre 3 Chapitre 11
Livre 3 Chapitre 12
Livre 3 Chapitre 13
Livre 3 Chapitre 14
Livre 3 Chapitre 15
Livre 3 Chapitre 16
Livre 3 Chapitre 17
Livre 3 Chapitre 18
Livre 3 Chapitre 19
Livre 3 Chapitre 20
Livre 3 Chapitre 21
Livre 3 Chapitre 22
Livre 3 Chapitre 23
Livre 3 Chapitre 24
Livre 3 Chapitre 25
Livre 3 Chapitre 26
Livre 3 Chapitre 27
Livre 3 Chapitre 28
Livre 3 Chapitre 29
Livre 3 Chapitre 30
Livre 3 Chapitre 31
Livre 3 Chapitre 32
Livre 3 Chapitre 33
Livre 3 Chapitre 34
Livre 3 Chapitre 35
Livre 3 Chapitre 36
Livre 3 Chapitre 37
Livre 3 Chapitre 38
Livre 3 Chapitre 39
Livre 3 Chapitre 40
Livre 3 Chapitre 41
Livre 3 Chapitre 42
Livre 3 Chapitre 43
Livre 3 Chapitre 44
Livre 3 Épilogue
Personnages Elsker Nord
Personnages Elsker Nord
Personnages Elsker Nord
Personnages Elsker Nord
Un p'tit mot...

Chapitre 4.

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By mylene04051986

                                          Badira


Un immense garde ouvre soudain la porte de ma chambre avec fracas, me faisant violemment sursauter. Je reconnais aussitôt l'un des hommes de la Valide Sultane et la peur au ventre, recule précipitamment dans la vaste chambre. Il est là pour me tuer ! Me dis-je alors qu'il s'amène vers moi, l'air menaçant. Je bute contre le lit et n'ai que le temps d'attraper le petit couteau dissimulé sous l'oreiller que l'homme vient me saisir brutalement le bras, me forçant à pivoter vers lui.

-Alkhalifat yatlub wujudak ya amra'ata. 'atae walatuthir dajatan wa'illa sa'aqtae lisanaka ! (Le Calife exige ta présence, femme. Obéis et ne fais pas d'histoire, sinon je te coupe la langue !) Ordonne-t-il en baissant les yeux vers le couteau que je tiens en mains. Aihtafaz biha, sawf tahtajuha bialtaakidi. (Gardes-le, tu en auras sûrement besoin.) Ajoute-t-il en me tirant brusquement vers le couloir plongé dans la pénombre alors que je place maladroitement mon arme dans une poche dissimulée par les plis de ma robe.

D'un pas vif, le garde m'entraîne à travers les nombreux corridors du palais étrangement déserts. Il n'y a personne... Aucune sentinelle, aucun eunuque, aucun serviteur, pas même une concubine. Mais alors que nous nous rapprochons de la salle du trône par le jardin des fleurs, j'entends soudain des hurlements féminins résonner et comprends que mon emprisonnement dans cette prison dorée est enfin arrivé à son terme.

La porte menant à la salle de la fontaine est largement ouverte et je peux voir de nombreuses femmes étendues sur le sol, nues et souvent ensanglantés. Certaines concubines ont tentées de fuir vers le jardin et leurs corps perforés d'une flèche ou d'une hache reposent sur l'herbe tendre.

Peu m'importe le sort de ses femmes, elles ne méritent rien d'autre que la mort. Chacune d'elle a intrigué, menacé ou tué pour accéder au pouvoir. Depuis neuf ans que je suis ici, j'ai vu nombre de crimes si abominables... Combien de concubines ont perdu la vie à cause de leur beauté ou de leur ventre fertile ? Combien de garçons j'ai vu naître puis mourir avant d'atteindre cinq ans, empoissonnés, égorgés dans leur sommeil, ou tout simplement battu jusqu'à la mort et tout ça pour que d'autres fils de Mohamed accèdent au trône ?

Je suis dégoutée de tout ce sang innocent, je suis écœurée de la vie ici...

Cette civilisation qui me paraissait magnifique au tout début de par ses couleurs, ses odeurs et ses chants, m'est apparu dès le premier crime comme révoltante, monstrueuse et barbare. Et le pire, c'est que les hommes qui régissent cette société si fermée s'en fiche royalement. La loi du plus fort règne dans le harem et la Valide Sultane intrigue elle aussi pour que sa favorite accède au trône à sa suite.

Je suis toujours restée à l'écart de ces femmes, ne parlant avec elles que lorsque je n'avais pas le choix, préférant de loin me perdre dans mes pensées et y retrouver tous ceux que j'aimais, surtout à mon arrivée ici.

Mes tous petits à moi... Thorolf, Henrik... Ils me manquent tant. J'aurais tant aimé être à leurs côtés toutes ses années... Pouvoir les serrer dans mes bras, les embrasser et les consoler lorsque leurs petits genoux saignaient, leur raconter de belles histoires avant que leurs beaux yeux ne se ferment pour la nuit...

Au début de cette captivité, je les voyais en rêve. Je marchais et jouais avec mes enfants dans de vastes prairies verdoyantes, leur criant mon amour et les embrassant tout mon saoul. Je pouvais même serrer Björn contre moi, l'embrasser à perdre haleine et me faire aimer de lui.

Mais à chaque réveil, je me retrouvais ici et la réalité me frappait de plein fouet... Enfermée entre ses murs détestés, j'avais l'impression d'être écartelée de douleur et d'amour... Les miens me manquaient horriblement et plusieurs fois, j'ai tenté de mourir pour mettre fin à l'intenable douleur que provoquait cette séparation. A quoi bon vivre si je ne pouvais être avec ceux que j'aimais ?

Malheureusement pour moi, les eunuques m'en ont empêché à chaque fois. Ils n'avaient aucune pitié pour les concubines du harem et auraient distillé leur haine des femmes si on ne leur avait pas coupé la langue en même temps que leur virilité.

Chaque jour ou presque, je recevais la visite du Calife en même temps que de nombreux cadeaux. Des robes, des bijoux... Il croyait qu'en m'offrant des présents, je tomberai à ses pieds comme les autres... Seulement, cet homme me dégoûtait. Son monde me dégoûtait. Et je me refusais à lui parler, à même le regarder. Je ne lui appartenais pas malgré cette prison doré, malgré les coups et les viols répétés. Je n'étais pas à lui malgré la langue qu'on m'avait enseignée de force, malgré la religion qu'on voulait me faire pratiquer. Je n'étais pas la possession de cet homme qui m'avait renommée Badira. Non, j'étais Arlun...

Un an après mon arrivée ici, j'ai provoqué le sort en menaçant le Califat d'une lame sous la gorge en public. J'espérais favoriser ma libération d'une façon ou d'une autre. Mais Mohamed a compris le sens de mon geste et ma punition fût bien pire que la mort. Il m'a condamné à perdre espoir en ces lieux maudits, à oublier les miens et ces rêves auxquels je me raccrochais toujours.

Me sachant condamnée, j'ai fini par abandonner l'idée même de résister. J'ai cédé devant l'épaisseur de ces murs qui me retenait prisonnière et m'empêchais de voir le ciel étoilé. J'ai abdiqué devant cet homme honni qui venait prendre mon corps quand bon lui semblait. J'ai même abandonné tout ce qui donnait sens à ma vie...

Je ne voulais plus penser à mes enfants, à seulement les imaginer grandir sans moi. Je ne voulais plus rêver à Björn, à ses bras se refermant sur moi, à ses lèvres sur les miennes. Je ne voulais plus souffrir de leurs visages ou de leurs voix qui s'étiolaient peu à peu.

Alors à partir de ce jour, j'ai enfermé ma vie passée et mes précieux souvenirs au plus profond de mon cœur, reléguant ce cruel manque aux tréfonds de mon âme. Je ne parlais de mon vécu que lorsque le Calife l'exigeait, m'interdisant la moindre émotion. Pourtant, je ne pouvais empêcher ma voix de trembler, mon cœur de battre plus fort et mes yeux de se voiler de larmes lorsque j'évoquais les miens...

Les mois puis les années se sont écoulées, vide de sens et de vie avec comme seul marqueur de temps, les visites de Mohamed. Je détestais ces moments où sa peau moite se couchait sur la mienne. Comme morte, j'attendais simplement qu'il finisse, mon âme refoulée au plus profond de moi. Le Calife pouvait toujours posséder mon corps, mon âme et mon cœur n'appartiendrait toujours qu'à un seul homme... De même que mon ventre.

Car malgré les viols répétés de la part du Calife, je ne tombais pas enceinte. La Valide Sultane, sa mère s'en arrachait les cheveux, prétextant que je n'étais qu'une bouche inutile dans ce harem.

Je détestais cette femme et c'était réciproque. Je la savais capable du pire pour l'avoir déjà vu à l'œuvre et veillais à toujours avoir une petite lame sur moi. La nuit, après le départ du Calife, je verrouillais ma porte à double-tour et ne dormais que d'un œil, sursautant au moindre bruit, ma main se refermant aussitôt sur le manche de mon petit couteau. La vie ici était un combat permanent pour la survie et même si je savais me défendre, la peur me vrillait constamment les tripes.

Une nuit alors que j'avais oublié de tirer le verrou, un homme était entré sans bruit dans ma chambre et avait cherché à m'étouffer de ses grosses mains. Je m'étais débattue encore et encore, si bien que j'avais réussi à saisir la courte lame sous l'oreiller pour la lui planter en travers de la gorge. Son sang chaud avait giclé sur mon visage et j'avais aussitôt roulé sur le côté pour vomir tripes et boyau tandis qu'il s'effondrait sur mon lit, le corps agité de soubresauts. Au petit matin, après avoir examiné la bague qu'il portait à l'annulaire gauche, j'avais décidé de rendre une petite visite matinale à la souveraine du harem.

Le gros tas de graisse qu'était la Valide Sultane était affalée sur des coussins, en train de manger entourée d'une dizaine de femmes et de Mohamed. A mon entrée, le sourire du Calife s'était vite muer en expression d'horreur lorsqu'il avait vu que des litres de sang imprégnaient ma robe. Sans un mot, je m'étais approchée de la souveraine et lui avais balancé sur les genoux, la tête de son homme de main. Après un hurlement strident, la grosse était tombée inanimé tandis que le Calife fixait avec horreur le crâne de l'homme mort.

Plus jamais je n'ai reçu de visite nocturne, ce qui ne m'empêchait pas de rester sur mes gardes. Car je ne savais pas ce que me réservait l'avenir, je ne l'avais jamais vu...

Pourtant un soir, alors que Mohamed menait l'assaut de mon corps immobile, j'avais entrevu l'avenir du maître des lieux, faisant renaître en mon cœur, une toute petite flamme d'espoir. J'avais vu la mort du Calife, par des guerriers venus de la mer. Ces hommes m'étaient apparus sans visage, sans aucune distinction particulière, justes des ombres qui détruiraient tout sur leur passage. Je ne savais même pas si je serai encore en vie lors de l'attaque, mais je me raccrochais presque avec désespoir à cette vision de cité ravagée, de concubines mortes ou emprisonnées, de roi déchu...

-Taqadam 'iilaa alkhalifat, 'ayatuha almara'a !! (Avance jusqu'au Calife, femme !!!) M'ordonne le garde en me poussant devant lui, me ramenant brutalement au présent.

Inquiète soudain, je pénètre lentement dans la vaste salle du trône et reste un instant interdite devant la centaine de gardes qui me tournent le dos. Ils font face à la porte de la fontaine, leurs longues épées recourbées en main, semblant prêt au combat. Ces hommes immenses, au costume noir et doré, constituent la garde royale de Mohamed et sont réputés pour être de féroces et impitoyables guerriers.

La voix de Mohamed provient du fond de la pièce et j'avance dans sa direction, contournant les gardes par le côté pour le rejoindre, quand tout à coup, un terrible hurlement résonne dans la pièce.

Mon cœur semble s'arrêter à l'instant même où cette voix s'élève dans la salle du trône. Une voix tout droit sortie de mon passé, une voix que je n'aurais jamais cru réentendre...

-OU EST-ELLE, OU EST MA FEMME ?

Et pourtant malgré les années, je reconnais immédiatement les intonations et le timbre grave de ce son si longtemps espéré, de cette voix qui fît chavirer mon cœur autrefois.

Le souffle court et les larmes aux yeux, je m'approche en tremblant, craignant au fond de moi de m'être trompée, d'avoir imaginé cette voix qui pourtant continue de hurler. Et soudain, alors que j'arrive à la dernière rangée de gardes, il m'apparaît, tel un fantôme du passé. Incapable d'un pas de plus, je m'arrête net, le cœur bondissant d'espoir et de peur. Et si les Dieux se jouaient de moi ? Et si...

Pourtant, c'est avec une intense émotion que je reconnais chaque parcelle de son corps. Sa haute stature, ses vêtements, son si beau visage, ses yeux d'un bleu azur, sa bouche... Le moindre détail de son être se grave en moi, faisant éclater cette muraille derrière laquelle j'avais retranché mes sentiments.

Son image emplit mon être au point de me faire oublier les hurlements des femmes du harem, au point d'annihiler le danger que représente les gardes prêts à l'attaque, au point effacer les couinement du Calife qu'il tient par la gorge... tout s'évanoui autour de nous. Il n'y a plus que lui et son visage décomposé par la rage. Il n'y plus que sa voix chargée de fureur qui résonne dans la pièce, qui résonne en mon cœur. Et tandis que je le dévore des yeux, des flashs de souvenirs de notre vie passée m'assaillent...                                 

Je le revois me sourire à notre cérémonie d'union... Son émotion aux sources chaudes lorsque nous nous sommes revus pour la première fois depuis des années... Son visage si heureux et si fier lorsqu'il a porté Thorolf à sa naissance... La tristesse quand j'ai mis au monde Henrik... Son regard si doux lorsqu'il m'a fait l'amour pour la première fois... Ses traits décomposés par la douleur alors que je flottais dans les eaux de la Seine...

Mes souvenirs s'estompent alors que de nouveaux hurlements lui déchirent la gorge, faisant douloureusement bondir mon cœur.

-OU EST MA FEMME ??

Le visage du Calife est quasiment violet, les veines de son front et de ses tempes sont saillantes, semblant prêtes à éclater et ses yeux noirs, injectés de sang, sortent presque de leurs orbites. Mais rien ne semble pouvoir arrêter la fureur du guerrier qui ressert un peu plus sa prise...

-OU EST-ELLE ???

Une foule d'émotions m'assaillent subitement, faisant cogner douloureusement mon cœur. L'amour, le manque de lui, la douleur de la séparation, la peur... Le corps tremblant, je laisse mes larmes inondées mes joues et fais un pas vers lui en murmurant son nom.

-Björn...

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