La pierre des mers

By MiladyCoulter

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Je m'appelle Théophile Gironnant et j'ai toujours eu une vie qui sortait de l'ordinaire. Déjà je fais de la... More

Couverture
Chapitre I : Celui où je fais connaissance avec une nouvelle ...
Chapitre I - ... pour laquelle je suis tout à fait à son goût, au sens propre.
Chapitre II : Celui où je fais exploser ...
Chapitre II - ... une suite
Chapitre III : Celui où je fais connaissance...
Chapitre III ... avec une fée
Chapitre IV : Celui où je rencontre des personnes ...
Chapitre IV : ... que je pensais morte et enterrées depuis longtemps
Chapitre V : Celui où je découvre le secret de mon amie ...
Chapitre v ... qui n'en est pas vraiment un
Chapitre VI - Celui où mon oncle s'emporte sur ...
Chapitre VI ... sur d'autres que ma sœur ou moi.
Chapitre VII - Celui où mes excès ...
Chapitre VII - ... manquent de m'envoyer en prison
Chapitre VIII - Celui où je suis confronté...
Chapitre VIII - ... aux fantômes de mon passé
Chapitre IX : Celui où je recherche...
Chapitre IX : ... un objet invisible
Chapitre X - Celui où je passe deux nuits avec une fille ...
Chapitre X - ... complètement folle et malheureusement pas de moi
Chapitre XI - Celui où je perds ...
Chapitre XI - ... ce qui compte le plus ...
Chapitre XII - Celui où j'apprends que ...
Chapitre XII - ... j'ai des ancêtres célèbres
Chapitre XIII - Celui où j'apprends des choses grâce à un caillou, ...
Chapitre XIII - ... certes un peu brillant, mais un caillou quand même
Chapitre XIV - Celui où je pars ...
Chapitre XIV - ... à l'étranger
Chapitre XV - Celui où je découvre ...
Chapitre XV - ... les joies de la prison
Chapitre XVI - Celui où je découvre le masque, ...
Chapitre XVI - ... derrière le masque, derrière le masque.
Chapitre XVII - Celui où j'ai une réunion de famille ...
Chapitre XVII - ... offerte par l'ennemi.
Chapitre XVIII - Celui où j'ai le choix...
Chapitre XVIII ... entre Charybde et Scylla
Chapitre XIX - Celui où j'affronte mon ennemi ...
Chapitre XIX - ... qui est pourtant absent.
Chapitre XX - Celui où tout se termine, ...
Chapitre XX - ... enfin presque.
Remerciement

Chapitre XI : ... pour moi

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By MiladyCoulter

Partie 3 ? Eh oui j'ai honte mais en copiant collant mon texte j'ai oublié la fin du chapitre (oui je suis un boulet). Du coup le voici et ce sera le seul de la semaine dans les 12 cités.


Mademoiselle Martin ordonna à tout le monde de retourner à ses couvertures et nous interrogea, pour savoir s'il manquait son voisin à quelqu'un.

Elle nous recommanda alors de dormir. Mais tous les élèves discutaient entre eux. Nous, nous n'en avions pas le cœur. On contemplait les couvertures vides de ma sœur avec tristesse. Kaïa nous tournait le dos et je me demandai vaguement si elle ne pleurait pas. Nicolas fixait le ciel d'un air vide, mais avec les yeux vitreux.

Je ne pouvais vraiment pas dormir. Je pensais à ma sœur. Où était-elle désormais ? Avait-elle seulement une couverture pour dormir ? Qu'allaient-ils lui faire ? Et dire qu'on ne se parlait plus depuis tellement longtemps ! Alors qu'aujourd'hui, il y a tant de choses que j'aurais voulu lui dire. Et pourquoi ? Je ne m'en souvenais même plus. Mais je sais que c'était pour une bêtise. Je dus me retenir pour ne pas sangloter devant tout le monde. Je mordis mon poing, tellement fort que j'y laissais des marques de dents.

La directrice nous amena à l'écart au bout d'un moment. Elle nous fit répéter l'histoire.

Mes mots ne parvenaient pas à sortir. Je me tournai vers mon meilleur ami, pâle comme la mort, qui semblait aussi paralysé qu'une statue. Nous finîmes par raconter notre version d'une voix hachée.

- Vous ne l'avez pas retrouvée ? interrogea Kaïa.

- Non. Je suis navrée les enfants.

Quoi qu'elle dise, cela ne changeait rien. Son prétendu soutien ne me redonnerait pas ce que j'avais perdu ! Et comprenait-elle que le dernier membre de ma famille venait de disparaître ? Que je serais seul avec mon oncle !

Elle nous raccompagna à nos couvertures pour se donner bonne conscience. Alors, une image en trois dimensions apparut entre nous. Cela ressemblait un peu à un esprit. C'était comme avec ma mère. Sauf que cette fois, c'était un homme, dont les détails du visage changeaient constamment. Par exemple, son nez passait d'aquilin à crochu pendant que ses lèvres devenaient plus pulpeuse. Cela ne pouvait être qu'une personne : Mathieu le Terrible.

- Bonjour Théophile ! Nous n'avons pas encore eu l'honneur de nous rencontrer. Tu as un peu malmené mes hommes la dernière fois. Quant à la première fois que je suis passé chez toi, tu ne m'intéressais pas encore. J'ignorais quel potentiel il y avait en toi. Depuis, tu as beaucoup changé.

Après mon immense chagrin le voir oser faire référence à ce triste jour, où il avait tué mon père, brisé ma famille, comme si ce n'était rien, me mit dans une fureur incroyable. Je voulais casser quelque chose. Je crois même que s'il s'était trouvé réellement face à moi je lui aurais sauté dessus, prêt à le tuer à main nue. Ne connaissait-il donc pas le remord ? Ne s'en voulait-il pas d'avoir brisé une famille ? Pouvait-il seulement s'imaginer ce qu'il avait engendré comme peine ? Je grognais en donnant des coups dans le sol qui pourtant ne m'avait rien fait.

- À l'heure qu'il est, tu dois être en train de te demander où se trouve ta sœur, supposa-t-il avec un sourire de délectation qui amplifiait ma rage. Comme ta mère, elle est avec moi. Dans les Alpes. Où tu es le bienvenu pour une réunion de famille. Peut-être même nous trouverons nous quelques affinités et pourrons travailler ensemble.

Je ne le connaissais que depuis quelques secondes et déjà il m'était insupportable. Le voir se pavaner ainsi devant moi, en ignorant totalement ce que je ressentais était une torture. Il semblait même se régaler de ma souffrance. Ce n'était pas un homme, mais un monstre. Le pire des démons. Et il pensait vraiment que je pourrais l'apprécier, accepter de faire quelque chose pour lui ! Il pouvait toujours rêver ! Ce n'était qu'un fou dangereux qu'il fallait détruire. Et je le rêvais de le faire moi-même, de lui causer milles souffrances comme toutes celles qu'il m'avait causées depuis que j'étais un enfant. Qu'il ressente cette douleur de ne pas avoir de parents pour l'élever. Celle de voir sa propre mère, la femme qui vous avait donné la vie, incapable de faire quelque chose et ne pas même vous reconnaître. Et qu'il connaisse la peine immense que c'était de voir sa petite sœur, celle que l'on devait protéger envers et contre tout, la seule famille qu'il vous restait, disparaître à son tour sans pouvoir ne rien y faire. Oh comme je voulais qu'il souffre ! Je voulais l'entendre hurler à l'aide, supplier qu'on l'achève. Mais je ne pouvais rien faire sinon l'écouter et le voir savourer le chagrin qu'il me causait.

- Sinon, je peux te les rendre. En échange d'une pierre qui appartenait jadis à ton père. Nous savons tous les deux que tu sais de laquelle je parle. J'ai déjà envoyé ta mère te prévenir que je la voulais. Tu n'as rien fais. Je t'ai, disons... Vois cela comme une motivation supplémentaire. Ou une punition pour m'avoir ignoré.

Il me remettait la faute sur le dos, comme si je ne me sentais pas déjà assez coupable, assez responsable. Je le haïssais à un point indescriptible ! Et je souffrais tellement. J'avais l'impression que mes entrailles se déchiraient, s'ouvraient sous le coup de mon chagrin, tentant d'évacuer ainsi tant de peine mais ne parvenant qu'à la diffuser plus encore.

Le pire c'est qu'il avait raison.

Ce fut comme une pierre tombant dans mon estomac.

La pierre des mers. Je l'avais oublié. J'avais laissé tomber les recherches et on me la remémorait de la pire des manières. Le sans-visage m'avertissait, comme s'il savait que je négligeais mes recherches. Ou bien le Tout-Puissant avait décidé que les sans-visages devaient la récupérer et me le faisait comprendre. Qu'est-ce que je racontais ? Comment pourrait-Il être de leur côté à ses monstres ?

- Ne t'en fais pas pour ta famille, je m'en occuperais bien, précisa-t-il avec un sourire inquiétant. Je suis sûr que ta mère et ta sœur feront des sans-visages redoutables, quand je les aurais dressées. Tu sais ce qu'il te reste à faire ?

Je ne le savais que trop bien. Cette fois je ne pourrais plus négliger mes recherches, je ne pourrais même pas avoir des scrupules à leur donner la pierre. Tout m'y poussait.

Et qu'allait-il faire à ma mère, qui venait tout juste de sortir de la folie ? Elle devrait avoir le droit de vivre une vie heureuse, amusante. Et à ma sœur ? C'était presque une enfant encore ? Et elle était tellement joyeuse, douce et gentille. Elle ne méritait pas cela ! Je le méritais bien plus qu'elle, moi qui ne créais que des problèmes.

- Eh bien, à bientôt !

Il disparut sur ces mots.

On fixa tous longuement l'image. Cela ne pouvait être tout. Je voulais voir ma sœur. Je voulais en savoir plus, qu'on me donne une indication.

Les adultes m'interrogèrent sur le sens de tous cela. Je ne dis pas grand-chose.

Ma cadette avait disparu, elle aussi kidnappée. Aux mains de ces terroristes mon impertinente de sœur ne pouvait que souffrir. Certes, elle, elle aurait une maman. Elle en aurait bien plus besoin que moi sans doute. Mais j'aurais tout donné pour prendre sa place, pour ne pas avoir à faire face à la culpabilité et la solitude.

- Vous allez retrouver ma sœur ? interrogeais-je.

- On va essayer. Mais les Alpes, c'est immenses mon garçon ! m'expliqua la directrice. Allez dormir un peu ! Demain on va tous rentrer.

Je ne dis rien.

Peu m'importait que les autres élèves nous en veuillent d'avoir raccourcis leurs vacances ou que l'on soit gentil avec moi. Camille avait disparu. Elle m'avait à son tour laissée. Je n'avais pas pu la retenir. Et sans moi, rien de tout cela ne serait arrivé.

Je ne dormis pas vraiment. Quoi que j'eus l'impression d'être dans un demi-sommeil depuis sa disparition. Et ce, jusqu'à ce que je visse mon oncle.

Mais tout d'abord, la dure réalité devait venir à mon esprit. Ce n'était pas un mauvais rêve.

De toute manière comment cela aurait-il pu ? Jamais mon esprit, aussi tordu soit-il, n'aurait pu inventer quelque chose d'aussi horrible. Même dans les moments les plus exaspérants de ma sœur, je n'avais jamais souhaité qu'elle parte. Pas même en vacances ou en séjour long duré chez une tante sortie de nulle part. Et puis, j'avais si peu dormi cette nuit que je n'avais pas pu rêver.

Mes amis et moi on restait ensemble, abattus, fatigués, incapable du moindre bruit ou d'échanger un seul regard. Mademoiselle Martin vint nous rejoindre. Elle fut d'une douceur qui m'irritait plus que tout. Croyaient-ils qu'être gentil avec moi pourrait seulement me consoler ? Que cette douleur pouvait s'apaiser ou s'en aller ? Pourquoi être aussi hypocrite ? De toute façon, je méritais toute cette souffrance, j'avais abandonné ma sœur !

Pourtant, je ne dis rien. Me contentant de me taire en ressassant tout cela dans mon cœur bien trop étroit pour contenir tant de fureur.

Elle finit par nous expliquer la raison de sa présence. Elle voulait que Nicolas et moi, on vienne avec elle. On la suivit mollement jusqu'à l'unique tente, plutôt vaste, pouvant servir d'infirmerie si besoin était. Les professeurs étaient assis autour d'une table, devant des infusions, qui peinaient à les réveiller. Mais tout au bout, la directrice discutait avec un homme grand, aux cheveux blonds impeccablement coiffés et vêtu en costume et d'un couvre-chef moyenâgeux, couleur parme, symbole de ce que vous appellerez « la fonction publique » de Firento.

- Papa ! s'exclama Nicolas.

Oui, c'était Christophe ! Il se retourna vers nous l'air grave.

Firento avait dû l'envoyer. La cité s'était dit que c'était un officiel et presque un parent pour moi. Il serait parfait.

Il nous regarda, bouleversé. Se tournant vers son fils, il lui serra l'épaule avant de venir s'agenouiller devant moi. Il posa ses mains sur mes épaules et plongea son regard vert dans le mien d'une couleur plus sombre.

- Théophile, je sais que c'est un moment difficile. Je pourrais te dire que ça va passer, que bientôt tu n'y feras plus attention. Mais on sait tous les deux que c'est un mensonge. Tu vas souffrir. Tous les jours. Par moments, tu ne sauras plus comment continuer à vivre malgré tout, à d'autre, tu ne parviendras pas à te regarder dans la glace en songeant à ta sœur, prisonnière, pendant que toi, tu vis ta vie. Et tu vas t'effondrer, régulièrement. Sourire sera une épreuve, chaque jour t'apportera son lot de déchirements et tes nuits, si tu arriveras à dormir, seront hantées par d'odieux cauchemars. Mais on a vécu ça une fois et on a su le surmonter. Cette fois on va recommencer. À nouveau on va tout reconstruire. Ensemble. On sera là les uns pour les autres, comme on l'a toujours été. On va se serrer les coudes dans ses moments forts, parce qu'on traverse tous la même épreuve. J'ai élevé Camille. Pour moi aussi c'est une perte terrible. Et je te promets que Nina et moi on comprend tout à fait ce que tu vas traverser. Et on sera là, comme on l'a toujours été. D'accord ?

Je hochai la tête. L'honnêteté de Christophe était bien plus rassurante que toutes les paroles gentilles que j'avais entendues.

- Quant à ta sœur, je suis sûr que tous vont faire ce qu'il faut pour la retrouver. Ton oncle s'est déjà entretenu avec Kamélia. Et là, elle est partie dans les Alpes avec des membres de la brigade antiterroriste. Et lui, il va être reçu d'une minute à l'autre par Leurs Majestés pour les convaincre d'en faire le plus possible. Alors je suis sûre que ta sœur sera bientôt de retour à la maison. Tu verras, bientôt ta famille sera à nouveau réunie.

J'acquiesçai, ému. J'avais les larmes aux yeux. Christophe n'était pas un politique pour rien. De tous les discours, il est le seul qui m'ait un peu réconforté et le seul qui me paraissait sincère. Je voyais les mêmes émotions dans les yeux de mon voisin que celles qu'il devait y avoir dans les miens.

Il se releva, serra son fils dans ses bras.

- Maintenant on va rentrer à la maison, attendre ton oncle qui doit déjà savoir qu'on revient ! annonça mon voisin. Je sais que quitter cet endroit te paraît difficile, mais ton oncle a besoin de toi. Et puis, ma mère sera là. Elle a toujours été gentille avec toi non ?

- Bien sûr. Elle me faisait toujours une tarte aux myrtilles pour la maison quand je repartais.

Je songeais qu'elle me disait toujours que ce serait pour ma sœur et moi, qu'on devait la savourer le soir-même en famille. Et avec Camille on se goinfrait jusqu'à en avoir mal au ventre de peur que Xavier la trouve et n'en mange ne serait-ce qu'une part. M'en souvenir me fit monter les larmes aux yeux. Christophe lâcha son fils et m'agrippa à nouveau, me forçant à le regarder dans les yeux.

- Je suis certain qu'elle t'en a préparé une autre toute chaude pour notre retour ! Allons la manger avant qu'elle refroidisse. Cela nous fera du bien à tous.

Avant, on monta dans le bus, où l'on resta assis en silence, pensant à Camille. Clément lui-même était muet et sombre. Alors que les autres élèves ne parlaient que de cela.

À notre arrivée, Solveig serra sa fille dans les bras, lui broyant presque les côtes et pleura de soulagement. Nils la serra à son tour et ne put la lâcher. Nina était là, nous attendant tous avec émoi. Elle m'embrassa avec douceur et me serra dans ses bras. Je sentais sa poitrine se soulever d'émotion. Elle nous acheta même un paquet de dragées au miel, chez un vendeur de journaux, alors qu'habituellement elle trouvait que c'était hors de prix. Chez elle, Rosalie, la grand-mère de Nicolas nous attendait avec la fameuse tarte. Mais nous n'avions finalement pas vraiment le cœur à manger.

- Ton oncle est avec leurs Altesses, déclara ma voisine. Il viendra te chercher en rentrant.

Je hochai la tête sans trop y faire attention. Je me sentais vidé. Comme si après cette peine immense, plus rien en pouvait même me faire ressentir quoi que ce soit. Mon cœur était-il réellement brisé, au point que plus rien ne pouvait le faire battre ou même l'atteindre ?


Sinon vous savez qu'on a dépassé la moitié du roman ? Oh comme ça va vite !


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