♫ « Rise » - Eddie Vedder ♫
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Joy
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Au cours de notre existence, nous sommes en permanence confrontés à des choix. À chaque seconde je dirai même. Dans le cadre de mon travail, j'y suis constamment soumise. En pleine action, il faut savoir prendre des décisions rapidement sous peine de voir notre premier choix sanctionné par l'arrivée d'un second, qui piétine l'autre par notre manque de réactivité. Chaque foutue seconde est décisive. Tic, un choix. Tac, un choix. Celui d'un geste, d'une pensée, d'un mot. J'y suis désormais habituée et tout se fait avec une facilité déconcertante.
En revanche, quand ces choix concernent ma propre personne, je suis capable de me planter sur toute la ligne. Et pourtant, ce ne sont pas des décisions sur lesquelles je peux me permettre de buter, car elles déterminent souvent une grande partie de ce que va devenir ma vie. Ma bêtise a été de croire en des gens qui ne le méritaient pas. De penser que ces personnes n'avaient rien de néfaste. Alors j'ai foncé, tête baissée, et aujourd'hui, je me casse une nouvelle fois la gueule.
On pense souvent que nos décisions sont le fruit du destin. Que les circonstances, le hasard ou bien encore des forces qui nous dépassent ont déjà écrient la route que nous empruntons. On se trompe. Littéralement. Nous ne sommes ni plus ni moins qu'une putain de machine décisionnelle qui calcule en fonction de ses désirs. Le destin n'a rien avoir avec les choix. Ce n'est pas une question de chance ou une autre connerie de ce genre. Non. Le destin ne s'attend pas. Il s'accomplit.
On croit souvent décider de ce qui est bon pour nous, tandis que l'on choisit le plus mauvais. Le choix est devenu pour moi synonyme de sacrifice. Une perte. Une petite mort. Un deuil d'une question que l'on cherche à résoudre. Alors à ce stade, dois-je laisser quelqu'un d'autre choisir pour moi ? Dois-je laisser mon avenir tout entier entre les mains de celui que j'aime ? Comment être sûre que les choix qu'il détermine pour moi seront les meilleurs ? Et bien, je prends le risque.
Sa main enveloppante vient presser ma cuisse et me sort de mes pensées. J'étais dans les nuages alors que nous n'avons même pas encore décollé.
- Est-ce que tu veux un peu d'eau, ma chérie ? Me demande-t-il en me tendant sa bouteille.
Les lèvres humides de Harry m'hypnotisent un instant et je me perds une nouvelle fois dans mes rêveries avant de lui répondre. Le commandant de bord m'interrompt dans mon élan en annonçant le décollage imminent pour Bali. C'est la toute première fois que je dois dire au revoir à mon Angleterre.
- Pour l'instant ça va, je n'ai besoin de rien.
Rien d'autre que toi.
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