"C'est quoi la passion ? C'est une attirance irrésistible. Comme celle d'une aiguille magnétique qui a trouvé son pôle. " Madeleine Chapsal.
PDV Madison :
Est-ce que c'est possible d'être intéressé par une personne que l'on connaît que depuis quelques jours ? L'alchimie humaine est difficile à déchiffrer et c'est un sujet simple où le débat est encore ouvert actuellement. Certaines personnes croient en l'astrologie, les scientifiques essayant d'expliquer ce phénomène avec une histoire d'hormone. Toutefois, ça reste un thème délicat que peu de personne arrive à expliquer spécifiquement. C'est vrai, je ne crois pas au coup de foudre et les histoires de signes qui se concordent ne m'aident pas non plus dans la compréhension de ce qui m'arrive en ce moment. Mais si je le connais depuis quelques jours, est ce qu'on peut parler de coup de foudre ? C'est différent, oui c'est différent. Puis ce n'est pas comme-ci j'étais amoureuse de lui, je suis juste attirée physiquement et psychologique.
Je ne suis pas non plus raide dingue de lui comme quand j'étais adolescente et que j'adorais regarder les clips de boys boys en boucle pour pouvoir observer encore et encore les mêmes garçons. Ce n'est pas non plus quand j'idéalisais Ryan au point de m'inventer un avenir à ses côtés, avant que toute notre histoire amoureuse catastrophique naisse. Ce n'est pas non plus quand je croisais un garçon à mon goût aux soirées de Megan et que j'essayais d'attirer son attention par tous les moyens que j'avais. C'est différent mais je ne sais pas en quels points, je n'arrive pas à mettre le doigt sur les divergences qui s'animent dans cette fabuleuse rencontre.
De toute manière, je suis persuadée que ce n'est pas de l'amour et que je ne dois pas m'inquiéter de la suite des événements. J'ai une preuve infaillible qui ne trahis pas mon instinct : on ne peut pas tomber amoureuse d'un gars qui a une différence sociale aussi importante. Je suis qu'une simple fille de Pasadena qui travaille pour gagner un peu d'argent et qui rêve d'une vie sans soucis. Lui est un grand mannequin qui fait le tour des appareils photos de grands magazines de mode et qui fait la une des sites branchés de New York. Il y a trop de différences, nous sommes opposés mais en même temps liés comme jamais.
Nous avons tous les deux eu un passé assez difficile avec la drogue et l'alcool, nous avons tous les deux un caractère et une folie énorme. Et je suis tellement attirée par lui que je n'arrive pas à me contrôler, c'est plus fort que moi. L'admiration prend le dessus, il est impossible pour moi de trouver des défauts dans la personnalité de Jaden ou même dans cette relation qui n'a pas lieu d'être. Il bouscule tous mes plans, j'avais prévu de vivre et m'amuser sans me préoccuper de quiconque. Les prochaines années de ma vie devaient se constituer de rencontre amicale, pas d'un mannequin séduisant qui s'amuse à me contrôler mes sentiments comme une marionnette. Je ne veux pas souffrir à nouveau.
Je me réveille de mes pensées quand un hurlement strident sort du film qui passe à la télévision. Nous regardons des émissions assez nulles qui passent la nuit et en ce moment, c'est un recueil d'histoire d'horreur raconté par un vieux monsieur aux cheveux gris qui n'arrête pas de dandiner ses mains dans tous les sens. Jaden a bien proposé de regarder un film sur mon ordinateur portable mais rien qu'à l'idée de rester collée, l'un contre l'autre, avec une proximité déconcertante me fait déjà chambouler l'esprit. Ce qui s'est passé dans la cuisine m'a déjà assez bouleversé comme ça.
–S'il te plaît Madison, l'émission est vraiment ennuyante, on ne peut pas regarder un film intéressant sur ton ordinateur, me supplie Jaden en me faisant un regard de chien battu.
Comment résister devant ce visage angélique ? Je souffle de mécontentement, je suis partagée entre accepter ou refuser pour prendre toutes les préoccupations adéquates. Mais, il faut bien avouer qu'il a raison, l'émission est à mourir d'ennui. Finalement, j'accepte, me disant que je m'éloignerais le plus possible de lui et qu'il faut arrêter de se faire des films pour rien. Il part chercher mon ordinateur dans ma chambre alors que j'essaye psychologiquement de me préparer à ce qui va suivre. Comme un pressentiment, je sais que quelque chose d'anormal va se passer. Pas au sens de surnaturel, mais quelque chose qui ne devrait pas se dérouler. Mon instinct féminin essaye de prendre le dessus, mais l'envie de sentir le contact de son corps contre le mien l'emporte à la main. A quoi ça sert d'essayer de repousser ses limites, elles reviennent toujours plus puissantes. Autant se laisser dompter.
Je ramène la petite couverture polaire que j'ai dénichée dans le supermarché lors de mes premières courses à l'étale sur mes jambes, en espérant que Jaden prenne cette initiative comme une invitation à venir près de moi. Quand celui-ci revient vers moi, l'objet sous les bras, le stresse monte délicatement en moi et une boule d'anxiété se forme rapidement au creux de mon estomac. Je commence déjà à croiser les doigts pour ne pas faire quoi que ce soit qui pourrait me mettre dans l'embarras. Sa beauté illumine la pièce où il se trouve, un pouvoir enchanteur qu'il contrôle à merveille. Je cherche un moyen pour me séparer de lui le plus brièvement possible, juste pour me laisser quelques secondes de répit pour reprendre mes esprits. Remarquant qu'il n'y a plus de cookie dans l'assiette, je retourne dans la cuisine pour aller chercher les derniers amuses bouches qui se trouvent dans le four.
Quand je retourne dans le salon, Jaden est confortablement installé dans le canapé, me laissant un espace pile poil à côté de lui, collé à lui. Je prends donc mon courage à deux mains et m'installe, comme si de rien était. Dès que mon corps est posé à côté de mon mannequin, celui-ci place sa main autour de mes épaules pour me rapprocher encore plus près de lui. Ce n'est qu'un geste anodin, que la plupart des jeunes couples font pour créer une bulle d'intimité lors d'un rendez-vous. Cette scène est typique des films à l'eau de rose qu'on regarde quand on est adolescent et qui émoustille notre jeune vie amoureuse.
Étant à moitié allongé, il me force gentiment à m'allonger sur son ventre, me faisant signe que son bras commence à lui faire mal. Je me retrouve donc avec ma tête posée sur sa poitrine qui monte et descend à chaque respiration et étonnement, je me sens bien. Comme après une longue journée de travail et que tu te retrouves dans un endroit paisible, sur ton oreiller, prêt à faire ta meilleure sieste. J'entends son cœur battre à un rythme régulier, me réconfortant dans cette impression de sécurité.
Nous choisissons un dessin animé, l'Âge de Glace, mais l'histoire de ce mammouth a bercé mon enfance et je ne me lasserais jamais de le regarder. Le film se déroule dans le calme, aucun de nous deux parles. Captivée par les images qui défilent devant mes yeux, je ne sens même pas, vers la fin du film, sa main descendre dans le bas de mon dos. Il relève mon tee-shirt pour commencer à caresser ma peau sensible. Mon corps réagit de lui-même en frissonnant désagréablement. J'espère que Jaden ne le remarque pas mais en relevant ma tête vers son visage, je vois ce dernier sourire, heureux de sa bêtise.
–Ça t'amuse ? Gros gamin, je lui susurre en frappant gentiment son buste.
Il rigole puis reprend l'ordinateur pour remettre un autre film, il décide de mettre une autre histoire avec un style cinématographique totalement différent : ça. Je ne le retiens pas, n'ayant pas une crainte affreuse face au film d'horreur, au contraire, ce sont bien souvent mes films préférés. Cette fois, les minutes défilent sous une tension beaucoup plus lourde.
–Tu te rends compte qu'il est bientôt trois heures du matin et que nous sommes en train de regarder un film alors qu'on devrait être couché, je lui murmure le sentant à son tour tressaillir.
Je me réinstalle aisément sur son torse, à mon tour avec un sourire espiègle collé au visage. Il se penche près de mon oreille puis murmure près de celle-ci quelque parole qui me fait trépider :
–Peut-être mais je préfère regarder un film plutôt qu'aller dormir sur le canapé et que tu te sépares de moi.
Son souffle chaud contre mon cou m'oblige à sentir des crépitements tout le long de mon corps. Je bafouille quelques paroles impossibles à déchiffrer puis je me relève, essayant de couper tout contact physique avec lui. Ce n'est pas le moment d'essayer de jouer au même jeu que lui, il est bien plus fort que moi de toute manière.
–Reviens, je vais arrêter de t'embêter, rigole-t-il en ouvrant ses bras pour que je me loge dedans.
Sans grande surprise, je n'hésite pas à faire ce qu'il demande, mon corps étant comme un aimant allant contre son gré vers le sien. J'aime sentir sa chaleur corporelle près de la mienne pour me réchauffer le plus possible. Pendant que le film se termine tranquillement, je m'imagine ses lèvres frêles contre mon cou innocent. Cette pensée me fait rougir et me donne une bouffée de chaleur énorme qui s'empare de mon corps. Sa façon de me donner une infime partie de ce que je désire le plus me rend complètement folle. Je perds complètement l'écoulement de l'histoire qui se déroule dans l'écran lumineux.
Mes pensées vagabondes entre mes envies et mon imagination, elles m'envoient dans un univers personnel profond que je n'arrive pas à me détacher. Ses mains le long de mon dos me donnent peine à respirer, mes jambes entremêlées dans les siennes me donnent l'impression d'être emprisonné dans une cage de bonheur. Son souffle contre mon front m'électrise le corps de toute pièce. Dans ce rêve sans faille, je n'arrive pas à trouver aucune sortie pour me déguerpir de cette délicieuse torture. A vrai dire, est-ce que je veux réellement m'en sortir ?
–Ça va Madison ? Tu es toute rouge et brûlante, chuchote mon ami en touchant mon front avec le dos de sa main.
Je ne devrais pas être attiré par ce bellissime brun, nous sommes justes amis, sans plus. Pas d'attirance sexuelle. Mais le corps à ses envies que la raison ignore. Je bafouille des excuses bidons, qu'il donne l'impression d'y croire. J'essaye donc de me séparer de lui pour ne pas créer une autre raison de me poser des questions. La prochaine fois, je ne pourrais pas m'en sortir aussi facilement. Mais je reste aussi sur mes gardes, il ne faut pas que je fasse des bêtises que je pourrais regretter par la suite.
Je pose ma main sur son torse musclé puis j'essaye de partir de ses magnifiques bras. Mais sa main se pose machinalement sur le bas de mon dos pour me bloquer.
–Jaden, j'ai besoin d'aller boire, je mens en essayant de ne pas le regarder.
Craquer à l'air d'être une solution tellement simple, mais je n'ai pas envie de le perdre. Une nouvelle amitié sur New York est loin d'être quelque chose de facile à trouver, autant que je fasse tout mon possible pour ne pas m'attirer de problème. Il me laisse aller dans la cuisine sans protester, même si je vois dans ses yeux qu'il est déçu de perdre cette proximité si difficilement installée. Quand je me retrouve devant mon évier, je passe de l'eau froide sur mon visage pour réveiller mes neurones qui semblent avoir pris quelques minutes de vacances. Je prépare en même temps une carafe d'eau pour l'emmener sur la table basse. Cette fois-ci, je m'assieds à côté de lui, ayant peur d'avoir une nouvelle fois une bouffée de chaleur incontrôlable.
Le film touche enfin à sa fin, je vois Jaden qui veut en remettre encore un autre. Je l'arrête et lui propose de mettre un court-métrage, ce qu'il accepte sans broncher. L'histoire commence à passer dans l'écran lumineux, je pose mes jambes à côté de lui, comme deux amis qui regardent une vidéo.
Quand l'histoire est près de se terminer, je me prépare à me lever pour aller me coucher mais une main froide posée sur ma cuisse m'arrête sur mon élan. Cette main descend le long de ma cuisse puis jusqu'à mon pied. Je regarde sans broncher cette main remonter le long de ma jambe, je la laisse toucher des parties que nul n'a osé ne serait-ce qu'effleurer depuis des mois.
–Jaden, tu fais quoi là ? Je demande hésitante.
Sa main remonte sur l'intérieur de ma cuisse et je me braque, le voyant aller beaucoup trop loin dans son geste maladroit.
–Je peux dormir avec toi ? Demande-t-il timidement. Le canapé n'est pas très confortable pour une nuit puis quand j'ai été cherché l'ordinateur, ton lit avait l'air grand et agréable.
Je souffle désemparée, je ne veux pas qu'il dort avec moi, je sais que ça va mal se finir. Mais en même temps, j'ai tellement envie qu'il vienne m'apaiser en me prenant dans ses bras, me câliner et me chouchouter comme un bijoux en cristal. Un homme attentionné n'a jamais fait acte de présence depuis le début de ma vie, et le réconfort de sentir une acte masculine à mes côtés commence à me faire douter.
–Je ne pense pas que ce soit une bonne idée, tu vois la nuit je prends beaucoup de place, je mens en me mordant la lèvre inférieure.
–S'il te plaît Madison, me supplie-t-il en faisant une tête affreusement mignonne.
Comment refuser après ça ? Finalement, j'accepte en espérant ne pas regretter mon choix. Mes tentatives inlassables de l'éloigner tombent tous à l'eau, un à un. Quand nous nous retrouvons dans ma chambre, Jaden court comme un malade puis saute sur le matelas en étoile de mer, savourant la sensation agréable d'un matelas moelleux. Il pousse un râle de satisfaction qui me fait glousser puis j'avance vers la salle de bain pour pouvoir me mettre en pyjama et me démaquiller. Quand je suis emmitouflée dans ma combinaison de vache qui me fait office de vêtement de nuit, je remarque que celle-ci à un gros trou sur le côté de ma jambe.
Cette combinaison était mon pyjama de déprime préféré, je suis triste de me dire que j'ai réussi à le bousiller en si peu de temps. J'attrape donc un vieux tee-shirt à mon cousin qu'il avait laissé à la maison, j'utilisais ce haut quand ma combinaison était à laver. J'enfile un short de sport puis je retourne dans la chambre pour m'allonger à côté du magnifique mannequin qui s'est mis torse nue.
Je sais bien que dormir avec un bout de tissu qui te colle à la peau est loin d'être agréable, mais je vais finir par fondre de gêne s'il continue à jouer avec moi comme ça. J'essaye de me détendre quand je me retrouve étendu à côté de lui, mais quand ses mains entourent ma taille afin que son torse finisse coller à mon dos, cela devient très difficile. Quand j'essaye de me décoller de son buste, il serre encore plus ses bras autour de mes hanches. Je me dandine entre ses bras pour qu'il arrête de me tenir mais en vain.
–Arrête de gesticuler Madison, je n'arrive pas à m'endormir.
J'arrête de bouger puis j'essaye de me concentrer pour ne pas frissonner à cause de son souffle chaud dans mon cou. Être utilisé comme doudou pendant toute la nuit ne me déplait pas, mais sentir son corps épouser le mien va m'empêcher de dormir convenablement. Ses lèvres se posent sur ma clavicule ce qui me fait frémir.
–Arrête de bouger, dors, insiste-t-il.
Facile à dire, comment ne pas être attisé quand on a un magnifique garçon à côté de nous. Sa main se pose sur mon bassin et presse gentiment ma peau. Le contraste de mon sang qui bouillonne dans mes lèvres avec la fraîcheur de sa paume me fait sursauter. Il a tant d'effet sur moi, j'ai l'impression d'être une adolescente qui commence à apprendre l'existence du contact charnel. J'entends sa respiration se stabiliser puis devenir régulière ce qui veut dire qu'il s'est endormi. Je m'endors à mon tour dans les bras du beau jeune homme, avec quelques difficultés.
PDV Jaden :
Quand j'ouvre mes yeux, les souvenirs de la veille me reviennent en mémoire. Madison et moi avons passé une superbe soirée, même si elle était assez étrange pendant que nous regardions les films, mais rien de très grave, je suppose. Je me retourne vers la jeune femme et découvre celle-ci, endormi avec ses cheveux en pagailles. Son corps fin est à peine recouvert d'un simple tee-shirt de garçon et un short qui me laisse une jolie vue sur son fessier parfaitement formé. Mon instinct de garçon me laisse dévorer ses courbes en un simple regard, ce qui me laisse toute chose.
Stop Jaden, Madison n'est pas comme tous les mannequins que tu arrives à mettre dans ton lit en un claquement de doigt. Elle est différente, beaucoup plus jolie aussi. Son charme naturel est tout le contraire du monde étrange où je travaille. Dans ce milieu, les jeunes filles sont maigres comme une baguette, on a l'impression que leurs jambes vont se briser en deux au moindre mouvement. Elles sont bien souvent refaites de la tête aux pieds et le maquillage corrige tous les défauts pour récupérer tous les critères de beauté actuels. Mais Madison n'a pas peur de se montrer au naturel et à un corps parfaitement modelé, son corps est mince et musclé en même temps.
Sa peau à l'air douce et elle est bronzée comme il le faut. Ses magnifiques cheveux bruns ondulés tombent jusqu'au creux de son dos. Ses yeux bleus me font frémir à chaque regard qu'elle me lance. Cette fille est différente, autant physiquement que mentalement. Les jeunes femmes que je côtoie habituellement sont beaucoup plus dévergondées, pour éviter d'être vulgaire. Elles n'hésitent pas à montrer leurs corps voluptueux pour attirer le regard des garçons et même si je suis loin d'être le garçon machiste qui pense qu'une fille ne peut pas porter ce qu'elles veulent, je reste dubitatif quand je vois la couleur des sous-vêtements en transparence. Toutefois, je peux comprendre ces filles qui essayent juste de sortir du lot dans notre métier cruel.
Mon amie pourrait même se laisser tenter dans l'aventure du mannequinat, son corps ne serait pas critiqué. C'est exactement ce que les photographes cherchent à trouver en ce moment, voulant suivre la mode qui commence petit à petit à faire face. Un simple jogging de sport lui va comme un gant, elle ne s'occupe pas de son apparence comme-si c'était vital pour elle. Cette fille est la femme la plus forte, la plus mystérieuse, la plus jolie, la plus drôle et la plus souriante que je connaisse. En plus de ça, elle est innocente ce qui lui fait tout son charme.
Quand ses yeux s'ouvrent, un grand sourire illumine son magnifique visage. Elle se retourne pour s'allonger sur le ventre et commence à me fixer avec ses éclatantes pupilles océans. Ses mèches brunes encadrent son visage, des petits joues rebondies me donnent l'étrange envie de les pincer entre mes pouces et mes index. Sa gorge mise à nue me donne la fâcheuse appétence de croquer sa peau à pleines dents.
Sa petite bouche pulpeuse me donne l'impression qu'elle m'appelle pour que je pose mes lèvres contre les siennes. Son petit nez se fronce doucement ce qui lui donne une bouille fabuleusement craquante. Je pourrais passer des heures à décrire chacun de ses gestes, jusqu'à en perdre le souffle. Son caractère est hétéroclite et complexe à manipuler. Les jeunes femmes qui sont dans les filles sont souvent timides, n'osant pas répondre à l'autre. Elles s'habillent à la mode et se maquillent normalement, elles ont des bonnes notes et sont intelligentes. Elles veulent des enfants et rêvent de se marier avec un homme qui a un métier très posé. Elles veulent une famille unie et vivre une vie stable, sans aucune bosse sur ce chemin lisse tout tracé.
Ma brune est indomptable et inassimilable par rapport aux autres, elle a un fort caractère, n'aime pas les enfants, ne croit pas au mariage. Elle est intelligente mais ne rêve pas de vivre une vie posée, au contraire, elle veut bouger dans le monde pour vivre ses rêves plus étranges les uns que les autres. Je pourrais apprendre des choses sur elles pendant des heures, l'entendre parler de chaque seconde de sa vie que j'ai loupée.
Nous sommes tellement différents et tellement indifférents à la fois que ça en devient frustrant.