Change My Life | Terminé ✓

By Laenynn

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Madison est une jeune femme qui rêve de vivre dans la plus grande métropole des États Unis : New York. Vivant... More

Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Épilogue
Bonus 1
Une Dernière Chance
Instinct de Survie
Nominée au Wattys2018
Préselectionnée au Wattys2018
Réécriture
The Last Return : nouveau livre

Chapitre 7

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By Laenynn

"L'univers est rempli de magie et il attend patiemment que notre intelligence s'affine. » Eden Phillpotts.

PDV Madison :

C'est quoi l'endroit le plus magique du monde à vos yeux ? Si on m'avait posé cette question il y a 2 jours, j'aurais dit que c'était le petit ruisseau qui passe à côté de chez moi à Pasadena. Quand j'étais petite, j'allais souvent au bord de l'eau et je réfléchissais. Je faisais aussi quelques fois mes leçons, les jambes qui plongeaient dans l'eau, le bruit de l'eau qui frappait les roches m'apaisait. Puis après, je me baignais et jouais avec les poissons qui nageaient dans cette eau transparente. J'ai beaucoup de souvenirs à cet endroit, avec ma mère quand je m'entendais encore avec elle, ou même avec Megan au collège quand elle me parlait de tous les garçons qui pinçait son petit cœur.

Si on m'avait posé cette question il y a quelques heures, j'aurais lâchement dit que c'était Central Park. Même si le ruisseau rassemble beaucoup de bons moments dans ma mémoire, les personnes qui font partie de ces mini films ne font aujourd'hui plus partie de mon quotidien et ne m'apportent aucune once positive. L'extravagance de ce parc me rappelle que l'anormalité n'est pas quelque chose d'incongru et qu'il faut que la société apprenne à accepter l'originalité. J'aime l'atmosphère qui règne entre ces arbres, personne ne se parle mais tout le monde s'observe avec bienveillance.

Mais si on me pose cette question maintenant, ma réponse change encore et ne changera sans cesse de changer. Je dirais naturellement que l'endroit le plus magique à mes yeux se trouve devant mes pupilles bleu brillant de bonheur. Jaden m'a emmené à Time Square, ces immeubles qui brillent sous la lumière de pub sont tout simplement magnifiques. Je suis tétanisé de bonheur devant ce quartier sensationnel. Tout le contraire de Central Park, même si les personnes atypiques sont mises en valeur, personne ne se regarde. Les New-yorkais marchent vers un but précis alors que les touristes, comme moi, sont focalisés sur tous les bâtiments avec le regard fixé en l'air. Je sens une main chaude se glisser dans la mienne et celle-ci me tire jusqu'au pied d'un gratte-ciel, celle où la grande publicité de Coca-Cola éclaire le ciel avec sa couleur rouge mythique. Mes yeux restent fixés aux pubs qui passent en boucle sur les écrans, comme des enfants fascinés devant un magasin de bonbons.

–Suis moi Madison, je veux t'emmener autre part et vaut mieux qu'on se tienne si je ne veux pas te perdre, hurle Jaden pour que je puisse l'entendre.

Même si cet endroit est magnifique, les taxis jaunes émergent un énorme bruit de klaxonne alors que la population parle très fort pour se faire entendre. Le brouhaha me fait un petit mal de tête mais je ne me plains pas, je ne peux pas critiquer alors que je dois marquer ce moment dans ma mémoire pour ne jamais oublier ces flashs lumineux. Jaden me tire jusqu'à un marchand de glace, il me demande plusieurs fois quel parfum je veux mais je n'arrive pas à répondre. Mon esprit reste sur les personnes qui empourpraient cet endroit. Toutes les cultures y sont rassemblées, les chinois, les africains, les américains, les tibétains, etc. Tous les types d'humain qui regorgent notre monde sont ici. Comme dans Central Park, des personnes très loufoques sont également prêtes à montrer leurs différences. Il y a une femme avec une perruque blanche, une robe assez vintage noir avec des escarpins rouges laissant des chaussettes roses qui remontent jusqu'à ses genoux. Si je pouvais la prendre en photo pour montrer ce look à Brook, je le ferais juste pour voir le visage de ma nouvelle amie.

–Madison ! Tu veux quel parfum ? Demande Jaden en me secouant mon épaule.

–Désolée, je voudrais bien un caramel s'il te plaît, je lui réponds un peu perdue.

Jaden se retourne élégamment vers le glacier et commande ma glace et un autre goût pistache pour lui. C'est impressionnant comment chacun de ses gestes sont tellement gracieux, on pourrait dire qu'il se prépare à être photographié à chaque instant. Il est tellement somptueux sous les éclairages artificiels, je ne comprends pas pourquoi il n'est pas encore un mannequin mondialement connu, il mérite d'être le modèle le plus réputé. Quand il est dos à moi, je remarque un tatouage dans sa nuque, un simple triangle traversé d'un trait. Une envie imprenable me dit de toucher ce dessin qui se trace parfaitement sous sa peau mais je me retiens. Il ne faudrait pas qu'il me prenne encore plus pour une folle même si j'ai toujours été fasciné par cette marque corporelle.

Jaden se retourne et me donne la glace avec son plus grand sourire que je prends en le remerciant. Je me demande déjà comment je vais faire pour perdre les grammes que je vais prendre après la fin de cette soirée, j'imagine déjà le nombre fatidique s'afficher sur ma balance et moi, souffler de frustration. Je mange tout de même la glace sans me priver de mon envie, me voilant la face sur ce qui risque de se passer demain. Il recommence à marcher à côté de moi. Notre discussion passe de plusieurs sujets, des plus sérieux aux plus drôles.

–C'est quoi le tatouage que tu as dans ta nuque ? Je lui demande en finissant ma glace.

–C'est un tatouage que j'ai fait pour mes parents, pour rester liés à eux à jamais. Je voulais qu'ils soient marqués sur moi. Je t'emmène encore dans un autre endroit et ensuite je te ramène chez toi, change-t-il rapidement de sujet.

Voyant qu'il ne veut pas parler de son père, je n'insiste pas. Il attrape ma main et une délicieuse décharge électrique passe dans tout mon bras jusqu'à ma nuque qui réveille les cheveux de bébé qui s'y abritent. Nous allons jusqu'à sa voiture et nous recommençons à rouler vers un autre endroit secret. Je sens quelques fois son regard brûlant moi, entraînant immédiatement des picotements agréables le long de la gorge. Je passe machinalement ma main dans mon cou en frottant ma peau doucement, voulant apaiser ces sensations qui me font tourner la tête.

–Tu sais, quand tu te promènes seule dans la rue, il faut que tu fasses attention. On n'est jamais assez en sécurité à New York, surtout dans ta rue, me dit-il sérieusement. C'est dans les ruelles parallèles que les dealers se rejoignent pour faire leurs échanges.

–Pourquoi tu me dis ça ? Je demande en fronçant les sourcils, essayant de comprendre sa réflexion, et comment tu sais dans quelle rue j'habite ?

Je réfléchis, je suis sûre et certaine je ne lui ai jamais dit où j'habitais. Il ne connaît pas ma rue non plus. De toute façon, je ne l'ai vu que deux fois dans ma vie et c'était à chaque fois au travail. Je retourne en arrière et passe au peigne fin chaque conversation qu'on a pu avoir, pour essayer de comprendre quel indice j'ai pu semer pour qu'il connaisse mon lieu de vie. La conclusion où j'arrive n'est vraiment pas celle que j'espérais, mais je ne vois que ça, ça ne peut être que ça malheureusement.

–C'est toi qui m'as suivi cette après-midi ? Je lui demande sèchement, ne voulant pas croire à mon inattention.

–Techniquement, c'était hier puisqu'il est 3 heures du matin mais oui c'est moi qui te suivais. Je me promenais et je t'ai vu rentrer chez toi, je ne voulais pas te laisser seule car il y avait des gars un peu malsain et méchant pas loin de ta rue. Donc je t'ai suivi pour que je puisse t'aider si tu avais un problème.

–Je ne sais pas si je dois te frapper, te remercier ou être soulagé de savoir que ce n'était que toi qui s'amusait à me foutre la trouille, mais je ne vais pas me gêner pour y mettre toute ma force.

Je lui frappe assez fortement l'épaule puis je le remercie en marmonnant, ne voulant pas accepter la grosse erreur que j'ai fait. Il faut se rendre à l'évidence, je n'ai pas réellement fait de recherche sur le quartier où j'ai déposé mes valises et c'est loin d'être dans mes habitudes, de nature prévoyante. Ne voyant qu'une porte de sortie devant mon déménagement, je me suis voilée la face et je n'accepterais pas de me dire que le danger subsistait dans d'autres endroits. De toute manière, il mérite cette frappe. Ce n'est pas très gentleman de suivre une fille dans la rue, même si c'est avec des arrières pensées positives.

–Tu sais qu'avec ta force de mouche, tu ne me fais pas si mal que ça, plaisante-t-il en se garant dans une forêt.

–Tu verras, un jour on fera un combat tous les deux et tu verras qui a une force de mouche, je proteste en faisant semblant d'être fâchée.

Nous sortons de sa voiture et nous marchons vers les arbres qui poussent de façon aléatoire, ce qui fait un art impressionnant. Le soleil a laissé place à la lune qui n'illumine que trop peu pour ne permettre de voir le chemin. Jaden sort une petite lampe qui nous illumine le passage et je le remercie silencieusement pour cette attention, ayant une peur bleue du noir. Nous évitons les racines, sautons au-dessus des plantes, marchons sur les marrons. Je me demande comment je peux suivre Jaden alors que je le connais depuis à peine une journée, un petit peu plus si nous voulons être pointilleux.

C'est un inconnu qui m'emmène dans une forêt, c'est le meilleur moyen pour lui de me tuer. Ma naïveté me jouera des tours un jour. Je me demande également pourquoi moi ? Je ne suis qu'une fille banale qui faisait son travail. Mais quand je suis avec lui, je ne vois aucun danger, comme si mes yeux étaient voilés. J'ai confiance en lui juste car il m'a emmené au restaurant de son oncle et qu'il m'a fait découvrir Time square. Mais je ne vois même pas le mal, je me fais un ami, ce n'est pas très grave. C'est un risque certes, que je suis prête à prendre pour ma nouvelle vie. Le destin choisira de la suite.

–Alors si tu me demandes au combat, c'est que tu sais te battre, non ? Conclut-il, voulant continuer la conversation.

–Oui, j'ai fait quelques années de boxe, plus précisément de la boxe anglaise, mais j'ai dû arrêter à cause des devoirs.

Mon pied passe sous une racine et je trébuche, je tombe voyant le sol se rapprocher de plus en plus vers mon visage mais deux bras entourent fermement ma taille et me remettent sur les pieds avec une facilité désarmante. Son toucher et son souffle chaud dans mon cou me donnent quelques frissons au niveau du bas ventre et je sers mes poings instinctivement. Je le remercie rapidement et tourne la tête pour ne pas que Jaden remarque mes joues rougir rapidement.

–Une fille qui se bat, c'est assez rare, susurre-t-il.

–Si tu penses que les filles doivent aimer la danse comme dit la société d'aujourd'hui, alors oui c'est rare, je rétorque un peu sèchement.

Un moment de silence tombe sur nos corps par ma faute, ne sachant pas contrôler ma froideur quand elle veut se réveiller. Je déteste juste les stéréotypes, une fille peut très bien aimer la boxe et un garçon peut très bien aimer la danse sans qu'ils soient des garçons ou des filles manqués. Je reprends mes esprits quand Jaden attrape ma main pour que l'on aille un peu plus vite. Mes jambes avancent sans que je n'arrive à contrôler la vitesse de mes mouvements. Sa peau est douce contre la mienne, nos mains s'emboîtent parfaitement et une phrase que ma grand-mère m'avait dit me revient en tête : « quand une personne arrive à te prendre la main et qu'elle est sans difficulté, tu peux considérer qu'elle est une personne pour toi ». Je me rappelle que sur le moment, je trouvais sa citation stupide, je n'étais qu'une enfant. Mais quand je vois nos mains enlacées, je comprends ce qu'elle voulait dire.

–Nous sommes arrivés, déclare Jaden en lâchant ma main.

J'étais tellement perdue sur nos mains que je n'avais même pas remarqué le magnifique paysage en face de moi. Nous sommes en haut d'une falaise, la vue nous montre toute la ville plongée dans un sommeil profond. Les lampadaires et les fars sont les seules lumières qui éclairent la ville. Les habitants ne s'animent presque plus, ils sont endormis. Le ciel enveloppe la ville avec ses étoiles qui s'éparpillent sur cette surface et la lune en forme de croissant surplombe la ville. Les arbres et l'homme qui sont autour de moi deviennent superficiels, seule cette vue remplit mes pensées.

Je m'assieds sur le sol plein de feuilles, mes jambes pendent dans le vide. C'est simple, cet endroit est devenu mon nouveau petit ruisseau, mon nouveau jardin secret. Ce lieu est fabuleux, féerique, fantastique. Il n'y a pas de mot pour décrire cette magnifique vue. Si on me pose la question de l'endroit que je préfère, c'est définitivement ici.

–Tu aimes ? Demande Jaden en s'asseyant à côté de moi.

–Cet endroit est... Je ne trouve aucun mot pour expliquer à quel point c'est magnifique, je réponds en rassemblant mes jambes contre ma poitrine.

Je pose ma tête entre mes deux genoux, observant cette vue, je me perds dans mes pensées. Je me dis que j'aurais aimé vivre ce moment avec ma mère, un moment mère fille qui aurait été inoubliable. Mais malheureusement, c'est loin d'être la réalité. Depuis mon plus jeune âge, j'ai toujours été persuadé que ma mère ne m'aimait pas. En fait, à bien y réfléchir, pendant mon adolescence, je pensais que personne ne m'aimait. Je me suis beaucoup renfermée sur moi-même et j'ai commencé la boxe pour évacuer mes bouleversements répétitifs. À mes yeux, seul Megan me comprenait, elle seule m'aimait assez pour être dans mon entourage proche. Toutes les personnes que je considérais de nuisible à mon bonheur voyaient directement notre amitié être détruite à néant.

Mais avec Jaden, c'est différent. J'ai l'impression que cet homme est brisé, brisé de l'intérieur mais qu'il ne veut pas le montrer. Il essaye de rester fort. J'ai l'impression qu'il a vécu bien pire que moi. Et cette envie de l'aider se développe de plus en plus. Cette lueur négative dans ses yeux est tellement intense. Je voudrais lui enlever pour voir le bonheur dans la magnifique couleur de ses pupilles. Sa carrure très sportive se cache derrière une âme sensible qui a d'une épaule bienveillante pour se soutenir.

J'ai toujours voulu aider les autres, depuis mon enfance, mon hobby est d'observer les personnes pour voir si celles-ci sont détruites, blessées. Pendant un temps, j'ai voulu être psychologue, mais la patience est quelque chose d'inexistant chez moi. Contrôler mes problèmes est déjà une activité qui m'énerve, alors écouter ceux des autres pour le reste de ma vie devenait envisageable pour moi. Quand j'avais 16 ans, mon professeur m'avait demandé ce que je voulais faire plus tard, je n'avais pas réussi à lui répondre. Quand j'ai eu mon baccalauréat, ma mère m'a directement inscrite dans une école d'avocate sans demander mon avis. Au début, j'y ai cru, me disant que suivre le chemin que ma mère n'était pas une fatalité après tout. Mettre de la justice dans ce monde cruel n'est pas quelque chose de négatif, mais prendre des décisions est loin d'être une seconde nature et j'ai très vite compris que ce n'était pas mon dada. J'ai alors quitté l'école et à chaque rentrée, ma mère forçait pour m'inscrire à nouveau sans mon consentement.

Mais concrètement, qu'est-ce que je veux faire de ma vie ?

–Ça fait 30 minutes que nous sommes ici et il est bientôt 4h du matin, tu veux que je te ramène chez toi ? Me propose Jaden.

J'acquiesce d'un hochement de tête et je me relève en m'aidant de ma main gauche. Ce n'est que maintenant que je me rends compte que la fatigue est très présente dans mon corps. Je manque de tomber quand je vois mes jambes flancher sous mon poids mais Jaden me rattrape en passant sa main autour de mes hanches. Il me remet sur mes pieds et m'aide à marcher jusqu'à sa voiture. Sachant que le temps de route va durer plus de 10 minutes, je décide de me reposer contre la vitre tremblante.

La voiture se gare rapidement en face de mon immeuble, Jaden sort de la voiture pour m'ouvrir gentiment la porte. Il m'aide à me lever puis il monte jusqu'à chez moi. J'ai l'impression que mes yeux vont se fermer à tout moment, mes paupières sont tellement lourdes. Je me retourne devant ma porte d'entrée, avec Jaden en face de moi. Lui aussi son visage est fatigué, pire que le mien. Je ne sais pas ce qu'il a fait de sa journée mais je me doute que son emploi du temps doit être surbooké.

–Tu habites où ? Je demande en sortant mes clés de ma pochette.

–En dehors de la ville, je vais avoir une trentaine de minutes de route mais ne t'inquiète pas, ça va bien se passer. Je vais juste prendre mon temps, essaye-t-il de me rassurer en passant une main dans ses cheveux.

Je réfléchis en fronçant mon nez et en frottant mon cou. Je ne peux pas le laisser rentrer chez lui alors qu'il fait nuit et que les accidents sont souvent nombreux à cette heure-ci, ça serait irresponsable de ma part. Il a bu de l'alcool il y a très longtemps, certes, mais les autres passagers de la route ne sont pas aussi prudents que lui. Je ne veux pas apprendre dans les journaux demain matin la mort subite de la jeune étoile montante.

–C'est quand même loin, si tu veux, tu peux rester chez moi et dormir sur mon canapé ? Je lui propose en ouvrant la porte.

Même si ce n'est pas le canapé le plus confortable du monde, avec la fatigue qui se dessine de plus en plus sur son visage, je suis persuadée que ça va lui suffire et qu'il va même devenir son meilleur ami. Son visage touchera à peine l'oreiller que le sommeil va l'attraper de plein fouet.

–Je ne veux pas user de ta gentillesse, susurre-t-il en frottant sa nuque avec sa paume de main.

–Fait pas le saint, rentre dans l'appartement et viens dormir à la maison. Puis je ne suis pas si gentille que ça, je lui rétorque en entrant dans l'appartement.

Pendant plus d'une minute, il reste sur le palier, à réfléchir puis il se décide enfin à rentrer dans le salon. Je le laisse se coucher alors que je marche directement vers ma chambre, je me mets en pyjama dg je me décide avec difficulté à me démaquiller C'est loin d'être le réflexe que toutes les filles ont, mais je me débarbouille le visage le plus possible, pensant aux éventuels boutons qui pourraient débarquer sur mon visage par vengeance. Je me couche directement dans mon lit en fixant le plafond.

Maintenant que j'y repense, c'est vrai que je n'ai jamais été une de ces filles super sympa qui complimentent les personnes et qui gardent toujours leurs critiques négatives pour soi. Non, je suis plutôt une fille qui dit sans réfléchir ce qu'elle pense sans se rendre compte que les paroles qu'elle prononce sont souvent très méchantes, blessantes ou agressives. C'est une autre facette de ma maladresse qui me retombera sur le coin du nez, la spontanéité peut parfois tourner en défaut. Habituellement, je suis plutôt froide et sèche dans mes paroles avec les personnes que je n'aime pas ou que je ne connais pas. À mes yeux, ils ne méritent pas ma gentillesse puisqu'ils ne me connaissent pas. Je ne vais pas dire que j'ai été traumatisé dans mon enfance par un harcèlement ou autre car ce n'est pas vrai.

Ma vie d'enfant c'est très bien passé, à part une mère très peu présente et stricte, il ne sait rien passé de dramatique. Mais, pour une quelconque raison que je ne connais pas, je ne suis pas du tout sociable et cela depuis ma naissance. Et de toute façon, à quoi ça me servait de me faire des amis plus jeunes puisque à l'adolescence, toutes les personnes sont des hypocrites et des menteurs. Je n'ai pas été traumatisé de ne pas avoir beaucoup d'amis, seule Megan me suffisait et je suffisais à celle-ci jusqu'à une certaine époque. Pour certaines personnes, c'était un enfer de ne pas être entouré, moi, je le vivais bien.

Je n'ai jamais été très proche des personnes, par peur de souffrir sûrement. Pourtant, avec Jaden, je me suis senti directement bien près de lui. Dès que nous avons commencé à parler, une sorte de connexion s'est créée entre nous. Peut-être que c'est le fruit de mon imagination, c'est même fort possible, mais ça n'empêche pas que mon cœur se sent apaisé après toutes les blessures qu'on lui a infligées dernièrement. Je veux lui montrer toutes les facettes positives de ma personnalité, dont une once de gentillesse qui doit bien se cacher derrière toute cette rancœur.

C'est sur cela que je m'endors, au même moment, le soleil commence à pointer le bout de son nez pour une nouvelle journée.

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