YOURS. // Tome 2

By MelanieRomaneYOURS

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// FORMAT PAPIER DISPONIBLE ! \\ Tandis qu'Ava se ressource dans sa ville natale, Louis est en proie à un que... More

Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Épilogue
Remerciements

Chapitre 23

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By MelanieRomaneYOURS

♫ « Just Hold On » - Steve Aoki ft. Louis Tomlinson ♫


△▲△
Louis
_

Au cours des dernières années, il m'est arrivé plusieurs fois de me lancer dans des projets sans jamais aller jusqu'au bout des choses. C'est tout moi. Je commence un truc avec des idées ambitieuses en tête et finalement, je réalise que je vise plus haut que mes capacités d'investissement ne me le permettent. Pour maintenir un projet sur les rails, il faut s'y consacrer pleinement. Et à ce sujet, mon côté lunatique m'a très souvent joué des tours. Le club de football de Doncaster -que j'ai totalement délaissé- peut en être témoin. Seulement à ce jour, je pense avoir acquis une maturité résolument efficace pour ne pas faire tomber à l'eau ce qui me tient à cœur. Je suis parvenu en quelque sorte à une prise de conscience sur ma propre capacité à diriger mon avenir comme bon me semble. Et si de toute évidence, les cartes sont entre mes mains encore une fois, je ne les laisserai pas filer.

Après plusieurs jours d'investigation aux quatre coins de la ville, j'entame une nouvelle visite avec l'espoir que cette fois-ci, l'endroit conviendra à mes attentes. Trouver un lieu où implanter mon label est l'étape primordiale qui marquera la mise en route de ce nouvel essor que prendra ma vie. Et pour m'aider dans cette tâche, je dois retrouver Liam, tout juste rentré de son voyage de noces aux Seychelles, dans l'East End de Londres. Shoreditch est depuis longtemps le quartier symbolique de la vague artistique de la capitale. Il y règne une ambiance captivante. Les graffitis se mêlent aux bâtiments d'architecture traditionnelle, associés à une culture métissée grandissante, sur fond de folklore britannique. Et je pense que cela peut s'avérer très inspirant lorsque l'on se lance dans un projet comme le mien.

L'adresse du local notée dans la paume de ma main, j'arrête mon véhicule au pied de celui-ci. Je scrute quelques secondes les environs avant de sortir. L'endroit semble correspondre à l'idée que je m'en faisais et le côté atypique de l'immeuble me plaît vraiment. Deux containers ont été disposés de manière asymétrique l'un sur l'autre, pour donner un côté déstructuré à la base relativement classique du reste de la bâtisse. Je finis par quitter ma voiture tout en allumant la cigarette coincée au coin de ma bouche et envoie un message à Liam pour savoir quand il arrive, car je ne l'aperçois pas dans les parages. Sa réponse ne tarde pas.

Liam, 17:16 : « Je suis là du con. Ne fais pas semblant de ne pas m'avoir remarqué. »

Mes yeux partent alors à sa recherche et se stoppent sur la silhouette d'un type que j'avais certes vu au coin de la rue, mais que jamais je n'aurai pensé être mon pote. Son voyage dans les îles lui a valu de revenir doté d'un bronzage qui le rend presque méconnaissable. S'il n'avait pas sa dégaine habituelle, j'aurai certainement cru qu'il me faisait marcher. Il finit par me rejoindre, planqué derrière une casquette et des lunettes de soleil, alors que le temps maussade n'a rien de très estival.

- Mais t'es devenu black, mec !

Il ricane et m'adresse une rapide accolade. Je renchéris en le voyant de plus près.

- J'ai bien failli ne pas te reconnaître !

- Et encore, tu verrais Sophia, c'est pire que moi. Me dit-il en me montrant une photo d'eux à la plage sur son smartphone. On aura l'occasion de vous raconter tout ça sous peu. Mais en attendant, place aux choses sérieuses.

Je me frotte les mains en signe d'approbation.

- Donc, c'est ce local ? Me demande-t-il en se retournant vers le bâtiment affichant un panneau « à vendre ».

- Ouais ! J'ai hâte de voir ce qui se cache derrière l'annonce que j'ai vue.

C'est un particulier qui se sépare de ce bien dans lequel il avait installé les premiers locaux de sa start-up, qui nécessite maintenant un espace plus grand. Mais à vu d'œil, pour un studio, la superficie paraît correcte. Le type en question finit par sortir sur la rue en nous voyant tous les deux plantés devant. Je m'avance et lui serre la main pour montrer que c'est moi qui ai pris contact avec lui.

- Louis, c'est bien cela ? Me demande-t-il ensuite, avant de saluer Liam à son tour.

- C'est ça ! Merci de prendre sur votre temps pour nous faire visiter.

Il doit sensiblement avoir le même âge que nous et donne l'image de quelqu'un qui n'a pas les deux pieds dans le même sabot. Le genre de type que l'on croise dans la rue en se disant qu'il suit une carrière épanouissante, mais dont le visage est marqué par le stress et la pression d'une trajectoire ambitieuse pour quelqu'un de moins de trente ans.

- Aucun problème. Répond-t-il en nous ouvrant la porte principale. Si j'ai bien compris, c'est pour un projet musical ?

- Exact. Le siège d'un label, avec de quoi créer un petit studio d'enregistrement.

- L'avantage que vous aurez ici, c'est qu'il y a uniquement des bureaux dans les environs, donc aucun risque de déranger des voisins par le bruit.

La première pièce fait office d'entrée et dessert un escalier en métal qui donne sur le premier bloc que l'on aperçoit de l'extérieur. Parfaite pour en faire un sas d'accueil ou de transition. Le gars nous mène rapidement à l'étage. L'espace du container est impressionnant. Il est resté en l'état, sans cloison, ce qui permet de se rendre facilement compte de ce que pourrait offrir une telle surface. Le vendeur nous explique qu'il avait choisi de ne rien diviser pour en faire un espace de bureaux ouvert et qu'en revanche, le dernier bloc se trouvant au dessus est fractionné en trois zones. Nous ne tardons pas à y accéder et immédiatement, le potentiel me saute aux yeux. De quoi y faire un bureau où je pourrai accueillir les artistes, une salle de pause attenante et tout au fond, le container a été ouvert sur une terrasse extérieure sans vis-à-vis. Parfait pour s'aérer un peu l'esprit entre deux sessions. L'enthousiasme doit facilement se lire sur mon visage.

- Ok. Je signe où ?

Mon impatience soulève un éclat de rire chez le vendeur, qui ne s'attendait peut-être pas à ce que je me positionne si rapidement. Liam continue à faire le tour des pièces et confirme lui aussi son opinion positive en levant son pouce.

- Et bien, juste le temps pour moi d'aller chercher les papiers dans ma voiture. Me répond le gars, pris au dépourvu. Je vous laisse continuer de visiter en attendant.

Heureux de voir sa vente aboutir, il redescend les marches, nous laissant seuls au dernier niveau. Mon ami explore chaque recoin en se prenant pour un expert.

- Ce qui est top, c'est que tu peux facilement isoler phoniquement ce genre de matériaux. Me dit-il en toquant contre la paroi en métal du bloc.

- Liam Payne, spécialiste en bâtiment.

Je me permets de le charrier comme d'habitude, ce qui à force ne l'irrite plus du tout.

- Il y a du potentiel. Continue-t-il. Je t'y vois bien, Tommo.

Conforté par son avis, je ne réfléchis pas davantage avant d'apposer ma signature sur le compromis de vente. La transaction se fait sans négociation du prix, car je ne tiens pas à ce que l'emplacement me passe sous le nez. Le type s'engage à vider complètement ses anciens bureaux d'ici la fin du mois, pour me remettre les clés début octobre. Ce qui est parfait niveau timing, car Ava vient de terminer de son côté l'élaboration du logo qui représentera ma compagnie. Je suis d'ailleurs impatient de lui montrer l'endroit.

Dans un désir de m'imprégner des alentours, Liam et moi parcourrons le district à pieds et nous arrêtons boire un verre dans un pub pour fêter la signature. Posé à la terrasse du bar, je ne résiste pas à l'envie d'avertir ma petite amie de ma décision.

Moi, 18:19 : « Endroit trouvé ! J'ai hâte que tu le voies :) »

Ava, 18:20 : « Je termine le boulot dans 10 min. Je peux te rejoindre si tu y es toujours. »

Je ne pourrai pas lui montrer l'intérieur, mais je pense pouvoir tout lui décrire en étant juste devant.

Moi, 18:20 : « Je n'ai pas encore les clés par contre, ça te va quand même ? »

Ava, 18:23 : « Bien sûr ! C'est quoi l'adresse ? »

Bread Collective se situe à quelques quartiers au nord de Shoreditch. Elle n'aura donc pas de gros détour à faire.

Une fois nos bières terminées, Liam se congédie lui-même pour me laisser attendre Ava et apprécier ce moment de découverte avec elle. Et en moins d'un quart d'heure après avoir quitté son travail, j'aperçois sa voiture tourner au coin de la rue. À l'abri dans la mienne, je lui fais des appels de phares afin qu'elle me remarque et sors pour la retrouver. Ava quitte sa Mini avec un sourire greffé sur le visage et ne perds pas une seconde pour me rejoindre. Elle enroule son énorme écharpe autour de son cou et avance dans ma direction la tête rentrée dans les épaules avec son air malicieux. Ses petits pas la guident vers moi et je me rends compte que je n'ai absolument pas bougé, trop occupé à regarder son amusante démarche.

- Devine qui part à Amsterdam dans quinze jours ? Me demande-t-elle en me sautant dessus.

Un voyage ? C'est nouveau ça. Les bras serrés autour de ma nuque, elle se montre d'un enthousiasme décuplé en m'annonçant cette nouvelle avant même de m'avoir embrassé.

- Nous deux ?

Son expression réjouie s'estompe immédiatement.

- C'est pour le boulot... Se sent-elle obligée de préciser.

Je lui dépose un baiser sur la bouche.

- Je m'en doute, trésor.

Mon étreinte se fait plus forte. J'aime ces moments où nous nous retrouvons et où pendant quelques minutes, il nous est impossible de nous détacher l'un de l'autre. Ava finit par nous recentrer sur ce qui l'amène dans le quartier.

- Mais bon, ce n'est pas le propos ! Dit-elle en parcourant du regard les immeubles qui nous entourent.

Étonnamment ses yeux se fixent avec insistance sur ma nouvelle acquisition, alors que je ne l'ai pas encore guidée en ce sens. L'atypisme de ces blocs doit certainement retenir son attention.

- Oh ! C'est beau ça ! S'exclame-t-elle en m'indiquant les containers.

J'essaie de ne rien laisser paraître, mais mon sourire finit par me trahir.

- Non ? C'est ici ?! Me demande-t-elle, encore plus enjouée en découvrant que le bâtiment va m'appartenir.

- J'aurai les clés dans quelques jours.

Elle continue à laisser divaguer son regard et avance légèrement pour scruter l'intérieur du rez-de-chaussé en apposant ses mains de part en part de ses yeux pour y voir clair à travers les fenêtres.

- Tu auras des travaux à faire ? M'interroge-t-elle, avide de renseignements.

- Quelques petits aménagements, mais rien de trop ambitieux. Le plus gros des travaux, ce sera le studio, qui sera dans le container noir, là où il n'y a pas de fenêtres visibles depuis la rue.

Je pense que c'est le plus approprié, étant donné que le bloc aspect rouille au dernier étage se prête davantage à la détente. Ensuite, il faudra simplement que je sécurise l'entrée, qui pour le moment a un accès direct sur la rue. Mais le léger renfoncement va permettre d'installer un portail électrique pour contrôler les allers et venues. Je me rends compte d'ailleurs, que sans avoir clairement élaboré des plans noir sur blanc, les images me viennent en tête avec facilité. Preuve sans doute que je ne me suis pas trompé dans mon choix et que cet endroit est fait pour moi.

Comme soudainement rattrapée par une idée qui lui traverse l'esprit, Ava se précipite jusqu'à sa voiture en me disant de l'attendre ici. Elle revient quelques secondes plus tard, les mains dissimulées dans le dos. Je tente de la faire pivoter pour apercevoir ce qu'elle cache.

- Qu'est-ce que c'est ?

Elle finit par me mettre sous le nez une petite plante verte, affublée d'un noeud en papier tout froissé.

- Pour ton bureau. Me dit-elle simplement en souriant.

Avant de ma la tendre, elle l'examine sous tous les angles.

- Elle tire un peu la tronche, mais il faut dire qu'elle traîne dans le coffre de ma voiture depuis le début de la semaine dernière...

- Insinuerais-tu que j'ai été long à me décider ?

J'attrape son cadeau qui, même s'il ne ressemble plus à grand chose, me fait vraiment plaisir.

- Tu as pour mission de lui faire retrouver sa vigueur ! Ajoute-t-elle.

- Mission acceptée.

Je sais que ça n'a l'air de rien, mais son petit geste me touche énormément. Ava sait manifester son soutien à travers des choses toutes simples comme celles-ci.

- Tu n'as pas peur du fait que ce soit assez loin de Soho ? Me demande-t-elle, probablement bien placée pour exprimer ce genre d'inquiétude, étant donné qu'elle passe plus de deux heures chaque jour pour traverser la ville et se rendre au travail.

- En fait, je crois que c'est ce qui me plaît. Ça marque une sorte de frontière entre vie privée et vie professionnelle. Et je n'aurai pas d'autre choix que de me bouger.

Tandis que je me projette, Ava prend note de la moindre de mes idées avec emballement. Nichée chaudement au creux de mes bras, j'aperçois son reflet dans la vitre juste devant nous et la vois tenter d'imaginer les lieux au fil de mes mots. Sa fibre artistique lui confère cette capacité de projection que peu de gens ont. Elle n'a donc aucun mal à comprendre où je veux en venir.

- Ça semble génial ! Me dit-elle à la fin de mon exposé.

Elle appuie plus fermement sa tête contre mon épaule et se penche légèrement en arrière pour plonger ses yeux dans les miens. Au bout d'un petit instant, elle m'oblige à me demander ce qui peut bien lui traverser l'esprit.

- Quoi ?

- Rien. Je suis fière de toi, c'est tout.

- On croirait entendre ma mère !

- Elle le sera certainement elle aussi. Ajoute-t-elle en frôlant ma joue avec son nez froid.

J'ignore l'heure qu'il est, mais il fait maintenant nuit noire et une légère brume, visible à l'éclairage des réverbères, tombe sur la ville.

- On rentre ?

Ava acquiesce en se détachant de moi. Je l'embrasse une énième fois avant que nous ne rejoignons chacun notre véhicule.

- Chez toi ou chez moi ?

- Chez moi si tu veux. Répond-t-elle en sortant les clés de sa voiture de son sac à main. Joy travaille cette nuit.

- Oh, intéressant.

Je sais qu'elle ne m'a pas donné ce détail par hasard. Et sa moue faussement docile a très bien fait passer le message caché. J'attends qu'elle démarre pour lui emboîter la route et jette un dernier coup d'œil à mon futur endroit de prédilection.

Il y a des moments comme ceux-ci où l'on se trouve à la croisée de chemins. Les choix que l'on fait alors peuvent déterminer le restant de notre vie. Certes, on a peur, on doute, on ne sait quelle direction prendre. Car face à la nouveauté, la plupart d'entre nous préfèrent faire demi-tour et rebrousser chemin. Mais de temps en temps, les gens se dépassent et continuent d'avancer. Ils trouvent une force plus grande que l'inquiétude et le doute de mal faire. C'est exactement le cheminement qui s'est présenté à moi. Je sais que je m'apprête à rompre le voile d'un quotidien calme et confortable. Mais l'idée me plaît. La personne que chacun de nous voudrait devenir existe quelque part au-delà de cette peur de l'inconnu. Il faut simplement trouver en soi le courage d'oser se frotter au hasard. Et ne surtout pas être rongé par la crainte de faire des erreurs. Même si j'en ferai sûrement des tonnes, je suis déterminé à en apprendre toujours plus et avancer vers cet avenir qui me tend les bras.


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