- Le roi organise un second bal masqué ce mois-ci, pour que le prince héritier se trouve une fiancée.
- Intéressant... Mais, le roi pourrait très bien le faire annuler de peur d'une attaque de ma part.
Sam secoue la tête.
- Non, c'est peu probable. Tu viens tout juste de t'échapper, et il va logiquement penser que tu vas fuir loin de Rubilacs pour te remettre de tes blessures. De plus, l'annulation du bal serait perçut comme un signe de faiblesse par tout les nobles invités. Le roi renforcera sans aucun doute la garde et c'est tout.
- Tu as sans doute raison ! Mais pourquoi organiser des bals masqués ? N'importe qui peut se cacher sous un masque !
- J'ai entendu dire que c'était une exigence du prince, qu'ainsi, il pouvait se cacher parmi la foule. Il désire choisir sa future épouse en fonction de la pureté de son coeur, et non de son titre.
Le prince est vraiment un homme très surprenant.
- Le bal a lieu dans trois jours, reprit Sam. Il faut qu'on trouve des masques, des tenues et surtout, des invitations. Et je sais où on peut aller pour trouver ça.
*
Une heure plus tard, nous partons au grand galop, vers le nord-ouest, en direction du petit village d'Eliéra. C'est ici que la plupart des produits disponibles dans la capitale sont fabriqués. C'est un peu grâce aux artisans d'Eliéra que le commerce est prospère à Rubilacs.
Avant de pénétrer dans les petites rues pavées, Sam m'ordonne de me cacher dans les bois :
- Tu vas rester cachée ici, il y a peut-être des gardes.
- Mais Sam...
- Non, me coupe t-il. Pas de mais. Tu reste ici, je reviens vite, c'est promis.
Il m'embrasse sur la tempe, puis s'éclipse sans me laisser le temps d'argumenter. Qu'est ce qu'il peut m'énerver quand il agi comme ça ! Je déteste que l'on prenne des décisions à ma place.
Enfin, il ne me laisse pas vraiment le choix. Donc j'attends, cachée par les arbres et les buissons, qui commencent à se dénuder.
*
Il doit être au alentour de quatorze heures et le soleil fait place à de gros nuages sombres, annonçant un orage. Un vent glacial se lève, couvrant ma peau de frissons. Au même moment, Sam apparaît au coin de la rue, portant un coffre en bois encombrant.
Lorsqu'il arrive près de moi, une pluie torrentielle s'abat sur nous.
- On y va ! me crie t-il pour couvrir le bruit de la pluie.
Aussitôt, on monte sur les chevaux, puis partons au galop nous abriter.
Nous sommes trempés jusqu'aux os lorsque nous apercevons une ferme, assez isolée de la ville. Sam étant encombré du coffre, je descend puis frappe à la porte. Aucune réponse. Je retente ma chance et frappe un peu plus fort. Cette fois-ci, une jeune fille d'environ quinze ans m'ouvre la porte. Elle est jeune, et pourtant, son visage est marqué par les épreuves qu'elle a subi.
- Excusez moi de vous déranger, mais nous aurions besoin d'un abri tant que la pluie cesse. Pourriez vous nous accueillir, je vous prie ? lui demandai-je.
Elle prit un air gêné et désolé avant de répondre :
- Je suis navrée de ne pas pouvoir vous accueillir chez moi. Mais je peux vous proposer de vous ouvrir les écuries. Vous y serez au sec avec vos chevaux.
J'accepte sa proposition, puis elle me remet une petite clé de fer et un morceaux de pain. Aussitôt après l'avoir remercié, Sam et moi nous engageons sur le petit chemin boueux menant aux écuries, à l'arrière de la maison.
En pénétrant dans la petite bâtisse, à l'odeur de paille humide, Sam descend de sa monture et pose le lourd coffre sur le sol. Je m'occupe immédiatement des chevaux. J'enlève les selles, puis leurs donne de quoi boire.
Sam m'attrape par la main pour m'attirer à lui, et place ses mains au creux de mes reins.
- Je t'ai trouver une robe magnifique, commence t-il. Avec un collier qui fera ressortir tes yeux bleus.
- Inutile d'en faire trop. Cette robe sera souillée de sang.
* village d'Eliéra en média