La belle et la bête

By mademoizellenemo

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Hanna est l'étudiante détestable du pensionnat. Elle est froide, autoritaire et semble vivre à des années lum... More

Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26

Chapitre 20

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By mademoizellenemo

Je croisais le regard noir de mon copain. Mon copain... ce mot était encore inconnu et avait une résonnance étrange dans mon esprit.

- Je...je dois y aller, dis-je lentement. Je dois aller voir mon père.

Le jeune homme ne dit rien tandis que j'avançais doucement vers la porte du bureau. Mais à l'instant où je m'apprêtai à sortir, Caleb me prit le poignet avec fermeté, me ramenant vers lui.

- Eya , va faire un petit tour chez ton copain , dit-il en se tournant vers la brune qui regardait la scène ébahie

Celle-ci hocha la tête et sortit en me lançant un regard de pitié, se demandant ce que son chef voulait de moi. Je tentais de me détacher de son emprise, mais il me tenait solidement, m'empêchant toute échappatoire.

- Ton père ..., murmura-t-il avec une voix grave

Je baissais la tête, il n'aurait jamais dû savoir.

- Caleb, je t'en prie, commençais-je

Mais il lâcha un juron avant de nous pousser à pas lents vers l'arrière, jusqu'à ce que mon dos touche le bureau. Ses yeux avaient pris ce gris foncé montrant qu'il était en colère et sa main libre était repliée en un poing menaçant.

- Je vais être clair petite Hanna, je n'interviendrais pas dans ta vie familiale, mais s'il touche à un seul de tes cheveux, s'il ose mettre la main sur toi, je vais m'arranger pour qu'il ne puisse jamais réutiliser ses mains à nouveau.

Je restais perplexe face à ses mots, son regard ne montrait aucune forme de divergence : il était prêt à faire du mal à mon père. J'essayais d'arrêter de trembler, mais mon corps n'écoutait pas mon esprit. C'était plus fort que moi. J'avais peur, j'avais peur de le croiser une nouvelle fois. Je n'étais pas prête à affronter son mécontentement, surtout que je venais de le faire attendre et qu'il détestait les gens non ponctuels. La main de Caleb prit alors mon menton, me le relevant pour que nos visages ne soient plus qu'à quelques millimètres l'un de l'autre.

- Hey... tu n'as pas à avoir peur. Putain de merde, Hanna, c'est de la foutaise ! Non... non, ça ne va pas le faire. Allez, viens, ordonna-t-il en liant sa main à la mienne et en m'entrainant derrière lui

J'essayais de protester, mais sa grande main serrait la mienne avec tant de confiance que je sentis toute la force de mon copain se propager dans mon corps. Tout se passa si vite que nous nous retrouvâmes bientôt devant la porte du directeur. Je lançais un regard à Caleb et il lâcha lentement la main en fronçant les sourcils.

- Je vais attendre là. Toi... t'es mieux de pas le laisser te faire du mal. Parce que crois-moi chérie, si tu ne le fais pas, je passerais le message à ton père à ma manière.

Je déglutis difficilement, j'avais déjà assez peur et il venait mettre son grain de sel. Mais je lui en fus reconnaissante, car malgré ses poings tremblants, il arrivait à se contrôler. Je lâchais un soupir tout en regardant une dernière fois mon copain et ouvrit la porte pour me trouver devant le directeur et mon père qui marchait en aller-retour, ce qu'il ne faisait que lorsqu'il était perturbé. Les deux se tournèrent vers moi lorsqu'ils me virent.

- Je vous avais dit qu'elle ne devait pas être bien loin, dit le directeur en poussant un soupir de soulagement

- Père, je suis désolée. Je viens tout juste de savoir que tu étais venu me voir. Comment vas-tu ? Et maman ? , murmurais-je

Celui-ci lâcha un soupir avant de s'approcher lentement jusqu'à moi, sa main s'abattant avec un calme dérangeant sur mon épaule. Je sentis ses doigts m'entourer avec pression, comme pour m'avertir.

- Où étais-tu ? , demanda-t-il, ignorant tout ce que je lui avais dit

- Je... j'étais aux toilettes, mentis-je

Mon père fronça les sourcils et je sus que mon mensonge avait été détecté, rien ne pouvait lui échapper.

- Tous les élèves sont partis à ta recherche, sauf trente élèves qui miraculeusement comme toi, ne répondaient pas à l'appel et étaient introuvables. Mais nous aborderons ce sujet plus tard, je ne suis pas venu pour ça. Monsieur, Houston, veuillez me laisser avec mademoiselle Layton, dit-il de sa voix imposante au directeur

Ce dernier hocha la tête et referma la porte sur nous sans protestation, comme si mon père était son supérieur. Il avait pourtant tous les droits de contester mon père, mais il ne le faisait pas uniquement à cause de l'argent. Le directeur était un homme vendu. Je retournais mon attention sur cet homme aux yeux bleus intenses et prédominants, me demandant ce qu'il y avait de plus important pour lui que mon attitude.

- Ta petite sœur, cette petite gamine irresponsable, s'est enfuie de la maison hier soir, dit-il alors, me faisant lâcher un grand battement de cœur

Je sentis que j'allais m'évanouir sur place, elle n'a que cinq ans, il est inconcevable qu'elle commence des évasions à cet âge enfantin. Mon père ne semblait pas inquiet, mais plutôt énervé.

- La police... as-tu appelés la police père ? , demandais-je, les membres tremblotants

- Penses-tu réellement que je vais convoquer les autorités sous mon toit pour cette futilité. Ne sois pas absurde, tu sais que je suis un avocat célèbre, mon nom apparaitra en grand écran partout dans les rues. Je ne laisserais pas ma réputation être gâché par les caprices d'un enfant, dit-il de sa voix inébranlable

Et cela me mit hors de moi. Comment pouvait-il faire ça à Mirna , sa propre chair ? Comment peut-il la seconder par rapport à son travail ?

- C'est un enfant ! Tu n'as pas le droit de l'abandonner ! Tu te rends compte de ce que tu dis ? Elle a disparu depuis hier, tu ne sais même pas ce qui lui est arrivé ! , gueulais-je

Et la gifle vient. Une gifle forte qui résonna dans toute la pièce, mon cou se tordant littéralement de douleur et ma joue me brûla à l'instant où sa main quitta mon visage.

- C'est quoi ce langage impropre ? Est-ce comme ça que je t'ai éduqué, jeune fille ? , demanda-t-il

Je portais une main tremblotante sur ma joue tout en relevant pour la première fois mon regard ver lui. Je ne baissais pas la tête, même si cela me prit un immense courage.

- Mirna... tu dois appeler la police. Si tu ne la vois pas comme ta fille, moi je la vois comme ma petite sœur, alors je t'en prie, appelle la police, murmurais-je

Je vis son menton se crisper de colère et il prit un grand soupir, comme pour se calmer.

- Tu m'as enlevé ta jumelle, elle est morte parce que tu étais un monstre. Tu n'as aucun droit de te révolter pour ta petite sœur. Devrais-je te rappeler ce que tu as fait, jeune fille ? , demanda-t-il d'une voix sec.

- Pourquoi ... pourquoi suis-je un monstre ? , demandais-je, espérant avoir une réponse à cette insulte par laquelle il me qualifiait constamment

Mais il m'ignora, car il n'avait pas de temps pour ces futilités. Car mes soucis n'étaient pas les siens et son amour ne m'avait jamais été destiné. J'étais un monstre et il n'y avait pas lieu à débat. C'était un fait.

-Je vais en finir là pour aujourd'hui. Si tu as des nouvelles de ta petite sœur, dis à quelqu'un de la ramener à la maison. Trouve-là, elle s'est enfuie pour te retrouver. Elle ne doit pas être bien loin. Ne salis pas ma réputation, Hanna, n'oublie pas que tu es dans cette école pour racheter ton erreur.

J'hochais la tête, cela ne servait à rien d'insister. Lorsque la porte se referma, je sortis sans hésitation mon portable et composa le numéro d'urgence alertant toutes les filles modèles. Je sortis ensuite de la pièce à grand pas me dirigeant vers la cours extérieure. Noémie fut la première à arriver avec Lila, suivie d'Yvonna, Diana et Félicia.

- J'ai reçus ton message, Hanna. Ne t'en fais pas, nous allons la retrouver et ce, avant la tombée de la nuit, me dit Yvonna en attachant ses cheveux en un chignon

Je lui souris, reconnaissante qu'elle soit sorti de son confort pour m'aider.

- Où sont les autres ? , interrogea Noémie en regardant sa montre

- Eya et Brooke sont en route, elles terminent une réunion avec Mr. Houston. Les autres filles doivent être occupées avec l'organisation des nouveaux équipements de sports, nous clarifia Félicia

À cet instant, mes deux amies retardataires se joignirent à notre foule, haletante.

- Hanna ! Nous somme venues dès que nous avons su, souffla Brooke qui avait décidément fait une longue course

Je lui donnais un faible sourire, lui témoignant de ma reconnaissance. Mirna avait fugué trois fois dans sa vie, si l'on comptait cette fois. Elle prenait le bus près de la maison et partait me rejoindre, comme une grande fille maitrisant les rues. Mais son âge trahissait sa capacité et elle finissait souvent dans des endroits plus ou moins éloignés de l'école. Dans les deux fugues, c'était mes amies et moi qui l'avait retrouvé et non mon père.

- Par où commençons-nous à chercher ? , demanda Eya

Je m'apprêtais à répondre quand une voix grave m'arrêta net.

- Ca ne sera pas nécessaire, dit Caleb

Nous nous retournâmes pour le voir avec son gang, debout les bras croisés devant nous. Leurs regards étincelants, leurs chemises ouvertes, leurs cheveux ébouriffés ; le contraste avec les filles modèles n'en était que plus marquant.

- Vous l'avez trouvé ? Et comment avez-vous su que je cherchais ma sœur ? , demandais-je le cœur battant face à cette nouvelle

- Hanna ... depuis quand on leur parle ? , demanda soudainement Noémie étonnée

- C'est vrai, confirma Yvonna

- Vous personne vous a sonné, répliqua Kyle en leur lançant un regard noir

Je décidais d'ignorer le début de leurs hostilités pour me rapprocher d'un pas de Caleb, agrippant d'une main tremblante sa chemise.

- Où est-elle ? , demandais-je

Et soudain, ce fut le silence total du côté des garçons. Kyle cessa de réprimander les filles modèles et Célestin évitait de croiser mon regard, levant les yeux vers le ciel comme s'il cherchait un bol de lasagne volant dans les nuages.

- Ca... Caleb, insistais-je en tirant davantage le tissu de son uniforme

Cette fois, il posa une main affectueuse sur ma tête.

- Tristan l'a enlevé, dit-t-il finalement

Mes yeux s'écarquillèrent de surprise et je mis une main effrayée sur mon cœur. Cela devait être une blague, de très mauvais goût. Je relevais mon visage vers mon copain, mais celui-ci ne disait rien.

- Tristan ? , demanda Noémie. N'est-ce pas ce voyou avec qui vous vous battez constamment ?

Mais je n'écoutais plus rien, une peur immesurable s'étant emparée de moi. Je frappais doucement le torse du jeune homme pour qu'il reporte son attention sur moi.

Tu... tu as dû ... te tromper, dis-je d'une voix confiante. Les filles, nous avons assez perdues de temps. Allons-y.

J'avançais, mais personne ne me suivis.

- Bien. Je vais y aller seule, concluais-je

Caleb fit signe à Simon et Célestin et ces derniers se placèrent aussitôt devant moi, forgeant une barrière m'empêchant de passer. Je les poussais, mais rien n'y faisait alors je lâchais un cri de frustration avant de me tourner vers la source de leur entêtement.

- Caleb. Laisse-moi passer. Je t'en prie. Dis leur, suppliais-je presque

Je devais vraiment avoir l'air pathétique devant mes meilleures amies. Mais ma dignité était la dernière chose que je voulais préserver en ce moment, un membre de ma famille était portée disparue. Je fis demi-tour pour tenter de traverser vers mes amies, mais une main m'entoura solidement le ventre et me plaqua sur un torse dur et ferme. Je tentais de me détacher, mais Caleb me fit doucement pivoter et enfouie mon visage dans son torse tout en collant ses mains solidement autour de moi.

- Tiens... shhh... appuie-toi sur moi..., chuchota-t-il dans mon oreille avant de relever le visage vers les filles modèles qui devaient être ébahies par la scène devant elles. Rentrez, ordonna-t-il

J'entendis Noémie lâcher un soupir avant de s'approcher vers les garçons modèles en croisant les bras.

- Hanna est notre amie. Si quelqu'un doit rentrer c'est vous puisque vous n'avez sûrement pas fait vos devoirs contrairement à nous, riposta-t-elle

J'entendis les pas de mes amies s'approcher près d'elle pour former un mur de confrontation face aux garçons. C'était la première fois dans l'histoire qu'elles osaient les affronter à ma place, mais surtout pour moi. Kyle commença à les compter du doigt avant de se retourner vers son chef.

- Elles sont sept. Je vais commencer par la plus emmerdante on va voir si elle va encore faire chier, dit le jeune brun

Et sans avertir, il souleva mon amie aux cheveux châtains qui poussa des grands cris épeurés. Elle le frappa sur le dos et en échange il lui tapa les fesses.

- Espèce de pervers ! , hurla Noémie

- Des fesses bien rondes. Tu finiras peut-être par être dans mon lit, je te rajoute dans la liste d'attente, ricana-t-il

Sans prévenir, Eya lui tordit la main et il relâcha la jeune fille en poussant un cri de douleur. Les garçons rirent de lui tandis qu'il s'approcha d'un pas menaçant vers Eya. Zachary se plaça aussitôt devant la jeune fille, un regard sévère à l'encontre de Kyle qui essayait de blesser sa fiancée. Je lâchais un soupir, mon souffle caressant involontairement le cou de mon copain. Je le sentis frémir de tout son corps avant qu'il ne me retire de ses bras avec prudence, le regard déstabilisé.

- Ne refais jamais ça, murmura-t-il en touchant son cou, sa pomme d'Adam montrant un signe de stress

Le jeune homme se tourna par la suite vers notre groupe d'amis.

- Écoutez, je n'en ai rien à foutre que vous restez, mais vous assumez votre choix, on ne fait pas de babysitting ici. Les gars quant à vous ... nous allons rendre visite à notre cher Tristan qui ne semble pas avoir appris sa dernière leçon, dit le jeune homme d'une voix ferme en prenant les devants

C'était bien lui, il était ferme et précis, mais il n'attendait également rien de personne. Et cela me donna l'espoir, car je savais que peu importe où ma petite sœur était, il allait m'aider à la retrouver. Les garçons firent les premiers à lui emboiter le pas, Eya ayant grimpé sans hésiter sur le dos de son copain. Les filles me donnèrent des signes d'encouragements et finirent par se mêler avec les garçons. C'était l'une des scènes les plus rares à laquelle j'avais assisté. Si on m'avait un jour dit que la classe modèle et les hors la loi seraient unis dans une mission j'aurais éclaté de rire. Je restais donc à l'arrière, pensant aux évènements qui auraient amené ma sœur à s'évader. Tristan avait sûrement dû la trouver et j'espérais sincèrement qu'il n'ose pas s'attaquer à elle. Si jamais il lui arrivait quelque chose...

- Ca va aller, Hanna. Tu n'as pas à t'inquiéter, on n'est pas des trouillards, dit Célestin en me donnant un coup de coude amical

Je lui renvoyai le coup comme il me l'avait apprise et il me tira la langue. Mais à cet instant il perdit son sourire.

- Hanna... pourquoi ta joue est mauve ? , cria-t-il

Je pâlis aussitôt et mis rapidement une main sur sa bouche. Mais c'était trop tard, je pus voir que mon copain avait arrêté de marcher.

- Espèce d'idiot ..., grinçais-je face au jeune roux m'ayant démasqué

- Je ... je pense que je vais aller faire un petit tour, balbutia Célestin lorsqu'il vit Caleb se retourner

Caleb s'approchait maintenant de moi, passant entre nos amis qui discutaient pour me rejoindre au bout du troupeau. Je tentais de m'enfuir, mais il m'attrapa du poignet et m'attira vers lui. Je rentrais mon visage dans le creux de mes paumes lui faisant lâcher un ricanement énervé.

- Retire tes mains et arrête de te foutre de ma gueule, ma jolie. Vois-tu... je ne pense pas que tu devrais m'énerver davantage, me menaça-t-il d'une voix calme

Je fis non de la tête, craignant sa réaction. D'ailleurs, ma sœur était en danger et ce n'étais pas le moment.

- N'aie pas peur... je ne vais pas m'énerver contre toi d'accord ? Baisse tes mains, murmura-t-il

Sa voix me rassura et je fis ce qu'il me dit. Il caressa ma joue de son doigt, son autre main se crispant si fort que ses jointures en devinrent blanches.

- Je vais le tuer ..., siffla-t-il avec une voix menaçante

Son contact sur ma peau commença à me brûler ma joue déjà meurtrie par la gifle de mon père et je lâchais un faible gémissement. Il fronça les sourcils, me relâchant enfin et reprenant la route à travers les rues du quartier. Je m'approchais de lui prudemment, comprenant qu'il fallait éviter de parler de ça en ce moment.

- Caleb ?... Tu penses ils vont la blesser ? Tristan ne le ferait pas, elle a 6 ans, me rassurais-je

- Non. Il sait déjà ce qui l'attend depuis qu'il m'a envoyé la photo. C'est moi qu'il veut, pas ta sœur, dit-il calmement

- Qu... quelle photo ? , osais-je alors demander

Il ne dit rien, il sortit simplement son portable et me tendit une photo où ma petite sœur était assise sur un sofa, le visage souriant près de Tristan. Je fis rassurer de la voir saine et sauve, mais jusqu'à quand ? Je décidais de ne rien rajouter, car mon copain s'était à nouveau isolé dans son monde. Celui où je n'avais pas eu l'occasion de pénétrer, cette partie de lui qui m'était encore secrète et qu'il tentait d'éloigner de moi. Soudain, il leva la main et tous les garçons s'arrêtèrent, alors nous fîmes pareillement. Nous étions au coin d'une rue, menant vers un grand garage dont l'entrée était parsemée de roches et une clôture en fer empêchant le passage par toute autre entrée que la principale.

- Écoutez, on va ramener la petite et on revient. Juste restez ici et faites pas chier, ordonna-t-il à toutes les filles

- On va les attendre, dis-je à mon groupe. De toute façon, nous ne servirons à rien, dis-je en toute honnêteté

La vérité était que j'avais envie d'aller avec les garçons, de montrer à cet idiot de Tristan ce que ça faisait de kidnapper ma sœur, mais j'avais peur pour la sécurité de mes amies. Elles m'avaient suivie pour me soutenir et indirectement, j'allais les soutenir à mon tour. Les hors la loi s'assurèrent que nous étions bien cachées avant de se précipiter vers la clôture d'un pas discret. Lorsqu'ils rentrèrent par la porte du garage, des cris de guerre et des bruits de poings se firent entendre. Je devinais que Tristan les avais tendu une embuscade et qu'ils attendaient leur arrivée.

- Tu penses qu'ils vont s'en sortir ? , chuchota Félicia

- Oui... s'ils savent bien faire une chose c'est se battre, répliqua Eya à ma place ce qui nous fit tous glousser

C'est alors qu'un grand cri d'enfant se fit entendre et je ne réfléchis pas une seconde de plus, me dirigeant vers le garage. Je trouvais d'abord une foule s'entremêler par les poings, certains avaient des bâtons en métaux tandis que d'autres lançaient des chaises sauvagement. Le gang de Caleb devait battre main nus face à ces tricheurs et le combat était giclant, le sang allant de toute part. Je trouvais ma sœur assise sur le sofa de la photo, installée au fond de la pièce, les membres tremblotants et les larmes ruisselants sur son visage. Je fis bousculer violemment, mais me contentais de me diriger vers Mirna, l'enlaçant dans mes bras.

- Ca va aller ... tu ne crains rien mimi, lui dis-je en lui caressant le dos, lui donnant une affection que son père ne lui donnait jamais.

Une personne tomba violement sur le sofa et je pris sans hésiter la main de ma petite sœur, la tirant vers moi. Il fallait que l'on sorte d'ici. Eya plus agile que moi venait à son tour d'entrer et je lui tendis la main de Mirna, lui suppliant de la faire sortir de ce carnage. Je commençais également à me diriger vers la sortie quand une main m'empoigna par le poignet, me faisant lâcher un cri de peur. J'entendis le rire de Tristan tandis qu'il entourait sans hésiter un bras autour de mon cou.

- Je t'attendais avec impatience. J'ai été très ravi de tomber sur ta sœur hier soir, ricana-t-il en me resserrant le cou de son emprise

J'essayais de lui faire une jambette, mais il le prédit et frappa violement de son genoux mon dos. Je lâchais un cri de douleur à l'instant où Simon et Caleb s'approchaient vers moi. Mon copain avait cette lueur dans les yeux qui me figea sur place, je sentis les mains de Tristan devenir moite autour de mon cou. Mais il semblait vouloir quelque chose, car il ne s'enfuit pas malgré le tigre éveillé devant lui.

- Lâche-la. Maintenant, le menaça Caleb en s'approchant

Mais je sentis aussitôt quelque chose de pointu derrière ma chemise. La bataille autour de nous avait arrêté, tous les regards étaient fixés vers le chef des racers et moi.

- Approches et je n'hésiterais pas à plonger le couteau dans sa chair, répliqua Tristan

Je tremblais de tous mes membres, que me voulait-il ?

- Lâche-là et j'épargne tes dents arrières. Crois-moi Tristan, il ne faut pas me provoquer davantage, dit calmement mon copain

Soudain, un grand bruit de déchirure se fit entendre et ma chemise tomba en haillon sur le plancher, me laissant en soutien-gorge devant une trentaine d'hommes. Tristan venait de déchirer ma chemise avec son couteau. Je me couvris de mes mains, le visage rouge de honte. Le jeune homme devant moi crispa les poings.

- Tournez-vous..., ordonna-t-il calmement. J'ai dit tournez-vous ! , gueula-t-il d'une voix si froide et imposante que même le camp ennemi se retourna. Toi... petit fils de pute ... je vais te descendre aujourd'hui, murmura-t-il en pointant Tristan

Je pouvais sentir ce dernier trembler de peur, mais il jeta tout de même un coup d'œil à mon dos, comme s'il allait y trouver un trésor. Pourtant, il avait une vue sur mes plus grandes cicatrices, celles de mon passé. Il venait de dépouiller mon intimité, seul Caleb avait vu ces affreuses marques sur mon dos.

- Logan en était certain..., murmura-t-il. J'ai accompli ma mission.

Logan. Que venait faire Logan dans tout ca ? Pourquoi Tristan avait-il prononcé son nom ? J'essayais de me dégager, mais mes jambes ne me répondaient plus, j'étais complètement sous le choc. Et tout d'un coup, je fis tirer vers l'avant et un grand bruit de percussion se fit entendre. Je regardais Caleb attraper violement Tristan et l'achever par des coups puissants et courants, jusqu'à ce que ses yeux ne commencent à sombrer dans l'inconscience. Je ne bougeais pas, je n'arrivais pas à intervenir. Simon finit par pousser avec force Caleb pour ne pas que Tristan ne succombe aux coups.

- Putain, laisse-moi, je vais le tuer Simon ! Je vais le tuer putain ! , gueula-t-il sans cesse

Les garçons regardaient la scène ébahie, certains s'avancèrent prudemment et soulevèrent leur chef inconscient avant de rapidement prendre la sortie. Je mis aussitôt mes mains autour de moi, réalisant ma nudité extravagante. J'étais sous le choc. Parce que Tristan m'avait fait peur, mais Caleb aussi. J'avais eu peur de celui que j'aimais et pendant un instant, je ne l'avais pas reconnu. Simon fit un signe de tête aux garçons et ils sortirent tous, aidant les blessés, pour ne laisser que moi agenouillé sur le sol et Caleb respirant bruyamment.

- Hey..., murmura-t-il en s'accroupissant devant moi

Je détournais le regard, mais il me prit le menton et ramena mon visage vers lui.

- Arrête de trembler putain... je suis désolé, vraiment. Je n'ai pas pu me contrôler ... j'aurais dû faire attention à ne pas t'effrayer. Pardonne-moi princesse.

Ses yeux semblaient si sincères, mais je n'arrivais pas à me contrôler. J'étais encore sous le choc, surtout à l'instant où j'avais vu le tissu de mon uniforme se déchirer, ayant pensé que c'était ma propre chair. Ou peut-être était-ce lorsque j'ai vu les yeux de Tristan rouler, sombrer dans l'inconscience. Il lâcha un soupir avant de retirer sa veste pour l'enrouler chaleureusement autour de mon corps frêle. Et je ne pus empêcher une larme de couler le long de ma joue, malgré mes efforts pour retenir cette preuve de faiblesse. Le jeune homme passa son pouce dessus et sans dire un mot de plus, il me souleva pour m'asseoir sur ses genoux.

- Pleure... si tu as besoin de pleurer ... ce n'est pas grave, arrête de te retenir. Pas devant moi. Jamais, d'accord ?, chuchota-t-il

- Ou...oui, gémissais-je

Sans dire un mot de plus, il me prit dans ses bras, me gardant ainsi pendant que j'étouffais mes pleurs sur le tissu de sa chemise. Sa main me caressait les cheveux et il me murmurait des mots doux dans le creux de l'oreille qui finirent par me calmer.

* * *

- Mirna ... maman est gentille avec toi, n'est-ce pas ? , demandais-je à la petite fille devant moi

- Oui, mais papa il m'aime pas, pleurnicha-t-elle

- Non ... il t'aime. N'est-ce pas papa ? , demandais-je en me tournant vers l'homme aux yeux glacés devant moi

Après être retournés de notre mésaventure, j'étais restée 1 heure expliquer à ma sœur qu'elle avait fait quelque chose de très grave. Le directeur avait par la suite appelé mes parents pour venir récupérer ma sœur puisque les enfants n'étaient pas admissibles dans le pensionnat. Ma mère avait eu les larmes aux yeux et avaient grondés sévèrement ma petite sœur, mais sa nature câline avait fini par prendre le dessus. Parfois, je me demandais comment ma mère avait aboutie avec quelqu'un comme celui qui était aujourd'hui mon père. Ils étaient des opposés complets, la froideur de mon père contrastant inévitablement avec la douceur de ma mère.

- Mirna... ce n'est pas un comportement exemplaire, répondit simplement mon père. Dalila, j'aimerais être seul avec Hanna.

Ma mère hocha la tête et prit ma petite sœur par la main, me laissant seule avec Mr. Layton.

- Et maintenant, tu me montres la jolie cachette de tes amis vagabonds ou tu sais très bien ce qui t'attend, mon enfant. S'associer avec les rebelles signifie s'identifier à eux. Une fille parfait n'a aucune alliance avec des voyous, n'est-ce pas ? , demanda-t-il

Je reculais doucement, essayant de calmer les pulsions rapides s'étant emparées de moi tant je craignais la suite des évènements. C'était bien mon père, il ne pouvait oublier une information, qu'elle soit futile ou non. Il arrivait toujours à ses fins et maintenant qu'on avait trouvé Mirna, il voulait la vérité sur l'endroit où sa fille disparaissait.

- Père ... je ne sais pas de quoi tu parles, vraiment je ..., commençais-je

- Silence ! Oserais-tu me mentir ?

Je déglutis difficilement, voilà je me sentais à nouveau inférieur. Devant lui, je ne valais pas plus qu'un brin de poussière, devant mon père j'étais la personne la plus fragile qui soit. C'était psychologique, peu importe le nombre de châtiment qu'il m'avait affligé, je ne pouvais qu'en craindre davantage la suivante. Mais la vérité c'était que j'avais la trouille, j'étais lâche. Je n'arrivais pas à défaire le lien crucial de soumission qui me rattachait à mon père, je n'arrivais pas à me libérer de mes chaînes.

- Devrais-je te montrer comment obéir ? , demanda-t-il calmement

- Non ! Non papa... je te conduis dans notre cachette.

Et sans dire un mot de plus, j'avançais les jambes instables vers le secret que j'avais promis de respecter, vers l'endroit qu'il ne fallait pas dévoiler. Et tout ça parce que j'étais une lâche. Chaque pas me rappelait cette triste réalité. Je vis que mon père avait fait appel au directeur et nous passâmes la cachette pour ensuite descendre les escaliers du sous-sol. En bas, les blessés de la bataille était en train de se faire guérir, certains s'entrainaient, mais bientôt ce fut le silence total.

- Hanna ... ? , demanda Eya perplexe en voyant les personnes d'autorité m'emboîter le pas

- Je suis ..., commençais-je

Mais je me tais instantanément. Car mes yeux venaient de rencontrer des yeux gris si foncés que pendant un instant je m'y noyai. Il était là, debout les sourcils froncés, mais surtout un regret immense dans ses yeux. Et je sus alors ce que je venais de faire : j'avais trahi celui qui faisais battre mon cœur, je venais de lui enlever ce qu'il avait bâti depuis des années. Par ma lâcheté, je l'avais détruit. Et à travers ses prunelles, je pus voir le reflet de ce que j'étais vraiment : une bête.

*******************************************

- Quel est le lien entre Logan et Tristan ?

- Que signifie la phrase de Tristan « Logan avait raison » ? Et quelle était la mission de Tristan ?

- Hanna a trahis tous le groupe par son incapacité d'affronter son père , comment réagiront ces derniers ?

- Qu'arrivera-t-il maintenant que le secret de Caleb est dévoilé au directeur ?

- Caleb pardonnera-t-il Hanna ?

Merci pour tout vos commentaires dans le chapitre 19 , je les ai lus avec amour et ils m'ont fait beaucoup sourire surtout <3 Nous sommes chacun un peu partout dans les quatres coins de la planète, mais je suis heureuse que l'on puisse se réunir dans mon livre , ça me fait tellement plaisir. Les lecteurs se sont rajoutés par conséquent répondre aux commentaires sera plus long , mais je le ferais dès que j'en ai l'occasion puisque j'adore vos compliments mdrr ça me donne de l'estime . Par exemple , il y a des gens j'arrivent pas à leur parler parce que j'ai peur que ça tourne mal , mais là un déclic se fait dans ma tête du genre : << @lespatateschaudesdemarseille a dit sur wattpad que t'es géniale >>  Bref , merci mdr <3

Aussi , je n'ai pas l'habitude d'aborder des sujets de l'actualité , mais je m'y sentais obligé. Premièrement , je voulais donner toutes mes condoléances aux familles des parisiens morts dans l'attentat du 14 novembre , aux familles des personnes libanaises mortes la veille par la même cause à Beirouth , aux martyres syriens tués par le terrorisme , mais aussi  au Mali qui subit courrament des attentats. Je n'oublie pas l'Irak , ni la Palestine et tout les autres morts de ces tristes tragédies. Sachez que le crime n'a pas de visage , pas de religion , pas d'identité. Ces gens sont des fous et ils veulent nous séparer pour semer la terreur . Mais ça ne va pas marcher , car musulmans , chrétiens , juifs ,français , canadiens , zimbabwe , ect. Nous sommes tous unis et nous devons le rester , peu importe les circonstances <3 Je vous aime mes amours & j'espère un jour nous aurons la paix éternel :)

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