La belle et la bête

By mademoizellenemo

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Hanna est l'étudiante détestable du pensionnat. Elle est froide, autoritaire et semble vivre à des années lum... More

Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26

Chapitre 18

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By mademoizellenemo


- Hanna Layton, j'attends des explications ? Où étiez-vous lors de la rencontre professeurs et conseil d'élèves ? , me demanda le directeur d'une voix stricte

Je regardais les élèves arrêtant leur parcours du corridor pour observer monsieur. Houston me réprimander. Cela n'arrivait que très rarement et aujourd'hui, il semblait hors de lui. J'essayais de trouver une justification à mes absences académiques ces derniers temps dû aux pratiques intensives que me faisait faire Caleb dans le sous-sol de l'école. Il m'avait livré aux mains de Célestin et Simon et ces derniers avaient passé une semaine à m'apprendre les concepts de base de la défense.

- Vous avez perdu votre langue ? Devrais-je mettre au courant votre père ? , dit-il subitement

Je relevais aussitôt des yeux effrayés vers lui.

- Non, ne dîtes rien, monsieur. Je m'assurerais que cela ne se reproduise plus, dis-je, les mots sortant comme des supplies

Le directeur sourit, sachant que son chantage avait eu l'effet désiré sur moi. C'était comme cela depuis le début, les autorités de l'école utilisaient cet instrument comme un moyen de pression redoutable. Et ça marchait à tous les coups. Car je pouvais devenir plus forte, mais jamais je ne pourrais surmonter cette peur psychologique, cette angoisse refoulée de me faire battre par mon père.

- Bien, je compte sur vous pour que cette soirée du dimanche se déroule comme convenu et que le bal masqué se fasse dans une ambiance chaleureuse. Vous avez manqué les réunions concernant le déroulement de cette soirée, mais je suis sûr que vous rattraperez votre retard. N'est-ce pas, mademoiselle Layton ?

J'hochais la tête et il s'éclipsa avec son sourire vainqueur en coin. Cet homme était une personne lâche et qui ne représentait en rien la magnifique lignée des ancêtres de cette école. C'était carrément un coup d'état qu'il avait fait pour avoir un statut aussi élevé dans cette prestigieuse école. Mais cette vérité je n'avais jamais pu lui dire en pleine face, j'avais toujours baissé la tête devant cet homme car il possédait un avantage sur moi. En un seul mot, il pouvait me détruire donc je m'étais résolue. Et c'est pour cette raison que la soirée d'aujourd'hui devait être parfaite. Nous avions quatre grande festivités au cours de l'année et le bal masqué s'avérait être l'une d'entre-elles. Les filles mettaient leurs plus belles tenues et les gars se reluquaient avec charme et style. À la fin de la soirée, la plus belle fille est élue, mais tout le monde se foutait de cette dernière étape puisque c'était constamment la même personne. En effet, Yvonna , une jolie africaine aux grands yeux marrons , aux longs cils , à la peau douce frôlant la perfection , possédant une taille de guêpe pouvant faire rêver n'importe qui et sans oublier le fait qu'elle est une des filles modèles , la jeune fille est toujours l'heureuse élue. Les élèves s'étaient constamment plains qu'Yvonna gagnait pour l'unique raison de son statut, mais n'importe qui pouvait voir sa beauté frappante. J'étais celle qui comptait le nombre de votes et l'on m'accusait souvent de tricher en faveur de mon amie. Des applaudissements me firent soudainement sortir de ma stupeur et je vis Caleb debout sur un casier, claquant des mains avec sarcasme.

- Vraiment... bravo, Hanna. Une vraie soumise, tout ce dont nous avons travaillé il y a une semaine tombe à l'eau, dit-il d'un ton fort

Je lâchais un soupir, j'étais assez énervée qu'il m'ait interdit de m'entrainer avec lui ces temps-ci. En effet, il m'avait donné aux mains de son gang, alors que j'avais voulu que l'on fasse équipe. Après la complicité que j'ai partagée avec lui lors de ma découverte du sous-sol secret, j'avais pensé que nous étions devenus proches. Mais apparemment, Caleb Walter n'avait d'amis que son amour-propre. Je décidais donc de l'ignorer et passais à côté de lui sans rien dire, mais il mit sa jambe sur mon passage et je tombais en un grand fracas sur le sol.

- C'est quoi ton problème ! , m'énervais-je

- Oh, rien... je voulais voir à quel point ma petite Hanna est devenue forte.

Je me relevais en époussetant ma jupe et mis mes mains sur ma taille, prête à l'affronter. Un sourire apparut sur son visage lorsque je me mis en position d'attaque, levant mes deux mains devant moi. Je regardais autour de moi pour m'assurer que les couloirs étaient bien vides avant de foncer vers lui de mon poing. Il se poussa avec flexibilité de côté et ma main frappa en un grand fracas le casier, me faisant lâcher un grand cri de douleur. Je rangeais ma main blessée dans ma paume avant de lancer un regard noir au jeune homme.

- Un jour, je te vaincrais, lui dis-je

- Mesdames des messieurs, c'était le moment d'euphorie de la ringarde. Veuillez applaudir, ricana-t-il

Je levais la main pour tenter de le frapper à nouveau, mais il me l'attrapa en vol et commença à examiner les dégâts précédents.

- Va à l'infirmerie, me dit-il. Dis à Lou de te mettre de la pommade sinon ça va virer bleu.

- Je ne peux pas, j'ai une soirée à organiser, répliquais-je en retirant ma main et en commençant à m'éloigner

Mais je sentis mon cœur à nouveau bourdonner, le fait qu'il s'inquiète pour moi avait rendu ma journée meilleure. À peine avais-je fais quelque pas que je me sentis soulever dans des bras puissants. Je lâchais un cri d''horreur lorsque je constatais que Caleb Walter m'avait prise en mode princesse.

- Je déteste me répéter Hanna. Alors je ne vais pas le faire, chuchota-t-il dans mon oreille en descendant les escaliers

Nous arrivâmes bientôt dans l'infirmerie de Louise qui nous accueillie avec son enthousiasme habituel. Je commençais à croire que nous étions ses clients les plus réguliers. Caleb me jeta maladroitement sur le lit, me lançant comme un vulgaire objet. Je lâchais un grognement et tentais de le frapper, mais il m'avertit de rester tranquille en pointant un doigt accusateur vers moi.

- Tututut, range ta main la ringarde. Ca suffit pour aujourd'hui.

Je lâchais un cri de rage tandis qu'il sortit sans rien dire de la pièce.

- Hanna ... pourquoi j'ai l'impression que l'on se voit beaucoup trop ces temps-ci ? , rigola Louise

J'avais envie de lui répondre que depuis que j'ai connu cet idiot, je finissais toujours à l'infirmerie, mais je m'abstiens. La jeune femme me donna de la glace et je sortis peu après afin de réunir les filles modèles pour cette soirée qui se devait d'être parfaite. Car le hors la loi avait raison, j'étais soumise au directeur. Tout ce qu'il me demandait de faire, je devais l'accomplir sans plainte. Car il avait ma plus grande faiblesse en main.

* * *

La soirée battait à plein essor, les élèves s'étaient reluqués avec soin pour cette soirée. J'aidais à organiser les derniers détails tout en m'assurant que les filles modèles avaient chacune réalisées leurs tâches. Lila s'était retiré des vingt filles modèles depuis la dernière fois où je l'avais prise en flagrant délit. Nous ne nous étions pas reparlées, elle avait quitté ma chambre, mon group et ma vie. Les heures avancèrent durant la soirée tandis que j'étais perdue dans mes pensées. Les élèves dansaient, les professeurs s'amusaient, seul moi semblais ne pas coïncider avec ces festivités. Et bientôt, ce fut le moment d'annoncer la plus belle fille de la soirée. Je montais sur stage pour remettre le résultat des votes que j'avais compté au directeur. Celui-ci me lança un petit sourire avant d'ouvrir l'enveloppe sous les regards curieux de tous les élèves présents.

- Et la grande gagnante de ce soir est... Yvonna ! , dit le directeur au micro

Les élèves applaudirent, étant habitués à cette même scène se déroulant chaque année. Yvonna sourit de manière forcée, énervée d'être toujours l'heureuse élue. Je levais les yeux au ciel lorsque j'entendis des filles rabaisser la modèle gagnante et soupirais en constatant que la soirée était loin d'être terminée.

- Un verre de whisky pour la demoiselle ? , demanda Caleb en me tendant un verre qu'il avait arraché à un élève s'apprêtant à avoir sa première gorgée

- Je te rappelle qu'il n'y a que du jus d'orange dans cette soirée, répliquais-je

- Allons la ringarde, il n'y a aucun mal à faire preuve d'un peu d'imagination. Tu aurais d'ailleurs dû en utiliser pour cette soirée de merde, se moqua le jeune homme en pianotant sur le verre de jus, décidément ennuyé par la soirée.

Je lui lançais un regard noir avant de me taire pour ne pas déranger le directeur qui parlait sur scène.

- Ce soir, pour la première fois dans l'école Waterford, nous avons décidé d'élire le plus bel homme de la soirée qui aura la chance d'avoir une dance avec Yvonna. L'heureux élu choisi par les personnels de l'école est ... Caleb Walter ! , annonça le directeur ce qui provoqua une onde d'applaudissement

Évidemment, ça n'aurait pas pu être une autre personne, je ne voyais personne dont la beauté pouvait se mesurer à la sienne. Il avait tout ce que les femmes convoitaient, ses cheveux bruns semblaient être faits de doux fils d'or, ses yeux gris brillaient d'un éclat déstabilisant, sa longue taille et ses muscles raffermis faisaient baver la gente féminine. Je pâlis lorsque tout le monde se retourna vers nous, attendant que le jeune hors la loi monte en scène. Mais il ne bougea pas d'un pouce, à ma grande surprise, il me regardait avec une lueur de malice dans les yeux me faisant frémir.

- Bébé... tu n'as pas l'air très heureuse que je sois nominé. Aurais-tu quelque chose à me dire ? , demanda-t-il

Je lâchais un soupir tout en lâchant un ricanement.

- Évidement que je ne suis pas heureuse, je n'arrive pas à comprendre comment l'on est abouti à ce résultat. Je suis sûre que les élections ont été truquées, dis-je en essayant de ne pas paraitre stressée, ma voix sortant aiguë à mon plus grand malheur

Il ne fut pas décontenancé, un sourire en coin apparut sur son visage avant qu'il ne s'approche vers l'endroit où on l'attendait. Il tendit la main à la jeune africaine qui hésita quelques instants avant de mettre sa main dans la sienne. La jeune beauté n'avait jamais apprécié la classe TC, sur ce point nous étions identiques. Elle détestait les garçons pervers qui ne la remarquaient que pour son physique et le gang des hors la loi en était un exemple. La musique commença à jouer et tous les yeux étaient rivés vers le couple. Caleb posa ses deux grandes mains sur la taille de la gagnante et suivit le rythme sensuel de la musique avec perfection. Ses pas étaient dignes d'un grand prince, ses mouvements étaient dévoués de grâce et de masculinité. Je restais debout ainsi, à le regarder danser dans les bras d'une autre fille. Et j'avais ce pincement dans le cœur, cette envie de le crier dessus même si je n'avais aucun droit sur ces faits et gestes. C'était donc ça la jalousie. L'envie d'être à la place de cette personne, l'envie de ressentir ces mêmes moments avec cette personne faisant battre ton cœur. Et si j'avais pris davantage soin de mon apparence pour cette soirée, peut-être aurais-je pu gagner ? Non et je le savais.

- Hanna, il y a beaucoup d'ondes maléfiques autour de toi en ce moment, dit soudainement Célestin debout près de moi sans que je ne l'ait vu venir

Évidemment, j'étais beaucoup trop concentrée sur cette scène effarante se jouant devant mes yeux.

- Ca fait chier, hein ? Ce connard a cette beauté fatale dans les bras, j'ai rêvé toute ma vie de lui adresser la parole et lui il danse avec elle, bougonna le jeune blond

- Célestin ... allons-nous en. Je ne veux pas rester ici. Je t'en prie amène-moi loin d'ici, suppliais-je

Je me sentais pathétique et honteuse d'envier ce que ressentais une amie en ce moment. Je n'avais jamais été comme ça, ce sentiment me rendait si misérable que je voulais m'enfouir six pieds sous terre. Célestin me prit la main et nous sortîmes de cet endroit, se dirigeant dans la cour où quelques lampes étaient allumées dans le ciel gris. Une pluie allait s'abattre, cela ne faisait aucun doute. Mais cela m'importait peu tant que je ne regardais pas Caleb dans les bras d'une autre. Célestin mit sa veste autour de mes épaules dénudées et nous nous assîmes sur les dernières marches des escaliers de l'école.

- Tu n'as pas l'air bien. Tu veux te confier ? , demanda le hors la loi

Je lui donnais un sourire forcé, reconnaissante de sa loyauté envers moi malgré ce que je lui avais fait durant ces trois ans. Il était le seul hors la loi qui se comportait avec tant de gentillesse, celui qui n'avait jamais cherché à me blesser. Alors pourquoi mon cœur ne pouvait-il pas battre à intervalles irréguliers quand je suis avec lui ? Pourquoi je n'ai pas envie qu'il me prenne dans ses bras, d'être imprégnée de son odeur ? Pourquoi n'ai-je pas envie qu'il pose ses lèvres sur les miennes et m'embrasse avec passion ?

- Embrasse-moi, Célestin, dis-je alors

Je voulais qu'il me fasse oublier son chef, peut-être était-ce le premier baiser que j'avais partagé avec ce dernier qui m'avait envoûté ? Je voulais me détacher de ce sortilège, redevenir l'ancienne moi. Célestin me regardait maintenant les yeux écarquillés par l'étonnement et recula lentement en agitant ses mains.

- Tu dois vraiment ne pas être bien... non ... tu veux qu'il me tue ?! , s'exclama-t-il

Je lâchais un soupir avant de prendre ma tête entre mes mains.

- Tu ne comprends pas, je veux juste l'oublier, gémissais-je

Célestin me regardait maintenant avec incompréhension, mais il finit par s'approcher de moi et posa une main réconfortante sur mon épaule. Je relevais la tête, il n'y avait qu'un seul moyen d'oublier Caleb, un dernier petit pincement d'espoir que cela fonctionne. Sans hésiter une seconde de plus, je plaquais mes lèvres sur celles de Célestin, le prenant par surprise. Mais il n'y eut aucune étincelle, c'était juste deux bouts de chairs qui se réunissaient avec indifférence. Rien, je ne ressentais absolument rien.

- Célestin... tu veux mourir ? , demanda soudainement une voix grave, faisant sursauter Célestin fuyant comme la peste de mon emprise

- Chef... je jure que j'ai rien fait... Elle m'a violé ! , cria-t-il en pointant un doigt accusateur vers moi

Caleb était debout bras et jambes croisés, son ombre imposante nous engloutissant. Il s'était appuyé à la porte par laquelle nous étions sortis, une expression dure sur le visage. De faibles petites gouttes de pluies s'abattirent à cet instant sur moi et Célestin, mais mon regard était figé dans les yeux orageux de Caleb. Je me sentais encore plus pathétique que précédemment, cet homme avait le don de m'humilier intérieurement.

- Viens - là, Hanna, dit-il d'une voix calme en ne me lâchant pas du regard

Non, mais pour qui se prenait-il ? Je lui lançais un regard noir, énervé d'être à nouveau à sa merci. Je détestais l'aimer. Une phrase dénudée de sens, mais comblée de réalisme.

- N'aie pas peur ... viens me voir ma jolie, nous devons discuter toi et moi, répéta-t-il d'une voix stricte, me donnant l'impression d'une nuance où il fallait comprendre tout le contraire

La pluie s'intensifiât, mais j'inclinais son ordre de la tête, refusant de me soumettre. Célestin nous regarda à tour de rôle avec angoisse et après réflexion, se résigna à s'enfuir.

- Stop. Prends d'abord ta veste avant de te casser, dit d'un ton ennuyeux mon bourreau

- Mais Hanna va avoir froid ..., protesta d'une voix faible le plus jeune hors la loi

Caleb n'eut qu'à lever un sourcil inquisiteur pour que Célestin me prenne la veste des épaules et s'éclipse dans le bâtiment sans dire un mot de plus. Je l'avais mise dans une situation embarrassante avec son chef et une pointe de regret m'envahit. Il se retourna ensuite vers moi, mais je croisais les bras en signe de défi.

- Mmm... et que vas-tu faire, hein ? Moi mes plans sont simples, je vais rester ici jusqu'à ce que tu viennes vers moi. Pourquoi as-tu si peur de m'affronter ? , demanda-t-il

Je sentis le rouge me monter aux joues. Cet homme croyait pouvoir tout manipuler, il agissait comme s'il tenait le monde entre ses mains. Et être incluse dans ses manies me mettait hors de moi.

- N'as-tu pas autre chose à faire ?! , gueulais-je. Va danser avec la plus belle fille de l'école ! Va passer tes mains autour de sa taille, va lui chuchoter des mots aux oreilles ! Tu le faisais si bien il y a quelques instants ! , gueulais-je, ne me reconnaissant pas dans mes paroles

Il me regarda avec étonnement avant que ses sourcils ne se froncent, comme s'il essayait de percer le fondement de mes paroles. Et soudain, sans dire un mot, il s'approcha à pas lents de moi, gravissant les escaliers pour me rejoindre. Je m'éloignais alors, reculant le plus loin possible. Sa grande main m'attrapa par le bras, m'empêchant de m'éloigner davantage et me tourna vers lui. Nous étions maintenant face à face, nos respirations se mêlant dans la brise froide et pluvieuse de la nuit. Mes cheveux étaient collés à mon visage à cause de la pluie qui s'abattait maintenant avec une plus grande intensité, mais son regard persistant me scellait sur place.

- Toi... qu'est-ce que tu racontes ? , demanda-t-il d'une voix menaçante

J'essayais de fuir, mais il me ramena à nouveau vers lui, me relevant le menton avec force pour que nos regards se croisent à nouveau. J'étais effrayée, mais il semblait si sûr de lui que cela me fit frémir. La pluie s'abattant entre nos visages ne m'empêchait pas de le distinguer clairement.

- Laisse-moi tranquille ! , criais-je en tentant de m'enfuir, mais peine perdue

Si ça continuait, je risquais de complètement perdre le contrôle. Le contrôle... c'était un instrument que j'avais su manier depuis trois ans à la lettre, dont j'étais une maitresse professionnelle. Mais maintenant, j'avais perdu cette notion, devant ces magnifiques pupilles grises, je me sentais comme une personne abandonnée dans une ile déserte. J'avais perdu quelque chose qui me permettait de rester constamment debout, non, on me l'avait enlevé.

- ''Va danser avec la plus belle fille de l'école ! Va passer tes mains autour de sa taille, va lui chuchoter des mots aux oreilles ! '', Répéta-t-il avec moquerie. Qu'est-ce que cela signifiait ?

Je me débattis davantage, mais il m'entoura de ses bras, me plaquant sur son torse. Je relevais le visage vers lui, mes lèvres effleurant doucement les siennes. Jamais je ne m'étais sentie aussi perverse en regardant sa bouche qui semblait vouloir m'accueillir. Alors je fermais les yeux et plaquais mes lèvres sur les siennes, mon cœur me donnant l'impression d'éclater en mille morceaux à cet instant. Ma bouche était froide sur la sienne, il semblait abasourdi tandis que je me retirais doucement de lui.

- Dis-moi chérie... est-ce que c'est une habitude d'embrasser tous les mecs devant toi ? , murmura-t-il

Je le frappais sur le torse, à plusieurs reprises, lui faisant regretter de se moquer de moi dans cette situation. Il finit par me bloquer les poignets en me plaquant davantage sur son torse, me faisant pousser un gémissement.

- Tu me rends folle, je suis folle de toi ! Je ne sais pas quand ça a commencé, ni pourquoi, ni comment. Je sais juste que je perds mes mots, je perds le contrôle quand je suis avec toi ! Sais-tu combien les choses ont été difficiles pour moi ces derniers temps à cause de toi ! Je ne me suis jamais sentie aussi ridicule qu'aujourd'hui ! , criais-je à bout de souffle

Le jeune homme passa une main nerveuse sur son visage et s'apprêta à parler, mais je ne le laissai pas le temps de continuer. J'avais peur de le laisser parler, j'avais peur d'entendre sa réponse. Alors je continuais mon long exposé sans avoir un arrière-plan pour échapper à la finale de cette guerre.

- Mais je vais arrêter, je te promets, je trouverais un moyen pour que mon cœur cesse de battre comme ça quand je suis à tes côtés ! Tu es content, voilà je l'ai dit ! Je me soumets, je t'annonce cette vérité que j'ai essayé de cacher ... je suis amoureuse de toi bon sang ! Je t'aime, Caleb Walter... je t'aime ! ... je ...

Et c'est à cet instant qu'il m'embrassa avec force, m'empêchant de continuer mes mots. Ses lèvres douces s'abattirent sur les miennes tremblantes de froid. J'étais consternée, je restais figée sur place tandis que ses lèvres s'emparaient des miennes, me caressaient avec affection. Je sentis mes jambes fléchir tandis que la grande main du jeune homme me soutenu le dos tout en me ramenant d'avantage vers lui afin d'intensifier le baiser. Je sentis des feux d'artifices éclater dans tout mon corps, la sensation était extraordinaire. Lorsqu'il se retira lentement de moi, son pouce caressa avec lenteur ma bouche rosie par le baiser.

- Ne le fais plus Hanna... je risquerais de m'énerver, chuchota-t-il contre ma peau

- Qu... quoi ? ...

- N'embrasse pas un autre, si tu as des pulsions perverses, viens vers moi la ringarde et je me ferais un plaisir de les assouvir.

Un éclair déchira à cet instant le ciel et je fonçais sur le torse du jeune homme, entourant mes bras autour de lui. Il resta figé sur place tandis que mon cœur se plaqua sur le sien. Et c'est à cet instant que je sentis des battements irréguliers. Mais ça ne venait pas de moi uniquement. Je reculais doucement et touchais d'une main tremblotante le cœur de Caleb. Son pouls était rapide et je pus maintenant remarquer des détails qui m'avaient échappé. Sa respiration était saccadée et il avait passé plusieurs fois une main nerveuse dans ses cheveux. Cela voulait dire que lui aussi il...

- Je vois... ma princesse m'a démasqué, ricana le jeune homme

Je déglutis difficilement en entourant mes bras autour de mon corps pour me protéger du froid. Caleb me regarda trembler d'une mixture d'émotions et de froid avec une moue sérieuse sur le visage. Je n'aurais jamais imaginé qu'il soit sérieux, j'avais toujours pensé n'être qu'une ringarde à ces yeux et pourtant... Il lâcha un soupir avant de s'approcher de moi et de m'entourer de ses grands muscles, une chaleur apaisante m'envahissant. Il me caressa lentement le dos, me donnant le réconfort dont j'avais besoin.

- Game over , Hanna . Nous avon tous les deux perdu, murmura-t-il

La pluie continua à s'abattre sur nous tandis que le jeune homme me protégea de ses bras musclés. Je ne savais pas quoi dire, mais j'étais libérée d'un grand poids. Ces derniers temps, Caleb m'avait enlevé toutes les charges pesant sur moi et il venait de se débarrasser de la dernière. Je ne savais pas où ce nouveau départ allait nous mener, je ne savais pas les effets de cette nouvelle alliance et complicité, mais j'étais heureuse. Car celui qui faisait battre mon cœur, était finalement à moi et il me donnait le droit de l'aimer...

**********************************

ENFIIN !!!!!! :D Les sentiments de Caleb se sont avérés réciproques et Hanna a finalement avoué ses sentiments . Mais est-ce une bonne chose ou le début d'une tragédie ? À suivre <3

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